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Critiques de Valérie Tong Cuong (1103)
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Un tesson d'éternité

Il y a dans ce roman une tangente paradoxale tout à fait pertinente et palpitante entre le silence et la violence.

C’en est terrible. Car progressivement, on fait corps, on jumelle avec cette mère de famille qu’est Anna.

Imaginez la souffrance muselée à l’intérieur depuis des années, personne pour voir, personne à serrer dans ses bras, pas de baume pour colmater, pas de résilience, imaginez donc comme celle-ci doit être rouge et vive.



Le début de cette histoire m’a laissée perplexe. Une narration clinique, détachée, très peu servie en émotions, ce n’est pas ce que je préfère. J’aime ce qui est clair et crie et vibre. Rien de tel ici et pourtant… Plus j’avançais dans cette histoire plus cette violence m’a happée, abasourdie, je me suis frappée à ce silence qui crie aux barreaux.



Anna s’est construit une vie idéale afin d’échapper à ses origines modestes et à une enfance malheureuse et étriquée. Avec Hughes, elle forme un joli couple solide dans sa villa au bord de mer. Sa routine est mise à mal quand son fils unique, Léo, dix huit ans est arrêté et incarcéré.



Anna va cogiter, ressasser, se battre aussi pour son fils mais quand tout part à vau-l’eau ce sont les souvenirs cauchemardes d’Anna qui viendront la noyer peu à peu. Les démons de son enfance vont péricliter sa sûreté mentale mise à mal avec l’arrestation de son fils.



Progressivement on assiste avec effroi à l’émergence d’une violence refoulée depuis trop longtemps. Une violence sourde, discrète qui voudrait hurler mais Anna est une femme modèle, une poupée qu’on a modelée à rester digne et droite.

Anna m’a beaucoup parlé, je l’ai comprise page après page avec beaucoup d’émotions.



À force de non-dits, de silences étouffants, de traumas non cicatrisés, on finit par devenir sa propre victime. On flirte dans un no man’s land proche de la folie, de la confusion. Cette approche littéraire des traumatismes de l’enfance m’a beaucoup parlé. L’auteure explore très bien les dommages collatéraux et funestes d’une enfance manquée.



Le cataclysme est ici interne, sérieux, réaliste, ce qui rend ce livre des plus troublants.



Un roman que j’ai appris progressivement à apprécier, à deviner et à apprivoiser. Jusqu’à cette fin qui est en tout point, remarquable et réussie.
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Par amour

10 juin 1940, aux aurores. Dès qu'Émélie a poussé la porte de la chambre de sa fille, Lucie, cette dernière se doutait bien que cette journée ne serait pas comme les autres. Habillée comme pour un dimanche, une grande valise à la main, elle a déclaré qu'ils devaient partir. Tout de suite. Jean, à peine plus âgé que Lucie, s'est aussitôt levé, à aider sa sœur à se préparer et tous les trois ont attendu patiemment tante Muguette, la sœur cadette d'Émélie. Celle-ci est arrivée peu après, parlant d'une drôle de voix, tenant d'une main un gros sac de toile et de l'autre Marline, toute décoiffée. Pas le temps de faire la vaisselle, les Boches la feront. Il est temps de partir. Joseph, l'aîné de Muguette, était resté dehors, près de son vélo. Tous les six prennent la route, les enfants devant. Il ne faut pas trop tarder car il n'y a pas moins de cinq kilomètres pour rejoindre le bac, d'autant qu'ils ne sont pas les seuls sur la route, ce matin-là, une valise à la main...



Valérie Tong Cuong nous offre un roman choral particulièrement poignant et incroyable de vérité sur la deuxième guerre mondiale. Au travers des portraits de ces deux familles havraises, elle décrit habilement le quotidien d'une population qui subit les attaques, les rationnements, l'occupation nazie mais aussi les bombardements allemands et anglais, détruisant la ville et tuant ses occupants. Une guerre vue et vécue des yeux d'un adulte mais aussi d'un enfant, l'auteur donnant la parole aussi bien à Muguette, Émélie et Joffre qu'à Jean, Lucie, Joseph ou Marline, les enfants. Des parcours extraordinaires de deux familles ordinaires subissant âprement la guerre. Fort documentée et renseignée, pour preuve la liste des ouvrages étudiés et des témoignages individuels recueillis, Valérie Tong Cuong se place au plus près de la vérité, soulignant que ce roman s'inspire de personnes, d'événements et de faits bien réels. Du Havre à l'Algérie, elle retrace avec une maîtrise et une précision remarquable, avec une certaine compassion, le parcours de chacun, de 1940 à 1945. Un récit dense, passionnant, profondément humain, habité par des personnages inoubliables et servi par une écriture qui se veut tantôt grave tantôt innocente.

Remarquable...
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Un tesson d'éternité

Que le dénouement d'une tragédie survienne à l'entracte est exceptionnel et ceci conclut un roman noir dont les acteurs sont, en première apparence, sans histoire.



Anna porte un masque qui s'appelle le visage. Inaltérable, insubmersible, cette souriante pharmacienne concilie vie familiale épanouie, succès professionnel et réussite sociale aux cotés d'un époux, Hugues, actif aux lisières de la culture, de la politique et des médias.



Léo, leur fils lycéen, se trouve un jour au mauvais endroit, au mauvais moment, et a un mauvais réflexe, rapidement diffusé sur les médias sociaux et les journaux télévisés … et se retrouve à la case prison.



Cet incident fissure la famille Gauthier et ranime les remugles nauséabonds d'une enfance vécue dans une famille modeste, habitant un quartier périphérique occupé par un gang harcelant, bafouant, agressant les innocents.



Scénario qui peut être demain le drame de chaque lecteur ou lectrice et cette banalité du mal rend ces pages addictives et poignantes.



Le dénouement montre que si les entractes ont la réputation de vider les baignoires et de remplir les lavabos, ils peuvent être aussi dégoulinants.



Dotée d'une rare finesse d'observation, Valérie Tong Cuong restitue avec concision et précision les dits et non dits d'un milieu social hypocrite, inculte et superficiel.



La romancière, dont son « Par Amour » m'avait bouleversé, signe un véritable chef d'oeuvre qui doit être lu dans chaque famille, par les parents et les adolescents, pour que chacun prenne conscience que le harcèlement n'est pas un phénomène bénin, mais qu'il marque durablement les victimes, qu'il brise les destinées … et ces débris, ces tessons peuvent causer des vengeances aussi illégales que justicières.



Mais oh combien jubilatoires et salvatrices, je l'avoue !



PS : mon appréciation de Par Amour :
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Un tesson d'éternité

Anna Gauthier mène une existence bourgeoise, en tout point conforme aux convenances de sa petite ville de province. Un incident dans une manifestation envoie néanmoins son fils Léo, lycéen jusqu'ici sans histoire, derrière les barreaux. Pour Anna, brusquement dessillée par la froideur hostile qui s'empare alors de ses relations, c'est l'édifice patiemment construit de sa réussite qui se lézarde, la renvoyant aux blessures d'une enfance qu'elle pensait pourtant depuis longtemps enterrée.





Anna n'a survécu aux maltraitances subies en silence dans son jeune âge qu'en leur tournant le dos, déterminée à modeler sa vie selon son image du bonheur. Et elle semble y être parvenue, en tout cas elle en est convaincue : entre sa pharmacie, son mari en vue et son fils promis à un bel avenir, rien ne vient déparer le parfait accomplissement de son existence, intégrée à la coterie des notables du coin. Jamais elle n'imaginerait qu'elle a pris le bonheur pour ses apparences, qu'elle a construit sa réussite comme un bouclier contre le mal, et qu'il ne suffit pas de contrôler sa vie pour la mettre à l'abri.





L'incident de parcours de son fils est une pierre qui vient briser l'idéal auquel elle s'accroche. Confrontée à la machine judiciaire, à la rumeur réprobatrice et aux trahisons des soi-disant amis, Anna perd le contrôle des événements, accumule les désillusions, et, dans sa panique et son impuissance, voit l'accroc à la perfection à laquelle elle s'évertuait, prendre les ravageuses proportions d'un cataclysme. Alors que les acquis patiemment accumulés en rempart contre la souffrance tombent un à un, la voilà à nouveau démunie face à ses blessures anciennes, resurgies intactes après des décennies de silence et de déni. le choc est si puissant, le désespoir si intense, qu'ils l'entraînent bientôt au-delà de toute raison, dans une explosion de violence incontrôlable.





Le réalisme du récit compte pour beaucoup dans l'effroi ressenti face à tant de souffrances vécues silencieusement. Les ravages de la violence sur la construction psychologique d'un être et les conséquences de traumatismes répétés et ignorés produisent ici une bien funeste bombe à retardement. Chez Anna elle-même, tombée dans la pathologie mentale. Mais aussi chez son fils, par l'un de ces si troublants et inconscients mécanismes de transmission.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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L'atelier des miracles

Le bon dieu s'énervait dans son atelier

En regardant ce monde qu'il avait fabriqué

Les gens se battent comme des chiffonniers

je n'arrive plus à dormir en paix



pour faire un monde à mon Dieu que c'est long x 4



Hugues Aufray, 1966



--------- 3 M : Millie, Mike et Mariette -------

Pour une, Tout feu tout flamme et tout se consume

Pour le SDF, sur son bitume, un tout nouveau costume

Pour la paumée, la résignée, faut qu'elle s'assume ...

Et ce bon Dieu , dans l'atelier tient les ficelles de ses marionnettes

--------------------- M 3 ------------------

c'est un début , prend part au comment se ment

Révèle toi , marche bien droit et va du devant

lentement , surement tu sortiras de tes ment- songes

ne te retourne pas, ou bien sinon, tu te rallonges....

Voilà, voilà c'est tout simple la recette

du miracle de la mi-raclette



prix de l'optimisme 2013

y a pas de mal a se faire du bien, ramène ta science

car con cul puissance sont les mamelles dés notre naissance....

Moi j'ai bien aimé ces petits papiers,

ça peut redonner foi à l'humanité....



Bruz, 11/05/2017

Séance de dédicaces, j'arrive sur la pointe des pieds et ça me fait mal.

faut dire que je suis venu en tong, pour "Presque la Mer " de Jérome Attal



T'a voulu voir la mer, t'aValais riz Tong Cuong

mère de Chine, eh ben non...c'est une blonde !

Ferdinand et les iconoclastes, elle me dédicace

Faire Dinan St Malo à la nage, ça aussi c'est d'la classe.





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L'atelier des miracles

Attention coup de cœur !



A l’Atelier, on accueille, ou plutôt recueille, ceux qui n’ont plus la force de se battre, qui ont perdu le goût de vivre. On soigne et répare les peines de l’âme et du cœur. Car à l’origine de cette entreprise, il y a un mal-être, une souffrance, une solitude, mais il y a aussi la volonté de tendre une main secourable, d’aider ceux qui sont dans le besoin, de réparer ces « âmes cassées ». C’est ainsi que Jean, le patron de l’Atelier, apparaît, tel un mystérieux ange gardien, dans la vie d’inconnus qui n’y croyaient plus, leur offrant sur un plateau le salut dont ils avaient tant besoin. Mais derrière des apparences louables se cache peut-être une autre raison à cette main tendue…



C’est ce que vont découvrir Michel, cet ancien militaire devenu SDF et qui défend chèrement son bout de perron, Millie, une jeune femme effacée, poursuivie par son passé, et Mariette, un professeur d’histoire-géo victime d’harcèlement moral par ses élèves et son mari. Trois marginaux plus ou moins visibles, qui vont voir en Jean un homme providentiel, capable de les aider à reprendre confiance en eux et à redresser la tête…

C’est mon premier roman de Valérie Tong Cuong et je dois dire que j’ai été complètement conquise par la délicatesse et la douceur de sa plume. Elle peint avec finesse une galerie de personnages attachants, terriblement humains dans leurs faiblesses et dans leurs déboires. Elle donne à son lecteur l’envie de tendre la main, d’apporter son secours à ceux qui n’osent le demander mais qui en ont en tant besoin. « L’atelier des miracles » est un magnifique petit roman, plein d’humilité et d’humanité, qui fait du bien à son lecteur, tout en parvenant à ménager un certain suspens jusqu’à la fin… Mais il serait dommage d’en dire plus, je n’ai qu’un conseil à vous donner : lisez-le !
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Par amour

Un roman magnifiquement écrit. On suit l'histoire de 2 familles dont les mamans sont soeurs, tout le long de la 2nde guerre mondiale, dans la ville du Havre.

Personnellement, j'y ai appris beaucoup de détails. Cette vile a été détruite de nombreuses fois durant toute cette période, par d'inombrables bombardements à répétition, tant pas les Allemands que par les alliés ; les principales victimes étant la population civile. Interdiction, restriction, exode, transfert des enfants pour les protéger (mais à quel prix ?!!)... La guerre n'a vraiment pas épargné cette ville, du début à la fin.

On sent que Valérie Tong Cuong a effectué beaucoup de recherches. Ce livre est un mélange de faits historiques et l'histoire de ces 2 familles, certes imaginées, mais basée sur des évènements réels.

Un pan de guerre vraiment bien relaté. Un très bon roman à découvrir.

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Les guerres intérieures

Ayant beaucoup aimé le dernier livre de Valérie Tong Cuong, Un tesson d’éternité, j’ai ouvert Les guerres intérieures. Malheureusement, cette histoire de secret, de non-dits ne m’a pas séduite. Comme pour son dernier, j’ai trouvé que l’histoire peinait à se mettre en place, faute à des détails sans grand intérêt. J’ai tourné toutes les pages espérant y retrouver ce moment où tout bascule, où l’histoire vous prend à la gorge. En vain.



Pax, un acteur sur le déclin ne parvient pas à oublier ce jour du 23 septembre où avant de se rendre à un rendez-vous professionnel primordial, il surprend des bruits inquiétants à l’appartement du dessus. Pressé d’arriver à son rendez-vous, il laisse passer devant lui ce voyou qui vient de passer à tabac le fils de la femme qu’il s’apprête à aimer comme jamais.



Roman polyphonique qui s’arrête dans la vie de ces trois protagonistes tantôt cabossés tantôt traumatisés, j’aurai préféré que l’auteure fasse un arrêt sur image sur la psychologie de ces trois-là. La culpabilité, la peur, la souffrance sont beaucoup trop suggérées. Si certains passages m’ont tenue en émotion, comme les parties consacrées à Alexy et sa mère Emy, le reste m’a laissée de marbre. Le portrait de Pax, ce comédien frustré au milieu de ces trop nombreux personnages secondaires ne m’a pas convaincue. Et ce gamin de vingt-ans, tabassé et traumatisé, j’ai à peine eu le temps de l’effleurer.



C’est un roman que j’ai à la fois trouvé bien trop long (trop de descriptions inintéressantes, de redondances cinématographiques, de détails bien trop froids voire insipides) et bien trop courts (trop peu de passages psychologiques, trop peu d’émotions, trop peu de pages sur l’important qui pour moi manque cruellement de force).
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Pardonnable, impardonnable

Reprenant les codes romanesques des feuilletons du XIX siècle, Valérie Tong Cuong plonge le lecteur dans un drame domestique mettant en scène Milo un enfant victime du destin, sa mère Céleste, mariée à Lino un fils d’ouvrier méprisé par Jeanne, veuve bourgeoise jouant au parangon de vertu, et Marguerite, la tante, vieille fille aigrie par le désamour maternel, qui compense en couvant Milo.



Derrière des apparences respectables, apparaissent progressivement alcoolisme, avortement, inceste, infidélités qui brouillent les généalogies et génèrent les mystères qui font de ce roman un page turner addictif qu’il est impossible de lâcher avant la dernière ligne.



Comme quoi les recettes élaborées par Delly, Hector Malot ou Jules Mary sont éternelles et comblent la lectrice et le lecteur du XXI siècle.



Les personnages sont certes caricaturés et leurs péchés exacerbés, mais c’est la règle du genre. Et le dénouement est heureux, grâce aux pardons réciproques, autre impératif du genre.



La romancière maitrise parfaitement son scénario et offre des pages agréablement écrites qui explorent les facettes du remords et soignent les protagonistes plus atteins et blessés au fond d’eux même que Milo. Cette thérapie guérit Milo et les siens dans un hymne à l’espérance que j’ai beaucoup apprécié.
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Les guerres intérieures

Toujours aussi économe en personnages et en mots, Valérie Tong Cuong publie un bel ouvrage marquant cette rentrée littéraire. Menacés dans leurs conforts, les acteurs y sont minés par leurs lâchetés et leurs mensonges, avant que l'explosion finale ne les révèle à eux mêmes.



Pax Monnier, intermittent du spectacle, alterne les cachets en séries B avec des jeux de rôles en entreprises commercialisés par un cabinet de coaching. Sa vie de couple est morte depuis longtemps sous les coups assénés à sa compagne et à leur fille Cassandre. Une vie banale, hélas, jusqu'au jour où Alexis, son voisin du dessus, est agressé à domicile. Pax pratique la politique de l'autruche et livre un faux témoignage aux enquêteurs sur cette concommitance, en « oubliant » notamment de révéler qu'il a vu l'agresseur.



Emi Shimizu, RRH d'une société de transport, est née de l'union d'un japonais et d'une européenne ; métissée et bi-culturelle, elle projette une image rassurante, élégante et hiératique qui lui a permis de s'imposer et réussir dans un secteur plutôt « viril ». Brièvement mariée, elle élève seule son fils au parfait profil de « premier de classe », destiné aux grandes écoles et, si tout va bien, à Sup Aéro. Une vie paisible jusqu'à ce que sa société soit acquise par Demeson, un leader du secteur qui décide d'améliorer les résultats en éliminants les maillons faibles … contexte de harcèlement … Christian P en meurt … accidentellement … conclut l'enquête, durant laquelle Emi cache un courriel que Christian P lui a adressé en évoquant ses projets suicidaires. Ami, elle aussi, pratique la politique de l'autruche, en cachant la causalité, et son « oubli » la ronge en arrangeant son employeur.



Pax et Emi mènent deux vies parallèles, qui, par définition, ne doivent jamais se rencontrer. La romancière contourne l'axiome et imagine une coïncidence qui va réunir Pax, Alexis et Emi. La tragédie débute, fondée sur ce trépied concomitance, causalité, coïncidence, qui est riche de non dits et d'intrigues et s'achève, comme dans l'évangile de Saint Jean (8;31-47), par la démonstration que « la vérité vous rendra libres ». Roman superbe, écrit dans une langue épurée et émouvante.



Mais si la romancière connait les codes de la vie en entreprise, si elle en maitrise parfaitement les tics de langage, elle méprise le contexte politique, légal et réglementaire qui encadre l'achat d'une prestation de formation du personnel, ignore les arcanes administratifs d'un accident du travail (ou à fortiori d'un suicide sur le lieu de travail) et oublie le rôle de l'inspecteur du travail, du médecin du travail, des institutions représentatives du personnel (IRP) et des partenaires sociaux.



Là se situe la limite de ce roman. Car dans la « vraie vie », en 2019, ce qui est décrit en termes de processus d'achat d'une prestation ou de l'accompagnement de la mort d'un salarié est totalement farfelu (virtuel ou romanesque). Ce livre n'est pas solidement ancré dans la réalité, sans doute par manque d'enquête sur ces contingences.



Un beau roman donc, mais un cran sous « Ferdinand et les iconoclastes » ou l'immortel chef d'oeuvre « par amour ».



PS : ma critique de "par amour"
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Un tesson d'éternité

Anna, pharmacienne au cœur d'un petit village, mène une vie paisible, qu'elle a longtemps recherchée, auprès de son mari, Hugues, ancien journaliste qui aujourd'hui travaille au service culturel de la mairie, et de son fils Léo, qui, à 18 ans, prépare son bac en vue d'intégrer une école réputée, spécialisée dans les métiers du numérique. Dans sa villa au bord de mer, la jeune femme, qui a fait table rase de son passé, surtout depuis la mort de ses parents, savoure le présent. Jusqu'à ce terrible matin de mai où des hommes cagoulés de la gendarmerie font soudainement irruption dans leur maison, se ruent dans les couloirs et à l'étage. Ils en redescendent, traînant Léo, abasourdi, les mains menottées. Le monde d'Anna s'écroule, pièces après pièces...



Si l'on s'imagine que l'on va assister au combat d'une mère pour faire sortir son enfant de prison, pour avoir frappé un policier lors d'une manifestation, il n'en est rien. En effet, Valérie Tong Cuong nous entraîne insidieusement, malignement, au cœur du passé d'Anna. Puisque, suite à ce terrible incident, la jeune femme va ressasser continuellement et faire ressurgir, bien malgré elle, ses démons du passé. Son image si parfaite, si épanouie, si calme, va se craqueler, se fissurer et apparaître sous un tout autre jour. L'auteure aborde, avec une grande justesse, l'amour inconditionnel et le combat d'une mère pour son fils, le paraître, la machine judiciaire, l'amitié... mais aussi, à pas feutrés, les non-dits, les secrets trop longtemps enfouis, les silences, les blessures ineffables. Ce roman percutant, effroyable, à la plume incisive et directe, fait montre d'une intensité tourbillonnante.
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L'atelier des miracles

J’aurais dû me méfier !

« Prix de l’optimisme » sur la couverture...

Mais bon Dieu, pourquoi ai-je quand même acheté ce roman !



Oui, c’est bien écrit. Les phrases s’emboitent les unes dans les autres, le vocabulaire est bien choisi.

Mais c’est tout.



D’abord, l’histoire me parait complètement invraisemblable et désordonnée.

Les 3 protagonistes et narrateurs chacun à leur tour (un ancien militaire devenu SDF et battu par un autre SDF, une jeune femme reniée par ses parents à cause d’un drame étant petite, et une prof chahutée par ses élèves et manipulée par son mari) sont recueillis par un certain monsieur Jean qui a fondé « l’Atelier » pour redonner confiance et courage à ces gens « accidentés de la vie. »

Jusque là, pourquoi pas...

Mais leur histoire personnelle – ainsi que celle des personnes les côtoyant - accumule tellement les défaites et les manquements, c’est tellement « gros » que cela en devient risible.

Et puis leur relèvement se fait trop vite, alors que rien n’est expliqué. Quelques conversations avec Mr Jean, et ils sont remis sur les rails. Enfin, un coup de théâtre final corrobore mon impression de gâchis. Et je rigole.

Pardonnez-moi, je dis que je rigole, mais je ris jaune.



Ensuite, cette psychologie de comptoir me donne de l’urticaire.

L’amoncellement de « belles phrases » sensées redonner du tonus m’exaspère, genre « Il faut tenir bon, c’est le secret, le seul » ou « Je veux affronter mes fantômes, je veux cultiver ma vie, la nourrir, la soigner, le passé ne me tirera plus vers le bas » ou encore « Il faudrait qu’il commence par s’accepter tel qu’il est : avec ses limites » ...



Bref, surfer à la surface des choses ne m’a jamais plu. Et boire l’optimisme à la grosse louche non plus.

Ne me dites pas que c’est un roman « pour les vacances ». Je déteste cette expression : pourquoi l’esprit devrait-il s’abêtir pendant les vacances et supporter toutes les inepties distillées par des auteurs soi-disant psychologues ?



Je ferme ce roman et je lis sur la 4e de couverture : « Valérie Tong Cuong est la nouvelle valeur sûre de notre littérature. » Je n’en finis pas de rigoler...

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Les guerres intérieures

C’est à travers trois personnages forts que Valérie Tuong Cuong nous offre un roman qui gravite autour du thème du remords, de la culpabilité, celle qui ronge les jours et les nuits, quand l’irréparable poursuit sa lente érosion du mental.



Les si rétrospectifs sont les plus cruels : si Pax avait prêté attention à l’inquiétant remue-ménage provenant de l’appartement du dessus, si Emi n’avait pas isolé son fils dans un cocon faussement sécurisant. Si Alexis ne s’était pas trouvé là, au mauvais endroit….A l’oubli inconcevable, s’ajoutent les frasques du destin qui crée l’opportunité d’une rencontre qui va verser du sel sur la plaie.





Aucune difficulté pour adhérer rapidement aux tourments de ces personnages, atteints dans leur corps ou dans leur coeur, et dont on suit l’inexorable dérive avec empathie.



L’auteur évite avec adresse l’écueil de l’écriture moralisatrice, pour analyser avec finesse et sans jugement les tourments des acteurs du drame. Le fait divers qui s’étale jour après jour sur les unes de nos quotidiens a des conséquences intimes bien au delà d’un article voué à l’oubli à peine lu, et c’est cette trace durable et délétère qui est ici disséquée et soumise à notre réflexion.



Dans la lignée des romans intimistes qui sont la marque de fabrique de Valérie Tuong Cuong, Les Guerres intérieures ne démérite pas.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Pardonnable, impardonnable

De quoi sommes nous fait ? Comment comprendre l'autre ? Comment se comprendre soi-même ?

Notre présent et ce que nous en faisons est fait de notre passé. Notre relation à l'autre est également fait de notre passé.

Chaque action de notre part est induit pas notre histoire personnelle.

Et de quoi est fait ce passé ? De nos relations avec les autres, de la communication qu'il y a eu ou pas…

C'est un imbroglio de combinaisons à l'infini qui nous construit.

Cette histoire en est l'exemple typique. Avec des "SI" on refait le monde, on refait notre histoire… ou pas… de la même façon, en mieux, ou en pire...
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L'ardoise magique

Tout semble séparer Mina et Alice... Mina est une jeune fille de 18 ans, recueillie par son oncle et sa tante à la mort de sa mère, alcoolique et chômeuse. Timide, presque invisible, issue des quartiers pauvres, elle ne pensait pas un jour être amie avec une fille comme Alice, arrivée en milieu d'année scolaire. Issue d'un milieu aisé, brillante, raffinée et belle. C'est pourtant vers Mina qu'Alice se tourne. Deux milieux dissemblables, deux jeunes filles isolées, deux années d'amitié sincère. Rien n'aurait dû les séparer et surtout pas ce train sous lequel Alice s'est jeté. Mina, elle, au dernier moment, a rompu le pacte. Elle n'a pas sauté de la rambarde et a fui, laissant son amie. Elle a couru de toutes ses forces, s'est enfoncée dans les sous-bois et s'est cachée dans cette jolie maisonnette de bois à l'abandon...



Qu'est-ce qui a poussé Alice à sauter ? Comment une jeune fille de bonne famille, à qui tout semblait sourire, en est-elle arrivée là ? C'est ce que tentera de comprendre Mina, sa meilleure amie, tout au long de sa fuite. Avec l'aide de Sans-Larmes, un jeune serveur rencontré par hasard, elle tentera de mettre des mots sur les maux d'Alice. Et elle, qu'est-ce qui l'a retenue à la vie ? À travers ce portrait sensible, torturé et déchiré de Mina, Valérie Tong Cuong aborde avec subtilité le mal-être des adolescents, le poids de la culpabilité, le remords, la solitude, la perte de repère, la quête du bonheur, le sens que l'on veut donner à son existence mais aussi l'espoir et le fil ténu qui nous relie à la vie. Un roman bouleversant, poignant et délicat, au final surprenant servi par une plume précise et élégante.
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Pardonnable, impardonnable

Milo devait réviser l'Antiquité avec sa tante, Marguerite. Mais, en cet après-midi d'été, tous les deux ont préféré enfourcher leurs vélos et faire une course. Et c'est le drame. Une très mauvaise chute, les ambulances, les fractures et le coma.

Céleste et Lino, ses parents qui le chérissent tant, et Jeanne, sa grand-mère maternelle, leur avaient dit à tous les deux qu'ils allaient choisir le pavage de la piscine. Ce n'est pas au magasin de bricolage qu'ils s'étaient rendus mais chez le notaire, pour la succession de la maison.

Aussitôt tenus au courant du drame, les parents, accompagnés de Jeanne, se précipitent au chevet de leur fils. Une famille en apparence unie mais si fragile que ce drame va peu à peu fendre jusqu'à exploser...



Dans ce roman choral, divisé en cinq parties (le temps de la colère, de la haine, de la vengeance, de l'amertume et du pardon), Valérie Tong Cuong donne tour à tour la parole à Céleste, Lino, Jeanne et Marguerite. Chacun leur tour va se dévoiler, mettant en lumière les liens intimes qui les unissent. Même si tous les quatre semblent faire bloc autour de Milo, chacun à leur manière sera coupable du sort du jeune garçon. Car, tel un électrochoc, l'accident fera rejaillir les secrets, les mensonges, les non-dits, les rancoeurs, les silences et les colères que chacun porte. Ainsi, au lieu et place de cette famille unie, chacun s'isole pour tenter de comprendre. L'auteur joue avec nos émotions, faisant évoluer nos ressentis envers les quatre adultes ainsi que leur part de responsabilité dans ce drame. Profondément intime et brillamment construit, ce roman ne manque guère de souffle et de rebondissements. L'auteur explore avec finesse les profondeurs de l'âme et les sentiments.
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Ferdinand et les iconoclastes

Iconoclaste : Relatif à l'iconoclasme ; partisan de l'iconoclasme. Qui est ennemi de toute tradition, qui cherche à faire disparaître tout ce qui est le passé.



Dans ses pires cauchemars, Ferdinand déraille

visage couvert d'une cagoule en féraille

La plupart des êtres sont des inconscients

Tous ces gens ne résonnent-ils qu'au présent ?

Il pointe le ciel du doigt, Oraison étrange et poétique

Raconte les pluies d'étoiles et les rayons cosmiques

Vision manichéenne de l'élévation au sommet hierarchique

Production du collagène, alicament et management cosmétique

Les ombres marchent sur lui en armée,

doléances et perfidies, ne pas avancer, c'est déjà reculer...

Nous naissons pour travailler,

masse qui avance en cadence,

parler autre chose que de particules,

mettre à profit ses connaissances

Naissance d'une utopie, défi , mise à l'épreuve de l'après virgule,

corrélation entre caprice et vanité pour quelles conséquences !?

Pas de couleurs dans le monde extérieur

Revenir au plein emploi, illusion d'intérieure

Perdu dans ses méandres numériques,

Ferdinand ne parle que de robots et oublie,

Qu'une femme au coeur chaud attend tout près de lui....



le Clonage, Darwin à Wall Street

option d'un futur proche pas trés warrant

essayez d'imaginer la suite ,

Ou rejoignez les iconoclastes et son président Ferdinand



Merci Valérie pour la dédicace et ce très bon roman :-)



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Providence

Marylou est secrétaire. Mère célibataire, elle se démène pour élever son Paulo et travaille dur pour lui offrir ce qu'il y a de mieux. Aujourd'hui, déjà en retard, elle doit se dépêcher pour arriver à temps à la réunion organisée par son patron. Des copies de dossier dans les bras, elle va malheureusement se retrouver coincée dans les embouteillages puis dans la rame de métro, là où un incident s'est produit...

Albert, âgé de 78 ans, lui prend son temps pour son rendez-vous avec son notaire. Depuis qu'il sait qu'un cancer incurable le condamne à quelques mois, voire quelques semaines, à vivre, il n'est pas pressé d'effectuer les démarches qui laisseront toute sa fortune à sa soi-disant famille...

Tom, lui, veut aussi profiter encore de sa belle et douce Libby qui dort à ses côtés. Malgré leurs 20 ans d'écart, ce producteur de cinéma fortuné se voit bien finir ses jours avec elle. Mais, un fichu accident va lui révéler au grand jour la vraie Libby...

Quant à Prudence, jeune femme noire dans un grand cabinet d'avocats, elle a du mal à faire valoir ses véritables compétences, certaine que sa couleur de peau en est la cause. Un fâcheux concours de circonstances va l'aider à se révéler...



Marylou, Prudence, Tom et Albert, quatre personnages qui ne se connaissent pas et qui, de prime abord, n'ont rien en commun mais qui, sous la plume de Valérie Tong Cuong vont se croiser et vont se rendre compte de l'importance des petites choses du quotidien. Des rencontres qui ne tiennent qu'à de tout petits riens. À un macaron, à un embouteillage, à un chien, à un suicide raté. Au cours de cette journée où leurs destins basculent, l'auteure dépeint leurs joies et leurs peines, leurs déceptions et leurs rires, leurs échecs et leurs réussites. Tour à tour, dans ce roman choral empreint de coup du sort, elle donne la parole à chacun de ces malmenés et cabossés par la vie. Habilement construit, empli de délicatesse, de tendresse et d'espoir, ce court, frais et moderne roman, montre combien, parfois, la vie ne tient qu'à un fil...
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Un tesson d'éternité

C'est grâce aux retours de quelques Babelpotes que ce livre a atterri dans ma liste d'envies. Et maintenant que je l'ai lu, je ne peux que les en remercier.



"Un tesson d'éternité" est un livre d'amour, non pas une romance, pas du tout même, puisqu'il s'agit de l'amour d'une mère à son fils. Cette mère, c'est Anna. Elle est mariée à Hugues, avec qui elle a un fils, Léo, en passe de commencer les épreuves du Bac dans quelques semaines. Ils ne sont pas riches, comme ils disent, mais vivent aisément au "Village", dans le sud de la France. Lorsque, à 6h du mat', ils sont sortis du lit par les gendarmes qui investissent la maison sans la moindre délicatesse et menottent Léo pour le mettre en examen, c'est toute leur petite vie tranquille qui bascule. Effectivement, lors d'une manifestation, Léo a agressé un flic, violemment. La vidéo tourne sur les réseaux et dans les médias, le fait ne peut être ignoré. Pour Anna, c'est l'incompréhension : comment son fils, lycéen sans problème, peut-il être le "casseur de flic", voire même le dealer, soupçonné ?



S'en suit, à partir de là, un long cheminement. Intérieur pour commencer, qui nous permet de découvrir l'enfance et l'adolescence d'Anna : elle revient essentiellement sur son parcours scolaire, où elle évoque les difficultés auxquelles elle a dû faire face en tant que tête de turc du "Serpent". Cheminement judiciaire et carcéral d'un autre côté, où elle ne cessera pas de soutenir son fils, de le croire malgré tout ce qui est dit sur lui, quitte à s'éloigner de son mari et de ses amis. L'on suit une mère prête à tout pour sortir son fils de prison, ou de l'aider comme elle peut à défaut.



Ce petit roman est vite lu mais n'en demeure pas moins intense. Anna ne peut que nous toucher, d'autant qu'on ignore jusqu'au bout que penser de son fils. Doit-on la croire sur parole quand elle trouve les bons arguments pour défendre son fils et nous persuader qu'il n'est pas celui qui est décrit par la partie adverse ? Ou au contraire, doit-on y voir une mère désespérée, aveugle, refusant d'abandonner son fils ? Au final, une mère connait-elle bien son enfant ? Telles sont les questions qui nous turlupinent tout au long de notre lecture. À nous d'ailleurs d'y trouver la réponse qui nous arrange... L'autrice joue avec le doute, celui d'Anna et le nôtre, et c'est subtilement bien exploité.



Le parallèle avec son adolescence est également accrocheur, puisqu'il nous permet de mieux comprendre Anna, cette femme battante qu'elle est devenue aujourd'hui, cette mère qui fera confiance à son fils jusqu'au bout.



L'autrice dépeint ses ressentis juste ce qu'il faut pour qu'on compatisse et qu'on puisse s'imaginer à sa place. Bien que la narration soit à la troisième personne, on se retrouve bel et bien dans une introspection, bien maîtrisée qui plus est.



J'ai passé un bon moment dans ce petit roman qui n'est pas autre chose qu'une ode à l'amour maternel.

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Un tesson d'éternité

Valérie Tong Cuong raconte avoir dès son jeune âge écrit ce qu'elle ne pouvait échanger avec ses proches. Ainsi on imagine qu'elle couchait sur le papier ses craintes et peurs, afin de les exorciser pacifiquement. Contrairement à l'héroïne d'Un tesson d'éternité, Anna, dont l'arrestation du fils pour une erreur d'adolescent résonne comme un rappel à sa propre jeunesse tourmentée, et la pousse à choisir une dramatique impasse. Une façon de traiter le déterminisme social et le harcèlement que j'ai trouvée souvent assez juste. Et même si on peut avoir parfois le sentiment que l'auteure enfonce le clou, encombrant son propos de phrases creuses, l'histoire reste prenante par ce qu'elle suscite comme réflexion sur les conséquences des traumatismes de l'enfance.
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Dans un immeuble en flamme.
Dans la rue.
Sous un porche.
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