Peut étre le moins convaincant des livres de Nina Bouraoui . Ici il lui manque un élément clé : son style nerveux , vif , qui fait le charme certes un peu rude parfois , mais si fort de ces romans . Ne nous y trompons pas , ce livre est un bon opus , mais il y a clairement quelque chose qui cloche . En l'état pas le meilleur pour se faire une idée du talent de la dame .
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Nina Bouraoui, avec Appelez-moi par mon prénom aux éditions Stock ,décortique la passion amoureuse et la notion de désir.
Dans ce roman, un homme et une femme apprennent à s’aimer grâce à un échange épistolier passionné. Leur rencontre a lieu dans une librairie de Lausanne. La narratrice est une écrivaine. P. est un bellâtre de 23 ans. Elle est plus âgée d’une quinzaine d’années. Les livres de la femme ont permis au jeune homme de surmonter sa perte de la foi en l’amour en raison d'une déception. Entre la France et la Suisse, les deux protagonistes se retrouvent comme ils se séparent. Ils fréquentent les expositions, les galeries d’art et leurs étreintes sont enflammées.
Cette histoire analyse toutes les étapes du désir amoureux depuis son impulsion, dans toutes ses pulsions, ses obsessions et ses incertitudes.
Si une forme de pudeur règne dans ce récit, l’écriture est ciselée, sensuelle et passionnée. Cet ouvrage étincelant redonne foi en l’amour.
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Première rencontre avec Nina Bouraoui que je connaissais de nom toujours à la faveur de l’un des passages des livres si formidables de ma ville. Je ne suis pas férue des livres d’amour mais cette écriture est magnifique, je suis impressionnée. Je lirai donc rapidement d’autres livres de cette dame
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Une écrivain et un lecteur admirateur de 16 ans son cadet, débute une correspondance via internet, très vite une passion amoureuse virtuelle nait entre l'auteur et l'admirateur. Sur un sujet pas forcément excitant, Nina Bouraoui décrit de belle manière cet amour qui puise sa source dans l'imaginaire, les fantasmes loin de l'attirance physique. Gràce à une écriture fluide faite de phrases courtes, je me suis fait surprendre par la manière de parler du désir amoureux, de cette correspondance qui fait grandir la passion jusqu'à la rencontre physique et l'étreinte des corps. Bouraoui nous touche car elle nous garde bien de tout voyeurisme malsain, de scènes dérangeantes, non ici c'est d'une rencontre fusionnelle qui masque la peur de la solitude, et de l'abandon. J'étais resté sur la mauvaise impression de "Garçon manqué" et je me suis fait cueillir par ce roman délicat, gracieux qui parle d'amour avec le grand A.
Un très bon livre.
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"Nous partagions l'attente et le renoncement." Une déclaration d'amour irrésistible, le journal d'un amour passionnel d'abord platonique, espéré sans être tout-à-fait cru, "sans chair, les mots prenant la place des corps", à distance, l'histoire d'une correspondance des mots et des êtres, "où s'écrire revient à s'appartenir l'un l'autre", pour "quelqu'un qui vit en vous". Une perle ! La deuxième partie installe une réalisation, un accomplissement qui se sait incertain ou à durée limitée, mais qui pose, ferme et ouvre à la fois au reste. "Le monde semblait guéri de sa violence, moi de mes doutes". "L'on trouvait sa place sur Terre à partir de l'instant où l'on trouvait sa place près de ceux qui nous aimaient". Nina Bouraoui propose un récit à la première personne, clinique et enfiévré à la fois, sorte de journal de l'après qui revit, redonne vie. Un livre pour dire peut-être qu'exister ne suffit pas si on peut vivre et qu'on existe d'abord en vivant."
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La quatrième de couverture m'avait attiré mais j'ai finalement été déçu par ce texte court. Certes, la plume est belle et possède un côté envoûtant, mais j'ai parfois eu un peu de mal à rentrer dans cette introspection.
Le cheminement est un peu désordonné, un peu brouillon, sans doute à l'image de l'esprit de Jérémie, dont la consommation de cannabis lui retourne un peu le cerveau.
Ce livre est surtout un exposé de sa grande solitude : sa mère le délaisse depuis l'enfance, il n'a pas d'amis et sa passion non réciproque envers Sami l'enferme dans un désert affectif.
En fait, ce qui m'a le plus gêné, c'est la façon dont est abordée l'homosexualité de Jérémie, comme par revanche contre sa mère, comme si son désir d'un homme était un choix qu'il faisait pour l'emmerder, elle, ou pour se mettre en compétition avec elle (et là, pour moi, ça ne passe pas du tout, car l'homosexualité est tout sauf un choix ou une révolte contre quelqu'un).
Au final, Avant les hommes a été une lecture en demi-teinte dont le traitement de l'homosexualité du personnage principal m'a laissé plus que dubitatif, même en considérant qu'il s'agit d'un ado qui se cherche encore.
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Nina Bouraoui c'est une longue histoire , c'est une lecture dés le livre sorti , et peu de déceptions . Ici il est vrai le texte est trés court . Mais il est dense , chargé d'émotion , sans mélo . C'est une main tendue aux hommes jeunes qui refusent leur homosexualité a cause des parents , et en cela Nina Bouraoui est trés importante , car elle met des mots sur les sentiments , elle fait tomber la honte qui n'a pas lieu d'étre et elle aide a accepter sa vie . Ce court roman est en cela avec le style habituel de l'auteur , tout en urgence, en vérité , une trés bonne surprise deplus pour cette dame de la littérature française . À découvrir !
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J'ai trouvé cette lecture très ennuyante. Les tergiversations en boucles infinis de ce garçon sur sa relation avec ses parents (surtout sa mère) et les hommes sont poussives.
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roman plaisant sur les états d'âmes d'un jeune homme aimant les garçons. Et de son rapport avec sa mère. On regrette que le livre soit aussi court
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étonnant, comment un adolescent qui se découvre homosexuel peut se raconter si bien dans la bouche d'une femme.
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J'aime la littérature gay parce qu'elle regorge d'une sexualité à fleur de peau et d'un sentimentalisme débordant, donnant lieu la plupart du temps à une sorte de mélancolie cathartique qui caractérise probablement mon état d'esprit "romantique".
Il n'y a dans cette nouvelle ni la sexualité à fleur de peau, ni le sentimentalisme débordant. C'est un roman de garçons, écrit par une fille. Et une fille, aussi affutée soit sa sensibilité, ne peut pas penser comme un garçon, même sur le papier, même pour un garçon sensible.
J'avais envie de retrouver dans cette histoire d'amour d'un adolescent pour un autre les émois des jeunes garçons qui se sentent repoussés par ceux qu'ils désirent, et qui se sentent écœurés par ce qu'ils désirent. Nina Bouraoui a du talent, elle manie la phrase et le sentiment avec volupté, elle retranscrit ce foisonnement, cette perte que l'on retrouve dans les esprits torturés et embués, mais elle ne parvient pas à rendre la justesse des amours masculines.
C'est dommage, c'est ce que je venais y chercher.
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Nina Bouraoui a choisi de parler de l’adolescence. Dans ce roman, Nina Bouraoui essaye de répondre à cette question : Que se passe-t-il dans la tête d’un adolescent attiré par les garçons ? Il s’agit de Jérémie qui vit avec sa mère dans un pavillon. La cité proche, le père absent, les troubles identitaires, la solitude ardue, on est en été, Jérémie fantasme sur son amour pour Sami. Il fume des sticks de shit pour finir ce qu’il est. Ce livre raconte l’étape qui précède l’amour avant d’entrer dans la conscience de l’humanité et avant de devenir adulte. “La jeunesse est l’âge de tous les dangers, la drogue, la délinquance”. Tout est à la fois excitant et terrifiant. Jérémie est un garçon sensible. “Je me sens proche des cassés et des fragiles. J’ai peur que les gens abîmés ne tombent dans l’abîme”, confie la romancière à un journal français. Avant les hommes est une fulguration. On y attend, entre deux heures électriques, les coups de tonnerre de la vie. La romancière dit que chaque nouveau livre est pour elle comme un laboratoire. Elle parle vite et bien. Elle a des images fulgurantes, des effacements soudains, des sensibilités visibles : “Je ne mets pas de barrières entre moi et le réel”, dit-elle.
Avis:Dans ses romans, l’amour. le désir, la folie, et l’ambiguïté se côtoient.
Après la sortie de ce roman, elle affirme : “J’ai terriblement manqué de Dieu étant enfant. Mais il faut que je me montre raisonnable même si la mort demeure inacceptable : nous ne sommes pas éternels”.
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Ce court récit est très fort dans la fusion entre le fond et la forme. Rédigé sous forme de carnet factuel et poétique, le propos est ponctué de réflexions philosophiques qui vont loin. Jérémie nous conte son été isolé et loin de son amour secrètement assumé, mais non consommé. Sa consommation se jette donc sur le shit à défaut de sexe. Jérémie veut un homme. Son corps brûle. Le lyrisme de la langue libre nous emmène aux confins du symbolisme. La fusion des corps : il n'y a que cela. Le livre pourrait être réduit à cet idiome, mais la poétique nous transporte bien au-delà de ce qui est racontable. Alors, vous voulez vous offrir une évasion estivale sulfureuse, n'hésitez pas !
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Cours mais réaliste, tel une musique de rap bien construite et engagée, ce livre dépeint le portrait d'un homme froissé par la réalité de sa vie. Il nous embarque dans la banalité et dans l'obsessionnelle. La frontière est sournoise entre ce qu'on fantasme et ce qu'on véhicule pour aboutir à notre quête
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Il s'agit d'un roman contemporain au sens plus noble du terme: primauté de l'écriture sur la fiction. Une écriture poétique imprégnée d'incertitude qui pousse le lecteur à apprécier sans chercher à trop comprendre. L'écriture automatique est omniprésente aussi: il y a des phrases qui n'ont pas un sens à propri mais qui embellissent le roman. Il s'agit de l'histoire d'un garçon obsédé par le corps de Sami, aimant les hommes, cherchant inlassablement un homme pour se connaitre et pour fuir sa mère avec qui il partage un appartement dans une cité envahie de silence et de solitude.
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Un très court roman de moins d'une centaine de page qui évoque avec justesse les premiers désirs et le caractère obsessionnel qui peut les caractériser pendant cette période qu'est l'adolescence.
Nina Bouraoui nous parle ici de l'éveil de la sexualité de Jérémie, fortement attiré par Sami, et décrit un désir omniprésent, une sexualité en ébullition avec des mots simples sans jamais être vulgaire. C'est aussi un livre sur le thème du passage à l'âge adulte, de l'apprentissage d'une certaine maturité. Le roman décrit avec beaucoup de beauté la douleur ressentie à cette période ainsi que les difficultés parfois rencontrées dans les relations parents-enfants.
Un très court texte avec de jolis et grands mots et des phrases capables de réveiller certains souvenirs d'adolescence que l'on croyait bel et bien enfouis pour toujours.
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Voici l'exemple parfait d'un roman qui me faisait de l'oeil depuis des années dans les rayons des librairies ou dans les recommandations d'Amazon, et qu'après avoir lu je regrette d'avoir mis autant de temps avant de le faire. Je crois que c'est encore une critique très positive sur Goodreads qui m'a poussé à enfin acheter et lire ce livre.
Je ne connaissais pas Nina Bouraoui auparavant, j'ai découvert son style avec ce roman et je dois dire que je suis plutôt emballé. Son écriture est fluide, parfois poétique, je me suis laissé emporté par le flux et le reflux de ses phrases. Je ne sais pas si on retrouve ce style dans ses autres romans, mais il est en tout cas parfaitement adapté aux pensées lancinantes du narrateur adolescent.
Puisque je parle du narrateur, il faut sans doute que je vous dise de quoi parle ce roman. Il me semble que la quatrième de couverture le fera mieux que moi :
C’est l’histoire d’un garçon qui vit seul avec sa mère dans un petit pavillon non loin d’une cité. C’est l’histoire d’un été, saison dangereuse et violente. C’est l’histoire de Jérémie qui s’ennuie et de son obsession pour Sami. L’histoire d’une désertion aussi. Il n’y a aucun espoir amoureux dans ce livre, parce que le corps prend tout, il est invasion de tout. C’est le feu, c’est l’attente, c’est la frustration. C’est le vide et le vertige. La jeunesse est un état sauvage où tout peut arriver, tout peut se détruire, parce que tout tient sur une seule force : le désir.
Le résumé de l'éditeur parle de frustration, de vide, de vertige. C'est exactement ce que j'ai ressenti en lisant les 89 pages de ce court roman. Tout tourne autour du désir et des sentiments de Jérémie : le désir pour son ami Sami, et pour les garçons ou hommes en général ; les sentiments de solitude et d'abandon par sa mère hôtesse de l'air et son père absent, parti vivre dans le Sud.
La relation mère-fils est au coeur du récit, avec cette mère qui semble absente même quand elle est présente. Il me semble qu'on ne l'entend jamais s'adresser à Jérémie, ou à de très rares occasions. Il y a une distance entre eux qui transparaît parfaitement et qui renforce le sentiment de solitude exprimé par le narrateur.
L'autre sujet récurrent tout au long du roman, c'est le désir. Le désir pour Sami, cet ami dont Jérémie s'est éloigné faute de pouvoir obtenir de lui les gestes et la passion qu'il convoitait. Le désir pour les hommes en général, que ce soit pour le petit dealer qui le fournit en shit ou pour le nouveau petit ami de sa mère. L'auteur exprimé très bien ce désir obsédant ressenti par un adolescent, de surcroît homosexuel, qui fantasme sur ce qu'il ne peut toucher. Il y à la fois de la poésie et du réalisme dans l'écriture de Nina Bourauoi sur ce thème du désir, c'est saisissant.
J'ai retenu deux extraits particulièrement réussis à mes yeux :
Aimer les hommes, c'est faire le vide autour de soi parce que l'on n'est pas comme les autres, c'est franchir la frontière, c'est regagner sa liberté, c'est devenir celui qu'on a chassé. Aimes les hommes, c'est mon plus grand silence, et la plus grande guerre que je doive mener. Je veux gagner, je veux être parmi ceux qui me ressemblent.
Je tiens Sami dans ma main, l'oubli n'existe pas, et je garde le garçon de mes rêves sous ma peau comme une épine que je n'ai pas envie d'enlever.
Ce roman m'a beaucoup plu. C'est une histoire simple mais magnifiquement écrite. Cela me donne envie de lire d'autres romans de Nina Bouraoui, même si leurs thèmes me parleront peut-être moins. Je pense en tout cas jeter un œil à sa bibliographie pour voir si un de ses livres me tente. Je vous tiendrai au courant ...
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Avant les hommes raconte un été dans la tête de Jérémie, un ado vivant seul avec sa mère et obsédé par Samy. On est dans la tête de cet ado et c’est particulièrement bien fait. Les phrases s’enchainent tout comme un fil de pensées, sans réelle structure. C’est un récit touffu, haletant et qui part dans tous les sens.
Il est question de fragilité et de construction de soi pendant l’adolescence. C’est très bien traité avec un style très beau. Rien n’est oublié le malêtre, le sexe, la masturbation, la drogue, l’alcool... Tout est abordé de manière très poétique et sensuel ce qui est quitte ou double : c’était trop pour moi. Si je reconnais la beauté de la poésie d’un texte, je ne suis pas à l’aise avec cela, je prends tout trop au premier degré et ressent trop que je passe à côté. Ca n’a pas manqué ici d’autant que les scènes sensuelles ne sont pas non plus ma tasse de thé donc le cumul des deux a créé un sentiment de malaise qui a pris le dessus sur la beauté. Je ne regrette pas d’avoir découvert ce texte mais il est trop éloigné de ma zone de confort pour que je l’apprécie à sa juste valeur.
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