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Astro City tome 17 sur 7
EAN : 9781401289447
160 pages
DC Comics (14/05/2019)
4.75/5   2 notes
Résumé :
The conclusion of Kurt Busiek's Eisner Award-winning series Astro City is here, as over 20 years of graphic storytelling comes to an end!

This legendary series goes out the way it burst onto the comics landscape: telling everyday stories from the viewpoint of those who walk the streets alongside the spectacular heroes of Astro City.

• Meet G-Dog, possibly Astro City's most unusual superhero ever. Half man, half dog--but who's running... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Astro City Vol. 16: Broken Melody (épisodes 37, 38, 41, 43, 45, 46) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, mais ce serait dommage de s'en priver. Il contient les épisodes 47 à 52, initialement parus en 2017/2018, tous écrits par Kurt Busiek avec des couvertures d'Alex Ross. Les épisodes 47 & 48 ont été dessinés et encrés par Mike Norton, avec une mise en couleurs réalisée par Peter Pantazis. Les épisodes 49 à 52 ont été dessinés et encrés par Brent Anderson, et mis en couleurs par Peter Pantazis.

G-Dog : épisodes 47 & 48. Mannie doit de l'argent à son pote Andy Merton et il est incapable de le rembourser. Andy fait une descente chez lui et repart avec son chiot sans savoir que Mannie l'avait volé chez un éleveur pour le revendre, afin de rembourser ses dettes à Mack Faraday. Andy avait l'intention de lui rendre, mais Mannie se fait tuer dans une tentative désespérée de récupérer du fric. Andy conserve le chien appelé Hank. Quelques nuits plus tard, il effectue un cambriolage dans un appartement de haut standing, il en repart avec de l'argent, des bijoux, des montres, et d'autres babioles, et il prend encore le temps d'accaparer une amulette dans une pièce consacrée au souvenir du superhéros Stormhawk. Alors qu'il est en train de jouer avec le chiot, il se produit un phénomène surnaturel entre eux et l'amulette.

C'est toujours avec un plaisir anticipé que le lecteur revient pour un séjour à Astro City, certain à l'avance que Kurt Busiek lui présentera des individus remarquables. Il comprend que l'histoire est consacrée à un personnage entrevu pour la première fois dans l'épisode 44 : un toutou anthropomorphe avec des superpouvoirs. Certes, c'est une tradition des comics américains que d'intégrer des animaux familiers dans les séries de superhéros, que ce soit Krypto le chien de Superman, ou Bat-Hound, le chien de Batman, mais est-ce que ça a bien sa place dans une série adulte comme celle-ci ? En outre, le dessinateur n'est pas celui habituel. S'il est distrait, il faut quelques pages pour que le lecteur s'en aperçoive, car le coloriste assure une continuité avec les épisodes d'Anderson. Mike Norton reste dans un registre très proche, réaliste, avec des personnages humains aux morphologies variées et banales, et des superhéros éclatants, à commencer par G-Dog. Les décors sont soignés, avec un bon niveau de détail, et représentés régulièrement. En particulier, les pièces de l'appartement d'Asa Martin bénéficient d'un aménagement intérieur qui sort de l'ordinaire, comme on peut s'y attendre pour l'appartement d'une architecte. Les scènes d'action sont représentées avec le panache attendu. L'artiste réussit aussi bien Hank sous forme de chien aimant et joueur, que sous forme de superhéros bondissant, avec un costume jaune vif, faisant montre du même entrain. Il représente avec exactitude les superhéros récurrents de la série. Il n'y a que les expressions de visage qui manquent de nuance et de naturel.

La qualité des derniers tomes n'ayant fait que croître, la confiance du lecteur n'est même pas entamée à l'idée de suivre un superhéros de type chien anthropomorphe. le scénariste raconte le récit du point de vue d'Andy Merton. Il s'agit de voir comment le comportement de celui-ci va évoluer sous l'influence de l'amitié inconditionnelle que lui porte son chien. Certes exprimé comme ça, ça fait très florianesque. Ce serait oublier le talent d'auteur de Busiek. Il sait faire s'exprimer les sensations et les émotions d'Andy Merton, avec justesse et sensibilité. le lecteur éprouve une empathie extraordinaire avec ce personnage principal, ressentant l'évolution de son état d'esprit, devenant jaloux de sa relation avec son chien (même s'il n'aime pas les animaux), ressentant une réelle tristesse quand l'inéluctable se produit. Encore une réussite extraordinaire, rappelant par l'exemple que les superhéros peuvent être considérés comme un genre, et que ce genre peut servir à parler de tous les sujets, qu'il n'est jamais aussi puissant que lorsque les auteurs font la part belle à l'humain.

Épisode 49 : Resistor. Lulu Garneau est une journaliste et elle est en train de prendre un café à l'aéroport. Elle n'a pas beaucoup dormi la nuit d'avant car elle a rompu amicalement avec son copain Sandy. Elle se trouve là pour couvrir l'arrivée de réfugiés extraterrestres qui doivent transiter par l'aéroport avant d'être dirigés vers un campement un peu éloigné de la ville. Alors que plusieurs citoyens sont présents avec des pancartes pour accueillir amicalement ces réfugiés, surgit un commando de trois individus masqués avec des costumes et des jetpacks appartenant à au groupuscule Earthpride, opposé à ce genre d'immigration. Soudain un premier individu s'élève de la foule, transformé en superhéros Resistor, puis un autre, puis un autre, puis encore un autre. À sa grande surprise, Lulu découvre que son père le docteur Bertram Garneau est également présent et lui adresse la parole, en lui offrant des bonbons au citron.

C'est le retour de Brent Anderson : le lecteur retrouve ses contours moins arrondis, parfois irréguliers, ses décors parfois moins présents, parfois un peu trop propres. Mais il retrouve aussi des décors très travaillés, et surtout des expressions de visages plus naturelles plus nuancées. Comme à son habitude, il sait également donner vie aux personnages conçus par Alex Ross, ici les Resistors. le lecteur identifie tout de suite la référence : le personnage Marvel appelé Captain Universe, c'est-à-dire l'énergie Uni-Force habitant des êtres humains. Mais bien sûr, le scénariste en fait un personnage, ou plutôt un concept différent, plus abouti, qui fait plus sens. Sur toutes les pages sauf une, le lecteur a accès aux pensées de Lulu Garneau, dans des cellules de texte, ce qui donne une narration assez dense, sans être rebutante. L'intrigue fonctionne sur la dynamique d'une enquête, la journaliste souhaitant savoir ce qui est arrivé à son père dont elle n'a plus de nouvelles depuis plusieurs années. Il s'y ajoute un questionnement sur l'origine de la force qui vient habiter le corps de citoyens normaux, et sur sa nature même. le lecteur peut deviner la réponse à cette dernière question assez rapidement, ce qui ne diminue en rien la pertinence et la force de cette métaphore, totalement en phase avec la notion même de superhéros. Une réussite éclatante.

Épisodes 50 à 52 : groupe de paroles. À 06h56, le réveil de Michael Tenicek sonne. Ce dernier l'éteint calmement. Il se lève, prend ses médicaments, allume la télévision. Il passe ensuite à la salle de bains pour se laver les dents, se raser, tout en écoutant les informations annonçant les dernières nouvelles relatives à des interventions de superhéros. Il prend sa douche, s'habille et sort à l'extérieur. La neige a presque fini de fondre. Il passe chez le marchand Astro Donuts, et en demande une douzaine de plus que d'habitude. Il arrive devant un escalier qui mène à un local en sous-sol. Il en ouvre la porte, tout en tenant les 3 boîtes de donuts, avec une aisance née d'une longue pratique. Il pose les boîtes de donuts, dispose les chaises en cercle, prépare le café, et ressort pour faire fondre les petits tas de neige qui subsistent devant l'escalier. Tout est prêt pour une nouvelle séance de groupe de paroles à destination d'individus dont la vie a été affectée par des supercriminels ou des superhéros.

Les auteurs savent prendre le lecteur par les sentiments : ils reviennent à une histoire courte mémorable initialement parue dans Astro City 1/2 en 1996. S'il l'a lue, le lecteur n'en est que plus ému ; sinon il peut apprécier l'histoire sans avoir connaissance de son existence. Après l'histoire de Lulu Garneau, simple humaine sans superpouvoir, c'est celle de Michael Tenicek, également simple individu sans superpouvoir. Il anime une association dont il est le seul membre qui organise des groupes de paroles, pour personnes ayant perdu un être cher dans affrontement entre superhéros et supercriminels, ou ayant été blessées, ou ne pouvant simplement pas passer outre le traumatisme d'avoir été le témoin de tels phénomènes aussi violents qu'extraordinaires. C'est à nouveau une étude de caractère d'une sensibilité extraordinaire. le lecteur ressent une admiration sincère dès le départ pour cet homme un peu résigné, hanté par le souvenir à demi effacé d'une femme dont il était éperdument amoureux, exerçant une activité sans gloire, et pourtant essentielle, vitale même pour de nombreuses personnes, sans chercher à se mettre en avant, sans chercher à en retirer le maximum de bénéfices financiers. Les dessins montrent un monsieur banal d'une cinquantaine d'années, aux expressions posées, sachant garder son calme devant des accusations terribles ou en présence du Hanged Man, montrant une compassion réelle, sans affectation. La narration visuelle naturaliste est remarquable de bout en bout, à la fois pour la restitution de l'ordinaire de ces personnes, à la fois pour une mise en scène qui rend intéressants ces échanges au sein du groupe de parole. Anderson réalise également des pages mémorables dans les égouts avec le monstre, la présence sinistre de Hanged Man, ou encore l'apparition toujours décalée de Broken Man.

C'est maintenant une constante depuis plusieurs tomes : les auteurs font toujours plus fort dans le suivant. Ici, l'accent est mis sur les civils pour des histoires touchantes, sans être mièvres ou moralisatrices, portées une narration visuelle en harmonie parfaite avec l'intention du scénariste. le lecteur en ressort ému, et enthousiaste. Pourtant il y a une ombre au tableau : ce tome regroupe les derniers épisodes de la série. À la fin du tome se trouvent deux pages dans lesquelles Kurt Busiek annonce qu'elle devrait se poursuivre sous la forme d'albums sans prépublication, comprenant également des pages crayonnées et la couverture du prochain. le lecteur espère de tout coeur que ce tome verra le jour prochainement.
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