« Clairement, le meurtre d’Hélène Legotien n’est pas un cas exceptionnel, et Louis Althusser est un tueur de femme plutôt banal. » p.75
Le 16 novembre 1980, le philosophe Louis Althusser tue sa femme, Hélène Legotien. Il se positionne comme la victime de son propre meurtre : elle voulait le quitter. Et puis, de toute manière, elle voulait se suicider. Tout ce qu’il a fait, c’est l’aider… N’est-ce pas ? Il n’est pas vraiment le coupable, puisqu’il était en crise de confusion mentale...
Dans cet essai, le chercheur franco-canadien Francis Dupuis-Déri nous expose avec brio la violence faite aux femmes et le peu de considération que la société leur porte : d’Hélène Legotien, nous ne savons presque rien. Même pendant l’affaire de son assassinat, son nom était « la femme d’Althusser ». En plus de l’avoir tué de ses mains, il a tu son nom.
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Les chapitres introductifs étaient bien. J’ai aimé la place que fait l’autrice au concept d’hétérosexisme et aux critiques du concept de l’homophobie à partir d’une perspective féministe matérialiste. Par contre, je n’ai pas du tout aimé le fait que l’on mentionne que certaines participantes s’identifient comme bisexuelles, et ce, sans que l’on en reparle. Que l’on fasse de ces jeunes femmes des lesbiennes comme les autres, en quelque sorte. Un choix qui n’est pas neutre et qui participe selon moi à occulter encore davantage les vécus bisexuels… Et c’est d’autant plus frustrant qu’il y a le mot « invisibilité » dans le titre de l’essai !
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