AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Ximo Abadia (39)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Khat : Journal d'un réfugié

A l'âge de 4 ans, Natan fuit l'Erythrée, son pays natal et dictatorial, avec son père. Ils se réfugient en Ethiopie, dans un ghetto sordide de la capitale Addis-Abeba. La situation y est à peine meilleure qu'en Erythrée : faim, soif, misère, situation sanitaire et sociale catastrophique, violence, insécurité. Pendant des années, Natan et son père survivent en fouillant les décharges pour revendre ce qu'ils y trouvent. Puis, parce que Natan et ses semblables ont osé manifester pour attirer l'attention des autorités sur leur sort misérable, ils passent à plusieurs reprises par la case prison, où ils subissent tortures et privations, parfois jusqu'à ce que mort s'ensuive. Après en avoir réchappé une énième fois, Natan décide de tenter sa chance en Europe. Soudan, Tchad, Egypte, Lybie sont les stations de son calvaire, jusqu'à finalement atteindre le port de Valence en Espagne.

« Khat, journal d'un réfugié » est le récit d'un parcours migratoire tristement, dramatiquement, banalement semblable à celui de milliers d'autres migrants africains fuyant la violence ou la misère de leur pays, et qui échouent, pour beaucoup, abandonnés en plein désert par leurs passeurs, ou noyés au fond de la Méditerranée.

Les couleurs sont criardes et le trait enfantin (je ne suis pas très fan), et le texte et les dessins à la craie grasse sont minimalistes mais néanmoins suffisamment évocateurs pour que le public auquel s'adresse cette BD (« à partir de 12 ans ») comprenne le message et les horreurs vécues par Natan et ses compagnons d'infortune. L'approche est sans doute efficace pour frapper les esprits des ados (mais il faudrait leur poser la question), mais elle ne constitue qu'une introduction à la problématique, et elle laissera donc sur leur faim ceux/celles déjà sensibilisé.e.s et/ou qui voudraient approfondir le sujet.



En partenariat avec les Editions La Joie de Lire via une opération Masse critique de Babelio.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          390
Khat : Journal d'un réfugié

Si je ne m’étais pas engagé à travers l’opération « Masse Critique » à faire un billet sur « Khat », je me serais abstenu.

Abstenu car le sujet me tient trop à coeur pour que je me lache comme j’aimerai me lacher pour dire ce que je pense de cette BD et que plutôt que de livrer mon ressenti avec le frein à main, je préfère me taire. Mais… je me suis engagé alors c’est parti…



Donc le sujet c’est les migrants. Les causes, les conséquences, enfin je ne vais pas m’étendre une fois de plus sur les lâchetés et les inconsistances le l’Oxydant (non non, il n’y a pas de faute) et des dommages collatéraux subis par l’Afrique et par tant d’autres terres. Rassurez vous...

J’avais pensé faire juste un petit texte, un petit poème et puis j’ai eu la révélation, le titre de mon poème s’imposait : Khat à strophe !!!

Oui, la catastrophe, j’ai renoncé à faire le moindre texte. Pourtant ça s’annonçait bien quand j’ai déballé le bouquin. Joli bouquin, couverture de qualité, dessin minimaliste qui veut tout dire, couleur sympa… oui je sais, on s’en fout… mais faut que je trouve du positif quelque part quand même (le frein à main, vous vous souvenez…).

Si ça s’annonçait bien, ça c’est vite gaté. J’ai bien sur ouvert à une page au hasard pour voir et… j’ai vu. Enfin pas tout de suite parce que j’ai pas eu de bol. Pour tout dire et arrêter ce suspens intenable, j’ai ouvert sur une double page noire genre cadre noir sur fond noir de je ne sais plus quel grand artiste (non ne me rafraîchissez pas la mémoire, merci). Aimant l’aventure, je me suis dis, « n’en reste pas là va voir plus loin » alors j’ai tourné la page et alors…

Et alors, ben… double page… oui oui… noire !!!

Alors j’ai continué et encore, double page, noire.

Y a eu une merde à l’imprimerie que je me suis dit, faut que je prévienne sans tarder Babel, les éditions « La joie de lire » et puis l’auteur Ximo Abadia (merci à tous pour l’envoi) .

J’ai prévenu personne et je crois que j’ai bien fait car j’ai compris après le concept du bouquin.

C’est minimaliste dans tous les sens du terme. Les dessins sont… enfin si on donne trois crayons de couleur à un enfant de cinq ans il doit pouvoir s’en sortir pour se faire éditer chez « La joie de lire ».

Les textes sont discrets et explicites même si l’auteur ne s’est pas foulé. Le principal est dit, c’est déjà ça.

Je vais m’arrêter là car vous l’aurez compris, j’ai pas aimé.

Quand on voit pour le même sujet, un travail comme sur l’album « Là où vont nos pères » et qu’on tombe après sur « Khat », la déception est plus que grande.

Après pour terminer sur une note quand même positive, disons qu’il faut mieux (de n’importe quelle manière) parler des migrants, de leurs parcours et des horreurs qu’ils ont connues et fuis plutôt que de cultiver la haine et la peur de l’autre.
Commenter  J’apprécie          284
Le dictateur

C'est la première fois que je vois un album jeunesse qui aborde la thématique de l'Espagne franquiste. Il s'agit d'un ouvrage très graphique dominé par des couleurs chaudes. Le rouge et le jaune font écho aux couleurs du drapeau espagnol. Esthétiquement, j'ai beaucoup aimé ce livre.



Je l'ai trouvé surprenant. Je pense qu'il convient à des lecteurs à partir de 9 ans, le sujet étant assez dur. Personnellement, il me semble un peu difficile à comprendre pour un enfant laissé en autonomie. En prenant le temps d'accompagner le jeune lecteur, d'expliquer notamment les métaphores des formes géométriques, cet ouvrage est très pertinent pour aborder la mémoire de l'Espagne du XXème siècle. Il peut également être un support intéressant pour évoquer les dictatures actuelles à travers le monde.

Commenter  J’apprécie          210
Le dictateur

Les albums pour enfants sont souvent très surprenants et peuvent expliquer simplement avec quelques mots et quelques illustrations des choses complexes.

C'est le cas de cet album au titre évocateur qui nous parle ici de Franco et de la guerre d'Espagne.

L'auteur explique grâce au figure géométrique ce qu'est la dictature et l'intolérance aux idées "divergentes", un parallèle très bien trouvé et très pertinent.

Cet album s'adresse presque plus à des adultes qu'à des enfants. Là où les enfants verront simplement l'histoire d'un personnage aigri devenir méchant puis disparaître, les adultes y comprendront bien plus (avec les représentations d'Hitler et Mussolini, Guernica, etc).



Une lecture forte et marquante (pour l'adulte que je suis).
Commenter  J’apprécie          160
Tout ce que la guerre déteste

Merci à Babelio, aux Editions rue du Monde, maison d'édition française de littérature jeunesse et au tirage au sort de Masse Critique qui m'a permis de découvrir la BD de Ximo Abadia.

Auteur Espagnol , Ximo Abadia est tombé dans la potion magique des BD en tout genre et de nationalités différentes dès sa jeunesse avant d'en faire son métier.

Aujourd'hui, c'est de son dernier album : "tout ce que la guerre déteste" dont il est question.

"La guerre terrifiante aux portes de l'Europe" pour nous expliquer que nos enfants en sont contemporains, mais quelle génération n'a pas connu la guerre, elle est partout et tout le temps selon le lieu ou l'époque, aux actualités, dans les livres d'histoire, dans les familles ou en direct; il y a ceux qui en ont entendu parlé, ceux qui la vivent et ceux qui l'ont laissé derrière eux.

"Tout ce que déteste la guerre":

Une BD en bichromie noir et rouge:

Le noir évoque la puissance, le mystère, le désespoir, la colère, la tristesse et la mort entre autre.

Le rouge quand à lui, suggère le danger, l'action, un avertissement, un sacrifice ou bien encore le sang.

Deux couleurs dont les caractéristiques sont marquées et collent au message que veut faire passer l'auteur.

Quelques touches de blanc , couleur de l'innocence et de l'humilité viennent créer du contraste et rappeler que ce livre est à destination des plus jeunes.

La guerre déteste presque tout et le clame à chaque page mais une petite musique résonne en lisant ces declarations, il est une chose qu'elle n'a pas encore dit et que l'on attend de savoir, la guerre déteste t'elle la vie tout simplement ?

Les dessins sont très géométriques dans des tableaux synthétiques et les quelques phrases militantes donnent matière à réflexion pour le public visé mais peut-être pas avisé.




Lien : https://www.babelio.com/monp..
Commenter  J’apprécie          130
Le dictateur

Le dictateur n'a pas de nom dans cette histoire. Mais chacun découvre très vite qu'il s'agit de l'homme qui de 1936 à 1977, imposa un régime militaire répressif en Espagne.



Il me semble que la raison de ce choix est aussi bien de ne pas lui apporter une quelconque reconnaissance que de montrer l'omerta qui règne sur cette parenthèse de l'Histoire et enfin d'universaliser le propos.



Cet album très coloré, aux teintes du drapeau national, ridiculise aussi la pensée de ces hommes qui cherchent avant tout à uniformiser leur pays et à l'étouffer.



Le propos est installé métaphoriquement à partir des formes géométriques.



Le dictateur est celui qui cherche à imposer sa vision du monde, en l'espèce représentée par la forme carrée qui est la seule à avoir droit de cité. Elle représente la maison, la famille, les valeurs catholiques de l'époque face notamment au communisme.



À travers cette biographie illustrée, nous voyons transparaître un enfant petit et étriqué, qui réussit non par l'école mais par la guerre puis grâce à son alliance avec les dictatures voisines.



Au culte de la personnalité qu'il installe se combine une terrible répression qu'il instaure et qui décime son propre peuple.



L'opposition sous toutes ses formes est poursuivi et anéantie pendant que les pays voisins décident de ne pas intervenir. Seule la mort a réussi à lui soustraire le pouvoir.



Un appel à se souvenir et à ne pas oublier de défendre notre liberté.



À découvrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
Commenter  J’apprécie          90
Le dictateur

Dans une ville au nord de l'Espagne, un homme voit le jour. Surnommé l'allumette à cause de sa petite taille, il est obsédé par les carrés.



De retour de la guerre, il constate que les choses ont changé dans son pays où désormais, tout n'est plus que cercles, triangles et rectangles.



L'homme prend alors le pouvoir et décide d'interdire tout ce qui n'est pas carré. Les autres pays restent inactifs face à cette répression qui dure 39 ans, jusqu'à la mort du dictateur.



Parler de Franco aux enfants, c'est le pari audacieux et brillamment réussi qu'a fait Ximo Abadía avec cet album illustré. L'auteur espagnol nous raconte l'histoire de cet homme qui a fait régner la terreur, condamnant à mort les opposants, bannissant ainsi le mot liberté du vocabulaire.



Par le biais d'un jeu très habile sur les formes et les couleurs, Ximo Abadía remet en lumière un passé douloureux que beaucoup d'espagnols préfèrent oublier, avec pour objectif d'informer les nouvelles générations. Afin d'éviter que tout cela ne se reproduise un jour.



Un album essentiel avec des illustrations lourdes de sens. Le fait que Franco ne soit pas nommé directement dans le récit donne à ce texte une portée universelle.



Une lecture indispensable, qui va droit au but et parfaitement accessible aux plus jeunes. A lire, à offrir, à partager.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
Commenter  J’apprécie          60
Tout ce que la guerre déteste

Un album fort sur la liberté d'expression.

Des textes relativement brefs laissant toute l'image parler d'elle-même.

Un contraste rouge et noir mettant bien en avant les différents paradoxes : le fusil tirant des étoiles par exemple.

Un livre qui aborde la guerre pour les petits d'une manière moins frontale, tout en métaphores. L'importance de l'Art , une double page m'a beaucoup fait penser à Guernica.

Le thème central : la liberté, l'art, survivre face à l'autoritarisme.

Commenter  J’apprécie          51
Khat : Journal d'un réfugié

C'est une lecture qui m'a particulièrement touchée et marquée. Les illustrations nous parlent et nous touchent autant que le texte. Il s'agit d'un témoignage de grande importance, à mettre entre les mains du plus grand nombre et c'est aussi une œuvre à part entière, autant dire une grande réussite.

Elle m'a profondément bouleversé.



Ximo Abadia, raconte le destin d'un Érythréen qu'il a rencontré. Il s'agit de Natan dont le périple commence dès son plus jeune âge lorsqu'il quitte avec son père l'Erythrée pour l'Ethiopie. Il survit. En Erythrée, en Ethiopie, en prison, tout au long de son périple pour rejoindre l'Europe. Ce n'est pas une vie, mais une survie qu'il mène chaque jour mue par son instinct et sa résilience. C'est l'extrême pauvreté, la violence sous toutes ses formes, c'est l'enfer sur terre. C'est la mécanique de survie.



Surtout, c'est le quotidien de l'écrasante majorité des migrants d'aujourd'hui, d'hier et de demain.
Commenter  J’apprécie          50
Tout ce que la guerre déteste

TOUT CE QUE LA GUERRE DÉTESTE de Ximo Abadia aux éditions @ruedumonde est un album jeunesse à partir de 5 ans pour expliquer aux tout-petits la liberté d'expression sous le spectre de la guerre. Un album d'un talent fou où l'on comprend pourquoi Ximo Abadia est multi-primé pour son travail. Un livre nécessaire à mettre entre les mains des parents et institutrices pour une prévention indispensable !

Percutant de symboles, dans une opposition d'images en noir et rouge intenses, chaque enfant sera en mesure de saisir toute la puissance de l'art, de la liberté d'expression. On y voit, par exemple, un piano menacé par une botte géante, des ciseaux attaquant un livre ou la neige qui étouffe un feu.

L'auteur illustrateur, à une époque où la guerre est à nos portes, synthétise par des paraboles, les enjeux du totalitarisme et de l'autoritarisme.

Un album jeunesse idéal pour les tout-petits dont chaque adulte devrait s'emparer à l'heure du conte.



TOUT CE QUE LA GUERRE DÉTESTE est un petit chef d'œuvre. Merci à Babelio.com pour cette masse critique jeunesse
Commenter  J’apprécie          40
Khat : Journal d'un réfugié

Il y a des ouvrages qui nous laissent sans voix, qui glacent le sang et qui suspendent le temps. Khat fait partie de ces très rares livres dont la lecture est aussi effroyable qu'indispensable. Après avoir refermé le livre, on n'écoute plus les informations de la même manière et le mot migrant prend un tout autre sens, empreint d'humanité. Avant d'arriver le long des côtes européennes, ces hommes ont connu la faim, la soif, les maladies, la fatigue, la séparation, le deuil, la torture, des traumatismes divers... Les illustrations chatoyantes sont très belles, souvent déchirantes. Parfois, les pages s'assombrissent, deviennent noires pour décrire le chaos, l'horreur. Les mots sont pesés, calibrés, voire inexistants. Un témoignage nécessaire à glisser entre toutes les mains (à partir de 12 ans).
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
Commenter  J’apprécie          40
La bipolarité du chocolat

Je ne ferai pas dans le commentaire dithyrambique. Puisque tous les goûts sont dans la nature, je me permets de donner mon avis plus mesuré. Je me suis en effet un peu ennuyé à cette lecture il est vrai assez bizarre.



Le début augurait de bonnes choses mais le développement m’a paru totalement incohérent en partant dans tous les sens. Ce n'est pas tant qu'on passe du noir et blanc à la couleur, mais également à des pages très chargées en des longues pages contemplatives où il ne se passe rien.



Reste un dessin minimaliste dans un genre très brouillon mais dans un superbe écrin pour se consoler. Cependant, n‘étant point adepte de ce genre de graphisme, la consolation a laissé place à la déception. Je cherche encore ce que peut être la bipolarité du chocolat. C’est dire !
Commenter  J’apprécie          40
Le dictateur

Alerte pépite !



Peut-on parler de tout aux enfants ? Vous avez très certainement votre opinion là-dessus.

Pour ma part, ma position est très claire et n'a jamais changé, la réponse est : oui.

On peut, non !, on DOIT parler de tout aux enfants.

Ce sont les mots utilisés qui seront différents suivant l'âge, la maturité, la sensibilité de l'enfant en question.

Mais on doit pouvoir aborder tous les sujets avec les enfants.

Ils sont tout à fait capables de comprendre mais ils ont surtout besoin de comprendre le monde dans lequel ils évoluent, ils ont besoin de savoir pour apprendre, affuter leur esprit critique.



Alors, peut-on parler des dictatures aux enfants ? Bien entendu. Car c'est notre, leur histoire. Parce que le passé a fait ce qu'ils sont aujourd'hui, parce qu'il a modelé la société d'aujourd'hui. Et surtout, pour que les horreurs d'hier ne se reproduisent plus jamais.



Cependant, évoquer les dictateurs avec les enfants peut sembler difficile. Comment aborder des sujets si difficiles sans les choquer ?

Cela demande une sacrée dose de subtilité.

Ximo Abadia n'en manque pas.

Son album Le dictateur est une véritable pépite !





C'est par le biais de la métaphore que l'auteur présente Franco.

Franco si petit et frêle.

Franco qui n'aime que les carrés.

En revenant de la guerre, il entre dans une terrible colère en voyant subitement des ronds, des triangles, des rectangles partout...

Alors il va contacter d'autres dictateurs pour qu'il n'y ait plus que des carrés en Espagne.

Les autres pays pendant ce temps ? Ils ferment les yeux.



40 ans de dictature et pourtant cette (longue) période de l'histoire espagnole n'est presque jamais évoquée dans les livres d'Histoire.

J'ai rarement lu d'ouvrages traitant de cette dictature, encore moins des titres jeunesse.



Ximo Abadia livre un album qui évoque beaucoup sans trop en dire.

On voit un tout petit Franco face à sa statue, immense et musclée. Voilà la propagande.

Des ombres enfermées dans des cages parce qu'ils disent rond, triangle, rectangle.

Un policier barrant le triangle dans la bulle d'un autre personnage.

Tous les ronds, triangles et rectangles sous terre...



Un album subtil et intelligent pour les enfants, qui permet d'ouvrir le dialogue sur des notions essentielles (la tolérance, la liberté, la guerre...) mais qui est également un vrai coup de pied dans la fourmilière.

Même s'il est douloureux, ce passé ne doit pas être oublié, pour qu'il ne se répète jamais.

Il est aussi l'occasion de rappeler qu'encore bien trop de personnes dans le monde vivent sous une dictature.



Les illustrations - très graphiques, géométriques, les couleurs, tranchées et hautement symboliques - participent pleinement au récit.



Une pépite qui mérite sa place dans les bibliothèques des petits et des grands.



A découvrir en librairie le 9 juin.
Lien : http://demoisellesdechatillo..
Commenter  J’apprécie          40
Arno, l'âne qui rêvait de marcher sur la lune



: Tout est à priori absurde dans cette histoire. Un âne qui rêve de devenir astronaute, qui part en ville chercher du travail, pour entrer à l'école des astronautes... Et pourtant, la quête de l'âne a du sens.

L'absurde est la formule exquise pour en dire long parfois avec des auteurs.



Arno est un âne qui a un tout petit rêve, un rêve qui l'anime fortement et donne du sens à sa vie.

Il quittera tout, parents, les lourdes charges à tirer, pour tracer vers la grande ville, l'Eldorado des rêves.



C'est de cela que parle en réalité l'aventure d'Arno, de cette exode rurale, ce déracinement sacrifice au profit du projet de vie.

C'est un peu la caricature mélodrame du naïf campagnard qui se fera avoir, d'espérer beaucoup dans un univers bien plus cruel qu'il ne pouvait l'imaginer.



La lecture de Xo

Imo Abadia est bien moins sérieuse, à hauteur des jeunes rêveurs et des amateurs de belles histoires.

Ximo Abadia ajoute une bonne dose de tendresse qui séduira les jeunes lecteurs.

Arno l'âne tient un sabot dans l'enfance et l'autre dans le monde adulte, c'est aussi cela que l'on comprend et un couple de citadins lui apporteront leur aide, selon leurs moyens, afin que le petit âne réalise son rêve de toucher les étoiles.

Et pourquoi pas?



Les rêves d'enfants ont ceci de magique et cela ressort de façon émouvante ici.

Et pourquoi pas?
Commenter  J’apprécie          40
Khat : Journal d'un réfugié





Khat. Journal d’un réfugié.

Ximo ABADIA



Ce très beau livre nous raconte le drame des réfugiés.

Ici c’est l’histoire de Natan qui a fui l’Érythrée (devenu un état indépendant de l’Ethiopie) pour des raisons politiques. Il passera par l’Ethiopie, le Soudan, le Tchad, l’Egypte puis la Libye pour arriver en Espagne sur le un jour de juin 2018.

Cet album nous raconte sa vie d’avant avec son papa, le travail dans la décharge, les séjours en prison, les vols des passeurs, l’espoir malgré tout et la mort pour beaucoup.



🇪 Un visuel très particulier pour ce livre.

Une alternance de petites vignettes et pages pleines, de couleurs très vives et de pages très sombres.

Moi qui aime habituellement les visuels « bien rangés et propres » je me surprend à aimer celui-ci qui est tout l’inverse.

C’est à la fois sombre et lumineux, triste et enfantin.

Une belle réussite.



Prix Fauve des lycéens. Angoulême 2023

Commenter  J’apprécie          30
La plage

Dans un esprit très vintage, Ximo Abadia, auteur-illustrateur espagnol, propose aux enfants un aperçu assez exhaustif de la plage avec ses activités, ses rituels, son organisation, etc.

Le ton est très normatif, comme dans un catalogue, et en complet décalage avec les illustrations chaleureuses, pleines de couleurs et de détails, ce qui donne un côté très humoristique à l'ensemble (en tout cas pour moi).

C'est une jolie façon d'aborder les vacances d'été et/ou d'expliquer à des enfants qui n'y sont jamais allés ce que l'on peut y trouver.
Commenter  J’apprécie          20
Tout ce que la guerre déteste

Un album qui traite de la guerre, ou plus exactement de l'autoritarisme.

Si le travail graphique est intéressant, de par les nuances utilisées - rouges/noires/blanches, assez classiques mais qui attirent l'oeil - et par les symboles, j'ai trouvé le texte un peu simplet.

L'opposition du "bien et du mal" est assez superficielle. Certes, c'est un album jeunesse mais le traitement aurait pu être un peu moins manichéen selon moi.

Commenter  J’apprécie          20
Khat : Journal d'un réfugié

L'auteur a interviewé Nathan, un migrant d'origine érythréenne arrivé à Valence en 2018, sur un bateau de réfugiés sauvés de la noyade. Il nous dévoile son parcours, épouvantable, depuis la fuite de l'Erythrée vers l'Ethiopie avec son père, alors qu'il n'est encore qu'un enfant. La vie dans un bidonville, la difficulté de subsister, le racisme et puis la descente en enfer quand il se retrouve en prison. Maltraitance, violence sont son quotidien.



Le seul moyen de s'en sortir, c'est de fuir vers l'Europe, cet eldorado où il y aura du travail et des conditions de vie acceptables. Un long périple l'attend : Soudan, Tchad, Égypte, Libye... Des pays traversés dans la peur, la faim et la torture avec, malgré tout, quelques lueurs d'humanité.



Ce n'est pas une bande dessinée "classique" avec des phylactères et des cases.

Les illustrations sont réalisées à la craie grasse avec une unité de tons dans les orangés.

Et si l'on peut penser, au premier abord, que les dessins sont enfantins, ils sont en fait extrêmement bien maîtrisés, montrant plusieurs points de vue sur une seule page, nous laissant découvrir le quotidien avec une grande force évocatrice. Parfois, l'horreur est si totale que des pages noires coupent le récit.



Un témoignage qui prend aux tripes
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
Commenter  J’apprécie          20
Khat : Journal d'un réfugié

Le 17 juin 2018, l'Orion, l'Aquarius et le Dattilo accostent dans le port de Valence en Espagne. A bord de ces trois bateaux, 630 migrants dont Natan, un jeune Érythréen.

« Khat », à mi-chemin entre l'album et la bande dessinée, est le récit du périple du jeune homme. L'auteur mêle habilement l'histoire personnelle de Natan à un côté documentaire afin que le lecteur puisse contextualiser les pays dans lesquels évolue son personnage.

Très jeune Natan et son père fuient leur pays en guerre afin de rejoindre l’Éthiopie. Rapidement, ils se rendent compte qu'ils ne sont pas les bienvenus et que la situation n'est pas meilleure qu'en Érythrée. Ils essaient de subsister comme ils le peuvent. Ils vont connaître la faim, la misère et la violence. Le père tombe malade, et le jeune garçon doit très vite arrêter l'école pour travailler. Natan va être emprisonné à deux reprises : une première fois pour avoir squatter une maison et une deuxième fois pour avoir fabriquer des faux papiers. Lors de son second séjour en prison, il arrive à s'échapper et n'a d'autre solution que de fuir le pays pour pouvoir survivre. Natan décide de passer au Soudan mais il devra continuer seul car son père ne peut l'accompagner.



J'ai trouvé les choix graphiques de Ximo Abadia originaux et astucieux. Tout d'abord l'utilisation des pastels à la cire mais aussi la colorisation. Mon regard a été instantanément attiré par la page de couverture dans les teintes orangées et rouges représentant un homme marchant dans le désert sous un soleil de plomb. Dans ce récit graphique, le dessin prédomine. Il y a plusieurs doubles pages mettant en avant les magnifiques illustrations de l'auteur et permettant de faire une pause dans l'histoire. Les couleurs sont vives et lumineuses teintées d'optimisme et d'espoir d'autres fois noires et sombres afin de représenter toute l'horreur et la violence de certaines situations rencontrées par le jeune garçon. Les personnages n'ont pas de visage la plupart du temps. L'auteur ne fait pas de gros plan sur un personnage. Ces derniers sont souvent en second plan, ce choix permet de mettre le lecteur à distance de la dureté du sujet sans pour autant occulter la réalité.



« Khat » est un récit d'exil fort, bouleversant et nécessaire qui ne peut laisser le lecteur insensible. Cette bande dessinée est en sélection officielle et en sélection jeunesse 12-16 ans du Festival d’Angoulême 2023.
Commenter  J’apprécie          20
La montagne

"Nous sommes ici. À la montagne. Il y a des forêts. Et du soleil. Tu peux te rendre à la montagne à vélo de course. À moto, en caravane ou en tracteur".

Dans la même idée que "La plage", paru en 2023, Ximo Abadia propose cette fois une immersion dans les paysages, les activités et l'ambiance de la montagne, par petites touches très ciblées, ponctuées par un texte très court et rythmé.

De son trait particulier, très graphique et fait d'aplats contrastés, il établit une liste très peu exhaustive mais parsemée d'humour de tout ce qu'on peut voir et faire à la montagne.

Pour ma part, j'adore cet auteur espagnol, qui m'a bluffée avec sa BD adulte "Khat : Journal d'un réfugié", dans laquelle il racontait le parcours d'un jeune Érythréen. Ici, on est dans un monde plus enfantin, plus joyeux, plus drôle, mais malgré tout plein d'humanité et de tendresse. Ximo Abadia possède, je trouve, une patte bien à lui. Bref, vous l'aurez compris, j'ai adoré.

Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Ximo Abadia (121)Voir plus


{* *}