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EAN : 978B005Q442W2
(27/09/2011)
4.17/5   6 notes
Résumé :
Ce livre est une oeuvre du domaine public éditée au format numérique par Ebooks libres et gratuits. L?achat de l?édition Kindle inclut le téléchargement via un réseau sans fil sur votre liseuse et vos applications de lecture Kindle.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Au début de l'autre siècle, cinq religieuses, soeurs de Sainte Hildegarde, consacrent leur vie à éduquer des petites filles défavorisées d'un quartier populaire du vieux Lyon. Tout un petit monde d'ouvriers, de canuts et d'employés de manufactures fait appel à elles pour toutes sortes de menus services, de soutien moral voire d'aides matérielles diverses et variées. Jusqu'au jour où elles apprennent que, par décision des autorités politiques, leur école doit être définitivement fermée. Les soeurs espèrent pouvoir se réfugier dans leur maison-mère située à Clermont-Ferrand, mais cela s'avère impossible faute de place. Par la force injuste des choses, elles se retrouvent rendues à la vie civile, sans argent, sans famille et dispersées aux quatre coins de la France. Pour survivre, elles en sont réduites à accepter les travaux les plus ingrats, les tâches les plus rebutantes et les statuts sociaux les plus humbles. Seule soeur Léonide, l''ancienne tourière, pourra retrouver une place d'enseignante. Soeur Pascale, la plus douce et la plus jolie des cinq, devra subir un authentique calvaire...
« L'isolée » est un roman comme plus personne n'en écrit de nos jours. Bien que publié en 1905, il reste intéressant par les thèmes abordés : les conséquences des mesures de laïcisation de la société, les tentatives de destruction des congrégations et la volonté étatique d'extirper toute religion et toute solidarité d'un peuple encore croyant quitte à répandre injustice et malheur parmi les plus déshérités, sans oublier le mystère de l'appel de Dieu, de la vocation religieuse et de la voie de la souffrance et du martyre. Certains pourront penser que l'on nage dans la bien-pensance et la bondieuserie. Pourtant, à une époque gorgée d'hédonisme, dopée de violence et aveuglée par la haine de soi et le mépris de l'autre, un peu de fraîcheur d'âme, d'idéal, de solidarité et même de dévouement pour son prochain font encore l'effet d'une bien agréable brise un jour de canicule. La langue de Bazin est d'une fort belle élégance et d'une grande pureté ce qui permet une lecture agréable et fluide. L'intérêt se maintient de bout en bout d'autant plus facilement que le lecteur se sent tout de suite pris d'empathie pour ces cinq femmes et tout particulièrement pour le personnage de la malheureuse Pascale. Seul marque de l'outrage du temps : une certaine lenteur ; un auteur moderne aurait raconté la même chose sous forme d'une nouvelle ou d'une novella qui aurait utilisé moitié moins de pages. Chaque époque vit à son rythme ; nul doute que la nôtre est un tantinet plus rapide...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
– Ma sœur Pascale, vous avez les yeux rouges.
– Pas d’avoir pleuré... C’est l’air qui est vif, ce soir.
– Oui, et puis la fatigue de la classe, n’est-ce pas ? Vous vous tuerez, sœur Pascale !
Une voix jeune, inégale, avec des trous creusés par la fatigue, répondit :
– Elles sont si gentilles, mes petites !... Et au bout de huit jours, aucune ne penserait plus à moi,... ni peut-être personne au monde.
Et elle riait.
Un murmure de mots prononcés à peine, avec des hochements de tête, et qu’on sentait avoir été dits souvent, enveloppa de tendresse sœur Pascale : « Enfant !... Quand serez-vous raisonnable ? Vous voulez vous faire dire qu’on vous aime... Croirait-on qu’elle vient d’avoir vingt-trois ans aujourd’hui ?... Aujourd’hui même, 16 juin 1902. Vous le voyez, tout le monde sait votre âge. »
Un contentement d’être ensemble, d’être au calme, de s’aimer les unes les autres, leur vint à toutes. Et celle qui avait l’autorité, levant les yeux au-delà de la cour, vers les maisons distantes et leur bordure de ciel, dit :
– Il fait bon respirer. Comme on calomnie notre air lyonnais ! Ça sent la campagne, vous ne trouvez pas ?
Dans le silence de quelques secondes, tous les yeux se levèrent, les poitrines lasses ou malades aspirèrent la joie de l’été, que la ville n’avait pas toute bue et détruite. Et il y eut plusieurs de ces âmes, adoratrices et reconnaissantes pour le reste du monde, qui remercièrent secrètement.
Elles étaient cinq femmes, cinq religieuses, en costume gros bleu, voile noir et guimpe blanche, dans le préau de l’école, allée cimentée, protégée par un toit, et qui s’étendait, derrière la maison, tout le long de la cour de récréation.
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