Anna, jeune trentenaire voit en une maladresse sa vie basculer dans l'horreur. Alors qu'elle se relève d'une sieste inopinée, elle se retrouve en retard dans l'organisation de l'anniversaire de sa mère. Ni une ni deux elle essaie de joindre son mari pour lui demander de l'aide mais ce dernier n'est pas joignable. Quelques minutes plus tard sa tendre moitié l'informe qu'il n'aura pas le temps de l'aider mais un appel fait par erreur va lui montrer que l'homme qu'elle aime est en plein ébat avec sa secrétaire. C'est donc pour elle la goutte de trop qui la plonger la jeune femme dans une grande détresse mais elle n'a pas le temps pour s'appesantir sur sa vie qui vole en éclat, son père compte sur elle.
« Je sais que je n'ai pas de temps à perdre, il est déjà 18h15. Il faut que je me ressaisisse ! Je prends mon courage à deux mains et le peu de fierté qui me reste pour me redresser. Je relève la tête. Tous les gens dans la pâtisserie m'observent à travers la vitre rutilante. Telle une guerrière et comme si c'était une mission sacrée, j'entre la tête haute. Les regards sont rivés sur moi. Je baisse les yeux, la honte m'envahit, les larmes continuent de couler lentement sur mes joues. Je ne réalise pas vraiment la situation, je suis comme dans un état second. »
Lorsque dans la pâtisserie, elle va accumuler un problème supplémentaire, en effet la personne au comptoir l'informe que sa commande n'est pas, qu'une erreur a du se produire et qu'elle n'aura pas les gâteaux pour l'anniversaire de sa mère, ses nerfs lâchent, elle en devient presque hystérique au milieu de cette boutique. Heureusement pour elle, le patron va lui venir prêter main forte pour la sauver de ce mauvais pas et ainsi l'aider à sauver les apparences auprès des invités.
Mais passer cette soirée en compagnie de son mari et sa famille tout en faisant semblant que tous aille bien est plus dure que ce qu'Anna pensait, sa mère ne semble elle pas dupe face à l'air de façade de sa fille.
« Je suis là sans être là, avec l'impression que tout bouge autour de moi et que je visionne un film sans y participer. Pourtant mon corps est en mouvement, mes mains s'activent. Je sers des verres, je réponds par des oui ou des non. Je range, jette et nettoie. Je suis une enveloppe vide. »
Quelle décision prendre face à ce qu'elle a entendu ?
Doit-elle pardonner l'attitude immonde de son mari sous prétexte de l'amour qu'elle lui porte ?
Pour moi déjà à ce stade aucune faute n'est pardonnable, on peut décider de vivre avec mais au grand jamais on passera l'éponge et à un moment ou un autre le mal subit ressortira en puissance mille.
Quand on a investi autant d'années dans une relation et qu'on a tant de projets, il est certain que tout arrêter est très difficile, on se contente des fois de la sécurité d'une relation même si on est plus vraiment heureux, prendre des risques est toujours une épreuve qui parait insurmontable.
« Si je suis parfaite, il hésitera à me quitter ! A 9h, je prends une grande décision. Je ne lui parlerai pas, je ne vais pas prendre le risque qu'il me quitte. Je vais aller la voir, elle. »
Alors qu'elle pensait trouver du réconfort auprès de ses amies, elle prendra mal le fait qu'elles n'aillent pas dans son sens et prendra la fuite. Dans son malheur, elle retombera sur Antony, le patron de cette pâtisserie, et le comportement si prévenant de ce dernier va un peu déstabiliser la jeune femme.
Elle qui sera prête à passer l'éponge sur l'incartade de son mari va être plongée dans un autre monde après son accident, un monde de douleurs, la douleur du mensonge, celle de l'abandon et du désespoir.
Anna va devoir à nouveau relever la tête, rester forte, prendre le taureau par les cornes pour reprendre le cours de sa vie.
Mais quand les non-dits et les interrogations restent à planer au-dessus de la jeune femme, les pas vers son renouveau se ralentissent.
Ici nous avons déjà abordé la moitié du livre, c'est à partir de cet instant que va véritablement entrer Antony et sa petite fille Lucia, une petite fille qui m'a paru un peu trop mûre du haut de ses six ans, elle a une analyse très poussée, une analyse que certains adultes n'ont même pas. Bon en soit ce n'est pas vraiment dérangeant pour la lecture.
Donc dans la seconde partie on aura l'évolution de la relation entre Antony et Anna, une relation qui promet certaines interrogations aussi, des doutes et des rebondissements. C'est pour moi une quête de la vérité.
J'ai trouvé que cette relation naissante est très soudaine, elle va pour moi un peu vite même si on n'aime pas trainer et surtout on peut comprendre ce que va ressentir Anna en contact de cet homme fort, attentionné et plein de vie.
Par contre je ne remercie pas l'auteure pour cette fin qui même si le symbole est magnifique, je trouve qu'on aurait pu éviter.
Dans l'ensemble cette histoire est rafraichissante, elle nous fait nous interroger comme tout bon feel-good.
La plume de l'auteure est sans fioriture, elle nous permet de nous plonger dans ce roman sans se rendre compte du temps qu'il passe. On est happé dans la vie d'Anna et de son questionnement.
Lien :
https://leslecturesdemariaet..