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Critiques de Océane Perona (23)
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Cet ouvrage étant inspiré de l'expérience de l'autrice, doctorante en sociologie, je n'ai pas pu m'empêcher de régulièrement me demander à quel point celle-ci avait puisé dans des anecdotes réelles. L'écriture est également originale, puisque l'autrice alterne les chapitres avec une écriture en "vous", et de très longues phrases, telles des apnées, pour Héloïse, et un style plus classique pour les chapitres concernant la stagiaire Ophélie.

Sans être un énorme coup de cœur, ce livre m'a touchée, parfois même indignée, vu les thématiques difficiles qui y sont abordées.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Je ne l’aurais personnellement pas classé en polar mais plutôt en essai-témoignage, mais il est vrai qu’il y a enquêtes, donc …



Un texte fort et dur qui explore sous un angle à peine différent ce que nous savons déjà : la domination, le viol, la blessure et le peu d’écoute … Pour suivre en tant que psychologue des femmes victimes de violence, je me sens d’autant plus concernée. On est loin ici des actrices sur le retour qui cherchent à avoir à nouveau la lumière des tapis rouges, ici, on est dans la réalité sordide du quotidien.

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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

En immersion dans le service Violences de la police pendant trois mois, Ophélie, doctorante en sociologie va devoir affronter bien pire que des démons ! Chaque jour, les collègues se relaient pour auditionner et recueillir les mots de femmes qui ont été violées dans des procès-verbaux. Pour Héloïse, dernière arrivée à la brigade Violences, difficile de rester stoïque face à la détresse de ses femmes et au calvaire qu'elles ont subi, surtout quand elle sait que la plupart des plaintes seront classées sans suite. Héloïse est la seule femme présente dans la brigade. Son poste est crucial puisque les femmes sont susceptibles de se confier à une figure féminine plutôt que masculine. Elle doit, par la suite, faire les redescentes à ses collègues. Et on peut dire que le service est animé ...



La force du roman réside dans cette pluralité des voix et ce "tu" accrocheur. L'auteur nous interpelle, nous alpague, nous scotche avec ce "tu" intimiste et à la fois malaisant. Il place le lecteur comme potentiel équipier de brigade ou victime potentielle. C'est à la fois déstabilisant à la lecture et à la fois, novateur et captivant. Ce premier roman ne laisse pas de glace. Des paragraphes entiers qui se suivent comme débitées, comme une urgence à coucher les mots. Un sentiment que le lecteur perçoit par ses longues phrases et ce rythme soutenu.

Une hésitation quand à la classification du roman qui oscille entre le témoignage d'une immersion au sein d'un service policier et l'enquête policière. Une auteure à suivre de près !
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Encore un roman qui s’est lu très rapidement.

Oui, en ce moment j’enchaîne les lectures.

J’ai passé un bon moment de lecture. Il y a tout de même certaines choses qui m’ont un peu chiffonné, mais je crois que je suis tatillonne sur certaines choses.

La narration est assez particulière, je ne veut pas trop vous dire pourquoi mais ça ne m’a pas trop perturbé, juste un peu surprise. Malgré cette narration, je n’ai pas eu beaucoup d’empathie envers les personnages. Il y a aussi certains passages où les phrases sont très longues, mais c’est justifiable. Ensuite, j’ai trouvé que l’on était beaucoup plus du côté policier que du côté victimes. Ayant déjà lu pas mal de romans qui évoquent ce genre de violences, je pense que ça a pu jouer en sa défaveur un tout petit peu.

C’était tout de même une bonne lecture, je l’ai lu très rapidement, en moins d’une journée et c’était très entraînant comme récit.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

La libération de la parole des femmes concernant les violences sexuelles avance, mais souvent, on ne les entends pas. Ou trop peu. Ou mal. Alors si on ne peut pas écouter, lisons-là.

Ce récit au sein d'une brigade de police qui traite justement de ces violences sexuelles est brillament réalisé, et donne à voir un monde moins manichéen qu'on pourrait l'imaginer. Les hommes sont plus ou moins des porcs, peut-être, mais pas tous. Et les femmes sont souvent des alliées, peut-être, mais pas toutes. Dans ce récit, personne n'est tellement parfait qu'on ne peut s'y reconnaître, chacun a ses failles, et chacune aussi.



Pour autant, il dit. Clairement. L'autrice met le doigt sur beaucoup de "travers", sur les mots trop dits, trop pensés dans le cadre d'une agression, ou d'un viol. Les mots qu'on sait ne pas devoir dire et pourtant. Les idées qu'on sait ne pas devoir avoir et pourtant.



Je crois que ce récit est une réussite sur le plan de l'explication de ce monde actuel. Pour autant je mets un petit bémol sur l'écriture parfois trop plate, et d'autres fois faussement émotionnelle. Mais bon, pour un premier livre d'une autrice qui vient de l'écriture académique, il vaut le coup. Réellement.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

De prime abord, je n'aurais pas forcément acheté ce livre. Je préfère les romans d'amour de base... Mais j'ai accompagné ma tante au Quai du Polar, l'auteure m'a interpellée et m'a présentée son premier ouvrage. J'ai tout de suite été intéressée par le thème abordé : les violences faites aux femmes. Et je remercie l'auteure de m'avoir donné la chance de découvrir son premier roman.

Nous suivons Ophélie, une doctorante en sociologie qui prépare sa thèse grâce à un stage au sein d'un service de la police.. ce service s'occupe des violences faites aux femmes...

En plus de suivre plusieurs affaires de violences, de viols et de meurtres, nous suivons les membres de l'équipe de police.. les caractères et les réactions de chacun et de chacune! J'ai vraiment beaucoup aimé découvrir cet univers et ces personnages. D'autant que, l'auteure, Océane Perona, a elle aussi étudié la sociologie... On se rend vraiment compte que chaque personnage est vrai !

Je recommande et j'espère lire très bientôt un prochain roman!
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

L’actualité nous montre que beaucoup de femmes qui portent plainte pour viols sont une part infime de réelle de victimes. On dit aussi que souvent les victimes sont peu ou pas entendues, qu’il y a finalement peu de cas où les auteurs de ces faits sont arrêtés, pour faute de preuve ou autres.



Dans ce roman, l’autrice nous amène au sein d’un commissariat dans le service où sont traités les plaintes et où sont entendus les victimes et les suspects. Et là, on est dans le dur, on est dans la réalité. Pas de sentiments, d’émotions, tout est purement administratif, il faut prendre du recul pour pouvoir entendre chacun d’entre eux, sans parti pris.



L’autrice nous présente plusieurs affaires ou en tout cas, plusieurs cas où ces victimes et suspects sont entendus : en les écoutant tour à tour, je reconnais qu’il est difficile de savoir qui dit vrai, qui dit faux. La parole de chacun doit être écouté, autant de la victime que du suspect. On ne peut pas généraliser : tous les hommes ne sont pas des violeurs ou des agresseurs.

Ce service a la particularité de n’avoir qu’une seule femme : les autres intervenants sont des hommes. J’avoue qu’en lisant ce livre, cela ne m’a pas choqué plus que ça mais en réalité, Héloïse, la seule enquêtrice femme, intervient pour écouter la victime, sauf quand les femmes veulent être écouté par un homme (et a priori, ça arrive). Elle est une figure forte du service, dans le sens où elle dit ce qu’elle pense à ses collègues, même s’ils ne sont pas d’accord avec elle.



L’autrice alterne chapitre après chapitre des histoires parallèles : les auditions au commissariat, le mal-être de Héloïse et une histoire d’une femme qui a été victime de viols. Le premier chapitre est d’ailleurs assez perturbant car il s’agit de la vie quotidienne de Héloïse : l’écriture est surprenante car les phrases sont longues, comme débitées, comme parlées. Le mystère du mal-être de Héloïse nous est donné, là encore, de manière brute. Ce mal-être qu’elle ne semble avoir que dans sa vie privée et non au travail, comme s’il s’agissait pour elle d’une échappatoire.



Le roman se lit très vite. Une fois prise dedans, les témoignages m’ont emportée et je l’ai terminé en 2 jours à peine. C’est un livre marquant pour ce sujet très sensible, c’est un roman coup de poing, dont on ne peut que se souvenir.



Je remercie les éditions Julliard et Netgalley pour cette lecture.



#Cellesquipeuventencoremarcheretsourire #NetGalleyFrance

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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Livre lu dans le cadre de l’opération Masse Critique de Babelio, que je remercie - avec les éditions Julliard - pour l’envoi :)



Quelle claque ! La couverture m’a tout de suite attirée en plus du sujet. Et j’ai été agréablement séduite par la plume originale d’Océane Perona.



Bienvenue au groupe violence de la police qui accueille et traite essentiellement les affaires d’agressions sexuelles.

De nombreux livres existent sur le sujet sauf que cette fois, le récit se préoccupe plutôt de ces violences au sein de la police directement. Ici l’auteure se démène pour retranscrire - avec force - ces comportements infects, comme les commentaires déplacés, le manque de bienveillance envers les victimes…



L’histoire est vraiment prenante, les points de vues alternent entre Héloïse, OPJ au sein de ce groupe et Ophélie, stagiaire en étude de sociologie dans le cadre de sa thèse. Le roman en ressort brillamment construit. Plusieurs affaires sont retranscrites et analysées par l’étudiante en étant pourtant à chaque fois toutes profondément différentes et terrifiantes.



J’ai énormément aimé ce premier livre d’Océane Perona, il est audacieux et m’a bouleversé par ses révélations.



L’auteure réussit à mettre en perspective les défis et problématiques de la justice face aux victimes mais également les nombreux dysfonctionnement qui résultent d’un manque d’empathie total envers ces femmes. Pourtant, - à mon sens c’est là que se trouve toute la finesse du roman - on ne ressort pas de cette lecture déprimé par la justice : il y a des personnes qui aiment leurs métiers, qui sont patientes et qui écoutent - entendent - les victimes.



C’est un livre très fort et intéressant, ravie de l’avoir découvert et je ne l’oublierais pas de sitôt ! Je me répète mais j’ai été très sensible à la fin de ce roman, même si c’est de la fiction, cela est malheureusement la vérité de beaucoup trop de femmes, alors courage à toutes celle qui peuvent encore marcher et sourire malgré les drames vécus.

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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Nous sommes dans un commissariat, pendant une semaine, au sein du groupe Violences, chargé d'enquêter sur les agressions sexuelles et les viols. Héloïse, 31 ans, est la seule femme du groupe mise à part Ophélie, qui est en stage pour trois mois, afin de préparer sa thèse en sociologie. Héloïse se sent particulièrement concernée par le cas de Laura, violée et laissée pour morte.

Ce primo-roman est remarquable à bien des égards. Catégorisé polar, il se présente plus comme une sorte d'enquête journalistique que comme un roman. Nous sommes immergés au milieu des policiers, des victimes et des présumés agresseurs. Nous entendons tous les points de vue, sans filtre.

Personne n'est idéalisé, c'est la réalité brute et sordide des agressions sexuelles mais aussi des policiers, pour certains blasés, écœurés, misogynes, compatissants. L'auteure nous offre une variété de situations violentes pour montrer qu'il n'y a pas qu'un type clairement identifié de viols. D'ailleurs, l'auteure fait poser aux agresseurs par les policiers et indirectement nous fait poser à nous lecteurs/trices la question : "qu'est-ce qu'un viol?" et les réponses prêtent à réflexion. A travers la multitude de ses personnages, elle nous fait prendre conscience qu'il n'y a pas non plus un type de victimes (épouse violée par son mari, étudiante violée par un copain d'université, femme jeune seule dans la rue, femme plus âgée dans un bar...).

Ce roman est également remarquable par sa construction narrative qui est un peu déstabilisante au début mais qui nous happe très vite : un "tu" qui s'adresse à Héloïse, le "je" d'Ophélie qui raconte ce qu'elle découvre avec son œil extérieur et un "vous" qui s'intercale à intervalles réguliers sans que l'on sache à qui il s'adresse (on ne le découvrira qu'à la fin).

Remarquable par les thèmes abordés, sans sensationnalisme, sans voyeurisme, sans langue de bois, avec franchise : les violences faites aux femmes bien sûr mais également le nombre très élevé de plaintes classées sans suite, la place des femmes dans la police, les réflexions racistes ou misogynes de certains policiers, le manque criant de moyens (fuite dans les WC, ascenseur en panne, des ordinateurs antédiluviens, un logiciel spécifique qui "plante" en permanence).

Remarquable enfin par le style brut, cash, parfois orduriers de tous les acteurs, victimes, agresseurs, policiers et par cette ironie mordante, cette sorte d'humour noir qui irriguent tout le roman; le rythme est tendu, vif comme doit l'être probablement la vie dans un "comico".

L'auteure est sociologue et a rédigé une thèse, en 2017, sur la place du consentement dans les enquêtes policières ce qui explique probablement que ce roman soit d'une vérité criante.

Un primo-roman remarquable, singulier et très maîtrisé, sortant des sentiers battus. Bravo à Océane Pérona que je ne manquerai pas de suivre si elle continue dans cette voie.



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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Mais quelle claque que je viens de recevoir, heureusement que j'ai le cœur bien accroché !



Avec un style précis où l'intériorité s'exprime Océane Pérona donne la parole aux femmes. Ces femmes qui sont "victimes"; celles qui les écoutent; et surtout celles qui continuent à vivre malgré tout.



Dans cette fiction, on entre les deux pieds joints dans le quotidien -scabreux et nauséeux - d'une unité policière dédiée aux "violences sexuelles". On y côtoie Héloïse, l'enquêtrice insomniaque, entourée de ses collègues masculins. Il y a aussi Ophélie, la stagiaire en sociologie -le premier métier de l'auteure- et toutes ces femmes -et aussi ces hommes- qui se sont, un jour, retrouvés assis dans le bureau du policier.



Ce même enquêteur qu'on n'est pas toujours content de voir, et qui devra ensuite "faire parler son 6ième sens", et parfois subir les classifications 71-21-11-41-42.



Chaque affaire est unique -on le découvre en tournant les pages- et reflète tantôt une mémoire traumatique, tantôt un agression imbibée, ou encore un débordement à prouver car ici, c'est "parole contre parole".



Une plongée vertigineuse dans les bas-fonds de notre humanité -perdue- qui impulsivement à dévié.



Attention, rien dans cette fiction "réaliste" ne nous est épargné; cependant le style employé nous permet de ne pas être trop impliqué.



C'EST POUR TOI SI : Tu ne vomis pas la dégénérescence humaine. Tu veux croire que ça existe encore des personnes bien parmi nous.



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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Ce livre nous envoie en pleine immersion dans la section "Agression Sexuelles" d'une brigade criminelle de la Police.

Avec Heloïse, brigadier fraîchement débarquée au sein du groupe, et Ophélie, stagiaire dans le cadre de sa thèse de sociologie, nous assistons aux entretiens des victimes qui déposent plainte pour différents types de viols : conjugaux, sous emprise de l'alcool ou drogue, par des inconnus ...



C'est un sujet délicat et fort, pas facile à traiter. L'auteure , dans ce premier roman, a choisi d'en parler avec audace, sans retenue mais avec une certaine sensibilité.

Elle pointe aussi du doigt les failles et dysfonctionnements de la justice, la difficile intégration des femmes dans un milieu professionnel majoritairement masculin.

C'est un bon roman mais il m'a manqué de l'émotionnel.

Je déplore aussi un texte pas assez aéré.

Mais pour un premier livre c'est réussi.



Merci à NetGalleyFrance et aux Éditions Julliard pour ce Service Presse



Instagram : visionbykri
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Ophélie intègre un service de la Police dédié aux enquêtes pour viols dans l'objectif de rédiger sa thèse de Doctorat de sociologie.

Toute la journée, elle écoute les auditions de victimes qui portent le poids d'une culpabilité qui ne devrait pas être la leur alors que leurs bourreaux jouent avec la notion de consentement pour se décharger de toute responsabilité.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

🖤 Waouh!! Ce roman est incroyable !

L’autrice a fait une immersion à la brigade Violences, et nous entraîne avec elle dans le quotidien des inspecteurs en garde des enquêtes de viol.

Le sujet est grave est malheureusement très peu d’enquêtes sont résolues ou aboutissent, sans parler bien entendu de toutes les victimes qui ne portent pas plainte par honte et la peur de ne pas être écoutées et entendues..

Le sujet est traité de façon admirable par une écriture addictive et très factuelle de l’autrice qui permet une immersion intense sans verser dans le glauque et le drama.

Le découpage des chapitres entre enquêtes et l’histoire d’Heloise, l’une des enquêtrices contribue à faire de ce roman un véritable page-Turner! , une très belle découverte et un roman que je recommande
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Ce récit nous plonge au cœur d'une brigade policière consacrée exclusivement aux enquêtes sur les affaires de viol.



Le thème est posé d'emblée : Celles qui peuvent encore marcher et sourire nous parle de faits de violence sexuelle. Nous recueillerons la parole des victimes aux côtés d'Héloïse, l'unique femme de cette brigade. Le regard aiguisé d'Ophélie, doctorante en sociologie et stagiaire au sein de l'équipe, nous apportera une perspective extérieure éclairante. Ce duo mettra en lumière le constat effarant qu'une infime partie seulement des affaires de viol n'est pas classée sans suite et portée devant la justice.



Les défaillances du système sont criantes. L'accueil des victimes laisse encore à désirer, frôlant parfois l'absurde lorsqu'on leur demande des preuves de leur innocence ou des justifications de leur comportement lors des faits. Les préjugés pullulent et la misogynie est omniprésente.



Ce récit dérange et donne envie de hurler. Il est grand temps de le reconnaître : il y a encore un long chemin à parcourir. Même si l'autrice précise qu'il s'agit d'une fiction, on ressent indéniablement l'inspiration de faits réels. L'autrice ayant elle-même travaillé sur les enquêtes policières dans les affaires de violence sexuelle en France, son récit sonne juste et frappe fort.



À lire absolument, ce livre fait une mise au point cinglante, affligeante mais nécessaire.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Livre lu dans le cadre d’une opération Masse Critique de Babélio, que je remercie.

Attirée par la couverture simple mais punch et par le résumé, et bien je ne regrette pas mon choix !

J’ai adoré ! Alors il n’y a rien d’amour ou de tendre dans ce récit, mais ça prend aux tripes, ça rend addictif et c’est humainement terrible et beau, et touchant.

Dans ce texte, nous sommes en plein cœur du groupe Violence de la police, qui accueille et traite les affaires sexuelles, les viols. Et quand je dis en plein cœur, c’est que l’autrice retranscrit ici avec force et détermination les violences en plein cœur du service, les commentaires déplacés, les remarques, les dérapages, les non-dits, parfois le manque de compassion.

Page après page, c’est une véritable immersion que nous ressentons. Le roman se découpe en plusieurs chapitres, tantôt relatés par Héloïse, OPJ dans le groupe, tantôt par Ophelie, la stagiaire, étudiante en sociologie, tantôt par une tierce personne. Et chaque partie est contée dans un style différent, tantôt par du dialogue, des échanges, tantôt par du narratif, quelqu’un qui se parle à lui-même, et tantôt du narratif aussi, mais explicatif. Je ne sais pas trop comment vous expliquer, mais c’est étrange et génial à la fois. Brillamment construit.

Un roman où les femmes nous racontent, rien n’est épargné, où les manquements de la justice sont dénoncés, où les dysfonctionnements pointent du doigts.

Le texte est d’une justesse incroyable. Car il existe encore des gens qui aiment leur métier. L’espoir est là.

La plume de l’autrice est originale, empreinte d’un je ne sais quoi de fascinant.

En bref, coup de cœur pour ce roman. Vraiment génial ! C’est un roman audacieux, intelligent, très fort, au titre plein d’espoir, avec des personnages intéressants, et cette fin ! Quelle fin ! Elle m’a bouleversée et complètement chamboulée. Bravo pour ce roman qui m’a séduite et marquée.

À découvrir absolument à sa sortie le 14 mars.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

[Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle 2024]



Tous les chapitres de Celles qui peuvent encore marcher et sourire sauf le dernier, le huitième, sont construits de la même façon. D'abord « tu » parle à Héloïse. Par cet artifice, on entend les pensées d'Héloïse, ses peurs, ses certitudes et ses doutes, ses regrets, les reproches qu'elle se fait, etc. Elle s'avoue souvent les déconvenues de son boulot de flic. Elle travaille au groupe Violences et, quand elle n'est pas sur le terrain pour enquêter, elle recueille les témoignages de victimes qui ont subi agressions sexuelles ou viols. Un travail exigeant, difficile et parfois déprimant pour elle, la seule femme de l'équipe, comme pour ses collègues masculins. La deuxième narratrice est un « je », Ophélie, doctorante en sociologie, qui fait un stage de trois mois dans ce service afin de recueillir des données pour sa thèse. Elle joue le rôle de la profane, celle à qui on explique comment ça se passe, ce qu'elle doit savoir pour comprendre la situation. Ces éléments lui serviront pour sa thèse et le lecteur profite de ces mises au point, bien sûr. La dernière narratrice, « vous », est une victime qui explique dès le premier chapitre ce qui lui est arrivé. On connaîtra son identité au dernier chapitre seulement. Chaque chapitre est titré du nom d'un agresseur : X pour le premier puisqu'on ne sait pas qui il est, suivi de Dylan, Babacar, etc. le dernier chapitre est intitulé « Vous ». Si ce n'était ce travail sur la narration, on pourrait croire qu'on lit un documentaire sur les violences faites aux femmes…

***

Le regard que posent Héloïse et Ophélie sur le travail du groupe diffère souvent. Héloïse vit les difficultés de l'intérieur. Elle connaît les faiblesses et les forces de ses collègues. Ophélie découvre ce milieu : si les hommes du groupe Violences sont sensibilisés aux horreurs que subissent les femmes, ce n'est pas le cas des autres groupes, par exemple les CRS ou la BAC avec leurs indécrottables machos, « surtout les vieux » lui confie Héloïse. C'est l'occasion pour Océane Perona de réutiliser certains des aspects de sa propre thèse de sociologie qui portait sur « la place du consentement dans les enquêtes policières pour violences sexuelles ». Elle est donc parfaitement au fait de ce qu'elle met en scène. Son roman nous plonge avec réalisme dans ces moments particulièrement délicats, incroyablement difficiles à aborder qu'elle traite avec une grande sensibilité tout en collant au plus près à la réalité : elle a sans doute assisté à certaines de ces rencontres et, bien qu'elle prenne la peine de signaler que « Toute ressemblance avec… » etc., on comprend que c'est du vécu. le fictionnel n'est pas absent de ce récit. L'autrice embarque le lecteur dans plusieurs quêtes : l'identité du « vous », celle du X du premier chapitre, et puis l'explication du départ d'Anaïs, l'autre femme du groupe qui est partie du jour au lendemain sans que quiconque parmi les policiers qu'Ophélie côtoie n'ait envie de lui expliquer pourquoi… J'ai bien aimé ce texte dont les deux aspects, documentaire et fiction, sont très maîtrisés, ce qui s'avère d'autant plus remarquable qu'il s'agit d'un premier roman.

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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Aujourd'hui, je vous emmène en immersion totale au sein de la police spécialisé dans les affaires d’agressions sexuelles.



Avec son premier roman, Océane Perona nous plonge directement au cœur du groupe Violences, au sein du service de police spécialisé dans les affaires d’agressions sexuelles.

Un roman qui entremêle les voix d’Héloïse, enquêtrice, et d’Ophélie, jeune sociologue stagiaire.

On a pendant la lecture différent point de vue en tant que plaignante ou des mis en cause. Avec fur et à mesure un fils conducteur qui mène sur une intrigue policière.

Le roman aborde différents thèmes très actuels, comme le consentement, la difficulté de faire le premier pas de porter plainte et de témoigner, le dysfonctionnement de la police et le fait que bien souvent les enquêtes soit classé sans suite. Océan Perona mais aussi l'accent sur Les problèmes au sein même de la police qui lui-même n'est pas épargné par les violences.





C'est très bien écrit, sans retenue, sans fioritures, mais on sent cette sensibilité. Un roman puissant qui m'a tenu en haleine jusqu'à la fin.

Il m'a manqué ce petit quelque chose pour que je sois embarqué totalement.



Une très belle découverte pour ce premier roman que je vous invite à découvrir !
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire



Je remercie @netgalleyfrance et @editions_julliard de m'avoir permis de découvrir ce livre extrêmement poignant.



𝙍é𝙨𝙪𝙢é :

Ophélie est étudiante en sociologie, elle prépare sa thèse et fait donc une immersion au service Violences d'un commissariat. Elle va découvrir le quotidien des policiers qui reçoivent les personnes victimes d'agressions sexuelles ou de viol.

Héloïse fait partie de la brigade, une femme forte et qui en impose physiquement. Elle ne dort pas très bien et s'investit énormément dans son travail.

Une nouvelle affaire va la happer, une jeune femme a été violée et laissée pour morte.



𝘼𝙫𝙞𝙨 :

Pour un premier livre c'est un énorme coup de ❤️ ! C'est difficile d'utiliser ce terme compte tenu du sujet traité mais j'ai été scotchée dès la première (et très longue) phrase.

Ce livre heurte, touche, remue, révolte et émeut.

Le style est aussi redoutable, chaque chapitre comporte trois points de vue, un à la deuxième personne du singulier, celui d'Ophélie et le dernier à la deuxième personne du pluriel.

Le dénouement est très bien amené et clos parfaitement le livre.



C'est une pépite et je vais rester vigilante aux prochaines parutions de cette autrice.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Immersion au sein d'un service de police dédié au groupe Violences, un groupe qui se concentre sur les violences faites aux femmes. On y croise Héloïse, une dure à cuire, la seule femme de l'équipe, et puis Julien, Manuel, Gregory, ses collègues. C'est Océane, une thésarde en sociologie qui tient lieu de témoin à ces scènes d'audition mais aussi de la vie de ce groupe.

On y croise des faits sordides, mais glaçants de réalité. Des femmes laissées chez elles pour morte après avoir été violées et lacérées de coups de couteaux, des étudiantes violées alors qu'elles sont inconscientes après avoir trop bu.

C'est à la fois fascinant et glaçant. Lecture courte mais marquante.

Merci à Julliard et Netgalley pour cette lecture.
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Celles qui peuvent encore marcher et sourire

Plusieurs voix dans ce roman qui ne donne pas du tout l’impression d’en être un. Ophélie est une doctorante en sociologie qui pour sa thèse, va passer trois mois au sein de la police, avec le groupe Violences dédié à prendre en charge les victimes de viol. Il y aura aussi une personne s’adressant à Héloïse, la seule femme du groupe. Est-ce elle qui se parle ou quelqu’un d’autre qui s’adresse à elle ? Il est possible que ce soit plus clair pour d’autres lectrices et lecteurs mais de mon côté, le doute a subsisté jusqu’à la fin. Et pour finir, une troisième personne sans nom mais avec une histoire terrible que je vais découvrir au fil des pages.



Le roman est principalement écrit en utilisant le « tu » et même si l’autrice ne s’adresse pas à nous personnellement, cela donne une écriture vive et percutante qui m’a attrapée tout le long de ma lecture. Ce livre a été un coup de cœur et pourtant, il m’a plus lacéré le cœur qu’adouci avec du baume. Une fiction qui a sacrément le goût de vrai, au point que j’ai parfois été à la frontière des deux. Les faits sont inventés mais les histoires qu’ils racontent sont celles de milliers de personnes. De femmes.



« Celles qui peuvent encore marcher et sourire » c’est un monde de nuances. Des membres de la police qui peuvent être abjects, manquant d’empathie et dans un même temps, d’autres avec une écoute sans faille et une détermination pour éclaircir les affaires confiées. Ce sont aussi des victimes différentes dont le comportement peut susciter un étonnement, sans pour autant qu’il faille douter de leur parole. Jamais. La nuance peut être aussi dans la familiarité qui unit les membres de ce groupe pas comme les autres face à ces témoignages et ces crimes qui glacent le sang.



C’est un roman qui ne donne pas confiance en l’humanité, qui n’a fait que conforter les doutes et la colère que je ressentais déjà face à la violence, l’absence d’écoute, le manque de considération ainsi que face à cet abominable et détestable besoin de domination. Mais ce roman, c’est avant tout celui qui souligne la force de « celles qui peuvent encore marcher et sourire ». Et en ça, il est nécessaire et je remercie l’autrice de le faire exister.

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