Ce roman synthétise tout ce que je fuis dans les romans policiers ou les thrillers ...
Invraissemblances, inconhérences, surenchère, paranoïa...
J'avais lu le premier tome qui pouvait offrir un angle intéressant , vu que l'auteur se plaçait du oôté de la femme d'un tueur en série. ( Un peu comme dans l'excellent "
La Veuve" de l'anglaise
Fiona Barton, sans la finesse, la subtilité de ce dernier...).
Une femme , donc, qui n'avait rien perçu, rien deviné de ce que faisait son mari pendans ses heures "d'activités manuelles" dans le garage qui jouxtait la maison. Une femme innocente, victime elle-aussi (à un autre niveau), obligée de changer de nom, obligée de fuir pour protéger ses enfants de bons citoyens voulant se venger.
On la suivait dans une maison super équipée, au bord d'un lac, dans sa nouvelle vie . On la suivait aussi dans sa paranoïa (justifiée), avec tous les méchants qui voulaient sa peau. ["J'ai l'impression que nous sommes entourés d'ennemis que je serais bien incapable d'identifier".]
On la découvre dans ce troisième tome, en couple avec Sam, dont la soeur est une victime du mari de Gwen. du coup "leur amour est impossible, mais avec de la bonne volonté , ils vont y arriver vu qu'ils s'aiment d'un amour profond, et vu que les enfants de Gwen sont presque devenus ceux de Sam, mais Gwen pourrait rompre, si elle connaissait le passé, le secret de Sam...
Bon, comme si ce que cette pauvre femme vivait n'était pas assez compliqué, elle vit , vous l'aurez compris une histoire d'amour compliquée...
Là-dessus, malgré toutes les menaces que subit Gwen, elle va répondre à un coup de fil inquiétant d'une illustre inconnue, et partir secourir une adolescente dans un autre état !
Je rappelle qu'à ce stade, Gwen est juste une mère de famille entrainée, armée, mais ni flic, ni détective privée, ni Rambo, ni Zorro...
[ "Vous avez connu L'ENFER, Gwen. Prenez au moins le temps de souffler avant de repartir au combat."]
Mais elle, elle part au devant du danger, sans connaitre le bled où elle va attérir, avec famille sous le bras, alors que pendant des pages et des pages, on nous explique, qu'elle est une mère formidable et traquée, et qu'elle protége ses enfants comme une lionne ! Non, mais Allo quoi !
Et le bouquin regorge d'incohérences comme cela.
Alors que Gwen vient d'échapper à la morsure d'un serpent caché dans sa boîte aux lettres, qu'un voisin malveillant vient de racheter des armes , sa fille veut aller faire un jogging au bord du lac. Gwen dit , je vais t'accompagner pour te protéger, vu que le danger est partout... Je ne vois pas ce qu'une mère en survêt , va faire contre un sniper embusqué derrière un arbre !
[ " Je suis sur mes gardes 360/365. Notre code avec les enfants. A 360 degrés, 365 jous par an. - Pour l'instant, ça nous a bien réussi."]
Et donc dans cet épisode, Gwen et les siens survivent à un serpent, sont traqués par une équipe de tournage, par une mère vengeresse, reçoivent du courrier d'un mort, résolvent un kidnapping d'enfant, retrouvent trois jeunes filles disparues, sauvent une ado d'une erreur judicière, échappent à une poursuite en voiture, mettent à l'arrêt les activités d'une secte, ne sont pas touchés par des balles perdues, par des flics pourris, tout en consolant la fille homosexuelle, d'un premier chagrin d'amour...
N'en jetez plus ! il ne manquerait plus qu'avec tout cela, ses enfants mangent cinq fruits et légumes par jour et cette mère de famille est une sainte et Rambo réunis !
Une surenchère d'affaires invraisemblables, des incohérences comme s'il en pleuvait, de la violence, une certaine paranoïa complétement saugrenue...Si elle a peur pour ses enfants, pourquoi leur faire courir des risques pour une sauver une gamine inconnue ? Qui améne sa fille de quinze ans, en prison pour aider à la prise de notes face à une adolescente accusée de meurtre ?
[ " Personnellement, je ne voudrais pas mêler ma propre fille à une affaire de cet acabit, mais il est vrai que nous parlons de l'avenir d'une adolescente. Il voudront juger Vera comme une adulte et le Tenessee applique la peine de mort"].
Alors, bien sûr, le pendant de toute cette agitation, de tous les dangers contre lesquels se battent les personnages principaux, c'est que le lecteur a peur qu'ils ne s'en sortent pas.
[" J'ai un mauvais pressentiment, rien de plus. Fais attention à toi. Je t'en prie."]
Suspens efficace, oui, mais à quel prix ?
On est loin de la subtilité du roman "
La Veuve", loin de l'intelligence, la finesse, le sérieux, le travail de documentation de
Fiona Barton...
L'ombre du crépuscule, n'est que facilités scénaristiques et gros sabots.
Le suspens, oui, mais pas au détriment d'une certaine exigence ...