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Gess (Illustrateur)
EAN : 9782841720620
1641 pages
L’Atalante (09/07/1999)
  Existe en édition audio
4.4/5   168 notes
Résumé :
Quelque cent mondes composent la Confédération de Naflin, parmi lesquelles la somptueuse et raffinée Syracusa. Or, dans l'ombre de la famille régnante, les mystérieux Scaythes d'Hyponéros, venus d'un monde lointain, doués d'inquiétants pouvoirs psychiques, trament un gigantesque complot dont l'instauration d'une dictature sur la Confédération ne constitue qu'une étape.
Qui pourrait donc leur faire obstacle ? Les moines guerriers de l'ordre Absourate ? Ou faud... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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sur 168 notes
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Maousse monument de Pierre Bordage, ce space opera, c'est-à-dire la forme intergalactique de l'épopée (et pas du tout des gens qui chantent au milieu des étoiles comme le terme opéra pourrait le laisser penser), c'est Star Wars mais en mieux.
Les trois tomes sont sortis à raison d'un par an entre 1993 et 1995 (époque de ma première lecture, ça ne nous rajeunit pas). Et les dates sont importantes, parce qu'à l'époque Star Wars, c'était juste ce qu'on appelle aujourd'hui “les trois seuls films qui tiennent debout” ou encore “la trilogie originale”. La prélogie poussive n'est pas encore sortie et la postlogie dispensable encore moins.
Et le gag, c'est que dans Les guerriers du silence, on trouve quand même les éléments majeurs de la prélogie. En carrément mieux. Vous allez me dire, une prélogie réussie, c'est de la science-fiction. Ça tombe bien, c'en est, de la SF !


Or donc, la trilogie bordagienne se passe dans un futur genre lointain de chez lointain, avec tout un tas de machins spatiaux, de bidules galactiques et de planètes habitées dans tous les sens. Tout ce bazar est régi sous la forme d'une confédération, colosse aux pieds d'argile qui doit faire face à la corruption, aux magouilles politiques et à un adversaire venu du fin fond des tréfonds de la galaxie : les Scaythes (sans lien de parenté avec les planches à roulettes).
Pour se défendre, la Confération déploie les chevaliers absourates, un ordre mystique Jedi de moines-soldats-yodleurs qui s'est ramolli avec le temps et éloigné de ses préceptes originels. Bref, une coquille vide avec autant de puissance que Superman après un lavement à la kryptonite. Les Scaythes n'en font qu'une bouchée, parce qu'ils sont encore plus multiclassés space-marines-yogi-ninjas-vampires-Terminator avec en prime le pouvoir du Côté obscur de la Force.
Déboule dans le game Aphykit, quelque part entre Lara Croft, James Bond et Leia, et fille d'un des derniers maîtres Jedi, qui cherche à retrouver le Yoda local et embarque dans ses aventures Tixu Oty, un pékin qui n'avait rien demandé, pas bon à grand-chose, encore plus aux fraises que Luke Skywalker à ses débuts, c'est dire si le mec est un boulet de première bourre. Bref, archétype classique du personnage sorti de nulle part, pas du tout prédisposé à, mais qui va quand même se retrouver en tête de liste pour occuper le poste de sauveur de la galaxie au terme d'un parcours initiatique, tout ça, machin, truc, bidule. Comme trajectoire de héros, on peut pas faire plus conventionnel, mais sous la plume inventive et élégante de Bordage, ça fonctionne. Et bien.
Là où chez d'autres, on s'ennuierait ferme à lire ce qu'un milliard de romans et autant de films ont déjà mis en scène, dans cette trilogie, on s'intéresse à Tixu, parce qu'il y a un copieux travail d'écriture sur son évolution. Pas juste le personnage rencontre un obstacle, paf péripétie, bim il en vient à bout, pouf il en ressort meilleur, où tout ne relève que de la pure mécanique narrative. Moins une progression du personnage lui-même que de sa fiche de perso, où tout ce qu'on voit, c'est que le gars a gagné trois points dans telle compétence et gratté assez d'XP pour monter d'un niveau. Chez Bordage, autre chanson, l'évolution du personnage est fluide et si on la voit, les rouages narratifs restent, eux, invisibles.
Au-delà du cas de Tixu en particulier et des personnages en général, la totalité des Guerriers du silence est marqué par un très haut niveau d'écriture, tant sur les composantes narratives que sur la forme. Jamais tu ne te dis “qu'est-ce que c'est lourd et moche” (défaut récurrent de la littérature de genre…). Et jamais non plus tu te dis “OK, c'est joli, mais ça raconte rien” (défaut récurrent de la littérature qui se définit avec un grand l'et un melon dans les mêmes proportions…). Un poème épique, littéralement (ou plutôt une épopée poétique si on veut être précis).
Enfin, cerise sur le gâteau, là où Star Wars propose un divertissement familial qui fait son taf sans aller plus loin, Les guerriers du silence affichent un niveau de maturité quelques crans au-dessus. Je pense entre autres au versant Dune spirit autour du mysticisme, de la philosophie et de la spiritualité, qui ouvre pas mal de réflexions côté lecteur. On citera aussi les thèmes de la religion et de la politique, propices à se creuser la soupière sur le poids de l'une, de l'autre et de leur douteux mariage (aka théocratie). Et toujours en restant à échelle humaine, sans se lancer dans des grandes théories fumeuses d'auteur qui s'écoute parler, sans donner des leçons du haut de son piédestal juché au sommet de sa tour d'ivoire d'écrivain érigée sur des chevilles XXL. Bordage reste toujours au niveau de ses personnages (et de son lectorat), dans une ambiance humaine et humaniste – remarque qui vaut pour la totalité de ses bouquins.


Parfait sans-faute sur toute la ligne, qui me fait dire que c'est à Bordage (en deux mots, il est écrivain, pas pirate des Caraïbes) qu'il aurait fallu confier la scénarisation des épisodes I à III de la guerre des étoiles. J'emploie rarement le terme chef-d'oeuvre pour qualifier un bouquin, mais là c'en est un. Incontournable de la SF.
Lien : https://unkapart.fr/les-guer..
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Comment vous invitez au mieux pour ce long voyage de 1600 pages, où s'entremêlent différentes histoires dont les nombreux personnages semblent nous éloigner du noeud principal du récit.
Alors commençons par l'Ennemi, le "Blouf", le néant, l'Incrée, difficilement compréhensible avant un certain nombres de pages. Ses exécutants les Scaythes d'Hyponéros, un croisement entre un germe et un disciple de Dark Vador, avec des possibilités télépathiques franchement pas réjouissantes pour l'humanité; les protecteurs, les inquisiteurs, les effaceurs, bref une panoplie de manipulateurs au service du Blouf!
Maintenant la Résistance, à travers les guerriers du silence, éparpillés sur les différents mondes, dont le trait commun est l'antra, le son fondamental, un infranchissable barrage contre le néant. Je vous laisse les découvrir, car chaque personnage déambule sur son fil de la destinée comme un funambule.
Sans oublier le pouvoir politique et spirituel qui étend son voile de cruauté, de malveillance bien dirigé par les affables Scaythes. L'Eglise revêt ici le rôle de l'inquisition comme au Moyen Âge ou les "cohortes de nos saints missionnaires se répandirent comme des colonnes de feu sur tous les mondes de l'univers connu", pour vous donnez une idée.
Bordage, c'est l'écrivain SF du détail, qui nous fait parcourir les longs dédales de son histoire sans jamais nous lasser.
Si la fin semble moins intéressante que le début, ne soyez pas sévère, car l'auteur à bout de force a lancé son antra pour nous aider à digérer son excellente trilogie!
Bravo un vrai chef d'oeuvre bien français, n'en déplaise aux anglo-saxons toujours en avance sur nous!

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Voilà une épopée qui n'a pas pris une ride, cette édition regroupe en un seul volume la trilogie des guerriers du silence et est sortie à l'occasion des 20 ans de la saga.
L'histoire est somme toute assez ordinaire, elle raconte une tentative de prise de pouvoir sur l'humanité répartie sur quelques cent mondes, tentative d'autant plus glaciale qu'elle vise rien de moins que l'élimination du genre humain. Seuls quelques guerriers du silence peuvent interférer sur le plan mis en place et sauver ce qui peut l'être encore....
Trois parties (normal pour une trilogie): "Les guerriers du silence", "Terra Mater" et "La citadelle Hyponéros" composent cette sage menée tambour battant avec des personnages très plausibles et une imagination sans défaut de l'auteur qui nous emmène dans son monde tel le magnifique conteur qu'il est.
Une critique déguisée de la religion omniprésente, extrémiste et dominante amène une réflexion bienvenue...
Quelques longueurs mais un tout bien ficelé et à lire ou relire par les amateurs du genre fantastique ou science fiction...
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Cela faisait des années que ce volume dormait sur une étagère sans que j'ai pris la peine de m'y attaquer. Ou peut-être une fois, timidement. Cette lacune est enfin comblée. Et bien m'en a pris... ou pas. Enfin si. Mais voyons cela.
Pour commencer par les aspects positifs, je dirais que j'ai effectué la lecture des plus de 1600 pages (oui, quand même) avec beaucoup de plaisir et sans faire de pause. C'est plutôt bon signe, n'est-ce pas ? Disons le tout net, la trilogie est très agréable à lire, le monde imaginé est assez complexe et bien travaillé, les personnages sont nombreux et plutôt intéressants.
Alors, qu'est-ce qui m'empêche de montrer davantage d'enthousiasme ? Parce que vous sentez bien que je n'ai pas été tout à fait séduit.
À cause des personnages dans un premier temps. Ils sont nombreux, divers et variés, mais voilà, la quasi totalité d'entre eux, qui semblaient prometteurs, sont vite abandonnés et on ne sait pas ce qu'ils deviennent pendant un long moment. Quand ils ne disparaissent pas tout simplement sans jamais revenir, souvent à notre plus grande surprise. En fait, aucune "héroïne" ni aucun "héros" ne se détache. Alors, oui, on comprend ce choix de l'auteur un peu plus tard. Mais en attendant, on est pour le moins désorienté.
J'ai trouvé également que certains personnages ne bénéficiaient pas d'assez d'éclairage. En particulier certains "méchants". Ajoutez à cela pas mal d'ellipses dans l'histoire qui nous font sauter allègrement quelques paquets d'années, et vous comprendrez à quel point on peut être déroutés et frustrés.
Le style n'est pas désagréable et contribue au plaisir de la lecture.
Ainsi que j'y ai déjà fait allusion, l'univers est assez riche. Même si la religion dominante est, à l'évidence, calquée sur le catholicisme, nous avons droit à quelques idées originales concernant les peuples et les planètes de la galaxie.
Pour être (presque) complet, j'ajouterais que le récit lorgne assez souvent vers le fantastique. Ce qui n'est pas pour m'emballer, n'étant pas si fan du genre. Cela m'est souvent apparu comme une facilité que se permet l'auteur pouvant faire intervenir des procédés extraordinaires pour justifier certains événements. Mais rien de bien grave.
J'ai trouvé la fin un rien bâclée, comme si l'auteur, en ayant fini avec l'essentiel de son récit, précipitait l'épilogue.
Pour résumer, cette trilogie est (quand même) une surprise plutôt agréable, notamment parce qu'elle hisse le space opera français en bonne place. Clairement, elle n'atteint pas vraiment le niveau auquel nous ont habitué les auteurs anglo-saxons et en particulier britanniques, mais, comme la plupart des auteurs français, Bordage a su éviter de nous assommer avec des considérations scientifiques et technologiques qui, à mon sens, n'apportent pas grand chose à l'histoire et rendent parfois le propos indigeste. Merci pour ça.
À lire donc, sans aucun doute.
Lien : http://aruthablog.blogspot.c..
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Enorme cette trilogie de Pierre Bordage !!!!

Et je ne parle pas de l'objet.
Considérant son poids, j'avais pourtant un peu hésité à la glisser dans mon bagage en guise de lecture de voyage.

Je ne l'ai pas regretté, l'évasion virtuelle qu'elle suscita immédiatement rivalisa à force égale avec celle, géographique et culturelle, qui m'entourait.

Quelle force créatrice dans cette gigantesque construction d'univers aux caractéristiques abracadabrantes, mais si cohérents au final.

Avant-hier soir à la cantine j'ai surpris une conversation entre deux prestigieux convives.
Maître Yoda s'adressait à Georges Lucas en ces termes :
"A penser je me plais, que si aux USA né Pierre Bordage était , au cinéma déjà adaptés "Les guerriers du silence" seraient. "

Dans mon top 10 SF.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La charge de muffi se payait d’une solitude de plus en plus pesante et d’une méfiance de tous les instants : chaque plat était goûté à cinq reprises, chaque conversation protégée par des brouilleurs, chaque ordre donné à plusieurs assistants, chaque réception organisée selon de strictes règles, sécuritaires et protocolaires, chaque geste étudié, chaque discours pesé, chaque expression calculée, chaque émotion maîtrisée, chaque vice entouré d’un luxe inouï de précautions. Mais il se trouvait désormais là où il avait toujours rêvé de parvenir, et il comptait bien imposer son style au monstrueux appareil de l’Eglise de Kreuz.
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- Votre Sainteté, n’appliquez pas à notre peuple vos propres critères. Nous ne sommes pas intéressés par des concepts aussi futiles que l’argent et le pouvoir. Nous souhaitons seulement déployer nos potentialités dans un champ concret. Votre Eglise et vous-mêmes offrez les meilleures opportunités pour notre évolution.
- Que faites vous des pouvoirs planétaires, monsieur ?
- Lorsque nous aurons mis en place notre dispositif dans votre entourage, nous nous intéresserons au seigneur Ang et aux courtisans. Ils ne seront que des rouages à votre service, des servants de votre cause. Car, et vous le savez aussi bien que moi, c’est entre ces murs que se tient le véritable pouvoir.
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Tout être humain, à quelque niveau qu'il soit, a toujours le choix. Seule la liberté de l'âme donne sa pleine valeur à une décision.Lorsque l'on est déterminé à devenir le fidèle exécutant du grand dessein, la note juste dans la mélodie, il faut que ce soit sans l'ombre d'une contrainte, sans l'ombre d'un regret.
(p.583)
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Je décèle en vous le feu du passionné et la glace du décisionnaire, de l'arbitre. Une association très rare par les temps qui courent.
(p.773)
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L'eau est le plus sûr moyen de saper le rocher... Pour ne l'avoir pas compris plus tôt, je me suis heurté à bien des difficultés tout au long de ma vie. Quand le vent souffle, il faut l'accepter, plier tout en poursuivant fixement sa propre idée.
(p.297)
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Videos de Pierre Bordage (61) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Bordage
Nous accueillons aujourd'hui l'écrivain Pierre Bordage et l'éditrice Stéphanie Nicot, deux figures de la science-fiction contemporaine.
À l'heure où les voyages dans l'espace font l'objet de financements plus sérieux que jamais, résultant de volontés impérieuses, à l'heure où notre civilisation cherche un avenir, et que les normes de moeurs, de genre se modèlent différemment, la quête des origines se dédouble pour envisager une transmutation éventuelle, que nous reste-t-il du réalisme et du mysticisme ?
Pourparlers science-fiction c'est maintenant.
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