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Citations sur La carte postale (505)

La terrible erreur que commet Ephraïm, c’est de croire qu’il peut installer son bonheur quelque part.
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Les réponses arrivaient seulement avec quelques semaines de retard. Déborah, je ne sais pas ce que veut dire "être vraiment juif" ou "ne l'être pas vraiment". Je peux simplement t'apprendre que je suis une enfant de survivant. C'est-à-dire quelqu'un qui fait les mêmes cauchemars que sa mère et cherche sa place parmi les vivants. Quelqu'un dont le corps est la tombe de ceux qui n'ont pu trouver leur sépulture. Déborah, tu affirmes que je suis juive quand ça m'arrange. Lorsque ma fille est née, que je l'ai prise dans mes bras à la maternité, tu sais à quoi j'ai pensé ? La première image qui m'a traversée ? L'image des mères qui allaitaient quand on les a envoyées dans les chambres à gaz. Alors voilà, cela m'arrangerait que les choses soient autrement. Cela m'arrangerait de ne pas avoir peur de l'administration, peur du gaz, peur de perdre mes papiers, peur des endroits clos, peur de la morsure des chiens, peur de passer des frontières, peur de prendre des avions, peur des foules et de l'exaltation de la virilité, peur des hommes quand ils sont en bande, peur qu'on me prenne mes enfants, peur des gens qui obéissent, peur de l'uniforme, peur d'arriver en retard, peur de me faire attraper par la police, peur quand je dois refaire mes papiers ....peur de dire que je suis juive. Et cela, tout le temps. "Pas quand ça m'arrange". J'ai, inscrit dans mes cellules, le souvenir d'une expérience de danger si violente, qu'il me semble parfois l'avoir vraiment vécue ou devoir la revivre. La mort me semble toujours imminente. J'ai le sentiment d'être une proie. Je me sens souvent soumise à une forme d'anéantissement. Je cherche dans les livres d'Histoire celle qu'on ne m'a pas racontée. Je veux lire, encore et toujours. Ma soif de connaissance n'est jamais étanchée. Je me sens parfois une étrangère. Je vois des obstacles là où d'autres n'en voient pas. Je n'arrive pas à faire coïncider l'idée de ma famille avec cette référence mythologique qu'est le génocide. Et cette difficulté me constitue toute entière. Cette chose me définit. Pendant presque quarante ans, j'ai cherché à tracer un dessin qui puisse me ressembler sans y parvenir. Mais aujourd'hui je peux relier tous les points entre eux, pour voir apparaître, parmi la constellation des fragments éparpillés sur la page une silhouette dans laquelle, je me reconnais enfin : je suis fille et petite fille de survivants.

Page 481
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Dans les camps, tout ce qui peut être rentabilisé est récupéré et recyclé. Les corps sont eux-mêmes exploités. Les cendres humaines, riches en phosphates, sont déversées comme engrais sur les sols des marais asséchés. Les dents en or fournissent chaque jour, après la fonte, plusieurs kilos d’or pur. Une fonderie est installée près du camp, d’où les lingots sortent pour rejoindre les coffres-forts secrets de la SS à Berlin.
(page 187)
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Myriam se jette dans les rues de Paris avec le sentiment qu’elle a joué sa vie entière en une seule nuit. Elle rentre chez elle au petit matin, comme dans un conte, la lune lui a donné un fiancé. Et plus rien ne sera comme avant, à cause de ce garçon compliqué, mais beau, d’une beauté à crever.
(page 115)
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Les semaines passent ainsi dans une atmosphère étrange, c’est l’insouciance grave des périodes troublées, quand au loin gronde la rumeur irréelle de la guerre. Et la masse abstraite des morts au front.
(pages 93-94)
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- Tu sais, on peut définir le hasard sous trois angles. Soit il sert à définir des événements merveilleux, soit des événements aléatoires, soit des événements accidentels.
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Mon mari est pareil à l’électricité, écrit Emma à ses parents, il voyage partout pour apporter la lumière du progrès.
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Pour moi il est difficile de faire le lien entre Mirotchka, fille des Rabinovitch, et Myriam Bouverîs, ma grand-mère avec laquelle je passais les étés, entre les monts du Vaucluse et la chaîne du Luberon.

Ce n'est pas simple de relier toutes les parties entre elles. J’ai du mal à maintenir ensemble toutes les époques de l'histoire. Cette famille, c'est comme un bouquet trop grand que je n'arrive pas à tenir fermement dans mes mains.
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- Tu es triste que ton fils ne croie pas en Dieu ? Demande Jacques à son grand-père.
- Autrefois oui, j’étais triste. Mais aujourd’hui, je me dis que l’important est que Dieu croit en ton père.
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"Ce n'est pas facile de juger hier avec les yeux d'aujourd'hui, tu sais. Et peut-être qu'un jour, nos vies quotidiennes seront considérées comme désinvoltes et irresponsables par nos descendants."
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