[…] Peut-être que tu seras lassé de ne pas avoir un partenaire qui te trouve attirant physiquement et veuille baiser à tout bout de champ.
— Le sexe est important dans une relation, mais pas à ce point, le coupa Daisuke en rejetant ses longs cheveux vers l’arrière. Je sais que j’ai pas mal flirté ces dernières années, mais…
— « Flirté » ? répéta Sai. Tu sais que j’entends tout depuis ma chambre ? C’était un véritable défilé !
— Ça ne change rien au fait que ce n’est pas ton cul qui m’intéresse, Sai ! Notre relation a toujours été plus que de l’amitié, sans que le sexe vienne tout foutre en l’air. Je pense qu’on est assez responsables tous les deux à présent pour se comprendre et composer une vie de couple et sexuelle qui nous convienne à tous les deux.
— Ben quoi, il est super bien foutu et il est du genre passionné.
— Mais un peu trop, c’est bien ça le problème, s’amusa-t-il. Non, à mon avis, tu as fait le bon choix. Je te corresponds mieux.
— Es-tu vraiment objectif ? rit Sai en venant l’embrasser sur le menton.
Bien sûr que Daisuke était fait pour lui, il l’avait toujours su sans croire qu’un jour, tout finirait par se réaliser.
Alors que le vent soufflait de plus en plus fort, déracinant même les arbustes les plus fragiles et vieux des environs, Sai et Daisuke ne ressentaient pas la tempête qui frappait. Seuls eux comptaient. Leur étreinte chaude et réconfortante au milieu de ce lit défait, où leurs sentiments se déployaient.
La détonation résonnait encore.
La balle avait été tirée.
Et dans la chair, elle s'était logée.
Il a neigé, déclara-t-il.
- Génial, ironisai-je.
Ce n'est pas grand chose comparé à ce qui nous attend. Prends ça comme une entrée.
- J'en fais déjà une indigestion.
C'était trop. Keisuke avait besoin de calmer cette envie irrépressible et dévastatrice. La gorge sèche et la peur au ventre, il se pencha un peu plus pour embrasser cette bouche si désirable qui s'offrait à lui.
Le souffle court, les mains serrant le drap en flanelle, Camille exultait sous les assauts de son mari.
- Tu es gay, soufflai-je à demi-mot.
- ça t'étonne vraiment? Tout ce qui est lié à l'ORSM est truffé d'homos. A croire qu'ils ont mis un truc dans leur injection, ce n'est pas possible.
Sanka se releva rapidement afin de ne pas paraître minable. Il se frotta discrètement les paupières avant de se diriger vers la sortie.
Cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu de contact aussi proche avec une personne en dehors de mon travail. La dernière fois que l’on s’est tenu de cette manière à mes côtés, c’était il y a trois mois, lorsque j’avais ramené cette fille dans mon appartement. Elle m’avait séduit dans le bar où j’avais l’habitude de boire un verre ou deux. Nous voulions la même chose, prendre du bon temps sans se poser de questions.
« — Pardon, fit-il en hochant la tête, alors qu’il cherchait un mouchoir dans sa poche.
— Ne croit pas que je te demande ça par… je ne sais pas comment on dit… machisme ? Les hommes peuvent pleurer, et dans ta situation, c’est totalement logique, mais…
Pendant qu’il essuyait ses joues et le contour de ses yeux, Ame entrevoyait le visage embarrassé de Tora sans comprendre réellement ce qu’il essayait d’exprimer.
— Ça me fait trop mal au cœur de te voir si triste, souffla-t-il. Alors s’il te plaît, sois heureux à mes côtés, d’accord ?
Ame acquiesça, demeurant toujours dans le flou quant à la l’attitude de son ami. »