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Hélène Collon (Traducteur)
EAN : 9782266084253
330 pages
Pocket (06/01/1999)
3.69/5   18 notes
Résumé :
Reporter au « Caledonian » de Glasgow, Cameron Colley fume, boit et à l'occasion prend de la drogue. Son job : les gros coups, le scoop qui rapporte. Pour l'heure, une mystérieuse taupe le renseigne au compte-gouttes sur d'étranges disparitions. Il semblerait qu'un serial killer opère avec brio dans la région en choisissant bien ses victimes, parmi les hommes politiques locaux. Jamais le moindre indice mais des fausses pistes en pagaille. L'Irak ? L'IRA ? Bien vite,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je ne connaissais pas du tout cet auteur, et j'ai acheté ce livre dans un gros lot de polars d'occasion. Je le trouve remarquable, à la fois par la conduite de l'histoire, que par le contenu des personnages.L'histoire est sur le fond assez simple, et éloignée d'autres récits inutilement enchevêtré, capilotracté, à tiroir, et autres sous entendus. Les personnages ont leur vécu, leurs douleurs, que l'on découvre ou devine au fil de la lecture. Pas très manichéen, c'est aussi bien.

Dans le même temps, l'histoire est assez crue, les scènes de violence ou de sexe décrites sans trop de fioritures et sans excès.

Au final, c'est très bien écrit, très bien traduit j'imagine, et c'est vraiment un excellent polar.
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L'action se déroule à Edinburgh au tout début des années 1990, juste à la fin des années Thatcher, et Iain Banks entend bien ici dénoncer les dérives de la classe dirigeante - avec la complexité, l'humour et l'art consommé de la provocation qui font partie de ses marques de fabrique.

Cameron Colley est un journaliste qui se rêve gonzo, mais dont les articles sur les scandales des bases nucléaires ou des altérations frauduleuses sur le scotch whisky sont censurés par une rédaction très attentive aux intérêts capitalistiques. Cameron est aussi alcoolique, accro au tabac à la cocaïne et à un jeu vidéo du doux nom de "Despote".
Il pense être sur un gros coup et prend peur quand il reçoit des informations de plus en plus précises par l'intermédiaire d'un informateur mystérieux sur une affaire apparemment énorme, en lien avec l'Irak de Saddam Hussein, les armes nucléaires, laissant dans son sillage des cadavres, tous décédés dans des circonstances suspectes.

Ce récit alterne avec la description détaillée et abjecte des meurtres commis par un tueur en série anonyme, justicier tortionnaire dont les crimes se suivent à un rythme rapproché ; initialement et bizarrement confronté aux problèmes "techniques" que rencontre le tueur, le lecteur va comprendre au fil de l'intrigue la logique vengeresse et de dénonciation qui l'anime.

Évidemment Cameron va se retrouver mêlé à ces meurtres et Iain Banks nous mène par le bout de sa plume d'une hypothèse à l'autre, sapant dans le même temps les valeurs morales, comme elles l'ont été depuis ces années-là.
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Un thriller impeccable et implacable. Une écriture ciselée, qui fait mouche avec une économie de moyens. Des personnages vrais. Des situations qui vous prennent aux tripes. Un homme de glace figure, de manière méritée, dans la liste des 1001 livres qu'il faut avoir lus avant de mourir. Car le roman de Banks dépasse le simple thriller pour aborder une critique de la société anglaise, des années Thatcher et d'un certain mode de vie branché (le personnage principal n'est pas un modèle de vie saine...).
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Journaliste gonzo et serial killer pour une redoutable exploration des sens du mot « complicité ».

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2016/10/05/note-de-lecture-un-homme-de-glace-iain-banks/
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je suis allée au bout du roman mais sans enthousiasme. Entre les détails sur les jeux vidéos, les scènes érotiques, les meurtres bien gorres et les justificatifs vaseux, je n'ai pas eu plaisir à lire même si..... je suis allée jusqu'au bout.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« Et voilà où on en est », conclut Andy en s’avançant sur son siège avant de s’assener une claque sur les genoux puis de prendre le pétard sur lequel j’attire son attention en lui tapotant le coude. « Merci. » Il tire une bouffée. « On l’a faite, notre expérience ; nous avons eu un parti unique, une idéologie dominante, un plan exécuté jusqu’au bout, une cheffe à poigne – et son éminence grise – et de tout ça il ne reste que de la merde et des cendres. Le substrat industriel est ratiboisé jusqu’à l’os – plus, même : la moelle s’en écoule ; les anciennes structures socialistes qualifiées d’inefficaces ont été remplacées par des structures capitalistes encore plus vérolées, le pouvoir est complètement centralisé, la corruption institutionnalisée, et on a donné naissance à une génération qui ne saura jamais que fracturer les portières de voiture avec un contre et déterminer quel solvant défonce le mieux quand on se colle un sac plastique sur la tête, avant de dégueuler ou de tomber dans les pommes. » Il tire à fond sur le pétard et me le rend.
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Vous entendez arriver la voiture au bout d’une heure et demie. Pendant tout ce temps vous êtes resté assis là, sur le tabouret à côté du téléphone, dans le noir, près de la porte d’entrée, à attendre. Vous n’avez bougé qu’une seule fois, au bout d’une demi-heure, pour retraverser la cuisine et jeter un coup d’oeil à la femme de ménage. Elle était toujours là ; le blanc de ses yeux révulsés luisait dans l’obscurité. Une curieuse odeur piquante planait dans l’air, qui vous rappelle celle des chats, mais vous savez bien qu’il n’y a pas de chat. Là-dessus, vous vous êtes rendu compte que la femme de ménage avait fait sous elle. Vous avez ressenti un bref dégoût, suivi d’un léger sentiment de culpabilité.
Elle a gémi sous son bâillon de ruban adhésif noir quand vous vous êtes approché. Vous avez vérifié le ruban adhésif qui l’immobilisait sur sa chaise de cuisine, puis la cordelette attachant celle-ci au fourneau encore tiède. L’adhésif avait toujours le même aspect ; soit la femme ne s’était pas débattue, soit ses efforts étaient restés vains. Quant à la cordelette, elle était en bon état, et toujours aussi serrée. Après un regard pour la fenêtre au store baissé, vous avez dirigé le faisceau de votre torche vers ses mains, plaquées par le ruban contre les pieds arrière de la chaise. Les doigts avaient l’air en bon état ; difficile d’en être certain, à cause de sa peau mate de Philippine, mais apparemment vous n’aviez pas empêché le sang de circuler. Puis vous avez examiné ses pieds, minuscules dans leurs mules noires ; là encore, tout semblait normal. Une goutte d’urine est allée rejoindre la flaque qui s’était formée sur le carrelage, sous la chaise.
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Je dépasse le sous-marin quelques minutes plus tard en sortant du village au volant de ma voiture, pour me diriger vers l’entrée du loch et, de l’autre côté, vers la base navale. Bizarrement, je le trouve d’une beauté menaçante sous le soleil radieux ; il fait comme un trou d’un noir luisant dans le paysage de terre et d’eau. Je secoue la tête. Douze milliards de livres sterling pour détruire quelques silos à missiles – déjà vides selon toute probabilité – et réduire en cendre quelques dizaines de millions d’hommes, de femmes et d’enfants russes… qui ne sont plus nos ennemis de toute façon. Ce qui naguère était franchement obscène – et parfaitement, délibérément inutile – est aujourd’hui sans objet. Du gâchis pur et simple.
Je me gare quelques instants sur une hauteur surplombant Garelochhead pour regarder le sous-marin approcher du quai. Je ne suis pas le seul ; les contribuables sont venus voir ce qu’on faisait de leur argent.
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Il tire une bouffée. «On l’a faite, notre expérience ; nous avons eu un parti unique, une idéologie dominante, un plan exécuté jusqu’au bout, une cheffe à poigne – et son éminence grise – et de tout ça il ne reste que de la merde et des cendres. Le substrat industriel est ratiboisé jusqu'à l’os – plus même : la moelle d’en écoule ; les anciennes structures socialistes qualifiées d’inefficaces ont été remplacées par des structures capitalistes encore plus vérolées, le pouvoir est complètement centralisé, la corruption institutionnalisée, et on a donné naissance à une génération qui ne saura jamais que fracturer les portes de voiture avec un cintre et déterminer quel solvant défonce le mieux quand on se colle un sac en plastique sur la tête, avant de dégueuler ou de tomber dans les pommes.» Il tire à fond sur le pétard et me le rend.
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Vous rentrez dans le petit salon, refermez la baie vitrée et regagnez la porte en évitant la table basse ainsi que le vase brisé qui gît sur la moquette. Vous redescendez dans la cuisine, où les deux femmes sont toujours attachées sur leur chaise ; vous ressortez par la même fenêtre et traversez sans hâte le petit jardin de derrière pour regagner la venelle où est garée votre moto.
Au moment où vous sortez les clefs, vous entendez les premiers cris, étouffés par la distance. Une ivresse soudaine vous envahit.
Vous avez pu épargner les deux femmes et vous vous en félicitez.
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Video de Iain M. Banks (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Iain M. Banks
Hélène Collon, c'est LA traductrice de Philippe K.Dick, qui vient d'achever la nouvelle traduction d'Ubik paru aux Éditions J'ai Lu dans la collection « Nouveaux Millénaires ».
Hélène Collon est avant tout une grande lectrice qui porte haut les couleurs de la science-fiction avec l'imagination comme horizon.Embarquement immédiat pour un cours magistral de SF !
NB : Hélène Collon a reçu le grand prix de l'imaginaire de la meilleure traduction en 1994 pour L'Homme des jeux de Iain Banks.Elle a également été lectrice à de nombreuses reprises pour le Centre national du livre, qui se fie à son regard acéré.
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