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3.97/5 (sur 79 notes)

Biographie :

Valérie Paturaud a exercé le métier d’institutrice dans les quartiers difficiles des cités de l’Essonne après avoir travaillé à la Protection judiciaire de la jeunesse. Installée depuis plusieurs années à Dieulefit, elle s’intéresse à l’histoire culturelle de la vallée, haut lieu du protestantisme et de la Résistance. Avec son premier roman, Nézida (Liana Levi, avril 2020), elle signe un récit polyphonique intense et émouvant.

Source : Liana Levi
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"C'est sans doute un des grands succès de l'année ! Un vrai talent d'écrivain ! L'histoire d'une femme incroyable, pupille de la Nation, abandonnée et qui va découvrir la cuisine. Découverte et passion qui va l'emmener vers un destin incroyable. C'est aussi l'histoire de la famille Kennedy au quotidien. La petite histoire dans la grande Histoire ! Un livre bouleversant ! " - Gérard Collard. Dans un cimetière du Vaucluse, sur la tombe d'une certaine Andrée Imbert, une couronne de fleurs et ces mots : " To Andrée, with love and gratitude. The Kennedy Family. " Quel est donc le lien entre cette femme et l'illustre famille ? L'histoire savoureuse d'une femme qui a réellement existé, ponctuée de photographies privées et de recettes extraites de son carnet. À retrouver sur lagriffenoire.com https://www.lagriffenoire.com/la-cuisiniere-des-kennedy.html Rencontrez Valérie PATURAUD, l'autrice de "La Cuisinière des Kennedy", aux Éditions Les Escales le Samedi 25 Mai à La Griffe Noire à Saint-Maur-des-Fossés.

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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Nous avions toutes deux grandi ici. Nous savions, comme nos mères, que nos vies se dérouleraient soit à la ferme, soit aux manufactures de textiles ou de poteries qui employaient une nombreuse main-d'œuvre féminine. Les récits des conditions de travail par les femmes du village, des voisines, m'effrayaient. La sœur de ma mère, ma tante Suzanne, veuve, avait été obligée de descendre dans la vallée et d'embaucher à la manufacture pour survivre. Celles qui n'avaient pas ou plus de mari, ou aucune terre à exploiter, n'avaient pas d'autre choix. La terre réclame et se nourrit des hommes. Une femme sans homme est une femme sans terre. Bienheureuse malgré tout celle qui trouve à quelques kilomètres une place qui, même pénible, la nourrira, ainsi que ses enfants, si par malheur elle en a à charge. Très vite, d'ailleurs, ils pourront la rejoindre aux ateliers et contribuer à leur entretien.
Je souhaitais de toutes mes forces rester à l'abri de cette destinée, dans mes collines, à la terre et auprès de mon mari.

Page 33, Liana Levi, 2020.
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Dans mon souvenir elle a dix ans ou peut-être douze, pourtant elle connaît la pesanteur des débuts de journée, écrits et réécrits sans beaucoup de surprises. Cette matinée qui commence l'arrache aux rêves de l'enfant qu'elle est encore, ne lui laisse guère le temps de regretter la nuit. Son rôle est de s'occuper des autres: de ses frères, de son père, des hommes. Les matins se succèdent et se ressemblent, à ne plus savoir distinguer hier d'aujourd'hui. Une même journée infiniment recommencée, des gestes perpétués qu'elle aligne comme les cailloux dans les jeux que nous inventons, mon frère et moi, quand les congères condamnent à rester à la maison.

Page 18, Liana Levi, 2020.
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[ Rose Kennedy ] en veut terriblement aux autres hommes présents au barbecue, le soir de l'accident. Comment ont-ils pu laisser son fils raccompagner seul la jeune femme ? C'est une règle pourtant élémentaire, une tradition en politique : un homme sans son épouse doit toujours être en présence d'un autre homme lorsqu'il conduit une femme. Elle hurle que son mari y a toujours veillé. Pourquoi personne n'a protégé son fils du scandale ?
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Comme on dit, à être de partout, on est de nulle part.
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Avec un mauvais produit, il est impossible de fournir un bon plat. En revanche, d'un produit de qualité, il est possible de tirer une infâme "ragougnasse".
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Quelques jours plus tard, un grand déjeuner réunit la famille autour du dernier né, le quatrième enfant d'Ethel et Bobby, le petit David. Andrée y sert ses criques de pommes de terre qui, depuis ce jour, deviennent un plat incontournable des réunions familiales, malgré les critiques diététiques de Rose qui les juge " parfaitement indigestes", ce genre de plat justifiant une heure supplémentaire de natation ! Ces galettes dorées, qu'Andrée conseille de manger avec les doigts, ont pourtant fait le bonheur de toute la famille, de son fils, devenu président, jusqu'au dernier de ses petits-enfants !
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Maman ne fait pas les courses ni la cuisine, elle dit qu'elle travaille.
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J'avais jadis servi, le temps d'un long week-end, sur le yatch de M. Onassis. Je n'avais pas oublié les robinets en or dans les cabinets de toilette ni les cuisines rutilantes. (...) J'espérais que mes petits seraient heureux dans cette nouvelle vie, que Mme Jackie trouverait un peu de paix, mais le souvenir du sourire de M. Jack lorsqu'il les soulevait de terre pour les embrasser me donnait, sans que je puisse les retenir, les larmes aux yeux. Je doutais que ce monsieur, aussi riche soit-il, puisse un jour le remplacer.
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INCIPIT
Silence.
Silence dans la maison. Pénombre et silence, les volets sont presque clos et impriment leur ombre de craie grise sur les murs qui soutiennent encore ce qui reste de vie. La bise noire s’insinue déjà en cette fin septembre. Un vent glacial et puissant venu du nord étouffe de ses voiles sombres les collines et balaie de mauve la terre. Il malmène les âmes comme les bêtes. Les légendes courent… Les hommes deviendraient fous, les femmes hystériques, les crimes commis ces jours de grand vent seraient amnistiés.
Le loquet du volet s’agite par bourrasques ; son battement ponctue l’absence de mouvement dans la pièce sombre. Quelques pommes sur la table, un reste de pain, le couteau, la cruche d’eau.
La tête penchée, le corps maigre mais si lourd, tout le corps vers l’avant, Paul Cordeil pousse de ses doigts une mie de pain, l’éloigne, la reprend, concentré sur cette action infime. Le temps et le silence s’étirent. Il lève un peu la tête, regarde l’horloge. L’aiguille s’est à peine déplacée depuis son dernier coup d’œil. La mie de pain occupe son esprit, le silence est tel qu’il se croit seul.
Près de la cheminée pourtant, une ombre de laine se déplace lentement, attentive à sa tâche. Au gré de ses gestes, lumière et obscurité varient dans la pièce immobile. Elle s’applique à remplir d’eau bouillante la cuvette émaillée, d’un geste sûr, de la marmite à la cuvette. Très lentement, elle se dirige vers l’escalier de bois. Elle passe devant Paul. Il ne s’interrompt pas, ne lève pas la tête. La première marche craque un peu. Ouvrir la porte sans pencher le récipient. Ne pas renverser.
Il fait encore plus sombre dans la chambre où les persiennes sont tirées, protégeant les vitres des assauts du vent. La chambre est simple : une commode sur laquelle la photo d’un soldat fait face au portrait de jeunes mariés. Une couronne sous un globe ovale : petites fleurs blanches, minuscules pétales liés par une fine tige de perles.
Deux chaises de bois clair.
Et le lit en fer.
Des draps blancs tout juste sortis de l’imposante armoire.
Fine, transparente, dans une chemise de nuit boutonnée très haut, le col humide, paupières baissées, longues mains teintées de bleu posées sur les draps amidonnés, un mouchoir de dentelle sur l’oreiller, Nézida dort calmement, désespérément… le souffle imperceptible.
La jeune fille s’avance au bord du lit, écarte un peu le drap. Elle trempe dans la cuvette chaude la serviette rêche qui attendait sur la table de nuit, soulève la chemise grège et pose le linge sur le ventre distendu. Eau fraîche pour le front, eau chaude pour le ventre. Elle fait de son mieux : le médecin viendra, ce soir, accompagné du pasteur, peut-être. La mort qui semble s’inviter dans la maison est bien silencieuse. La jeune fille envoyée par la matrone pensait que mourir était beaucoup plus bruyant. Pas de pleurs, pas de cris, plus de vie déjà. Elle imaginait que la mort s’accompagnait de larmes et de démonstrations effrayantes.
Ce silence la met mal à l’aise. Même les langes blancs dont dépassent quelques mèches brunes ne semblent pas vivants. Pourtant on lui a dit qu’Élise, la nourrice, allait venir allaiter l’enfant. Elle ne lui a pas prêté attention en entrant, lorsque, pour atteindre le broc posé sur la commode, elle a dû contourner le berceau. C’est comme s’il ne contenait rien. C’est ce qui la trouble le plus. Ici rien ne vit ni ne semble voué à vivre. Elle aimerait bien partir mais elle a reçu l’ordre de veiller jusqu’à l’arrivée du médecin. D’habitude elle garde les chèvres, la chienne qui a mis bas, le petit garçon de la voisine, le temps que la mère s’occupe des bêtes. Veiller le silence et l’obscurité, c’est la première fois, et elle n’aime pas ça du tout… mais elle ne peut désobéir, donc elle fait de son mieux.
Eau chaude, eau froide, pousser et retenir le berceau si l’enfant se mettait à remuer, redescendre doucement l’escalier, servir la soupe à l’homme assis, jeter un œil à l’horloge et espérer qu’enfin les voix des voisins, du médecin, du pasteur viennent rompre ce silence.
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De cuisine en cuisine, j'ai visité la France, découvert la mer et les montagnes, et si tu me demandais ce que j'en ai appris, mon petit, je te répondrais qu'il n'est pas de plus grande richesse que la famille, pas de plus grande injustice aussi que celle où tu es né.
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