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3,93

sur 405 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le retour dans la maison de vacances de l'île de Ré n'est plus pour les deux frères chargé de la légèreté des séjours passés. Si la mer est toujours aussi belle, le ciel aussi lumineux le coeur de Thomas et de Lucas est envahi par le tristesse. La maladie inéluctable du cadet le condamne à 25 ans à une fin douloureuse. Et l'acharnement thérapeutique et le trop visible abattement de leurs parents révoltent Lucas qui se remémore le passé et tente de ne pas sombrer au moment où la vie s'échappe de Thomas.
Sans pathos ni effets inutiles Philippe Besson trouve les mots justes, va à l'essentiel et signe un roman vraiment émouvant.
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Alors que Luc Besson s'épanouissait dans le grand bleu , Philippe Besson , lui , s'illustre dans la grisaille , la noirceur , le mortifere...et c'est douloureusement beau ! Un cri d'amour magistral qui vous prend aux tripes et vous laisse pantelant...

Un court roman , paru en 2001 , qui vous seche de bout en bout !
Thomas et Lucas sont freres . S'ils furent toujours complices , la vie se chargea tout naturellement de les éloigner l'un de l'autre , un temps . Comme bien souvent , c'est cette chienne de vie qui se rappelle à votre bon souvenir , vous faisant toucher du doigt la fugacité d'une existence encore jeune et appréhender un futur de souffrances , prémice d'une disparition bien avant l'heure...
Thomas va mourir . Lucas le sent , il le sait . Redevenus Rétais volontaires et solitaires , c'est dans une communion saturée d'amour fraternel qu'ils vont se rapprocher , se redécouvrir pour finalement se quitter...

J'ai adoré ce premier Besson ! Un sujet grave traité avec beaucoup de retenue , de délicatesse mais surtout d'amour ! Besson alterne ces interminables et douloureux sejours hospitaliers avec ces lumineux souvenirs familiaux , vestiges de vacances inoubliables passées à Saint-Clément-des-Baleines . L'Ile de Ré , là ou tout a commencé et ou tout doit finir...Besson se fendra , d'ailleurs , de tableaux et de représentations aussi saisissants qu'évocateurs...
Lucas se pose comme un soutien indéfectible face à l'incompréhension , la maladresse d'une famille en état de choc . Pensez-donc , ce fils préféré qui se meurt quand l'autre , vil homosexuel , se porte comme un charme . La maladie n'est plus le seul ennemi à combattre...
Un récit qui traite fort justement de la maladie , de son rejet , de ses phases d'espoir alternant avec des désillusions bien plus nombreuses puis de son acceptation finale . Thomas l'accueillant comme un chatiment mérité au regard de son énigmatique " erreur de jeunesse "  . Posséssive , la maladie se veut compagne exclusive et maitrise le don de faire le vide autour de vous . Ce bouquin dénonce un acharnement thérapeutique systématique qui vient vainement se substituer à un accompagnement de fin de vie dans la dignité et le respect car Besson ne nous épargne rien des souffrances journalieres de Thomas , de ses nouveaux traitements voués , dés le départ , à l'échec , apres avoir suscité les espérances les plus folles...Le ton est incroyablement juste . Besson est toujours sur la corde raide sans verser dans le pathos...Comment ne pas succomber , ne pas s'abandonner devant l'inéluctabilité maitrisée de cette poignante oraison funebre...
Et que dire du final ? Grandiose ! Il n'est pas sans rappeler le Temps Qui Reste d'Ozon ou bien encore Deux Jours à Tuer de Becker...
Pour ceux qui désireraient se mettre au diapason d'un jour gris et humide et replonger dans la morosité , Chéreau a pensé à vous en tournant le film éponyme de tres bonne facture...

Son Frere , récit bouleversant et pudique d'une mort annoncée...
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Dans son deuxième roman, Philippe Besson convoque à nouveau le passé. Largement autobiographique, j'ai eu le sentiment que l'auteur était tout à la fois Thomas et Lucas Andrieu, deux frères qui se rapprochent lors de la maladie du benjamin. Philippe Besson ne nous épargne rien des interrogations face aux traitements inefficaces et aux réactions de médecins impuissants. Comment réagir face à la déchéance physique d'un proche ? En tant que frère aîné, peut-on, doit-on tout supporter comme un roc face à la détresse familiale ? Cette maladie est-elle une punition ? Jusqu'où la vie vaut-elle d'être vécue ?
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Deux frères et l'un des deux va mourir.
Magnifique et sensible hommage à celui qui va partir. L'écriture de Philippe Besson nous bouleverse. Une fois l'ouvrage refermé nous en frissonnons encore et la larme au coin de l'oeil tombe sur la première page de couverture .....
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SON FRÈRE est le deuxième ouvrage écrit par Philippe Besson.

Moi qui qui ai découvert depuis peu cet auteur et dévore un à un ses écrits, je me suis une nouvelle fois laissé emporter.

On ressort pantelant, ému et fragilisé de la lecture de l'histoire de ces deux frères. L'un s'apprête à mourir et l'autre l'accompagne, vaille que vaille vers l'inéluctable.

Philippe Besson écrit juste lorsqu'il évoque cette relation fraternelle forte et sincère. Quand il décrit la maladie et les mille tourments hospitaliers. Mais la force, encore une fois ce Monsieur Besson, c'est d'écrire l'insupportable sans retomber dans les travers du larmoyant ou du surfait.

La douleur aussi terrible soit elle est juste, vraie. Parfois mordante d'ironie, souvent murmurée, comme une délicatesse, une pudeur.

Décidément, ils sont peu à écrire avec cette classe folle tout en nous laissant là, un peu essoufflé, un peu bousculé une fois le livre refermé.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Thomas, atteint d'une maladie incurable, reprend contact avec son frère, Lucas, ils retournent dans la ville balnéaire de leur enfance pour relier des liens à travers cette tragédie.
Besson nous parle d'amour fraternel, même si la maladie et la mort sont omniprésentes dans ce second roman. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y réussit magnifiquement sans larmoiement inutile avec même une certaine délicatesse. Thomas atteint d'une maladie du sang trouvera l'apaisement par les liens du sang. Un roman intense et profond. Mon Besson préféré jusqu'à maintenant. Adapté au ciné par Patrice Chéreau.
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On a déjà beaucoup écrit sur ce texte bouleversant. le narrateur accompagne son frère Thomas pendant ses derniers mois. L'annonce de la maladie, l'hôpital, les traitements, l'hôpital, toujours l'hôpital. Et la maison de St Clément des Baleines, à l'Ile de Ré, où ils ont passé leurs vacances quand ils étaient enfants. L'approche de la mort est terrible, Thomas est lucide et désespéré, son frère l'accompagne jour après jour alors que les proches s'éloignent ou ne supportent pas.

Ce récit est bouleversant du début à la fin, sans pathos, aussi bien du côté de Thomas que de celui du narrateur
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C'est avec une grande maîtrise que Philippe Besson a écrit son deuxième roman très émouvant et je comprends pourquoi Patrice Chéreau a voulu en faire un film.
Pour autant je n'ai pas envie de le voir car c'est la façon dont l'auteur écrit cette histoire que je préfère, au-delà de l'histoire bouleversante sur la fin de vie. le vrai sujet est d'ailleurs la force d'une fratrie comme le beau titre du roman l'indique : "Son frère".

Celui qui dit je suis son frère c'est Lucas l'aîné en parlant de Thomas atteint d'une maladie rare incurable. Il va accompagner son cadet durant quelques mois, entre le printemps et l'été, sachant que cela mettra son couple en péril. Mais le plus important est la présence de ce frère durant son agonie, comme une nécessité pour supporter la souffrance et le regard des autres quand la mort rôde.

La construction du roman est faite d'alternance de chapitres datés entre la période d'hospitalisation et le séjour des frères à l'île de Ré, dans la maison familiale. Saint-Clément en août c'est peut-être la guérison de Thomas ou sa fin mais c'est surtout pour Lucas le temps des souvenirs de vacances lorsqu'ils étaient enfants. Août comme un répit qui alterne avec les phases du traitement médical particulièrement dur à supporter.
Alors que Lucas, le narrateur, s'accroche en silence aux objets familiers comme des traces que son frère va laisser, c'est un fait divers que vient leur raconter un vieil autochtone qui plonge Thomas dans un passé trouble. Sa culpabilité va grandissante comme si la maladie n'était pas là par hasard.
Cette partie est superflue à mon avis d'autant plus qu'elle accentue le côté dramatique de la situation, ce qui n'est vraiment pas nécessaire.

Et puis, on voit clairement que Philippe Besson est un admirateur de Marguerite Duras (comme moi). Elle influence son écriture, ce qui donne de belles phrases, par exemple "Oui, il y a cela, très distinctement, tout à coup : je sais que nous allons perdre Thomas, qu'il surviendra ça, la perte de Thomas, que nous ne l'empêcherons pas, que nous serons dans l'impossibilité de l'empêcher."
Cela me touche.


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BOULEVERSANT !

Philippe Besson est un auteur qui figure parmi mes préférés, si ce n'est même le préféré. J'aime sa sensibilité et son écriture si douce, si enveloppante qu'elle provoque toujours tout un éventail d'émotions en moi.

Cet ouvrage, son second roman, ne déroge pas à la règle. On y trouve déjà la beauté de la langue et la force des sentiments.

L'histoire de Thomas et Lucas parle de mort, elle pourrait être triste et pourtant je l'ai trouvée tellement lumineuse, pleine d'amour fraternel, de force. Accompagner son frère jusqu'au bout, supporter les froideurs du monde médical, souffrir la déchéance du corps et être impuissant à la soulager.

J'ai inévitablement pensé à Poussière d'homme de David Lelait Helo dont l'écriture m'avait infiniment bouleversée, j'ai ressenti un véritable coup de coeur et laissé couler quelques larmes aussi...




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N°610– Décembre 2012.
SON FRÈREPhilippe Besson - Juillard

Lucas Andrieu, le narrateur, va raconter, sous la forme d'un journal, avec cependant des analepses, les derniers moments de son frère, Thomas, atteint d'une incurable maladie du sang. Il le mêle, dans la relation qu'il en fait, à l'ambiance déshumanisée des hôpitaux, les tâtonnements des médecins, leur apparent détachement, les soins douloureux et parfois barbares aux souvenirs communs qu'il a avec ce frère qui va mourir. Il replace ces scènes à St Clément des Baleines, à l'extrême pointe de l'île de Ré où, selon une légende non vérifiée, des cétacés venaient mourir. Ici aussi se trouve leur maison de vacances, blanche, aux volets verts avec le ciel bleu et la sable fin, une vraie carte postale d'été. Face au silence obligé du début, à des parents très absents, incompréhensifs et impuissants, à Claire « aux yeux clairs »,  « la femme des petits matins, la femme embrassée sur le pas des portes », la compagne de Thomas qui choisit la fuite, Lucas va prendre l'énorme charge de cette douleur et de cette épreuve. Lui, l'aîné, le complice, accompagnera son frère jusqu'à la mort.[« C'est auprès de moi que chacun vient exprimer son angoisse, sa détresse. Pour la énième fois de ma vie, je joue le rôle du substitut de Thomas »]. Pourtant, la mort a déjà frappé cette famille ordinaire avec la non-naissance de Clément. Ce décès annoncé ne fait que raviver la douleur, le deuil, l'impuissance...

Ils ont peu de différence d'âge et se ressemblent physiquement comme des jumeaux mais leurs parents ont toujours préféré Thomas plus expansif, plus amoureux de la vie. Lucas, lui est solitaire et mélancolique. Pourtant, entre eux, il n'y a jamais eu de concurrence. Ils sont jeunes, ont la vie devant eux et des rêves plein la tête, mais l'un d'eux va mourir. La camarde va s'acharner sur lui, lentement, avec des périodes d'apparente rémission, dans un contexte apaisant des vacances à la mer, une sorte de dernier salut à la vie, dans le souvenir lumineux de ce qu'elle fut pour eux. Ils sont différents cependant puisque Lucas est homosexuel et que Thomas aime les femmes, mais cette différence renforce cependant leur fraternité, comme la maladie de Thomas l'affermira.

C'est un épisode de sa vie amoureuse et passionnée qui va revenir dans une histoire contée par un vieux pêcheur rétais et confirmée aussi, à la fin, par Thomas, la négation d'une paternité à venir, la fuite face aux responsabilités, la mort, déjà, comme une fatalité, dans les eaux bleues du pertuis [« On ne va pas contre la volonté de l'océan »]. Il choisira symboliquement le même trépas plutôt que sur un lit d'hôpital. J'y vois quelque chose comme une dette que Thomas aurait contractée et qu'il va maintenant payer un peu comme si ses souffrances lancinantes répondaient à celles de cette jeune fille désespérée qui a choisi de quitter la vie quelques années auparavant parce qu'elle ne supportait pas la lâcheté. Pire peut-être, c'est une faute qu'il expie.

Au début des investigations les médecins, inquisiteurs, l'interrogent sur d'éventuels rapports sexuels non protégés. On songe au sida pourtant vite écarté, regardé comme une malédiction mais aussi une forme de châtiment. Pour autant, on sent que la maladie est considérée comme une punition. N'a -t-on pas longtemps soutenu que la souffrance était rédemptrice ?

C'est une page qui se tourne, la fin de quelque chose, non seulement cette tranche de vie s'achève mais cette transition est associée à la mort du frère, un autre lui-même (« Cette mort prévisible, attendue, causera pourtant, à n'en pas douter, un cataclysme. Elle rejaillira sur nos existences. Elle les modifiera, leur fera prendre une direction imprévue »). Pourtant Thomas, cet amoureux de la vie accepte l'échéance au point de s'occuper lui-même de sa propre sépulture.

Comme souvent dans les romans de Besson, la mort revient comme un thème récurrent, la marque de la condition humaine, l'homosexualité aussi avec, comme en contre-point, une descendance qui ne sera plus assurée pour cette famille un peu désunie. Ici j'y vois aussi une volonté délibérée de ne pas donner dans le pathos malgré les termes techniques, l'épilogue annoncé, les questions posées, le lent cheminement vers la mort « Au fond, cette mort sera-t-elle autre chose qu'un long et lent suicide consenti ?  ».

Comme toujours aussi, ce roman a été pour moi un bon moment de lecture grâce au style fluide et agréable de l'auteur.

©Hervé GAUTIER – Décembre 2012.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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