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Au programme :
Quand les auteurs se livrent !
Des livres et leurs auteurs qui nous confient leurs secrets de fabrication : Joël Dicker à l'imprimerie, les coulisses du dernier « Astérix », le succès de la saga des « Martine », « le chat » de Philippe Geluck ou encore le choix d'un titre expliqué par Marie Darrieussecq.
À coeurs ouverts :
Alexandra Lamy nous a confié avoir complexé sur sa voix, Gad Elmaleh avoir souffert du syndrome de l'imposteur, Rachida Brakni de la condescendance d'une partie du métier, Anne Roumanoff, elle, a appris à se moquer du regard des autres, Éric Cantona s'est auto-psychanalysé et Aurélie Dupont nous a raconté les épreuves et la douleur d'une vie consacrée à la danse.
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L’exil, jusque dans la mort sépare et déchire les familles.
Pourtant tu persistais à ne te parfumer que le dimanche pour ne pas gâcher, me disais-tu, mais aussi par habitude, non ? Après une semaine de labeur, le parfum était ta récompense ; un onguent pour apaiser l’effort enduré. Ce faisant, tu marquais une rupture et une mise à distance de ta condition d’ouvrier.
Durant quarante-cinq jours, vous êtes roi et reine d’un royaume éphémère. On vient de toutes parts pour vous saluer, vous célébrer. Vous êtes l’incarnation de la réussite. Le conte de fées est trop beau, pourquoi en briser la magie ? Pourquoi révéler la face sombre de votre condition d’immigrés ? A quoi bon remuer la fange pour faire remonter à la surface, la pénibilité, les brimades, les humiliations ? La blessure est une tache indélébile invisible à l’œil nu, l’honneur est sauf et le trompe-l’œil parfait.
Chez nous, la pudeur est un langage. Une attitude, un rapport à l'autre pour préserver sa liberté et pour ne pas brusquer l'intime. Une grammaire qui nous est propre. Une science que je peux déchiffrer dans la gamme chromatique de tes yeux verts ; dans la rigidité ou la souplesse de ton corps ; dans les moindres inflexions de ta voix - le rythme, le ton, l'hésitation, le silence, le souffle même. Rien ne m'est étranger.
Quand nous regardions la télévision, tu baissais les yeux ou quittais la pièce au moindre baiser, et si tu n'étais pas présent, tu ne manquais pas de te racler la gorge pour nous signifier ton arrivée imminente dans le salon, ce code implicite nous permettant au besoin de changer de chaîne - de ce point de vue-là, l'arrivée de la télécommande fut pour nous une véritable révolution.
Tu ne sais ni lire ni écrire, tes phrases ne sont ni belles ni apprêtées car ta bouche ne sait pas broder. Tes mots sont nus, débraillés, économes, dépouillés de tout ornement, ils s'offrent dans leur plus simple appareil, sans éclat ni fioriture, mais pas leur bon sens et par leur sincérité ils n'en sont que plus vrais et plus purs.
Je ne sais pas de quelle fille vous parlez, je n'ai que des garçons.
Chez nous, la pudeur est un langage. Une attitude, un rapport à l’autre pour préserver sa liberté et pour ne pas brusquer l’intime. Une grammaire qui nous est propre.