Une belle version du conte et pas seulement pour son jeu de découpes et de volets.
Ces derniers atouts seront le bon bonus qui fera de l'album un bel objet mais les illustrations de
Sébastien Pelon créeront déja la magie, une troisième magie donc.
Ce qu'il y a de chouette avec les contes de fée c'est qu'il est possible de se les raconter à loisir sans se lasser. le conte, on le sait, est un voyageur, il n'appartient à personne et aussi à tout le monde.
Tombé dans une forme de domaine public, il peut profiter de richesses culturelles où il est raconté: les princesses seront tantôt vêtues d'une robe française locale, en bretonne par exemple ou d'un boubou africain.
L'auteur aura le droit d'innover tout en respecter les grandes lignes qui traceront les chemins du patrimoine et de la transmission à suivre.
Gaël Aymon imaginera notre Carabosse cette fois en Fée de la Fontaine et malheur à vous si vous ne lui rendez pas hommage.
Le conte rendra surtout hommage à l'honnêté et aux promesses bien tenues.
Cette version ressemblera presque à un mélange du "Prince grenouille" et de la " Belle au Bois dormant".
Comme dans ce premier conte cité, où la princesse profitera sournoisement du service de la grenouille, les parents de la future belle endormie n'oublieront pas leur promesse de rendre à leur tour, ils s'y refuseront très légèrement par orgueil et fierté.
Ce fut ainsi vrai pour la princesse qui devint intelligente grâce au laid Riquet à la Houppe, aussi vrai pour le Maire d'Hamelin qui refusera de payer le Joueur de flûte après avoir vu sa ville sauvée des rats.
Dans ces contes, les adultes et les adolescents ne montreront pas l'exemple.
Très innocemment, la mère de la jeune Aurore, que nous connaissons d'autres versions, profitera de la magie d'une grenouille fée qui la rendra enfin fertile.
Le fameux jour du baptème, cette fée à l'allure animale disgracieuse ne sera pas conviée.
Cruellement hélas, le roi et la reine trop présomptueux auront 15 ans à méditer sur leur erreur et à cette date, la jeune princesse se piquera le doigt puis dormira pour l'éternité.
Nous ferons bien entendu encore un bond dans le temps, avec le jeune homme qui entendra parler de la légende et ne prendra pas peur de forcer les murs de ronces pour y voir ce qu'il s'y cache.
100 ans auront passés...
L'idée est incroyable même si certaines adaptations auront fait l'impasse parfois. Ce n'est pas qu'un personnage mais tout un royaume qui reviendra d'un long sommeil d'un siècle. Un retour vers le futur. Imaginez-vous, chers jeunes lecteurs, faire un bond en 2030.
La version est très accessible et synthétique, le nouveau style apporté par
Sébastien Pelon offrira une toute nouvelle élégance, presque plus moderne.
Une scène nous rappellera Amsterdam et ses intérieurs transcendés par le grand peintre
Johannes Vermeer.
C'est une belle proposition pour la jeunesse.