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Citations de Reiner Stach (54)


[...] la mère jouait une fois encore le rôle de modératrice, empêchant le plus terrible, perpétuant la terreur.
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« Je hais W., non parce que je l’envie, mais je l’envie aussi. Il est en bonne santé, jeune et riche, et je suis différent en tout. De plus, il a tôt et facilement écrit de très bonnes choses avec un vrai sens musical, il a la vie la plus heureuse derrière et devant lui, je travaille avec des poids dont je ne peux pas me débarrasser et je suis totalement coupé de la musique. »
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[...] et à s'asseoir, seul, en début de soirée, dans le silence du jardin de Goethe, on pouvait oublier pendant quelques minutes en quel siècle on vivait.
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Kafka se tend un miroir, mais il se refuse tout recours. Il sait que la communauté n'est pas tenue d'apaiser son "malheur". Car la communauté parle avec la voix de la vie même, et le célibataire a démissionné de la vie.
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Kafka enseigne la modestie. Qui se mesure à lui doit s’attendre à faillir. On ne compte plus les commentaires où s’ouvre, entre les analyses de l’auteur et quelques citations de Kafka, un gouffre à ce point vaste que le lecteur est pris de vertige.
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« Encore un livre sur Lessing ! consigne Hebbel dans son journal. Et cependant Lessing lui-même pourrait ressusciter, il ne serait plus rien nous dire de de ennuie sur son propre cas. » C'est nommer exactement l'angoisse d'un étudiant de premiere année lorsqu'il découvre la section «  K » d'une bibliothèque allemandes. Kafka au kilomètre. « Analyses globales » défraîchies des années 1950 et 1960, répertoires et commentaires ponctuels, recueil d’articles, volumes de bibliographies vertigineuses mais depuis longtemps éculées, sans oublier les légions innombrables de monographies universitaires consacrées à la structure du fragment X, à l’influence de l’auteur Y, à la notion Z « chez Kafka ». Sur internet, ce n’est guère mieux. L’étudiant américain qui serait assez naïf pour vouloir réunir quelques informations de base à partir du mot-clé « Kafka » aurait le bonheur de choisir entre plus de 130 000 résultats en langue anglaise - soit deux fois plus que pour « Humphrey Bogart », et aussi un peu plus que pour « Goethe ». De fait, on peut douter que Kafka, ressuscité, aurait encore quelque secret pour nous.

Introduction, p. 24
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Il est tout à fait inconcevable qu’un lecteur chevronné, parvenu à un haut stade de réceptivité, n’éprouve à aucun moment le choc du génie face aux textes de Kafka – quand bien même il les trouverait austères, abscons, sombres ou cruels. Le monde de Kafka est inhospitalier, il faut du temps pour s’y retrouver. Mais ses phrases vous passent sous la peau, donnent à penser, ne vous lâchent plus.
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Empathie, tel est le sésame du biographe.

Introduction, p. 34
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« Comme il est beau de voir mon influence s’épanouir dans un esprit non moins doué et enflammé, dans des expressions à la fois neuves et liées intimement à moi ! » avait-il écrit dans son journal en mai 1911.
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 Un homme affamé en train de manger un bifteck s’intéresse à ce qu’il mange et non, par exemple, au souvenir d’un rêve à propos d’anges portant des hauts-de-forme qu’il lui est arrivé de faire sept ans auparavant ; mais, dans mon cas, tous les volets, couvercles et portes de mon esprit étaient ouverts à la fois à tout moment de la journée.
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Cet exhibitionnisme latent, qui nous déroute parfois chez Kafka comme chez tous les hypocondriaques, s'explique par le fait que l'hypocondriaque se définit dans une large mesure par le biais de son corps. Il ne peut le passer sous silence sans se nier lui-même.
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Le conflit avec sa future femme finirait par cesser. Alors viendrait le mariage, et avec lui d’autres conflits peut-être. Mais du moins pas une vie de Sisyphe.
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Sa crainte de rester seul jusqu’à la fin de ses jours se mua en certitude qu’il n’avait pas la force d’éviter ce destin. Il voyait certes que la communauté enviait secrètement leur autonomie à ceux qui n’ont charge que d’eux-mêmes – en somme, rien ne disait que tous les célibataires et les « vieilles filles » étaient ces créatures mornes, anémiées et grotesques que les journaux humoristiques se plaisaient à caricaturer.
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Tout ce qui pourrait combler la solitude est passé sous silence : ce célibataire fictif n’a pas la moindre créativité, il n’écrit pas, ne lit pas, ne joue pas de musique ; et aucun des futurs héros de Kafka – tous des célibataires – ne cultivera davantage que de misérables passe-temps. Car rien ne peut remplacer la vie.
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En tout cas, je n’ai pas le droit de pleurer si je n’arrive pas à supporter une maîtresse, si j’en sais aussi peu sur l’amour que sur la musique et si je dois me contenter de leurs effets fugitifs les plus superficiels. »
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Il n’avait jamais réussi à nouer de relation durable avec une femme. Il ne pouvait qu’admirer les extases érotiques de Brod, sans réellement les partager. Et il ignorait encore les tourments de la jalousie, qui portent l’imagination à des indignités et rendent l’esprit stérile.
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Certes, du point de vue social et familial, le mariage était un « examen » qui s’imposait à un moment ou à un autre, et de telles attentes étaient parfaitement légitimes. Mais d’un autre côté, une telle performance n’allait pas du tout de soi, parce qu’elle exigeait certaines ressources psychiques bien précises.
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Ses sentiments pour elle étaient de fait non moins imprévisibles que pour les autres femmes : il la persécutait de ses humeurs jalouses, s’apaisait à la vue de sa nouvelle robe de printemps, passait de bons moments avec elle « dans la chambre » et la trouvait de nouveau insignifiante, pâlotte et maigrichonne le lendemain.
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Franz Kafka est le grand célibataire de la littérature mondiale. Personne, même le lecteur le plus averti, ne peut l’imaginer aux côtés d’une « madame docteur Kafka », et l’image d’un père de famille chenu aux pieds duquel jouent des petits-enfants est parfaitement incompatible avec cette figure longiligne au sourire gêné, cette figure vite mûrie et vite consumée que nous nommons Kafka.
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Correspondre avec des rédacteurs, relire des épreuves, pester contre des coquilles, dire merci pour quelques couronnes, écrire des recensions sur les livres des autres, en lire sur les siens : tout cela était un jeu aux règles fluctuantes, un jeu dont les participants allaient, venaient.
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