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EAN : 9791042702175
64 pages
Nombre7 Editions (16/04/2024)
4.57/5   7 notes
Résumé :
Le désir de l’individu de se forger une identité limpide dans laquelle il pourrait se reconnaître en y intégrant plusieurs identités successives, les repères sociaux, la fragilité, le passage d’une ruralité élémentaire à la vie cosmopolite, agitée de la ville, est au cœur du présent recueil.

Il ne s’agit pas d’un village nommé ni d’une ville précise, mais d’espaces psychiques et émotionnels que ces deux concepts représentent. Il s’agit à la fois d’un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ovidiu Baron, devenu un ami, est le directeur du prestigieux Musée ASTRA de Sibiu, lieu incontournable à visiter en Roumanie et berceau de nombreuses manifestations poétiques et culturelles diverses. Il est aussi écrivain et fin francophone et francophile.

Ce recueil, une promesse poétique qui ne décevra pas, a été écrit directement en français, dans un style volontairement direct, que j'ai beaucoup apprécié. Aussi, ai-je, sans hésitation, accepté de parrainer, de loin (ou de près, à vous d'en jugez) ce projet éditorial.

Un lyrisme subtilement instillé, dans une poésie sans virgules, qui se lit à bout de souffle. le lecteur se reconnaîtra peut-être lui-même dans ce désir ardent de ne plus faire de promesse autre que celle de renoncer à toute… promesse. Un autoportrait donc, avec, comme fil rouge, l'appartenance à cette nature immémoriale. Un recueil solaire.


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Promesses est un livre découverte pour moi, celui de la poésie d'Ovidiu Baron. Tous les poèmes qui composent ce recueil sont nés durant le confinement lié au virus de la Covid 19. Un temps d'isolement qui est aussi un retour à soi

Dans ce court recueil, les textes sont de longueur variable et sont tous en vers libres et exempts de ponctuation comme pour, peut-être, mieux souligner l'entièreté du propos qui va des mots jusqu'aux images. Met-on des virgules, des points finaux à nos souvenirs, même les plus intimes ?

Images de l'enfance, pleines de douces réminiscences, de regrets aussi, la poésie d'Ovidiu Baron s'offre telle quelle, comme dans une confidence.

Plusieurs poèmes m'ont beaucoup touché comme Sur le Pont, Racines, Dessert au lait (un texte qui m'a beaucoup rappelé une autre saveur, toute teintée de réminiscence elle aussi, celle d'une madeleine trempée dans une tasse de tilleul chaud...), ou encore Sagesse.

On tourne les pages de ce recueil comme celle d'un album de photos. On sent que les mots disent plus que ce qu'ils rapportent, que les images sont plus que ce qu'elles nous montrent. le souvenir porte en lui une émotion, qui remonte à ses origines. Il révèle les antagonismes du moi, des états de l'être qui ne sont pas, des années plus tard, encore tout à fait refermés.


" Mon père -

je me regardais dans le miroir
ce hall carré assez illogique
ce miroir rond
à côté d'un aquarium rond
d'où les poissons colorés n'arrivent jamais
à s'évader
je le voyais là devant moi
son visage
son regard triste et moqueur
les paroles non prononcées
je les entendais je les comprenais
j'ai trop voulu trop cherché trop évolué
j'ai trop repoussé la simplicité
lui sa simplicité
sa vision de la vie
ensemble ma maison et ta maison
en t'évadant de la simplicité
tu refuses le bonheur voilà tout
y a tous ces gens qui recherchent la simplicité après une longue vie
de richesses
de toutes sortes
évasions
mon sourire son sourire
je lui ressemble beaucoup
je ne le savais pas
je voulais être différent
je ne sais pas si je pourrais encore te regarder
je lui dis
tu es parfait dans ta simplicité
ton visage ton sourire moqueur tes reproches
ta souffrance
c'est trop pour moi tout ça
et où sont partis tous ces poissons
papa regarde l'aquarium rond est vide
ils sont partis papa ils l'ont fait
ils ont réussi à s'évader "



J'ai éprouvé un vrai plaisir à lire ce recueil d'Ovidiu Baron dans lequel les promesses semblent être comme des regrets et où l'auteur – comme le lecteur – se met à convoiter le présent dans l'évanescence des souvenirs de l'enfance.
Dans une très belle formule, l'auteur écrit : " J'ai constaté que la valeur des promesses s'accroît dans le temps qui passe ". On ne saurait mieux dire.

Promesses est le recueil des promesses perdues, celles d'"un enfant de la mélancolie égaré ", elles nous rappellent celles qui nous été faites enfant, celles aussi qui n'ont jamais été tenues.



Je tiens à remercier les éditions NomBre7 et Gabrielle Danoux pour m'avoir permis de découvrir, au travers de ce beau recueil, la poésie d'Ovidiu Baron.


.
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Je remercie Nombre7 Editions pour l'envoi de ce recueil de poèmes, projet parrainé par Gabrielle Danoux (alias Tandarica sur Babelio).
Promesses d'Ovidiu Baron nous emmène de ville en village, d'une promesse à l'autre.
C'est à la fois ancré quelque part et arachnéen. On ne connait pas les lieux ni les temps, pourtant on reconnaît comme si on avait déjà marché là, funambule entre les lignes. On écoute.
Des poèmes comme des ballons dans le ciel dont on attrape au vol la ficelle.

J'ai particulièrement aimé
"Village à quitter"




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« Les promesses », les tenues dont l'importance s'étiole avec le temps, les avortées, nourries d'espoir à la valeur inestimable qui se pétrissent d'excuses, les oubliées qui nous sautent au visage dans la solitude, les mensongères qui nous blessent à vie.

Avec Ovidiu Baron, les promesses sont celles de l'existence, les yeux dans le futur mais le coeur et la plume dans les fragments du passé qui viennent par vague dans l'isolement.
Les vers tanguent et naviguent sans escales, ne reprennent leur souffle que par le saut d'une ligne ou par un nouveau poème tout aussi libre. Les mots embaument, caressent la moindre aspérité du souvenir et se gorgent de mille sensations répondant à nos sensibilités individuelles et par là-même à notre propre interprétation.
« Les promesses » est un livre ouvert, véritable invitation à un voyage délicieux dont nous devenons seul maître à bord. Il suffit parfois juste d'une carte richement illustrée et d'un guide pour trouver le chemin vers le coeur.
Merci à Tandarica d'avoir été ce guide. La découverte fut splendide.
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Superbe recueil écrit comme à bout de souffle (aucune ponctuation, mais une grande fluidité du récit) par un roumain, directement en français.
Si l'auteur ne nomme pas expressément le village tant aimé et hélas quitté (pour suivre la voie des livres ?) et se rendre à la ville (dont le ciel est moins riche en étoiles) on reconnaît néanmoins, à la fois une ruralité roumaine sublimée et une universalité des éléments naturels et humains qui le composent : la nature bienveillante et comme en osmose avec le poète, les animaux domestiques (le chien Tzuki), la source, la famille.
Une magnifique ode à la vie, à l'amour, aux parents et aux livres aussi avec leur rôle protéiforme.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
j'ai suivi le rythme de la nature
j'ai fermé les yeux et je l'ai écoutée en respirant profondément
j'ai lu la Bible le Coran les romanciers et les poètes
j'ai regardé le ciel en naviguant parmi les étoiles
et dans un geste désespéré
j'ai cherché à l'intérieur de moi-même
j'ai fouillé partout
avec amour et avec haine
mais je ne l'ai toujours pas trouvée
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Devant nous des promesses
Derrière nous le temps
Il y a ceux qui partent et surtout ceux qui restent
Et qui rient
Le rire diaboliquement amoureux de la vie
C’est lui qui est devant nous
Qui semble poser des questions
Garde le silence sans se taire
Tue en caressant.
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le jus de raisin et le vin

il ne peut pas être mort on disait
je l'ai rencontré hier et il était bien vivant
on a même causé
il m'a même dit qu'il allait venir travailler pour moi la semaine prochaine
ils ne meurent pas comme ça les gens qui font des projets
ils doivent tenir leurs promesses
et bon en fin de compte s'il est mort
c'est qu'il n'a pas voulu le faire

p.36
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c’est moi encore moi
et ma mémoire un coffre fort
dont j’ai égaré à tout jamais
la clé
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mon père



j'ai trop voulu trop cherché trop évolué
j'ai trop repoussé la simplicité
[...]
en t'évadant de la simplicité
tu refuses le bonheur voilà tout
y a tous ces gens qui recherchent la simplicité après une longue vie
de richesses
de toutes sortes
évasions

p.16
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