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Citations sur Les conditions idéales (15)

En terminale, l'usage veut qu'on obtienne son bac et qu'on s'attaque ensuite aux études. Alors, les élèves changent et redoublent d'efforts, à cause de l'espoir des filières sélectives. Pour rattraper mon retard, j'essayai de me greffer à cette émulation. Mais des professeurs aux élèves, plus personne ne me prenait au sérieux.

Au moins, j'étais vierge en philosophie, matière nouvelle. A la différence de la comptabilité, elle me plaisait. Grâce à elle, on se sent de la section générale, on revient dans le monde du cerveau. Mais elle tourne à vide cette discipline. De bonne réponse, il n'y en a simplement pas. « Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien. »

Tels des novices de la pensée, nous discutions de cette phrase de Socrate lorsque le conseiller d'éducation principal interrompit notre cours. Il voulait que je le suive : « Finie la maïeutique, prends tes affaires. »
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En guise de famille sanguine, j’étais donc cerné par des repris de justice, des abrutis, ou des inconnus, éparpillés entre la France et l’Algérie. Sans compter les fausses familles issues de l’assistance, celles qu’on subit ou qui abandonnent. Tout ça pour moi. J’aurais donné beaucoup pour naître ailleurs.
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La mère demanda si quelqu'un voulait lui rendre hommage. Le père, on ne savait pas où il était. J'aurais aimé raconter Julien, tel que je l'avais connu, généreux, apporteur de tout un espoir. Mais je n'avais pas ce courage. Elle commença alors son discours dans un joli français, bien dit, sans larmes. Elle racontait combien elle aimait son fils.

Puis elle a dit : «II m'a toujours aidée... » On attendait la suite. Elle regarda la salle, le fond, là où les personnes du Grand Quartier, moins nombreuses qu'aux émeutes, tenaient le mur du crématorium. Elle devait le savoir, la mère, que son fils l'avait aidée avec son four à cannabis et aussi l'argent de la cocaïne. Je crois bien que c'est pour ça qu'elle n'alla pas plus loin. Rendre hommage à l'argent sale, c'est la limite. On ne fait pas ça. Elle a dit : « Merci », puis on a regardé le cercueil rouler de la plate-forme aux flammes.
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"Le cauchemar, il veut me tuer !" C'était mon vingtième cette année. Assis sur le lit avec mon pansement au front, j'ai raconté ces nuits où l'apocalypse arrivait toujours, me courant après, lâchant ses tonnes d'acier tombées du ciel. Avant de mourir écrasé , je hurlais et me réveillais. Puis j'avais des migraines explosives.
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Je ne pensais pas à l'argent, j'étais content. On n'en aura jamais assez de toute façon. C'est comme l'amour. Il faut s'y faire.
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Heureusement, devant un bâtiment historique, la Sorbonne, elle changea de sujet et me parla de ses chocs littéraires. L'expression était la sienne. « C'est un livre, souvent un roman, qui te marque pour toujours. Tu le lis et tu as l'impression que l'auteur l’a écrit pour toi. Tu connais Dickens, Les Grandes Espérances ? Ma mère me l'a offert. Ça se passe au Royaume-Uni, mon pays préféré. C'est marrant, ça m'a fait penser à toi ! »

Moi, je n'avais même pas le poème de mon bac français à lui citer.
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On a été abandonné une fois, on se dit que ça ne pourra plus arriver, que jamais on ne se permettra de vous la refaire. Mais un adulte, c'est capable de tout
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C'était donc ça Fleury, une prison. Avec un nom aussi joli, j'imaginais plutôt une ville au bord de mer, en Normandie par exemple. Plutôt que Fleury, ils auraient dû l'appeler Prison, Prison-la-ville. Au moins on serait fixé.
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En guise de famille sanguine, j'étais donc cerné par des repris de justice, des abrutis ou des inconnus, éparpillés entre la France et l'Algérie. Sans compter les fausses familles issues de l'assistance, celles qu'on subit ou qui abandonnent. Tout ça pour moi. J aurai donné beaucoup pour naître ailleurs.
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Je m’étais persuadé ; j’étais mauvais et inutile à tous puisqu’en temps de paix on n’abandonne pas son enfant. On m’avait maudit à la naissance.
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