Damascus Station

Oh joie, Oh bonheur immense que de trouver (enfin) un vrai bon roman d'espionnage. Celui qui nous interroge et nous met en position de témoins. Témoins d'une société en proie aux doutes et à la violence. Une société placée sous le joug de l'argent et du pouvoir. Car au-delà de l'aspect divertissant du roman, l'auteur nous offre un scénario intense, intelligent et fluide. le roman repose sur des bases solides et nous offre des personnages crédibles et authentiques. Des situations et des évènements auxquels nous pouvons nous référer. L'histoire est encrée dans notre réalité, dans notre quotidien de civilisation guerrière. Nous sommes sur tous les fronts à la fois. Sur le terrain parmi les civils exp(l)osés aux bombes et aux affrontements, à la répression (humaine, financière) . Au coeur des conflits internes mais tout aussi violents. Qu'ils soient à l'abri cachés derrière les murs de résidences privées ou dans un bunker ultra sécurisé, nul n'est à l'abri des attaques armées ou personnelles. Dans le monde de l'espionnage plus qu'ailleurs, une rumeur peut s'avérer être plus efficace que la plus plus puissante des bombes. Une plongée au coeur des vies d'un espion. Solitude, isolement, amours interdits ou impossibles, décisions et choix cornéliens, rien ne nous est épargné au fil des pages. Prêts à tous les sacrifices ces hommes et ces femmes, espions accomplis ou novices ont en commun le désir de voir leurs idéaux triompher.
Des personnages à la fois sincères et réalistes qui se complètent ou se déchirent à mesure que l'Histoire avance. Un éternel recommencement qu'ils se doivent de modifier s'ils veulent remplir les objectifs qui leurs sont assignés.
Sans céder aux sirènes des courants complotistes, David McCloskey nous fait naviguer dans les eaux troubles des relations internationales, souterraines et alambiquées, où le vice et la vertu se tiennent par la main et nous guident vers un futur incertain, mais toujours pour notre bien. Et de nous demander quelle place tient la fiction dans ce récit. Car si toutes les vérités sont bonnes à dire, elles ne sont pas toujours belles à regarder.
Bonne lecture.