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Judith Peignen (Autre)
EAN : 9782365695268
160 pages
Editions Les Escales (07/10/2021)
4.08/5   19 notes
Résumé :
« La forêt n’y résistera pas. Les Pechs non plus. Ni les Pechs, ni les Mosquitos. Ni tant d’autres en Amérique centrale, en Amérique du Sud, en Asie, en Afrique. Partout où la mafia est là… on rase… on scalpe… on balafre des forêts entières. »
Un trésor de l’humanité menacé par la narcodéforestation.
La réserve de la biosphère de Rio Platano, patrimoine mondial de l’Unesco, est l’un des rares vestiges de la forêt tropicale humide d’Amérique centrale. S... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Quand les narcos attaquent la forêt vierge au Honduras, cela donne jungle beef. Il faut comprendre que ces mafieux vendant de la drogue veulent faire des ranchs afin de produire de la viande de boeuf alimentant les fast food du monde entier où il y a encore plus de frics à se faire. Il s'agit également de faire blanchir leur argent sale.

Le problème est bien la destruction de tout un écosystème nécessaire à la vie sur la planète. Il faut savoir que le Honduras détient sur son territoire un des rares vestiges de la forêt tropicale humide d'Amérique centrale qui abrite depuis des millénaires certaines tribus indiennes dont les Pech et les Mosquito.

Les narcos sont un véritable fléau pour la région car il usent de la corruption, des assassinats et surtout d'une exploitation forestière illégale. Il faudrait détruire ces narcos qui transforment des pans entiers de jungle en vulgaire pâturages. Evidemment, cela passe par une volonté politique et bien des gouvernements ont essayé et se sont cassés les dents.

J'ai beaucoup aimé la démarche de cet auteur qui raconte sur exploration du Honduras à la manière d'un reportage afin de nous sensibiliser sur ce phénomène local qui a des conséquences pour tous.

Cependant, je n'ai pas vraiment aimé l'énorme raccourci nous indiquant que nous étions des narcos car on achète du nutella afin de tartiner pour nos enfants. Oui, indirectement, nous sommes responsables du massacre des paysans, des villages et de leur tribus ainsi que de la destruction de la jungle car nous allons au Mac Do pour nous régaler de steak hachés. On répète après moi : « nous sommes tous des narcos, nous sommes tous responsables car consommateurs qui achetons sans réfléchir dans nos supermarchés ! ».

Excusez-moi si je n'adhère pas trop à ce discours même si je comprends les enjeux. Je ne sais pas mais il faudrait sans doute envoyer l'armée, les renseignements secrets, la police en aidant le gouvernement du Honduras le cas échéant pour faire face. Certes, la fin de la civilisation maya est lié au décalage entre la gestion de l'environnement et l'économie ce qui devrait nous servir comme une leçon de l'Histoire.

Sinon, sur la forme, j'ai beaucoup aimé le graphisme de cette BD qui magnifie les paysages. J'ai beaucoup aimé l'exploration de la jungle avec ses toucans qui sortent des arbres et l'on se croirait véritablement au paradis. C'est magnifique et cette nature est absolument à préserver, on est d'accord.

C'est encore un de ces titres qui est passé inaperçu au moment de sa sortie mais qui mériterait une attention particulière par le sujet qui reste d'actualité plus que jamais.
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Dans cette BD temoignage Olivier Behra raconte le périple qu'il a fait au Honduras en 2016. Parti en repérage pour un tournage, il sera confronté à la dure réalité de la déforestation et de ses multiples conséquences.
Au coeur de la jungle, l'auteur découvre la grande diversité et toute la beauté des plantes et des espèces qui peuplent ces lieux d'ailleurs très bien rendues par les dessins. Mais aussi il cohabite avec les tribus Pech et Mosquito, l'occasion d'en apprendre plus sur des savoirs botaniques ancestraux . Dans ce paradis, il constate avec stupeur et abattement les ruses des narcotraficants pour récupérer des terres et écouler l'argent de la drogue.
Sous couvert de donner des terres à des paysans pauvres pour élever des boeufs, les narcotraficants s'assurent des hommes de confiance pour couvrir leurs affaires et écouler leur argent sale. Rasées, des zones entières de forêt cessent de fournir un habitat aux animaux, aux plantes et aux indigènes.
Je connaissais cette situation mais je ne savais pas que nous Européens en étions des acteurs. Tout le soja, les bois exotiques et l'huile de palme que nous consommons proviennent de ces zones déforestées illégalement. A travers notre consommation, nous oeuvrons à la prospérité des narcotraficants.
Cette BD très factuelle va a l'essentiel et permet de nous ouvrir les yeux sur un problème connu mais dont nous minimisons sûrement les effets.
Si j'ai été touchée par le message, la forme m'a moins convaincue. Toutefois, je pense que l'intention première de l'auteur était de faire passer son message et non de faire de l'art pour l'art. Pour cela, je recommanderai cette lecture.
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Olivier Behra était parti pour faire des repérages pour un documentaire pour "The Explorer", une plateforme qui propose de faire l'inventaire du patrimoine culturel et naturel de la planète. Ce qu'il découvre le stupéfie au plus haut point. Comment en pourrait-il être autrement? Son témoignage a été retraduit en roman graphique avec la collaboration entre la collection Témoins du monde et Steinkis. Les créations ont pour objectif de sensibiliser les lecteurs à des sujets très importants allant d'une révolution féministe au Kurdistan au scandale du chlordécone. Pour cet ouvrage, l'émotion et le factuel sont de mise. D'ailleurs, le bédéaste nuance l'information avec des petites cases vertes et des données et le reste avec des couleurs flamboyantes au coeur d'une forêt dénaturé et appauvrie. On aurait aimé une postface avec les sources et les moyens d'approfondir les sujets abordés. Car derrière une "simple" déforestation se cache des enjeux et des conséquences non négligeables. Impossible de ne pas être touché par tant d'injustice et de profiteurs.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Jungle Beef est un excellent roman graphique qui témoigne de ce que vit actuellement l'Honduras et en particulier les premiers peuples. le dessinateur, Cyrille Meyer, retrace le voyage d'Olivier Behra (ethnobotaniste) qui est parti en reportage au Honduras sur les traces de la « Cité blanche ». Ce voyage va être l'occasion de voir les ravages du traffic de drogue et de la main mise des narcotrafiquants sur les paysages et les habitants. le choix d'utiliser la couleur pour les planches du voyage et le vert dollar pour le côté historique - causes - conséquences du pourquoi le Honduras est dans cette situation a été une excellente idée. C'est un roman graphique à lire et à découvrir d'urgence.
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Grâce à livre j'ai découvert la collection Témoins du monde. formidable découverte car chaque bd est la rencontre entre le témoignage et le dessin pour nous permettre de saisir la réalité présente ou passée.
Dans jungle beef on découvre comment les narcotrafiquants détruisent la forêt vierge et des peuples. Par la production et l'exportation en masse de viande de boeuf ils peuvent blanchir l'argent de la drogue.

« On sait aujourd'hui que le décalage entre la gestion de l'environnement et l'économie est incontestablement, ce qui a engendré la fin de la civilisation Maya!
Le monde peut il apprendre de ses erreurs? Valoriser la nature pour les besoins humains tout en la respectant? »
Une belle conclusion qui pousse à réfléchir
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critiques presse (2)
Bedeo
08 janvier 2022
Avec Jungle beef, Olivier Behra et le dessinateur Cyrille Meyer nous entraînent en pleine forêt tropicale pour questionner la mondialisation et notre manière de consommer. En effet, les narcotrafiquants ont constitué une vaste filière spécialisée dans l’élevage de bœuf – essentiellement destiné au marché américain, ce que le récit ne précise pas – pour blanchir l’argent de la drogue, et détruisent pour cela de vastes parcelles forestières.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BDGest
10 novembre 2021
Hormis l’aspect carnet de voyage, ce cinquième récit de la collection Témoins du monde de la maison Steinkis identifie un lien inattendu entre le grand banditisme et le déboisement sauvage. Le plaidoyer en faveur de la biodiversité est enrichissant et accessible, mais le volume souffre d’un déséquilibre concernant l’explication du mécanisme mafieux.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Chaque minute, la planète perd l'équivalent de 60 terrains de football de forêt! En 2018, on comptait 12 millions d'hectares de forêt tropicale détruite! Un holocauste végétal! En 2019, le Brésil a perdu 9 762 km2 de forêt! L'équivalent du Liban! Pour reparler du Honduras, en moyenne 2,5% de la zone forestière disparaît chaque année soit 37% ces 15 dernières années, soit 37% ces 15 dernières années! L'un des taux les plus élevés de déforestation dans le monde! Depuis 15 ans, 2 000 feux sont recensés en moyenne chaque année! Dont 62% causés par les humains, ce qui laisse à penser que ce sont surtout des feux volontaires. Et puis, la population ne cesse d'augmenter dans ces zones forestières. Des familles pauvres se lancent honnêtement dans l'agriculture et défrichent les forêts sans penser à mal. La forte croissance démographique et la déforestation sont donc des phénomènes étroitement liés. Le comble, c'est que les politiques anti-drogue menées par les autorités mexicaines poussent les narcotrafiquants à s'établir plus au sud ce qui cause d'énormes dommages aux forêts guatémaltèques et honduriennes.
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Valoriser la nature pour les besoins humains tout en la respectant.
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Les narcotrafiquants payent largement les colons pour qu'ils déforestent et créent des pâturages. Ils leur donnent du bétail pour démarrer. Ils leur garantissent même l'achat de toutes les bêtes. Ils leur affirment alors qu'ils sont dorénavant les propriétaires et qu'ils bénéficient de leur protection. C'est une catastrophe écologique! Les bénéfices produits par l'exploitation des terres, en sus des impacts environnementaux (qualité de l'eau, changement climatique, perte de diversité biologique, etc)... est gigantesque, comparé au coût d'un seul fermier. A cela s'ajoute bien entendu l'exploitation illégale du bois qui, à elle seule, rapporterait plus de 30 milliards de dollars par an à travers le monde! Ils font construire des routes pour desservir les zones de forets qu'ils ont transformées en pâturages pour produire de la viande. Et plus il y a de viande, plus le pays se développe et plus la demande en viande augmente! Avec l'argent de la drogue c'est la destruction de la forêt durable qui s'annonce si le gouvernement perd cette guerre contre cette mafia du boeuf.
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Mais la déforestation massive perturbe également le cycle de l'eau. Les arbres jouent un rôle important dans le ruissèlement. Les racines absorbent l'eau et la retiennent dans le sol pendant que les feuilles produisent de l'humidité qui se dégage dans l'air : c'est l'évapotranspiration. Un hectare de forêt libère 50 tonnes d'eau par jour! Ainsi, lorsque trop d'arbres sont abattus, le régime des pluies diminue. Le ruissèlement augmente, la terre n'étant plus retenue par les racines. L'érosion des sols s'accèlére... CQFD!
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Ces cartels de la drogue se sont établis dans des forêts protégées, parce qu'il y a peu de présence policière et humaine. La destruction des forêts tropicales a un lourd impact sur la biodiversité. Ces écosystèmes regroupent quasiment 80% des espèces reconnus dans le monde. La déforestation prive les animaux de leur habitat naturel et les rend plus vulnérables à la chasse et au braconnage. Les animaux sont forcés de se déplacer. Des espèces comme le tapir et le jaguar se font de plus en plus rares d'autres disparaissent complétement.
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