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sur 330 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est avec une certaine empathie que Catherine Bardon nous raconte le destin pitoyable de Flor de Oro, la fille de l'Ogre des Caraïbes, autrement dit Rafael Leonidas Trujillo qui a exercé un pouvoir dictatorial jusqu'à son assassinat en 1961.
Toujours sous surveillance, comme tout l'entourage du dictateur, Flor de Oro doit se soumette aux ordres et au bon vouloir de son père. L'auteure nous raconte cette vie faite de mariages ratés, neuf au total, de voyages et de fêtes. Dépendante de la fortune du dictateur et parfois assignée à résidence, Flor del Oro tente d'oublier ses désillusions dans l'alcool et les bras des hommes qu'elle se doit d'épouser pour ne pas entacher l'honneur de son père. Toute sa vie elle devra se débattre conte son anorexie et l'alcoolisme.
L'histoire n'a pas retenu grand-chose de cette jeune héritière, et son premier mari, Porfirio Rubirosa, play-boy volage qui sera diplomate, espion, coureur automobile et la coqueluche des femmes en vue aura laissé davantage de traces.
Catherine Bardon prend le parti de son héroïne pour narrer ses difficultés, ses échecs et ses tentatives avortées de révolte et de liberté. Il fallait bien combler les lacunes de cette biographie et l'auteure romance à foison les amours nocifs de Flor tout en imaginant son attachement pour ce père dont elle voudrait être aimée.
En filigrane se déroule l'histoire de l'île sous le joug du « Bienfaiteur de la Patrie » ainsi que les évènements mondiaux comme la montée du nazisme et la seconde guerre mondiale. J'ai regretté que l'histoire ne soit pas davantage abordée, ainsi que les cruelles conséquences de la dictature de Trujillo. Pour approfondir un peu plus l'histoire de cette dictature, il faut lire « La fête au bouc » de Mario Vargas Llosa, un portrait effroyable de la société de corruption et de turpitude qui a régné à Saint-Domingue.

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On fait la connaissance de Flor de Oro (Fleur D or), fille aînée du dictateur Rafael Leonidas Trujillo et de sa première épouse Aminta Ledesma, alors que son père est encore un « apprenti soldat », gravissant les degrés qui le conduiront vers le grade de général. Flor est en adoration devant son père, mais elle porte en elle la tache originelle qui prouve son origine haïtienne (comme son père d'ailleurs !) et ceci va la poursuivre durant toute son existence.

Le Jefe, comme on le surnomme l'envoie faire des études dans un collège en France, où elle découvre le froid, la solitude et la difficulté à se faire des amis. Elle se concentre sur les études, car son père, à chaque retour, épluche le carnet de notes. Elle se défend des moqueries en citant César : « Mieux vaut être le premier dans son village, que le second à Rome ».

Un jour, cependant, elle devient intéressante, son père est devenu Président de la République Dominicaine, via une élection truquée, les opposants ayant été muselés. Cela va signer son retour au Pays…

En fait, personne n'est là pour l'accueillir, son père ayant d'autres préoccupations, un remariage, d'autres enfants… Une brève période de bonheur, quand elle rencontre le beau lieutenant Porfirio Rubirosa, qui sera célèbre pour son côté bourreau des coeurs, (il épousera même une célèbre actrice française !) mais le dictateur veille, leur coupe les vivres lorsqu'ils s'exilent à New-York, notamment. L'argent et le pouvoir permettent tout…

Tout au long de son existence, Flor va essayer d'exister aux yeux de son père, qui ne cessera de la surveiller, de la manipuler, lui imposant ses choix, à travers ses nombreux mariages (neuf au total et tous plus ou moins ratés, car le Jefe oeuvre en sous-main -sous-marin ?) au gré de ses intérêts personnels : chacun des nouveaux maris devant lui apporter des contrats juteux, le servir.

On se prend d'affection pour cette femme qui brille par son manque d'estime d'elle-même, toujours en quête de l'approbation paternelle qui ne vient jamais bien sûr, car il adore l'humilier, lui lancer des petites phrases assassines mais elle reste sous sa domination, il y a trop longtemps qu'on lui a coupé les ailes. Elle fuit de l'alcool, l'anorexie, se détruisant lentement.

Catherine Bardon nous offre, à travers l'histoire de cette femme manipulée, malmenée, celle de la République Dominicaine durant les trente ans de la poigne de fer de Trujillo ce qui rend ce roman encore plus intéressant, on est au-delà d'un destin individuel brisé.

Je connais mal l'histoire de la République Dominicaine, j'ai découvert Trujillo en lisant « Les déracinés », je l'avoue ! Je n'ai pas terminé la tétralogie, d'ailleurs, il me reste le dernier tome, mais les personnages m'intéressaient moins que ceux du premier tome.

L'auteure sait bien décrire la situation du Pays comme, la culture, et la famille du dictateur alors j'ai dévoré ce roman, même si parfois j'avais envie de secouer un peu notre héroïne, un passage sur le divan aurait été très intéressant, elle l'a d'ailleurs tenté mais son psy presque époux est décédé dans des conditions étranges… Alors elle n'a pas retenté l'expérience.

Comment ne pas sourire en voyant Trujillo tenter de masquer ce qui est tout sauf un teint d'albâtre, en se poudrant abondamment le visage !

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur

#Lafilledelogre #NetGalleyFrance


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Pauvre petite fille riche... du moins pendant un certain temps !
Au-delà de cette biographie romancée, j'ai découvert un autre dictateur Trujillo , dont les vilenies sont comparables à celles commises par toutes les autres dictateurs.
Catherine Bardon s'est livrée à une quête documentaire historique poussée lui permettant de révéler la vie ombreuse bouleversante de la fille aînée de Rafael Leonidas Trujillo, un des plus sinistres , des plus terribles tyrans du XXème siècle ( plus de 30 ans de dictature). Flor de Oro balafrée par le destin , blessée à vie par la tyrannie et l'emprise paternelle . Elle se maria neuf fois, fut veuve une fois.
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Une vie malmenée et mal menée

Après la trilogie des Déracinés, Catherine Bardon reste fidèle à la République dominicaine en retraçant la vie de Flor de Oro, la fille du dictateur Trujillo. Une biographie qui est d'abord un grand roman!

Un déchirement. Flor de Oro n'a qu'une dizaine d'années lorsque son père, chef de la police de la République dominicaine, décide d'envoyer sa fille dans l'une des plus prestigieuses écoles privées de France, afin de parfaire son éducation. Flor de Oro doit alors quitter Aminta, sa mère, Boule de neige son chien, mais aussi son climat et son décor de rêve pour le froid et les couloirs d'un vaste domaine. Une expérience difficile, mais qui lui permet de découvrir la haute bourgeoisie, parcourir les lieux de villégiature comme Saint-Moritz en Suisse ou Biarritz et de décrocher un diplôme. Pendant ce temps son père va prendre les rênes du pouvoir après un coup d'État quelques temps avant qu'un cyclone ne fasse des milliers de morts et de gros dégâts.
C'est donc un pays très différent et avec un tout autre statut qu'elle retrouve à 17 ans. Dans les flonflons de la fête organisée pour son retour elle va retrouver l'aide de camp qu'elle n'avait pu quitter du regard en débarquant, Porfirio Rubirosa. Mais l'amour peut-il trouver sa place dans un protocole très strict? Après avoir tenu tête à son père, elle finit par le faire céder et a même droit à un mariage grandiose avec le beau séducteur. Mais ce dont elle ne se doute pas, dans sa candeur et sa naïveté, c'est que désormais tous les faits et gestes du couple sont surveillés et rapportés au dictateur.
À l'image de toutes ces rumeurs qui circulent sur la police politique et la chasse aux opposants, elle va pourtant très vite comprendre que son père est un Janus dont la face sombre est impitoyable. Elle comprend alors «que si elle accepte de regarder en face ce qu'est son père, ce qu'il fait à son pays, ce qu'il fait à son peuple, elle sombrera. Elle le sait. Pour survivre, elle doit refouler ces pensées et ces images, les tenir à distance et leur dénier tout pouvoir sur elle.»
Mais ses envies d'émancipation sont balayées d'un revers de manche par «T», comme l'autrice a choisi de désigner le dictateur, qui régnera sans partage pendant trois décennies.
En déroulant la vie sentimentale de Flor de Oro, qui se mariera neuf fois, Catherine Bardon montre combien la cage dorée dans laquelle elle se meut est une prison. Que toute tentative pour s'en échapper est vouée à l'échec, y compris après la mort du tyran.
Sans manichéisme, la romancière nous permet de comprendre toute l'ambivalence de leur relation. Si sa fille a largement profité des largesses de son père, elle a aussi beaucoup souffert de ce statut si particulier. Espionnée en permanence, elle ne pouvait se permettre de faire un pas sans que celui-ci ne soit relaté à son père. Un carcan dont elle tentera bien de se défaire, mais sans succès. Car, comme l'a montré Diane Ducret dans ses ouvrages sur les femmes de dictateurs, ces derniers avaient pour la plupart un rapport très pervers avec leurs épouses et maîtresses. Et si elle n'a pas spécifiquement traité le cas de Trujillo, les déviances sont semblables. C'est Mario Vargas Llosa, avec son roman La fête au bouc, qui retrace les dernières années de Trujillo et son assassinat, qui va souligner combien le dictateur considérait les femmes comme lui appartenant, qu'elles devaient lui être offertes faute de bannissement, de disgrâce, de la perte de tous leurs biens, voire de prison ou d'exil forcé, la tout sans aucune justification. On comprend alors que le combat de de Flor de Oro aura été vain, même si elle n'a jamais cessé de le mener.
Comme l'a souligné Catherine Bardon dans un entretien accordé pour la sortie du roman, raconter la vie de Flor de Oro lui aura aussi permis de rendre hommage aux Dominicains, comme elle l'a fait dans sa saga des Déracinés, car La Fille de l'Ogre «est aussi une allégorie du peuple dominicain pendant la dictature.»



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J'avais déjà entendu le plus grand bien de la tétralogie de Catherine Bardon: “Les déracinés”, mais c'est avec son dernier roman que je découvre cette auteure et son talent pour le roman historique.!
De l'histoire de la République Dominicaine, je ne connaissais que ce que j'avais lu dans le passionnant ouvrage de Mario Vargas LLosa: “La fête au bouc”, qui retrace les derniers jours de la dictature de Trujillo et balaye trente années d'oppression et de tyrannie pour le peuple dominicain.

Dans “La fille de l'ogre”, Catherine Bardon s'intéresse à un personnage secondaire de l'Histoire dominicaine: Flor de Oro Trujillo, la fille aînée du dictateur, fruit d'un premier mariage avec Aminta Ledesma, avant son accession au pouvoir. Cette enfant qui lui ressemble et qui lui rappelle, malgré elle, sa goutte de sang noir et ses origines haïtiennes qu'il tente tant bien que mal de renier… Cette fille petite et maigrichonne mais dont la joie de vivre et le sourire enjôleur séduisent instantanément ceux qui la côtoient. Cette gamine qui cherchera toute sa vie durant, l'affection et la tendresse d'un père, sans jamais les trouver. Cette femme qui grandira dans l'absence du père mais subira pourtant son joug tyrannique et son omniprésence dans sa vie, dans ses décisions ainsi que dans ses actes de rébellion. Une femme-enfant qui ne parviendra jamais à se construire totalement et composera toute sa vie avec ses névroses, ses troubles alimentaires et ses sentiments ambivalents, enchaînant les échecs et les déceptions, notamment avec les hommes (neuf mariages à son actif tout de même!).

A travers l'histoire de Flor de Oro Trujillo, Catherine Bardon nous offre un passionnant portrait de femme, extrêmement documenté, ce qui n'a pas dû être une mince affaire quand on voit le peu d'informations présentes sur internet concernant la fille aînée du dictateur… Cette femme, au destin pour le moins romanesque, a subi de plein fouet la violence d'un père manipulateur, paranoïaque et sans états d'âme. Une vie brisée par le tumulte et le chaos, par les drames et les tragédies mais une âme insoumise qui ne cessera jamais de lutter pour gagner sa liberté tout en acceptant, paradoxe oblige, certains privilèges liés au fait d'être la fille d'une des plus grosses fortunes mondiales…

Grâce à Catherine Bardon, j'ai découvert une femme fascinante et terriblement touchante, en avance sur son temps avec ses rêves d'émancipation et d'indépendance, mais dont le moindre geste et la moindre parole seront continuellement épiés, et qui, malgré quelques tentatives d'évasion, vivra toute sa vie dans une prison dorée.

Le style de l'auteure est vif et entraînant avec ses phrases courtes qui s'enchaînent avec fluidité et c'est peut-être ce que je pourrais reprocher au roman… Cette construction sujet/verbe/complément trop répétitive crée l'impression de recevoir une flopée de données factuelles qui manquent de profondeur et nuisent à la création de personnages plus incarnés, comme s'ils subissaient l'Histoire alors même qu'ils l'ont faite (bon, c'est un peu vrai dans le cas de Flor de Oro…). C'est dommage, car c'est ce qui m'a manqué pour être complètement emballée… Un ouvrage qui n'en demeure pas moins passionnant!

Lecture qui rentre dans le cadre du challenge Jeux en foli…ttéraire XII organisé par SabiSab28 et CallieTourneLesPages.
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Une fois de plus, un(e) auteur, au travers d'un roman, me fait découvrir une page de l'histoire du monde et les personnages qui l'ont écrite.
Qu'ils soient gens de spectacles, artistes, souverains, politiciens, soldats ou simples citoyens, l'écrivain nous invite à partager leur vie et nous immerge dans leur quotidien.
La petite histoire rejoint la grande.
Catherine Bardon, dans La fille de l'ogre, nous emmène en République dominicaine.
Elle aurait pu nous conter le parcours de Rafael Trujillo (T dans le roman), celui qui régnera en dictateur, pendant trente ans, sur ce bout d'île partagée avec Haïti.
Mais c'est de sa fille, Flor de Oro (Fleur D or), prénom que lui a donné ce père qu'elle a passé sa vie à adorer, qu'elle a choisi de nous parler.
Si belle et si souriante, sur la couverture du livre, au bras de T, et pourtant...
L'aînée des enfants de l'ogre des Caraïbes, comme on le surnommait.
Un premier rôle qui lui vaudra bien des tourments.
Des années vingt jusqu'à sa disparition, à la fin des années soixante-dix.
Incroyable destin.
Effroyable destin.
Elle qui aima sans compter, deux hommes en particulier, qui eux, n'auront su que la faire souffrir.
Jamais libre, mal aimée, elle n'a jamais vraiment géré sa vie.
Sous emprise permanente.
Elle aurait pu, dû, se révolter.
Elle a toujours pensé, innocente, qu'un jour...
Catherine Bardon, nous livre le portrait d'une femme fragile qui évolue dans un milieu qui ne semble pas être fait pour elle.
Vie chaotique.
D'un continent à l'autre.
D'un homme à un autre.
À travers elle, c'est l'histoire de son pays qui défile sous nos yeux.
J'ai eu beaucoup d'empathie pour Flor, en perpétuelle recherche du bonheur. La plume de Catherine Bardon n'y est pas étrangère, bien sûr. Elle n'a pas dû avoir la tâche facile pour la faire revivre, mais une telle vie ne pouvait que donner un roman bouleversant qui s'avère vite addictif.
Une belle découverte.
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Et hop ! Un petit retour en République dominicaine.
Quelles chance.
Dans « Les déracinés », on avait vu ce qu'était la dictature de Trujillo.
Mais là, on la touche de plus près.
Ce livre raconte la vie de Flor de Oro, la fille du tyran.
Petite, elle adorait son père, et l'a d'ailleurs aimé toute sa vie en tant que père.
Très jeune, elle a été envoyée dans un chic collège français pendant des années.
Toute sa vie, son père a dominé ses faits et gestes comme il a dominé le pays.
Il a mis main basse sur ses relations, sur ses nombreux maris, jouant avec les êtres comme avec des pions.
Elle n'a jamais réussi à se défaire de son emprise.
Ce ne fut donc pas une vie heureuse que celle de Flor de Oro.
Au début du livre, j'avais presque l'impression de lire un reportage et suis restée assez distante.
Mais c'est sans compter le talent de Catherine Bardon, et très rapidement, je me suis laissée embarquer dans cette biographie passionnante.
Il est difficile d'être fils ou fille d'une personnalité .
Mais quand cette personnalité est un dictateur « cruel, manipulateur, pervers, sanguinaire, assassin, tortionnaire, violeur », la vie de ses enfants devient vite un enfer.
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Qui connait Flor de Oro ? Peu de gens pourraient facilement répondre favorablement à cette question, du moins avant de lire La fille de l'ogre, le nouveau roman de Catherine Bardon l'autrice des Déracinés (cette fresque historique autour de la République dominicaine, vendus à plus de 500 000 exemplaires toutes éditions confondues).

Ce nouveau roman dense et ambitieux s'évertue en effet à tracer le portrait de celle qui fut la fille ainée du sinistrement célèbre dictateur de République dominicaine Rafael Trujillo, qui aura régné d'une main de fer sur ce pays de 1930 à 1960.

Catherine Bardon a effectué énormément de recherches sur cette femme méconnue au destin incroyablement romanesque, avec pas moins de 9 (!) marriages à la clé .

Elle est la première enfant de Rafael Trujillo, militaire devenu par deux fois Président de son pays. On pourrait croire que le fait d'être la fille de l'homme d'état ouvrirait une vie de rêve à Flor de Oro, ce qui sera loin d'être le cas.

C'est ce que raconte Catherine Bardon dans ce portrait de femme enfant qui ne parviendra jamais totalement à se construire correctement avec ce père qui décide de tout et qui a une grande facilité à 'effacer de sa vie comme si elle n'avait jamais existé.
Constamment partagée entre l'envie de plaire à son père et de se détacher de son emprise, sa rencontre avec son premier mari le beau lieutenant Porfirio Rubirosa, qui sera célèbre pour son côté playboy bourreau des coeurs contribuera à sa difficulté à s'épanouir affectivement parlant
atherine Bardon nous raconte avec un talent de conteuse incroyable cette vie faite de mariages ratés, de voyages et de fêtes mais également une vie pleine de contradictions, d'empêchements, de sensualité et de douleur.

Dépendante de la fortune du dictateur et parfois assignée à résidence, Flor del Oro tente d'oublier ses désillusions dans l'alcool et les bras des hommes qu'elle se doit d'épouser pour ne pas entacher l'honneur de son père, aussi tyrannique avec sa fille qu'avec son peuple. L'histoire de Flor de Oro est aussi ( surtout?) celle d'une victime du patriarcat, d'une domination masculine dont elle ne parviendra jamais tout à fait à s'en extraire.
Car Catherine Bardon nous offre, aussi à travers cet hommage à cette femme malmenée par la vie et par les hommes, celle de la République Dominicaine durant les trente ans de la poigne de fer de Trujillo.

Quand la petite histoire rencontre la Grande et que les destins indidivuels brisés croisent les destins collectifs estropiés, cela donne une saga historique passionnante et poignante, une lecture idéale pour finir l'année en beauté


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Flor de Oro Trujillo a pour père un des pires dictateurs de l'histoire.
Née en 1915 à San Cristobal, elle est élevée par cet ancien truand devenu militaire, chef d'état sanguinaire et sans pitié. Sa mère, Aminta, tombera vite en disgrâce, n'ayant pas donné à Rafael Trujillo le fils qu'il attendait.
Sa cruauté et son redoutable machisme s'appliquera aussi à sa fille, qu'il envoie en pension en France et à laquelle il dictera ses volontés toute sa vie. Contrôle de ses fréquentations, de sa vie conjugale, de ses finances... Flor vivra longtemps sous le joug d'un père aimé et redouté.
C'est un livre facile à lire, l'écriture de Catherine Bardon emporte son lecteur et le tient en haleine.
La destinée de Flor de Oro Trujillo est terrifiante.
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La couverture en noir & blanc, faisant apparaitre un homme fier au regard impérieux avec à son bras une jeune femme au sourire éblouissant ; le titre du roman : sans appel et enfin l'auteure, amoureuse de la République Dominicaine et créatrice de nombreux romans à succès que je n'avais jamais lu jusqu'alors… toutes ces raisons ont fait que j'ai sollicité ce livre lors de la dernière Masse Critique « littérature générale ».
Ce roman raconte l'histoire de la fille de l'ogre : Flor de Oro Trujillo, la fille aînée du dictateur Rafael Leonidas Trujillo surnommé "L'Ogre des Caraïbes », qui régenta la vie des Dominicains pendant plus de 30 ans.
Ce fut pour moi, qui ne connaissait rien de ce pays, ni de son contexte politique et social, une lecture passionnante !
L'auteure mêlera habilement la grande histoire à celle plus intime de Flor de Oro.
Le roman débute en 1920, la petite Flor de Oro a 5 ans et vit à San Cristobal, heureuse entre ses 2 parents. La douceur de sa mère et l'autorité de son père. La séparation de ces-derniers constituera certainement la première fracture de sa vie.
La vie de Flor de Oro « Fleur D or », fait de 9 mariages ratés, de la surveillance autoritaire et omniprésente de son père, de fêtes somptueuses, de voyages au bout du monde, de tabac et d'alcool ne brille pas, contrairement à ce que prédisait son prénom. Son destin ne sera qu'une longue dérive vers la déchéance.
Jusqu'au bout, elle cherchera à obtenir l'amour et la reconnaissance de son père… en vain.
Elle s'en ira le 14 février 1978, le jour de la Saint-Valentin, « La mort est cynique » comme le dit si bien l'auteure.
Catherine BARDON est assurément une conteuse hors pair ! J'ai été happé par le récit en dépit de beaucoup de répétitions et donc de longueurs et parfois une impression de manque de profondeur.
Je lirai à nouveau cette auteure avec plaisir.

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