AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Marie Vrinat-Nikolov (Traducteur)
EAN : 9782226194060
438 pages
Albin Michel (01/10/2009)
3.7/5   5 notes
Résumé :

1957. Vesko Branev, étudiant bulgare, part à Berlin pour étudier le cinéma. Dans la ville que le Mur n'a pas encore divisée, il s'enivre pour la première fois de liberté. Mais un matin, un homme se présente à lui : il est officier du KGB et lui promet une vie " intéressante et glorieuse " s'il travaille pour eux. Dès lors, la vie de Branev bascule ; incapable d'accepter, il passe à l'Ouest. Mais ... >Voir plus
Que lire après L'homme surveilléVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Plongée ds le quotidien d'un intellectuel à l'intérieur du rideau de fer, en Bulgarie, suspecté à tort d'espionnage pour la France. Car tout contact avec une personne d'un pays capitaliste est suspect et suspecté. de même que refuser la demande du KGB de tirer parti de ces contacts et de devenir espion à leur solde.
Quand, en 1957, Vesko Branev, alors étudiant en cinéma à Berlin Est, se voit proposer une telle offre « non refusable », pris de panique, il ne voit pas d'autre solution que de passer à Berlin Ouest. Mais un jour qu'il marche sur le côté est d'un boulevard, il est capturé par la Stasi, interrogé, rapatrié à Sofia, où il est de nouveau enfermé et interrogé. Faute de chef d'accusation à son encontre, il est libéré, mais sera mis sous surveillance discrète pour le reste du blocus, jusqu'à la chute du mur de Berlin, soit 40 ans…
En 2004 Vasko brenev consulte son dossier de surveillance à la sécurité de l'Etat bulgare. Les rapports successifs lui évoquent des souvenirs, des situations et des personnes. Il décrypte ainsi pour nous l'énorme machine(ation) qu'est la sécurité d'Etat, une sorte d'usine à gaz avec ses directions, départements, sections, qui s'auto alimente, car aucun de ses employés ne peut décevoir son supérieur et doit donc produire un résultat, quel qu'il soit, même exagéré ou faux si besoin. Il découvre les dispositifs qui ont été mis en place contre lui, un citoyen certes rebelle mains inoffensif : deux « missions de surveillance opérationnelle », portant les noms de code suivants le concernant, « l'insouciant » puis « l'imbécile », une perquisition secrète à son domicile mobilisant au moins 10 personnes et des grandes infrastructures… pour ne rien trouver.
Ce récit est un auto documentaire, un travail de mémoire et de pardon, presque de catharsis, une tentative de compréhension de son état d'esprit et de son comportement comme de celui de ses proches qui ont dû jouer ce rôle de surveillant-délateur à son encontre.
C'est un peu long et ennuyeux par moment, il ne se passe pas grand-chose, finalement à l'image de la vie sous un régime totalitaire… car la créativité, la pensée y sont étouffées. Et cela, Vesko Branev le démontre très bien.
Et quand, comme moi, on lit coup sur coup ce récit et le roman précurseur « 1984 », on finit après coup par ne plus savoir qui a écrit quoi, tant les deux se rejoignent parfois : L'élimination des dissidents, la pensée unique imposée (obligatoire pour travailler et donc survivre), la mé/désinformation, le contrôle de la vie politique, économique, intellectuelle… C'est vraiment troublant.
Commenter  J’apprécie          30
Une plongée dans le monde de l'Allemagne communiste des années 60, quand un jeune étudiant en cinéma fini surveillé pour le reste de sa vie. J'ai adoré, j'ai vraiment adoré. Grâce à son dossier qu'il a pu obtenir après la chute du mur de Berlin, et sa façon de raconter son histoire, on comprend comment un innocent devient peu à peu un coupable. Je dois dire que c'est une des craintes de ma vie, finir fiché alors que je ne suis qu'un lecteur craintif.
L'auteur y raconte la barbarie de la Stasi, comment on le met à mort psychologiquement, comme on retourne sa famille et ses amis pour l'isoler, comment on le pousse à avouer alors qu'il n'a rien à se reprocher, tout ça à cause d'une seule mauvaise rencontre et d'une offre.
J'aime la façon dont est mis en page le livre, des chapitres eux-mêmes découpé en pages de journal intime, ça le rend très agréable à lire selon moi.

Je le recommande chaudement aux fans de biographie d'espion, à ceux qui s'intéressent à l'Allemagne des années 60 et aux curieux.
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Presque en larmes, le soldat se met à courur vers l'entrée de la caserne, tandis que nous reprenons notre marche sur la chaussée. Nous avançons en silence. Ce que nous avons vu est tout bonnement incroyable.
Commenter  J’apprécie          10
Au royaume de l'irrationnel, faire preuve de bon sens vous plaçait dans une situation marginale et risquée.
Commenter  J’apprécie          10
L'innocent qui a trop longtemps vivoté sous le couvercle de la suspicion totalitaire finit par se sentir coupable de supporter trop docilement ce fardeau.
Commenter  J’apprécie          00
Lalka!
Nous nous sommes tombés dans les bras.
Commenter  J’apprécie          00

Video de Vesko Branev (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vesko Branev
Vesko Branev et Tzvetan Todorov
>Science politique (politique et gouvernement)>Conjoncture et conditions politiques>Union européenne (Conjoncture politique)) (174)
autres livres classés : bulgarieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (21) Voir plus




{* *}