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Critique de Dionysos89


Ah tiens, encore un roman post-apo sur la fin du monde causée par des zombies… me direz-vous d'entrée. Oui, PariZ est un roman post-apo sur la fin du monde causée par des zombies, mais ce premier roman de Rodolphe Casso paru chez les éditions Critic propose une aventure bien plus enthousiasmante que ce simple pitch, d'autant que la couverture signée Aurélien Police donne bien envie !

La Gâchette, La Goutte, La Gobe avec son chien Goa, voilà les personnages principaux que nous suivons dans PariZ ! L'auteur nous les présente au départ avec des chapitres dédiés à chacun d'eux qui sont des tableaux à tomber (littéralement), chacun ayant sa petite expérience le rendant particulier : La Gâchette est un enfant-soldat hanté par ses tueries passées ; La Goutte est un vieillard impotent hanté par ses cuites passées, présentes et futures ; La Gobe est un jeune teuffeur hanté par la musique techno et électro qui semble l'avoir rendu fou et seul son chien Goa le maintient en vie ; tous trois sont des clochards vivant dans le métro parisien. En plus de l'aventure de ce trio, nous suivons également les mésaventures de la Goule, mort-vivant anonyme errant dans Paris. Autant le dire tout net, le casting de départ envoie sacrément de la gnôle et ce n'est pas leur rencontre avec un duo de militaires fascisants qui va les arranger !
Comme dans tout roman qui tourne autour d'une histoire de zombies, il est tentant de ne faire que chercher les originalités. Ici, rien que le fait de suivre des héros en marge de la société est intéressant : à l'image des vieillards de L'Évangile Cannibale (Fabien Clavel, ActuSF, 2014), les clochards de PariZ sont autant en mauvais état que les morts-vivants qu'ils se doivent d'affronter. Outre cela, la gestion de ces zombies reste classique (bruit qui les attire, odeur qui immunise, tête à faire sauter pour arrêter toute fonction motrice, etc.). Toutefois, nous sommes quand même en plein Paris, alors quitte à être là, autant se servir du paysage et c'est là le gros point fort de Rodolphe Casso : il aime cette ville. Des citations personnalisées à chaque début de chapitre, des références dans tous les coins et un itinéraire qu'on pourrait suivre sur un plan du métro : Paris déborde de toutes les pages, on ne peut pas reprocher un manque de repères accordés au lecteur ! À cela, l'auteur convoque l'une des caractéristiques politiques des Français : la tentation fasciste, au sens de la tentation de l'homme providentiel… En effet, la principale péripétie de notre trio de clochards est leur rencontre avec deux militaires partis en commando pour une mission-suicide, envoyés par un colonel qui a pris d'assaut l'Assemblée nationale !
Rodolphe Casso a bien travaillé son style dans PariZ. Outre ces premiers chapitres particulièrement marquants, il se permet d'être extrêmement détaillé dans chaque action menée par les protagonistes sans pour autant que la lecture n'en soit gênée. La beauté du style s'essouffle peut-être légèrement une fois que l'action se lance, mais d'une manière générale, c'est surtout qu'une fois que sont propulsés l'élan d'espoir des héros et l'élan de connerie de leurs différentes rencontres, l'enjeu est suffisamment posé pour vraiment pouvoir surprendre davantage le lecteur dans la deuxième moitié du livre. L'accumulation de références musicales plus ou moins appréciées pourrait agacer certains lecteurs, mais cela relève plutôt de la partie « fun et aventure » de PariZ.

PariZ reste donc comme un bon souvenir de lecture, et certains passages seront à relire pour en apprécier tout le vocabulaire. L'univers est certes restreint et la fin particulièrement énigmatique, ce long roman vaut le coup.
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