Glaise

Victor est mobilisé pour la Grande Guerre. Il laisse sa ferme de Chantegril entre les mains de Marie, sa mère, qui décédera bientôt, de Mathilde, son épouse, et de Joseph, son fils adolescent, aidés par Léonard, un vieux voisin. Hélène se réfugie avec sa fille Anna aux Grands-Bois, chez son beau-frère Valette, un paysan haï de tous, dont le fils est également mobilisé. Tous travaillent dur pour continuer à vivre et participer à l'effort de guerre.
Un jour, le hasard réunit Anna et Joseph ; c'est le coup de foudre !

Franck Bouysse brosse le portrait d'une paysannerie de montagne au tout début de la première guerre mondiale : des taiseux, durs au mal, totalement investis dans le travail à la ferme. L'équilibre soigneusement entretenu entre familles sera rompu par l'arrivée de citadins, Hélène et Anna d'abord, Mathias ensuite. L'histoire est cependant assez convenue, sans grande originalité, donc décevante, y compris la violence du dénouement.
Cette faiblesse de l'intrigue est d'autant plus dommageable que le livre est très bien écrit (richesse et fluidité de l'écriture, narration dynamique avec une alternance de points de vue), les personnages assez crédibles, y compris celui de Valette, paysan aigri et violent, et l'environnement bien décrit.
Dommage que tout cela soit mis au service d'une intrigue un peu trop insipide...
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..

Une histoire simple... mais qui ne m'a pas emporté.

La guerre de 14, le Cantal profond et sauvage, les hommes qui partent laissant aux jeunes, aux vieux et aux femmes les tâches quotidiennes de la ruralité exigeante. Tout cela sur fond de rancoeur qui ne demandent qu'à resurgir, et d'amours qu'à renaître.

La langue de Franck Bouysse est belle et ses personnages bien troussés. Mais dès le début, je ne suis pas entré dans cette histoire lente et convenue et ce survol a duré jusqu'à la fin des 400 pages, rapides à lire.

Le livre est encensé et tant mieux. Il n'est juste pas pour moi...

J'ai été déçue par cette lecture dont l'atmosphère glauque même si elle est forcément très réaliste, m'a fortement angoissé, j'ai lu le livre jusqu'à la fin pour l'histoire d'amour entre Joseph et Anna mais je n'ai mis que trois étoiles.
J'avais pourtant aimé né d'aucune femme mais je ne recommanderai pas celui-ci.

Cantal, août 1919.
A Chantegril, le père est parti de la ferme. L'heure de la réquisition a sonné… il laisse derrière lui sa mère Marie, sa femme Mathilde et son fils Joseph.
Joseph, tout juste 15 ans, sait qu'il doit devenir un homme avant l'âge d'homme et prendre soin de la ferme.
Mais la guerre est aussi le temps de la fuite. C'est ainsi que dans la propriété d'à côté, Valette voit arriver Hélène la femme de son frère et sa fille Anna.
Franck Bouysse nous offre le récit de ces deux familles dont le seul point commun est le drame de la guerre et le trait d'union, les deux adolescents.

Un roman d'atmosphère, à l'écriture toujours aussi imagée et au rythme suivant les saisons et la vie de la ferme dans cette période troublée.

Enfin un texte qui rend hommage au courage des femmes, à leur ténacité, à leur force morale.

Cantal 1914 – Les hommes s'apprêtent à partir au front, emportant leur chevaux et laissant femmes et enfants fort démunis pour la fin des récoltes.
Joseph, 15 ans, reste avec sa mère et sa grand mère, et travaille aux champs avec l'aide d'un voisin bienveillant Leonard.
L'autre voisin Valette, lui, est cupide, mauvais et souhaite récupérer les terres de la famille de Joseph. Il accueille (de mauvaise grâce) la femme de son frère et sa fille de 15 ans.
On se doute rapidement qu'une idylle va naître entre les deux adolescents (qui vont devenir rapidement adultes dans cette période tourmentée)

Étrangement les trois premiers quarts m'ont semblé convaincants et passionnants avec cette plongée dans la campagne de 1914 mais j'ai trouvé la fin bâclée et « laissant en plan » certains personnages que j'ai appréciés.

Légère déception donc pour ce livre que l'on m'a tant vanté (ceci expliquant peut être cela).

Cette chronique rurale du début de la première guerre mondiale est intéressante par bien des aspects. La lecture est agréable tout au long de la première moitié du roman mais j'ai été désorienté par le changement de direction pris en sa seconde moitié. En effet, l'auteur développe (et cela en devient son thème principal) la romance entre Joseph et Anna pour, au final, développer un tout autre sujet sans aller au bout de sa première intention. Par ailleurs, et même si je comprends sans mal que l'on soit séduit par l'écriture de Frank Bouysse, pour ma part, je la trouve par moment inutilement sophistiquée. Au final, je reste un peu sur ma faim.

Il devrait être écrit à la fin du livre : Attention aucun animal n'a été blessé pour la publication de ce livre ! lolll Bien évidemment, je plaisante ... mais les 1ères victimes de ce livre sont bel et bien avant tout les animaux ! Que de massacres, de barbaries et d'insanités !!!!
La plume de Franck Bouysse est très belle, il trouve toujours le bon mot en référence à la région, au domaine spécifique ... Biensur qd on ne connaît pas la région ou la spécificité dont il parle, on fait comme moi ;) le dico juste à côté ... En plus de la lecture, on apprend et ça j'adooore !

On retrouve les ingrédients du drame qui mijotent tranquillement, chers à l'auteur, avec l'intéressant choix de laisser de côté la guerre de 14, présente seulement par ses effets sur la vie des familles des soldats, ici des paysans du Cantal. Mais on n'a pas encore la virtuosité narrative de Né d'aucune femme, qui en prend encore plus de valeur. Vivement le prochain, t'en es où Franck ?

C'est le 2ème livre de Franck Bouysse que je lis, après "Né d'aucune femme". Je pense que ce dernier met la barre très très haut, et que forcément j'ai été un peu déçue de Glaise.
Le livre porte bien son nom dans le sens où je me suis quelque peu "embourbée" dans cette campagne triste et froide, dans ce quotidien routinier et oppressant. L'écrivain n'a pas son pareil pour les descriptions de paysages, de personnages, cependant je n'ai pas réussi à m'attacher aux protagonistes. Est-ce leurs sentiments volontairement bâillonnés car ne pouvant s'épancher dans ces lieux et cette période de l'Histoire désolés ? Ils m'ont semblé lointains, je n'ai pas réussi à avoir de l'empathie et à m'attacher, seul le dernier personnage à arriver dans le roman m'aura bouleversée, et rien que pour cela, j'admire Franck Bouysse pour la puissance de ses mots, de ses phrases, pour le minimalisme qui s'en dégage.
J'en ressort donc déçue de ne pas avoir été aussi chamboulée que dans "Né d'aucune femme", mais je salue le travail de l'écrivain, sa façon toute particulière de faire ressortir la noirceur des âmes comme de la nature.

Cinquième roman de Franck Bouysse que je lis et cinquième réussite: cet auteur décrit à merveille ces personnages ruraux du Cantal, ces hommes et femmes de la terre aux paroles et actes durs mais, chez certains, cette carapace cache des coeurs tendres.
Valette fait partie des hommes qui ont un mauvais fond, une violence à peine enfouie alors que Joseph, son voisin de 15 ans, en est tout le contraire.
L'arrivée d'Hélène et de sa fille Anna va bouleverser cet équilibre précaire, la confrontation entre ces deux mondes semble inévitable.
Difficile de parler de la deuxième thématique sans ne pas spoiler... je n'en dirai donc rien sauf qu'elle est parfaitement maîtrisée, amenée tout en tendresse au grand dam de l'un des personnages principaux.
Lien : https://letempslibredenath.w..