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Critique de Cigale17


Italie, 1986, un monastère sur le mont Pirchiriano, une communauté de 32 moines. L'un d'entre eux agonise. Un narrateur à la troisième personne (il interviendra 10 autres fois) nous précise que celui-là n'est pas un moine comme les autres : il n'a jamais prononcé ses voeux bien qu'il soit arrivé au monastère il y a 40 ans. Et ce mourant va nous raconter sa longue et riche vie. Il est né en France, en 1904, de parents immigrés italiens. Son père, tailleur de pierre respecté, est mort en 1914. Sa mère est sûre que son fils sera sculpteur. D'ailleurs, pour mettre toutes les chances de son côté, elle l'a prénommé Michelangelo ! Il détestera ce prénom et se fera appeler Mimo. le récit de la vie mouvementée de Mimo Vitaliani alterne avec le présent qui se déroule dans le monastère et nous apprendrons rapidement que le père Vicenzo garde un objet, précieux et mystérieux, caché et enfermé dans la crypte : la communauté tout entière est dévorée de curiosité. En 1916, la mère de Mimo le renvoie en Italie où il sera confié à un oncle sculpteur, sans grand talent, alcoolique, mesquin et cruel. La prestigieuse et richissime famille Orsini habite à côté du village où l'oncle exerce. Quand Mimo Vitaliani et Viola Orsini se rencontrent, ils ont 13 ans.
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J'ai parfois eu l'impression que certaines parties de l'histoire de Veiller sur elle pouvaient se dérouler au XIXe siècle tant la vie dans les ateliers des tailleurs de pierre et des sculpteurs semble dure. Les relations entre parents et enfants, entre riches et pauvres, entre artistes, etc., appartiennent à leur époque : la plus grande partie de ce roman se déroule approximativement entre 1916 et 1951. Trop Jeune pour 1914, trop vieux pour la 1940, Mimo subira pourtant les deux guerres et y perdra chaque fois une part de lui-même. Jean-Baptiste Andréa place toujours au premier plan l'indéfectible amitié entre ses deux personnages principaux malgré les disputes et les séparations, la grande Histoire lui servant de décor qu'il s'agisse des mouvements politiques ou artistiques. Tout oppose pourtant les deux amis : le statut social, la richesse, l'instruction, jusqu'à leur physique qui complique la situation, tant la beauté de Viola que l'achondroplasie de Mimo. Viola mène le jeu, même si Mimo s'en défend et tente parfois de reprendre la main. Viola, en apparence ne s'en émeut pas et continue sa route avec ou sans lui... J'aime beaucoup l'écriture de Jean-Baptiste Andréa, les réparties qu'il prête à ses personnages, la manière dont il subvertit les lieux communs, ses comparaisons inattendues. Je sors de ce roman dans le même état d'esprit que pour Des diables et des saints : j'ai accepté sans broncher les invraisemblances, certaines incohérences, les quelques longueurs et même le côté misérabiliste du début… Rendez-vous au suivant !

[Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de Elle 2024]
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