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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela m'est de plus en plus difficile d'écrire quelques mots sur une oeuvre de Bobin car il y aurait tellement de positif à exprimer que cela pourrait revenir à le plagier, même sans avoir la capacité du choix des mots avec lesquels il exprime toute une symphonie de sentiments et d'émotions.

Alors, de ce dernier livre, je retiens les fleurs, les herbes coupées et leur senteur suave et toutes ces saveurs poétiques que Christian Bobin semble exprimer sans forcer. On a l'impression que son écriture est celle d'un premier jet, il est le magicien des mots et des sentiments, incontestablement.

Par moments, ses phrases courtes me font penser à celles de Sylvain Tesson qui est aussi capable de jouer avec les mots, même si le contexte est radicalement différent.

Bobin voit une nourriture pour la terre dans les poèmes, il l'exprime avec délicatesse, abordant une grande variété de thèmes qui se fondent en un seul, l'écriture, celle des poètes comme Nerval, des philosophes comme Descartes, la sienne, pénétrante, envoûtante et, quand il évoque la mort et cet au-delà mystérieux, on ne peut que vivre pleinement cette "écriture qui est résurrection"
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Je ne peux m'empêcher de sentir une prémonition dans cet ultime texte de Christian Bobin.
Une prémonition qu'il aurait eue de sa mort :
« Un petit manège tourne, allumé dans la nuit
Comme un chagrin merveilleux ».
Cette sorte de prémonition n'est pas forcément triste lorsqu'elle a pour sujet Christian Bobin – lui, comme nous tous, devait craindre ce moment. Mais lui, assurément, le considérait comme un passage.

Je ne devrais donc pas être triste et pourtant je le suis car, pour la première fois, j'ai l'impression de passer à côté de son texte.
Bien sûr j'ai senti les ondes habituelles de sa pensée, ses ondes qui à chaque fois me réchauffent l'âme. J'ai senti la beauté des images qu'il m'impose en douceur. J'ai senti ces sentiments que je partage si souvent avec lui à propos de certains humains, de leur inconsistance mais aussi d'autres qui éclairent nos vies, qui éclairent la vie. J'ai senti ce dieu qu'il ne nomme pas, sa transcendance, son immanence, sa communion encore avec le nouveau-né
Mais le muguet rouge qui semble lier tout cela, je n'en ai pas senti le parfum.

Ou alors – et je le comprends en rédigeant cette bafouille – ce muguet rouge est un oxymore, portant à la fois les valeurs opposées de la technologie et de la poésie de notre monde.
Tout dépend de ce que l'humain saura faire de cette fleur nouvelle dont la lumière peut « incendier » notre monde par le feu ou par la beauté.

Mais je reviendrai sur ce texte plus tard, lorsque mon esprit et mon coeur seront disposés.

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Entre deux rêves où il est question de muguet rouge, Christian Bobin confie sa vision du monde au travers de réflexions pertinentes, souvent tranchantes, mais toujours sans jugement. Une vision du monde au-delà des apparences qui l'amène à un état des lieux où le progrès entraîne peu à peu l'homme à son effondrement. Les hommes avancent mais " il me semble que vous avez attaché les lacets l'un à l'autre". La technicité fait perdre l'âme et rend vide la vie. "Nous avons, dit Giambattista Vico, « préféré le certain au vrai ». le vrai est humain, impossible à incarcérer dans un chiffre". de plus avec la perte du face à face de la relation humaine, le langage devient mort.
Mais si le constat de la réalité afflige, il ne doit pas être désespéré. le "Titanic" sur lequel l'humanité s'est embarquée n'a pas encore coulé. Il est temps de partir à la recherche du muguet rouge dont la couleur est signe de vraie vitalité. Et Christian Bobin nous emmène à la rencontre de Novalis, Nerval, Pascal, Akhmatova, et bien d'autres, des musiciens aussi, Jacqueline du Pré ou Samson François.
Comme toujours, aborder un livre de Chritian Bobin peut dérouter par sa construction quelque peu décousue. Chaque phrase, chaque réflexion est un petit morceau de couleur qui vient se poser à côté d'un autre, différent et apparemment sans lien, mais une deuxième lecture permet de découvrir la composition de la mosaïque, ici celle d'un champ de muguets rouges, et de contempler toute sa beauté et sa profondeur.
Christian Bobin a l'art de nous faire entrer dans son monde de doux rêveur. Doux rêveur, certes, mais éveillé. Lire Christian Bobin, c'est par-dessus tout se délecter de la poésie présente à chaque page, être émerveillé par chaque image, chaque pensée, dont l'auteur a su trouver le mot juste afin de nous les rendre plus tangibles.
Christian Bobin est un auteur rare et d'une grande humilité, ses livres sont des trésors, qui brillent d'intelligence et d'élévation. Merci Monsieur Bobin d'exister, éternellement. Avec vous, nous apprécions la beauté du monde et percevons l'essentiel.
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Difficile de résumer "le muguet rouge". Il s'agit de pensées, de rêveries, de réflexions sur notre monde. Un livre assez triste, qui parle de la mort de son père, de son frère, de littérature avec Nerval, de philosophie avec Pascal et de musique avec Brahms. . Un livre à déguster lentement, à méditer.
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"C'est du concentré de Bobin" m'a dit l'inconditionnel de cet auteur qui m'a prêté cet ouvrage. C'est bien vrai : poésie et contemplation, mélange d'onirisme et d'extrême attention à l'ordinaire quotidien, sans oublier pour autant des phrases terribles sur l'abrutissement numérique et consumériste de notre temps. Je ne suis pas inconditionnelle, mais de temps en temps j'aime bien.
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Sans doute l'ouvrage de Christian Bobin auquel je suis resté le plus hermétique ...

Non pas que je n'aime pas ... la langue est belle, la poésie, la mélancolie sont là.

Mais je me suis senti un peu perdu. Et il faudra à n'en pas douter que je m'y replonge. Parce que, sans doute, j'ai lu trop vite, comme cela m'arrive trop souvent.

Et je crois que Bobin se déguste. Qu'il doit se savourer, page après page.

Mon "avis", si tant est qu'il ait une valeur quelconque, n'est donc pas définitif. Et pour la première fois, j'ai donc peut-être rédigé une chronique évolutive.
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A travers 27 poèmes en prose, Christian BOBIN nous emmène dans une promenade lyrique au coeur de la nature (qui salue saisons, animaux, arbres et fleurs), du temps qui passe, de la perte des êtres aimés, de la vie, de la mort…
Et même si d'après l'auteur, “On a toujours l'air idiot quand on parle de fleurs”, le muguet rouge, cette fleur fragile, chimérique et poétique éclaire et guide le lecteur tout au long de sa lecture.
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Avis :
Cette fois encore, la plume de Christian Bobin est concise, précise et acérée.

Des poèmes emplis de profonds et révérencieux hommages à des auteurs, poètes et musiciens tels que Pascal, Anna Akhmatova, Gérard de Nerval, Kafka, Jacqueline du Pré ou Samson François… qui dénoncent aussi avec force la place trop importante de la technologie ainsi que le mercantilisme et la déshumanisation actuels.

Bien que court, le muguet rouge se lit lentement. Il faut prendre le temps de peser, embrasser et savourer chaque mot, chaque idée. Lâchez prise, laissez le temps faire son oeuvre… d'autant qu'il s'agit de l'ultime ouvrage de l'auteur, publié peu de temps avant sa mort survenue le 23 novembre 2022.
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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ce livre est un drôle de livre . il est super bien écrit mais je trouve que c'est dure a lire car on s'y perd. moi perso je l'ai lus d'une traite et j'ai pris un plaisir fou a le lire car il a une beauté d'écriture qui est remarquable et comme c'est un petit livret cela m'a permis de découvrir cet auteur que je n'avais pas encore lu . bonne lecture les amis
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Quand je lis Christian Bobin je suis à la recherche d'un éclairage, d'un bout de lumière. Sous la cruauté du monde, la poésie. Une consolation, même infime. Un dialogue entre deux solitudes.

Parfois, quand une nouvelle chanson vient me bouleverser, ce n'est pas pour la totalité des mots ou des notes, non. Une expression suffit, un accord qui m'emporte, une trouvaille aussi minime soit-elle et que j'attends à chaque écoute …

Avec les livres de cet auteur c'est pareil. Je ne comprends pas tout. Mais pour quelques phrases mon coeur s'emballe. Ma journée est remplie. Plus lucide. Plus vivante.
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La poésie de la vie habitait Christian Bobin. Cela désarçonne dans une lecture, habitués que nous sommes à une histoire, un récit où les êtres et les choses se bousculent. Une succession de touches, d'impressions, une peinture aux multiples couleurs, tirant vers le sombre vous enveloppent sur 80 pages. Il est heureux que cela ne dure que le temps d'une demie après-midi d'oisiveté.
Heureux homme que celui-là qui s'affranchit des vicissitudes de notre monde un peu fou, luxe inouï de l'ermite dans sa campagne. Je m'en aperçois chaque jour un peu plus en lisant ces petits ouvrages, en lieu et place d'énormes pavés bavards et souvent délayés, souci du détail, de la précision maladive d'une technophilie scientifiquement suffisante. L'imprécision importe peu dans le cours de l'existence, seul compte le sens de celle-ci, si vous marchez dans la bonne direction, qui est toujours la même, qui que nous soyons, la mort nous attend ou plutôt non, elle ne nous attend pas, elle nous précède, sûre de son fait.
Christian Bobin s'y réfère régulièrement, à ce mot FIN, celui du générique qui défile sur l'écran quand le narrateur ne dit plus un mot.
La messe est dite, le prêtre s'en va, devoir accompli.
Voilà un avis qui n'a que peu de choses à voir avec le sujet initial, mis à part une tentative maladroite de dire, et de dire encore...
Merci monsieur, de manier la langue française avec tant de bonheur. Voyez-vous, je suis un peu jaloux, moi qui tente de créer la vie par des histoires dont les structures se tiennent mais qui manquent d'émotion. Les personnages s'agitent mais on ne partage pas leurs craintes ou leurs joies me disait une amie. Chez vous, il ne se passe pas grand chose, quelle importance mais je continue ma lecture...
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