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EAN : 9782264065247
384 pages
10-18 (18/06/2015)
3.74/5   140 notes
Résumé :
Après la défaite des forces de l’Axe, le pays est en ruines et la nation brisée. Lewis Morgan, colonel de l’armée britannique est chargé de superviser les opérations de reconstruction de ce territoire dévasté et de « dénazification » de la population. Ses supérieurs réquisitionnent à son intention une belle demeure sur les bords de l’Elbe, où son épouse, Rachael, et son fils Edmund vont bientôt le rejoindre.
Refusant de mettre les propriétaires allemands – u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et Masse Critique, qui me permettent de découvrir de nouveaux romans, et ainsi de diversifier ma littérature. C'est ce qui s'est produit avec "Dans la maison de l'autre", brillant roman de Rhidian Brook. Ce roman a immédiatement attiré mon attention, sans doute grâce à sa magnifique couverture, mais aussi parce que son histoire m'a intriguée, j'ai donc voulu m'y plonger...

Et bien, je suis vraiment satisfaite de ma lecture ! le thème est intéressant et apporte de l'intensité à l'histoire : la dénazification de l'Allemagne après 1945, que l'on observe de deux points de vue différents ; les Anglais, qui occupent une des zones les plus touchées par les bombardements (avec, notamment Hambourg, une ville dévastée pendant la guerre), et, parallèlement, les Allemands, coupables ou non, qui doivent se battre pour survivre à la perte d'un proche, à l'absence de nourriture, ou encore à la réquisition de leurs demeures...
C'est ce qui arrive aux Lubert, une riche famille endeuillée par la mort de la maîtresse de maison, qui doit faire face à la réquisition de sa demeure par un commandant anglais, Lewis Morgan. Cependant, à la surprise générale, ce dernier décide de cohabiter avec les Lubert, ce qui va provoquer une série d'évènements aussi douloureux que joyeux.

Ce que je retiens de ma lecture, ce sont les personnages. Chacun apporte un trait de caractère, un élément qui les rend encore plus touchants. Commençons par les Britanniques, et Lewis Morgan, le "héros" de ce roman, qui défie l'opinion publique en gardant les Lubert avec lui ; sa femme, Rachael, le personnage que j'ai le plus apprécié, froide et méprisante au début, et, qui, au fil des péripéties, devient plus humaine et sincère ; Edmund, un enfant un peu délaissé, mais qui devient très mûr pendant l'absence de son père. du côté des Allemands, celui que j'ai préféré est incontestablement Lubert. Un père chagriné par la mort de sa femme, mais qui se montre toujours bienveillant envers ses colocataires ; Frieda, une adolescente marquée à jamais par le régime d'Hitler et surtout par la mort tragique de sa mère, renfermée sur elle-même, ce qui la conduira à commettre bien des erreurs...

Le seul bémol de ce livre, c'est sa fin. Une fin "heureuse", pourrait-on-dire, qui nous redonne espoir, mais qui n'évoque malheureusement pas le destin de tous les personnages, à mon plus grand regret.

Bref, je suis ravie de ma lecture, un beau témoignage sur une période moins connue de l'Allemagne, mais tellement terrible pour de nombreuses familles...Je ne peux donc que vous conseiller ce roman, qui, je n'en doute pas, vous plaira !

A lire !!
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Rien de mieux qu'une fiction romanesque pour me remettre d'aplomb (et croyez-moi, vu ce que j'ai amassé question calories pour ces fêtes, c'était pas une mince affaire). Bref vous n'êtes pas sur mon blog pour connaître le récit détaillé des bons petits plats du Réveillon/jour de Noël mais bien pour que je vous parle de ce roman anglais hautement romanesque qui bénéficie d'une trame historique peu traitée jusqu'alors : l'Allemagne occupée (et détruite n'ayons pas peur des mots) au lendemain de la capitulation.

Reconnaissons-le : en France, les récits historiques sur cette période trouble de 39/45 font la part belle aux résistants ou pointent du doigt le régime de Vichy, la collaboration, la déportation. Les Anglais quant à eux consacrent de nombreuses pages à la résistance farouche opposée aux Allemands, aux nombreux bombardements subis en 1940 et au sacrifice de sa population. le régime nazi est lui-aussi abordé avec suffisamment de recul. Mais quid de l'Allemagne qui fut ravagée et pillée dès 1943 et jusqu'en 1945 ? Quid de l'Allemagne détruite pour certaines villes à 90% (Hambourg figurant en tête). Quid de la quasi famine ou de la façon dont fut traitée la population allemande sous zone soviétique (avec un record de femmes violées qui frise l'indécence) ? Comment régler également le problème de la dénazification de l'Allemagne sans sombrer dans l'épuration ? Faut-il l'humilier ou l'aider à se redresser ? Rhidian Brook aborde cette question avec talent en évitant les partis pris évidents et faciles et bien sûr point de place pour un pathos dégoulinant.

L'idée de ce roman lui est venue de son grand-père, militaire anglais qui fut envoyé en Allemagne aux lendemains de la guerre pour aider à gérer l'Allemagne sous contrôle britannique. Rhidian Brook a ainsi intégré les récits de son aïeul dans une trame un peu plus romanesque. Résultat parfaitement réussi.

L'histoire en quelques mots : le colonel Lewis Morgan, nouveau gouverneur de la zone Hambourg (enfin ce qu'il en reste), se voit (comme tout haut gradé), attribuer une somptueuse demeure confisquée à une riche famille allemande. Cet homme loyal et juste, partisan du redressement de l'Allemagne, au-delà d'une attitude de vainqueur vindicatif et retors, décide dans un geste de réconciliation, de cohabiter avec les vrais propriétaires, à savoir un architecte veuf et sa fille de 15 ans, encore fortement imprégnée par son éducation au sein des jeunesses hitlériennes. Amené à vivre quelques années à Hambourg (le chantier est titanesque), il fait venir son épouse Rachael et leur fils Edmond qu'il n'a pas vus depuis plus d'un an. Autant vous dire qu'un monde les sépare et que l'idée d'habiter avec l'ennemi n'enchante guère Madame. Entre son époux absent et cette famille allemande raffinée, Rachael a de quoi se faire du souci.

Dans la maison de l'autre m'a captivée. Si je devais résumer ce livre je dirais que nous avons affaire à une « écriture limpide au service d'un roman instructif qui se lit à la fois comme une belle histoire d'amour et d'amitié tout en éclairant intelligemment sur cette Allemagne d'après-guerre et comment gérer l'après victoire. » Pas mal non ? ;)
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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En septembre 1946, Rachael Morgan, accompagnée de son fils Edmund, rejoint son mari dans la ville dévastée de Hambourg. le colonel Lewis Morgan travaille au sein de la Commission de contrôle alliée en zone britannique, chargée de la dénazification et de la reconstruction de la ville. Pour accueillir sa famille, il a réquisitionné une belle demeure, celle de Stefan Lubert, architecte mis sur la touche en attendant d'obtenir son certificat de dénazification. L'homme vit seul avec sa fille Frieda et trois domestiques. le colonel Lewis, généreux et partisan d'une fraternisation avec les "autochtones", propose à Lubert une cohabitation.

Rhidian Brook s'est inspiré de sa propre histoire familiale pour écrire ce roman. C'est en effet son grand-père, qui proposa à l'Allemand dont il réquisitionnait la maison, de rester dans sa demeure.
"Dans la maison de l'autre", roman sentimental et historique, aborde une période assez méconnue dans l'histoire de la Seconde guerre mondiale : celle de la dénazification qui avait pour but d'épurer les institutions et la vie publique allemande, afin de permettre la reconstruction de la vie politique locale sur une base démocratique. Pour obtenir leur sésame, le fameux certificat qui les blanchissait de tout , les citoyens allemands devaient répondre à un questionnaire, le Fragebogen, qui comportait 131 questions destinées à juger de leur degré d'implication dans le régime nazi. Son utilité a été remise en question au vu des questions et des réponses...
La partie occidentale est alors divisée entre les Français, les Américains et les Anglais. le dicton de l'époque était de dire que les premiers avaient le vin, les seconds les paysages et les derniers les ruines. Et effectivement, le décor dans lequel déambulent nos personnages est un amas de ruines. Hambourg a été dévastée suite aux raids aériens anglais et américains, entre le 25 juillet et le 3 août 1943, qui ont fait 45 000 morts. Avec celle de Dresde, cette attaque aérienne a été la plus meurtrière en Europe.
Voici un contexte important qui explique les relations compliquées et ambiguës qui vont s'instaurer entre les différents protagonistes de l'histoire. Alliés punitifs ou protecteurs, Allemands perdus ou vengeurs, les uns et les autres ont tous de bonnes raisons de se détester comme de s'aider. Tous ont subi des pertes... d'êtres chers, d'un pan de leur vie, de leur innocence, de leur pays. Il s'agit de construire un nouveau pays sur des ruines encore fumantes où les orphelins errent parmi des cadavres qui n'ont pas encore révélé tous leurs secrets.
Deuil et chagrin, passion et raison, humanisme et intérêt politique... Ce roman offre une belle histoire humaine sur un fond historique à la fois dramatique et porteur d'espoir.
Une lecture très agréable et instructive.
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Pour la famille anglaise des troupes d'occupation, qui s'installe dans une maison de Hambourg en 1946, "l'Autre", c'est l'Ennemi, c'est l'Allemand honni et vaincu qui doit payer pour les morts, les destructions et les cinq années de conflit laissant l'Europe exsangue.

Partant d'un désir de fraternisation, Les Morgan et les Lubert vont cohabiter dans la maison réquisitionnée de ces derniers, en se supportant, s' insupportant, s'apprivoisant, et mêlant intimement, dans une ambiance plombée, des vies de famille fracassées par la perte et le deuil. Des vies d'hommes et de femmes qui tentent de se retrouver après le traumatisme psychique de la guerre, et de reconstruire un foyer, une harmonie et un avenir professionnel.

En décor de la trame narrative, le contexte historique met en scène une après-guerre rarement décrite, avec les difficultés d'un pays à genoux et en ruine, où les allemands meurent de faim et de froid dans des baraquements, quand les vainqueurs réquisitionnent pour se loger confortablement.
Dans l'année suivant la capitulation, il est interdit de fraterniser avec la population, interdit de l'aider à se nourrir, à se chauffer. le "civil" est de tout façon coupable et mérite son sort, même s'il s'agit de bandes d'enfants des ruines vivant comme des rats.

Les alliés vont détruire les usines, outils de travail et de production, symbole du Reich tout puissant, parfois piller le patrimoine des familles allemandes déplacées et maintenir, par nécessité, un climat de suspicion où les commissions de dénazifications fonctionnent à plein régime, toutes puissantes sur les destins individuels.
Il faudra attendre le plan Marshall de 1947 pour aider les pays d'Europe, dont l'Allemagne, à se reconstruire.

Un livre , construit sur des faits réels, qui se lit avec effroi et intérêt.
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Un très bon roman sur la reconstruction, le pardon . 1945, l'Allemagne est au point zéro , un architecte doit partager sa maison avec un couple gradé de britanniques. Les descriptions sont exceptionnelles, au delà des histoires et drames personnels il y a une réflexion sur le rapport a l'ancien ennemi, le pardon...ou comment tourner la page pour avancer .
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
A contecoeur, Lewis se retrouva en train d'expliquer à la tablée comment il en était venu à partager une maison avec une famille allemande. Un long silence réprobateur s'ensuivit. Ce qui, dans un premier temps, avait semblé un geste d'humanité paraissait à présent, presque scandaleux.
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La douleur vous appartenait en propre, l’avoir en partage ne la diminuait en rien.
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Elle s'attendait à des mines,à des clotures électriques,à des alarmes et à l'aveuglante lumière des projecteurs,mais rien.Elle pénétrait librement en terre inconnu sans que quiconque l'arrète. C'était aussi facile que cela.
_Je préfère ce baiser-ci à l'autre.
Rachael ouvrit les yeux et reprit conscience de son environnement.
_Cela....fait-il partie d'un plan d'expulsion?demanda l'Allemand.
_C'est ...un baiser qui dit "merci".
_Merci de quoi?
_De m'avoir réveillée.
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Il en était de lui comme du pare-brise de la voiture après l'impact. S'il réussissait à regagner la maison sans que quelqu'un le touche, il éviterait peut-être de se briser tout à fait.
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- Ils disent qu'il ne faut pas fraterniser avec les Allemands. Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Ca veut dire... être aimable. Ca veut dire que nous ne devons pas les fréquenter.
Edmund réfléchit quelques instants.
- Même si c'est quelqu'un qu'on aime bien ?
- Nous n'aurons rien à voir avec eux, Ed. Tu n'auras pas besoin de t'en faire des amis.
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Vidéo de Rhidian Brook
Interview (VO) de l'auteur Rhidian Brook sur son roman The Aftermath (paru en français sous le titre Dans la maison de l'autre)
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