Jean-François Braunstein se penche sur trois nouvelles disciplines de la philosophie qui ne sont pas sans conséquences sur notre vie quotidienne : la théorie des genres, l'éthique animale, la bioéthique.
Celles-ci sont loin d'être de simples théories farfelues, excessives ou simplement isolées. Dans leurs délires philosophiques leurs fondateurs vont jusqu'à démontrer l'absence de différence sexuelle, voire de corps, tout n'étant que construction sociale ; ils défendent le droit des animaux, leur égalité avec les hommes jusqu'à la zoophilie et la supériorité de l'animal sain à l'être humain handicapé ; au nom de la dignité humaine ils prônent l'euthanasie et l'eugénisme.
Or il est important de défendre l'humain, donc des valeurs qui ont porté l'humanité et permettent son existence. Sans ces limites tout devient possible et la vie disparaît au profit de théories ayant perdu tout contact avec la réalité du monde : les êtres vivants ont un corps, sexué pour la plupart, les hommes ne sont pas des animaux, toute vie humaine est digne, personne ne peut décider de son sexe ni de sa mort sauf exceptions qui ne sauraient devenir la règle. On ne peut pas partir de quelques cas comme les intersexuels pour en faire une généralité, ni sur la méconnaissance que peut avoir un intellectuel urbain du monde animal pour fonder l'animalisme pas plus que sur des définitions arrêtées de la « mort cérébrale » ou de « handicap lourd » sous prétexte de dons d'organes ou de soulager des familles.
A travers l'analyse des écrits de
John Money, fondateur de la théorie du genre, défenseur de toutes les déviances sexuelles jusqu'à l'inceste « doux », d'
Anne Fausto-Sterling et
Judith Butler qui nie la différence sexuelle, de ceux de Peter Singer qui pense qu'il vaut mieux faire des expériences sur des comateux ou des handicapés plutôt que sur des animaux, et considère les personnes dépourvues de conscience (bébés, personnes dans le coma, séniles) comme dénuées d'humanité, des propos de
Donna Haraway qui ne voit aucune frontières entre les espèces ni entre l'homme et la machine et s'intéresse aux créatures hybrides, aux cyborg, créatures de l'avenir, l'auteur nous brosse un tableau saisissant de dérives intellectuelles qui ont une profonde influence sur notre société. Et tire la sonnette d'alarme pour nous mettre en garde contre les dangers qu'elles engendrent pour la survie de l'humanité.
Etonnant, passionnant et inquiétant, ce livre ne laisse pas indifférent car il aborde des problèmes fondamentaux qui nous concernent directement : l'enseignement de la théorie des genres à l'école maternelle, les bouchers traités d'assassins par des extrémistes animalistes, la mode du végan, la demande de législation de l'euthanasie… Quelques pistes de réflexion pour éviter que des combats nobles, le féminisme, l'homosexualité, la cause animale, une fin de vie sans souffrance, ne dérivent vers un "monde informe" qui n'est pas souhaitable.