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sur 330 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il a fallu le hasard d'une rencontre, à Châteauneuf-de-Galaure (Drôme) pour que je découvre enfin Catherine Bardon et son extraordinaire roman consacré à Flor de Oro Trujillo : La Fille de l'ogre. Histoires d'Histoire avait programmé cette intervention dans le cadre d'un week-end intitulé « le bruit des bottes. Quand la montée des dictatures menace la démocratie. »
D'emblée, Catherine Bardon m'a intrigué et j'ai tout de suite décidé de lire son dernier roman, avant qu'elle publie Une femme debout, au début de ce mois de janvier 2024. Bien sûr, cette dictature de Trujillo, à Saint-Domingue, m'évoquait des souvenirs mais la vie de sa fille, Flor de Oro, tellement mouvementée, avec ses neuf mariages, ses moments de bonheur et ses coups de déprime, demandait à être connue en détails.
C'est donc la plume de Catherine Bardon qui m'a emporté sur les pas de Flor de Oro, La Fille de l'ogre. Si j'ai été captivé jusqu'au bout par cette histoire, je dois saluer d'abord l'énorme travail de documentation réalisé par l'autrice. Tout est daté, localisé et ce qui aurait pu être ennuyeux est formidablement lié par une plume des plus passionnantes, poétique parfois. Catherine Bardon a même ajouté quelques documents, lettres, photos, à la fin du livre.
L'autrice connaît bien les Caraïbes et en particulier Saint-Domingue. Elle sait faire vivre la population et ressentir la beauté des sites tout en faisant comprendre ce que subissaient les gens sous le joug d'une dictature de plus en plus dure.
L'histoire débute en 1920, à San Cristóbal, en République dominicaine. Flor de Oro a 5 ans et vit avec Aminta, sa mère. Elle se considère un peu comme une fille de remplacement de sa soeur, décédée. Son teint foncé ne plaît pas à son père car cela lui rappelle cette goutte de sang haïtien qui coule dans ses veines. D'ailleurs, cet homme n'aura qu'une obsession : se blanchir pour accéder et rester au pouvoir. Son ascension est irrésistible. Il accumule les maîtresses et divorce d'Aminta, envoyant Flor étudier en France, à Bouffémont (Val d'Oise) alors qu'elle n'a que 9 ans !
La vie de la Fille de l'ogre prend déjà une tournure peu ordinaire. Elle sera faite de quelques hauts et de beaucoup de bas, toujours sous la coupe de cet homme, son père, qu'elle aime et qui devient Président de la République dominicaine, en 1930. Je note que la photo qui orne la couverture du livre montre une Flor rayonnante au bras de ce père à l'air sévère.
Très vite, elle rencontre l'autre homme qui va énormément marquer sa vie : Porfirio Rubirosa. Elle en tombe aussitôt follement amoureuse, ne tient pas compte des avertissements et force son père, souvent nommé T dans le récit, à accepter le mariage. Elle a 17 ans et Porfirio, 23 ans.
Avec Saint-Domingue et sa capitale qui devient bientôt Ciudad Trujillo, la vie de Flor m'emmène à New York, Paris, Berlin, Rio de Janeiro, Washington, Rome, La Havane, Bogotá, Montréal pour revenir souvent à New York.
Je suis souvent choqué par le flot d'argent qui coule sans retenue car T se sert abondamment au détriment d'une population qui est de plus en plus fliquée comme le font toutes les dictatures. Arrestations, incarcérations, tortures, assassinats, la panoplie est complète et Flor craint aussi pour sa vie.
L'écriture magnifique de Catherine Bardon permet de bien appréhender le sentiment amoureux. Mais pour le décompte des neuf maris, la rencontre, la fâcherie et la rupture, je vous renvoie à la lecture de la Fille de l'ogre, un roman qui offre, en plus, d'excellentes formules pour permettre de ressentir la dégringolade de cette femme que je plains parfois mais dont je ne peux excuser tous les dérapages agrémentés d'une consommation d'alcool débridée.
Au final, se dégage un bien triste bilan d'une vie déchirée entre l'amour pour son père, un châtiment sans fin, et celui, infini, pour Porfirio Rubirosa, une véritable malédiction, un grand cirque tragique.

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COUP DE COEUR
C'est avant tout l'histoire d'une femme qui dès l'adolescence a été éloignée des siens pour obtenir la meilleure éducation qui soit.
L'histoire d'une femme qui a toujours vécu sous la coupe d'un père autoritaire mais qui n'a jamais ressenti l'amour de celui-ci.
Une femme qui a aimé son premier mari, et puis tous les autres aussi.
C'est aussi l'histoire d'une pauvre petite fille riche et frivole qui noie ses chagrins dans l'alcool.
Enfin, c'est l'histoire d'un peuple, celui de la République Dominicaine qui a subi Rafaël Trujillo de 1930 à 1961.

A travers les yeux de Flor de Oro, fille ainée de Trujillo, on parcourt les années de dictature du Bouc.
On apprend ce qu'était cette dictature au démeurant peu connue. On découvre des choses... Je ne savais pas, par exemple, que Trujillo s'était rangé au côté des américains pendant la seconde guerre mondiale et avait émis des passeports dominicains pour sauver des juifs.

C'est une biographie romancée avec Maestria. On ne s'ennuie pas une minute en lisant ce livre

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Merci à Netgalley et aux Editions Les Escales pour la mise à disposition de ce livre.
Un gros coup de coeur pour ce roman qui nous retrace la vie de Flor de Oro de Trujillo.
On y découvre la fille du dictateur Trujillo, ses multiples mariages, son amour inextinguible pour son premier mari mais aussi le manque d'un père. La surveillance de Flor lui gâche la vie. Elle est anorexique, alcoolique, mais surtout en recherche d'amour filial.
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Flor de Oro est née en 1915, à San Cristóbal, en République dominicaine. Elle est la fille d'Aminata, une femme douce qui porte une douleur que ses yeux ne parviennent pas à cacher. Quant à son père, T, il est un ancien télégraphiste, qui a fait de la prison. Il a, ensuite, intégré l'académie militaire de Haina, dans laquelle « les marines américains forment les officiers de la future armée dominicaine. » (p. 10) Il gravit brillamment les échelons militaires et lorsque, en 1924, les Américains quittent l'île, il ambitionne de prendre la tête de l'armée. Il est persuadé qu'il dirigera le pays. Aussi, sa fille doit recevoir la meilleure éducation et s'endurcir. Flor de Oro intègre le collège féminin de Bouffémont, situé en France. « cette déchirure, cette séparation signifient la fin de son enfance, cette solitude signifie les prémices de la douleur, la douleur qui se taira parfois, gommée par des bonheurs éphémères, la douleur qui plus jamais ne la quittera. » (p. 22) Ce n'est qu'au bout de trois ans qu'elle retourne sur son île, pour les vacances. Pendant trois ans, elle n'a pas vu ses parents.


En 1930, le comportement de ses camarades change : Flor est, maintenant, la fille du président de République dominicaine. A la fin de ses études, en 1932, elle rentre dans son île. Pendant la réception fêtant son retour, son regard croise celui de Porfirio Rubirosa, celui qui sera le premier de ses neuf maris. le trouble qu'elle ressent, ce jour-là, ne la quittera jamais.


Flor de Oro a été, pendant longtemps, l'enfant unique de Rafael Leonidas Trujillo Molina, un grand dictateur, surnommé « l'Ogre des Caraïbes ». Appelé Bienfaiteur de la Patrie, il a, cependant, torturé son peuple. Il a régné de 1930 à 1961. « Un des pires dictateurs que le monde ait connu, cruel, manipulateur, pervers, sanguinaire, assassin, tortionnaire, violeur. Comment appeler papa un tel homme ? » (p. 376) Sa fille aînée a aimé le père et détesté le dictateur. Toute sa vie, elle a espéré une déclaration d'amour, mais la tyrannie de T s'exerçait aussi au sein de sa famille. Manipulateur, il a décidé du destin de Flor et de sa vie amoureuse. Elle avait une grande soif de liberté, elle refusait la dictature qui s'exerçait sur son peuple, mais elle n'a jamais été libre. Déchirée entre l'envie de satisfaire son père et celle de faire ses propres choix, parfois courtisée pour de mauvaises raisons, elle a tenté de s'émanciper. Hélas, d'autres chaînes se sont refermées sur elle : celles de la passion dévorante. T n'était jamais loin… Elle a essayé de s'échapper dans une relation choisie : le Jefe était toujours proche. Elle a épousé neuf hommes.


J'ignorais que la République dominicaine avait été dirigée par un dictateur et j'ai été glacée par les exactions de ce dernier envers son peuple et envers ses proches. La fille de L'Ogre raconte l'Histoire de l'île et l'histoire d'une femme prisonnière de celle de son pays et de sa filiation. Dans cette biographie romancée, Catherine Baron donne vie à Flor. Je me suis attachée à elle, ses sentiments m'ont semblé authentiques et j'ai été touchée par ses meurtrissures. C'est une femme qui se rêvait libre, qui aimait son île et ses habitants, mais qui portait le poids incommensurable de sa naissance. Malgré ses douleurs, ce qui interpelle sur les photographies sur lesquelles elle apparaît, c'est son sourire, si grand et communicatif. C'est une face de sa personnalité et de son existence. J'ai adoré ce roman dans lequel la terreur et un souffle de féminisme luttent à armes inégales.


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Catherine Bardon sait raconter les histoires comme la grande Histoire. Voilà que nous suivons Flor de Oro Trujillo, de son enfance à la fin de sa vie. Mais qui est cette femme oubliée de tous ? L'autrice a exhumé le passé de Flor de Oro pour retracé sa vie ainsi que celle de la République Dominicaine. Car une chose est sûr : son destin est intrinsèquement lié à celui de son pays. Elle se révèle être la fille de Rafael Trujillo, l'Ogre des Caraïbes. Voulant tout faire pour plaire à ce père plus exigeant, elle ne cessera tout au long de sa vie de lui obéir et dans un même temps de tenter de lui échapper. La, liberté voilà le vrai sujet de ce roman. Flor de Oro n'a jamais pu faire ses propres choix. Quand elle a essayé, les conséquences ont été plus que catastrophiques. Cette fille de dictateur, qui détenait des millions, n'a jamais connu la définition de bonheur, loin de là. Elle nous prouve que l'argent ne fait pas le bonheur. Beaucoup l'ont courtisé d'ailleurs pour cette richesse, son nom prestigieux. Presque tous s'y sont pourtant brulés les ailes. Pas moins de neuf ont pris sa main, ayant de réel sentiment ou subissant une pression exercée par le T.
Ce livre m'a transporté. L'écriture nous fait tout de suite rentrer dans le bouquin, les pages se tournent toutes seules. J'ai appris tant de choses. Je ne connaissais ni le passé de la République Dominicaine ni ce dictateur des Caraïbes. Alors le destin de sa fille encore moins. Pourtant, elle m'a touché au plus haut point. Elle va me marquer je pense pendant quelques années. A chaque fin de livre tel que celui-ci, je me penche sur la réalité historique, sur des documentaires, des pages internets pour tenter d'en savoir plus. Quelle ne fut pas ma déception de ne pas trouver de documentaire en français sur cette période. Je me suis contenté de Wikipédia. Et là encore, la douche froide : la plupart des hommes qui ont gravité autour de Flor de Oro Trujillo ont un encart mais elle, sa vie se résume à quelques lignes. Nous ne pouvons que remercier Catherine Bardon de donner la voix à cette femme de l'Histoire. Merci aux Escales aussi de publier des textes aussi important.
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C'est l'histoire tragique d'une femme que Catherine Bardon nous narre dans ce nouveau roman, une femme dont le nom a priori parlera à peu de monde mais une femme attachante au destin incroyable.

Flor de Oro Trujillo n'est alors qu'une toute petite fille lorsque nous la rencontrons. Elle vie auprès d'une mère aimante, discrète et d'un père autoritaire, à l'ambition dévorante et d'une mégalomanie indéniable : il parviendra à prendre le pouvoir en République dominicaine et en restera le dictateur durant plus de 30 ans.
Ce père ne cessera jusqu'à sa mort de gérer la vie de sa fille, la récompensant ou la punissant selon ses humeurs; la dépression, l'alcoolisme, l'anorexie de sa fille ne suffiront pas à toucher celui que l'on surnommera très vite l'Ogre des Caraïbes.

Dénigrer les personnes, les humilier, les faire se sentir insignifiantes, anéantir leur estime de soi, dissoudre les sentiments, le Jefe sera maître dans ce jeu sadique avec Flor, les maris de celle-ci (elle en aura 9) mais également ses maîtresses et enfants illégitimes.

Ce roman, à la limite d'une biographie, est celui d'une fille qui va haïr son père pour ce qu'il est, d'une fille qui va aimer son père en dépit de ce qu'il est, d'une fille qui ne pourra dire à son père son amour et c'est aussi l'histoire d'un père qui n'aura jamais dit à sa fille qu'il l'aimait.

Pourquoi ce père ne peut-il laisser Flor vivre en paix? comment vivre en étant la fille d'un dictateur? est-il possible d'aimer un homme lorsque l'on est soit-même privé d'amour?

Ce roman est prenant; Catherine Bardon ne cesse de nous faire voyager comme dans ses romans précédents le tout dans un style toujours aussi fluide et travaillé; elle parvient adroitement à mêler la petite et la grande histoire faisant de Flor de Oro le témoin d'un XXème siècle marqué par de nombreux chamboulements.

A découvrir!




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Lorsque j'ai su que Catherine Bardon était l'invitée de la soirée de rentrée littéraire à la librairie Decître à Annecy, en septembre, je me suis inscrite pour y participer et j'ai acheté son dernier roman "La fille de l'Ogre". Je connaissais peu de choses sur la République dominicaine et cet ouvrage m'a beaucoup appris.
Dans son roman biographique, ou biographie romancée, je ne sais trop, Catherine Bardon mêle habilement la grande histoire à la petite. Elle nous raconte par le menu les heurs et surtout malheurs de Flor de Oro, fille aînée de Raphaël Trujillo, surnommé "L'ogre des Caraïbes", qui exerça pendant plus de trente ans un pouvoir sans partage sur la République dominicaine. Je ne connaissais rien ce cette période et pas grand-chose de l'homme et du pays, encore moins de la fille. Et cette lecture fut passionnante. Passionnante grâce à une écriture belle, travaillée, mais simple et facile d'accès. Passionnante grâce à un texte extrêmement documenté, précis, enrichi d'anecdotes savoureuses ou odieuses, mais toujours réalistes. Passionnante grâce à l'étude approfondie des deux personnages principaux – Flor et son père – mais aussi des secondaires que sont la maman, les maris et quelques amis.

Certes, le roman relate beaucoup des nombreux mariages de Flor de Oro –neuf tout de même – des ruptures, des revers, des chagrins, des coups même parfois, mais aussi de la dépression, de l'alcoolisme, et même de la drogue. On pourrait y trouver un certain ennui. Il n'en est rien. Les pages se tournent seules. En un mot, la lecture est addictive. Peut-être est-ce dû à la place importante que la notion de liberté occupe dans ce récit. Liberté de faire, de dire, d'être ce qu'elle est, elle ne la connaîtra pas. Sous la coupe de son père, éternellement à la recherche d'un amour qu'il ne lui accordera pas ou mal, elle étouffe. Et c'est ainsi que ses histoires d'amour périclitent à peine commencées. Flor de Oro est en réalité une pauvre petite fille riche, sans riche à foison, puis sans ressources au gré des volontés de ce père véritable dictateur tant pour son pays que sa famille.

Inutile de tout vous dévoiler, j'en ai déjà trop dit.. Mieux vaut découvrir par soi-même tout ce que ce roman contient d'historique, de politique, d'économique. Un récit bien mené, parfaitement construit et qui, tout en apportant de précieuses informations sur la République dominicaine, nous attache à son héroïne du début à la fin.

Catherine Bardon est une véritable conteuse et la lire un grand moment.
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Il y a un peu plus de deux ans, je démarrais la sublime tétralogie de Catherine Bardon, Les déracinés. Je m'étais fait la remarque que je connaissais très peu la République Dominicaine, le pays en toile de fond. le roman évoquait déjà Trujillo, ce dictateur qui se pensait bienfaiteur de son peuple. J'avais donc très envie de découvrir ce nouveau livre de l'auteur !
Ce n'est pas Trujillo, le dictateur qui est au centre de l'histoire, mais sa fille Flor de Oro, qui a elle aussi un destin hors du commun. Pourtant, leurs deux histoires sont tellement liées qu'au final on en apprend beaucoup sur l'homme et la politique du pays. Flor de Oro est la première fille du dictateur. Elle est née alors qu'il n'est encore qu'un simple officier. Très jeune, elle va devoir assumer les ambitions de son père et à neuf ans à peine, elle est envoyée seule en France pour faire ses études. Quand près de 10 ans plus tard elle revient au pays, l'officier est devenu l'homme le plus puissant du pays. Elle va devoir alors vivre sous son joug. C'est lui qui va dicter ses choix amoureux, et le bonheur sera dès lors compliqué pour elle. Comment savoir si on l'aime pour ce qu'elle est ou pour s'attirer les faveurs (ou éviter la colère) de l'Ogre ? Flor de Oro pourtant sera toujours en lutte pour préserver sa liberté.
J'ai adoré ce roman. Flor de Oro est un personnage tellement touchant et fascinant.
Merci à Netgalley et aux géniales éditions Les Escales pour cette lecture.
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Une chose est sûre, Flor de Oro a eu une vie tumultueuse. Rien n'a été facile pour elle, de la jeune fille qui voulait faire ce qu'il faut pour que son père l'aime, à la femme qui souhaite faire ses propres choix et suivre son coeur pour construire une vie qui lui ressemble, il y a eu de nombreux obstacles. L'autrice, Catherine Bardon, nous raconte les rencontres et mariages de Flor, son combat contre l'anorexie et l'alcoolisme, le tout sur un fond d'histoire prenant. Les chapitres sont plutôt courts ce qui donne du rythme à l'histoire. Lire la vie de cette femme ne peut pas laisser le lecteur de marbre. Elle manque d'estime d'elle-même, elle attend énormément de son père, beaucoup trop. Elle est manipulée et à la recherche de sa propre liberté. Beau roman.
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Flor de Oro Trujillo. Née dans le campo dominicain, elle est devenue fille de dictateur, s'est mariée neuf fois, avant d'être totalement oubliée de tous. Sacré destin auquel s'attaque ici Catherine Bardon, autrice de la très remarquée saga des Déracinés ! Privée de liberté, manipulée par tous les hommes de sa vie, maintenue dans une prison dorée des plus aliénantes, courtisée avant tout pour son nom, son père et sa fortune, Flor de Oro en a vu de toutes les couleurs, et ce jusqu'à sa propre mort en 1978. Son histoire est celle d'une jeune fille brisée, jamais vraiment devenue une femme, ballotée par les sursauts politiques des décennies les plus noires de notre Histoire, de la montée en puissance d'Hitler à la lutte acharnée des Américains contre le communisme.

Quel plaisir de retrouver la plus franche et éloquente de Catherine Bardon dans ce nouveau récit ! Armée des quelques fragments d'archives qu'elle a pu collecter, elle parvient à nous offrir une reconstitution grandiose et romanesque de la vie incroyable de cette femme au destin malheureux. Dès les premières pages, notre identité de lecteurs s'efface, seule compte Flor de Oro, petite gamine déjà blessée par la cruauté de son père alors qu'il n'est encore personne. le récit est mené d'une main de maître, maintenant le suspense tout en rejouant sans cesse les mêmes échecs, ceux qui se sont inexorablement enchaînés pour faire de la vie de Flor de Oro un véritable enfer. D'homme en homme, elle cherche à s'oublier, à oublier son père, à se libérer de son joug et de sa toute puissance, à s'affirmer enfin par elle-même et pour elle-même mais c'est peine perdue : le Jefe ou le destin s'arrangent toujours pour la faire revenir danser comme une marionette dans la paume ouverte de son dictateur de père.

Un roman saisissant, instructif et addictif qui nous fait découvrir une toute autre part de l'histoire du monde, et l'envers du décor d'une dictature dont nous entendons bien peu parler en France.
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