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Critiques de Nicolas Framont (16)
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Parasites

Notre société va mal. Il suffit de regarder le JT, d'écouter la radio, de consulter les réseaux : hôpital, école, inflation, retraites, gestion administrative entièrement numérisée… Les motifs de s'exaspérer, de râler, de manifester sont nombreux…

L'essai de Nicolas Framont, sociologue, vendeur de fruits et légumes, analyse les raisons de ces dysfonctionnements.



Parasite 1 : nom masculin,. Être qui vit aux dépens d'un autre sans le détruire. Adjectif : superflu, gênant.

Sa thèse ? Les parasites ne sont pas ceux qu'on croit.



Le parasite n'est pas l'allocataire du RSA, ce fainéant.

Le parasite c'est le bourgeois. Pas le riche. le bourgeois.



Pour résumer, le bourgeois est celui qui vit du travail des autres.

C'est celui qui capte la richesse produite à son profit.

C'est celui qui, en achetant les politiques (ou en finançant leurs campagnes électorales) fait que la législation du travail, sous prétexte d'utilité publique, lui permet de détourner toujours plus d'argent public à son seul profit, (sans ruissellement) : Crédits d'impôts, CICE. Cela nous coûte tout de même 25% du budget annuel de l'Etat, soit nos impôts. Parce qu'il faut souligner aussi que nous payons nos impôts nous. Pas eux : suppression de l'ISF, optimisation fiscale dans des paradis fiscaux…

C'est lui qui accapare, pressure, détruit pour s'enrichir toujours davantage sans aucun souci des conséquences humaines et écologiques. Voir à ce sujet la formidable intervention de l'ex ministre des Transports, Djebbari à propos des jets privés des ultras riches : « le temps des décideurs est précieux ».

Un jet pour aller à Courchevel ? Il est sérieux là ?

Donc, l'ennemi c'est le bourgeois.



Les exemples sont précis, chiffrés, référencés.

Ainsi les Saadé, Leclerc, Mulliez ne se sont pas faits tout seuls comme aime à le claironner la mythologie managériale. Ce sont tous des héritiers. Ils ne créent pas d'emplois, ils en suppriment ou les vident de sens. Ils ne font pas ruisseler l'argent qu'on leur concède sur nos dos.

Ces jolis discours sont bien sûr relayés par ceux que Framont appelle « les sous bourgeois » : professions intellectuelle, culturelle, médias notamment qui servent la soupe aux ultras riches pour parler, parler, parler y compris de choses qu'ils ne maîtrisent pas, s'enrichir, dans l'espoir d'être accepter dans le club très fermé des bourgeois.

Là aussi des noms sont donnés. Eux ce sont les parasites entendu cette fois comme ceux qui produisent une perturbation sonore qui se superpose sur le bruit utile.



Les conséquences nous les connaissons, nous les vivons.

- Des emplois aliénants, vidés de sens ( mais ne nous plaignons pas, on travaille) avec pour effet un phénomène nouveau : la Grande Démission (520 000 démissions au cours du 1er trimestre 2022).

- La destruction de notre habitat, de notre climat, d'écosystèmes



C'est efficace, c'est pédagogique, c'est référencé (les données sont très récentes, c'est à souligner).

Cela écoeure beaucoup.

Je remercie Babelio, les Editions Les liens qui libèrent pour cette Masse critique. Je remercie Nicolas Framont pour son travail.



Je n'ai qu'un regret. Les solutions me semblent un brin angéliques.

Retrouver la fierté de sa classe sociale, oui. Je ne l'ai jamais perdue.

Prendre ses distances avec le mépris bourgeois. Oui.

Refuser le dialogue. Facile, il n'y a plus de dialogue social en France. Ni même de dialogue parlementaire. Il suffit de regarder le déroulé du vote de la réforme en cours. Effarant.

Se mobiliser hors les cadres habituels. Là, ça devient plus compliqué.

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Parasites

Une excellente leçon de ce qu'est le néo libéralisme pour lequel les Français ont voté majoritairement.

Les parasites ce ne sont pas ceux que l'on croit ou que l'on veut nous faire croire.

Les parasites sont ceux qui dans les plus hautes sphères du système se gavent, se gavent, encore et encore.

Un livre éclairant et surtout et absolument nécessaire pour comprendre ce qu'est le néo libéralisme qui nous gouverne depuis 15 ans.
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Parasites

Les ultra-riches sont-ils utiles à notre société? C'est la question à laquelle répond à la négative ce passionnant essai de Nicolas Framont par lequel j'ai été agréablement surprise. D'entrée de jeu, le parti est pris : les plus grandes fortunes de France se sont enrichies sur le dos du contribuable ces trente dernières années et de manière encore plus scandaleuse lors de la crise du COVID et de l'inflation liée à la guerre en Ukraine. On y parle "bourgeois gaze", oligopoles, entre-soi, délocalisations, corruption. Si Parasites est un brûlot militant, il ne néglige pas d'être méthodique, fouillé et argumenté ; de même, d'un premier "diagnostic", il écarte les faux remèdes pour proposer des solutions et un amusant épilogue. Merci aux Editions des Liens qui Libèrent !
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Parasites

Parasites de Nicolas Framont est, selon ses propres mots, « un ouvrage de développement collectif » à destination des travailleurs afin de les encourager à s’organiser par eux-mêmes pour défendre leurs intérêts de classe et renverser le pouvoir de la bourgeoisie.



On retrouve tout au long du livre une bonne synthèse des derniers événements du capitalisme en crise depuis la période covid, et qui ont tous en commun le parasitisme de la bourgeoisie : de la spéculation des transporteurs maritimes à celle du marché de l’énergie. À travers ces événements, Nicolas Framont montre sans cesse ce qui fait « système » et comment l’état est organisé pour être au service de la classe dominante « parasitaire » (la bourgeoisie) qui s’accapare toute la valeur produite par les « classes laborieuses » – terme que Framont a l’habitude d’utiliser à la place du plus orthodoxe « prolétariat » ou « classe ouvrière ».



Très plaisant à lire, cet essai pédagogique et caustique est une bonne démonstration de l’actualité de la lutte des classes, ainsi qu’un manifeste intéressant sur la nécessité de construire une grande organisation de travailleurs afin de permettre la grande transformation révolutionnaire de la société dont notre humanité a tant besoin.



En bref, une bonne invitation à la discussion et à l’action.
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Parasites

Faut-il manger les riches ? Entre la finesse des Pinçon-Charlot et la férocité de Frustration Magazine dont Nicolas Framont est le rédacteur en chef, Parasites est un essai puissant qui donne tout à la fois la rage pour ce qu'il dénonce et la joie de l'émancipation.

Bien que sa quatrième de couverture puisse paraître racoleuse, Parasites s'appuie sur une argumentation solide pour souligner la vivacité des classes sociales en France et l'accaparement des richesses par la très haute bourgeoisie. Nicolas Framont s'attache à démontrer la façon dont celle-ci légitime son existence en imposant ses mythes via les médias, le cinéma, les plateaux de débat, ou encore la politique où elle est hégémonique ; et en quoi elle ne contribue en rien à la production des richesses mais vampirise plutôt l'économie française. Grandes entreprises sous perfusion, actionnaires engraissé.es d'argent public, ouverture forcée à la concurrence - dans un chapitre qui vulgarise brillamment la crise du marché de l'électricité - , fraude fiscale, jets privés, hyperconsommation et épuisement des ressources ...

On tourne les pages à toute vitesse avec la furieuse envie de tout faire péter. J'ai dévoré le livre en un weekend, ne le reposant qu'avec la satisfaction de lire ses préconisations finales et après y avoir apposé d'innombrables post-it, pour finalement renoncer à reporter les citations qui m'y ont frappée - il m'aurait fallu tout simplement le recopier dans son intégralité.

Un grand merci aux éditions des Liens qui libèrent de m'avoir envoyé cet "ouvrage de développement collectif", un essai incisif et puissant comme une grande bouffée d'air frais !
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La guerre des mots

Voici un nouvel ouvrage, préfacé par le célèbre couple de sociologues de la bourgeoisie Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, qui utilise la sémantique critique pour dénoncer le caractère idéologique du discours bourgeois imposé par les médias et les politiques. Son avantage tient d'abord à son actualité, qui prend en compte abondamment la révolte des Gilets jaunes ainsi que les politiques économiques conséquentes à la pandémie de la Covid 19 : mesures de réduction du droit du travail et soutien massif aux entreprises privées.

Si l'analyse ne brille pas par la profondeur ni par l'originalité des réflexions, elle a le mérite de produire une critique cohérente du capitalisme sans jamais négliger la remise en perspective historique du capitalisme en général et de ses notions et éléments de langage idéologiques en particulier, tout en gardant un style résolument abordable, voire journalistique : les auteurs étant corédacteurs en chef du magazine Frustration. La démarche ne consiste pas à prendre chaque lexème isolément, mais à introduire chaque chapitre par un texte, en italiques, qui représente la vulgate idéologique courante, dont les mots-clés sont soulignés en gras, pour faire ensuite l'objet du travail sémiologique. Ces textes en italiques sont donc des pastiques dont l'outrance (et donc l'ironie) ne sont pourtant pas immédiatement perceptibles ; de même, pour certains autres lexèmes, les auteurs introduisent des textes utilisant une autre typographie, lesquels représentent une position anti-bourgeoise également outrancière qui manque sans doute un peu de nuance mais non de pertinence...

Je tiens enfin à marquer mon appréciation des nombreuses illustrations humoristiques par Antoine Glorieux, ainsi que des quelques planches récapitulatives : « Répartition des salaires » (pp. 76-77), « La méritocratie à la française » (pp. 90-91), « La lutte des classes en France en quelques dates » (pp. 210-211).



Voici les éléments de langage déconstruits [entre guillemets anglais], dans le cadre des chapitres respectifs, selon une structure qui ne reproduit pas néanmoins la table des matières du livre :



I. « Brouiller les frontières des classes » :



« "Riches" : noyer le poisson »

"Notre économie"

"Inégalités sociales"

« "Classes moyennes" : nous faire croire que nous sommes toutes et tous dans le même bateau »

« "Classes populaires" : le mépris de classe devenu mot »

Le "jeune de banlieue" et le "beauf"



II. « Légitimer son pouvoir » :



« "L'égalité des chances" : légitimer les inégalités »

La "diversité"

« "CSP+" : la "compétence" et la "responsabilité" comme justification du pouvoir »

« L'art de travailler en mode "projet" »

« "Prendre des risques" : ce sont ceux qui en prennent le moins qui en parlent le plus »

« Mobiliser son "réseau", un art bourgeois »



III. « Nous rabaisser pour mieux nous dominer » :



« "Complotiste" : nous empêcher de questionner l'ordre social »

« En toute "transparence" [...] »

« La "pédagogie" : l'art de nous infantiliser »

« Un monde devenu si "complexe" »

"Réforme"

« La "résilience" : prendre sur soi sans contester la domination qui broie »

« Les "petits gestes écolos", une tartuferie bourgeoise de plus »



IV. « Verrouiller l'ordre social » :



« "Dialogue social" : imposer le monologue bourgeois »

« Les acteurs : des syndicats jaunes aux "membres de la société civile" »

"Collaborateur"

« "Violence" : délégitimer la nôtre pour masquer la leur »

"Grogne sociale"

« La "gauche" : un piège politique et médiatique pavé de bonnes intentions »
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La guerre des mots

« Charges sociales », « projet », « égalité des chances », « classe moyenne », « ascenseur social », « réforme »… J’ai souvent écrit dans mes chroniques que les mots sont essentiels dans nos luttes, c’est pourquoi j’ai choisi de vous présenter La guerre des mots pour fêter les 10 ans de Bibliolingus. Les auteurs de cet ouvrage particulièrement bien conçu, riche et clair mettent à nu les mécanismes langagiers de la classe bourgeoise pour asseoir son emprise idéologique et nous faire travailler contre l’intérêt de la classe laborieuse. Voilà un livre salutaire à l’approche des élections présidentielles qui relèvent de la mascarade !

La suite de ma chronique sur Bibliolingus : http://www.bibliolingus.fr/la-guerre-des-mots-selim-derkaoui-et-nicolas-framont-10-ans-a211712048
Lien : http://www.bibliolingus.fr/l..
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La guerre des mots

j'ai eu une inquiétude que ce livre ne contrebalance l'emprise bourgeoise jusque dans l'emploi d'un vocabulaire aliénant, par une utilisation dévoyée de certains termes chers à la gauche,quand page 17, j'ai lu " les citoyennes et citoyens se sont donc retrouvés seuls face à leur colère....", les mots de citoyens/ citoyennes désignant dans le contexte les non- bourgeois et non- petits bourgeois. D'un point de vue purement legalitaire, bourgeois et petits bourgeois sont aussi citoyens. De plus c'est un terme qui renvoie à la Révolution,bourgeoise s'il en fut.

Termes mal choisis donc mais dont nous pouvons comprendre l'emploi dans ce livre. Personnellement, c'est le seul point qui m'ait fait grincer des dents. Car c'est un livre à la fois facile à comprendre,une " vraie" vulgarisation,et un livre très riche,comportant des analyses,des tableaux,des exemples simples et parlant. À mon sens c'est donc un très bon livre d'analyse sur la main mise de la grande bourgeoisie tous azimuts,ses comment,ses pourquoi,comment elle muselle les consciences politiques opposées, comment elle rabaisse les travailleurs sous couvert de leur offrir de fausses responsabilités,comment elle étend son réseautage pour garder ses avantages et n'en pas céder un morceau,tout ceci entre autre en déviant le sens du langage et en effaçant le poids des syndicats pour encenser l'individu bien plus malléable puisqu'isolé.

Je regrette que ma contribution ici soit un piètre résumé de ce livre qui est infiniment plus riche que ce que j'en dis .

À tous ceux qui sont un peu curieux de ce qui se passe sous les mots,je le conseille et je remercie mon gendre de me l'avoir prêté car je ne me serais pas forcément penchée sur un tel titre de crainte d'être dépassée par son contenu et j'aurais eu bien tort.
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La guerre des mots

Parlez-vous le bourgeois ?

La question est imprimée en gros sur la quatrième de couverture et donne le ton.



Selim Derkaoui et Nicolas Framont démontent méthodiquement la langue bourgeoise hégémonique (sans jamais utiliser le terme "novlangue"). Des "collaborateurs" au "dialogue social", de la "résilience" à "notre économie", de la "pédagogie" à la "violence" c'est tout un catalogue qui est déployé et déconstruit.

Au début de chaque chapitre, un petit texte met en scène les mots qui passeront sur le billard dans les pages suivantes, dans une mise en scène de la parole bourgeoise.

On retrouve des citations à foison, et de nombreuses références au coronavirus. Un livre brûlant d'actualité donc.

La macronie en prend pour son grade et est rhabillée jusqu'à la fin de la pandémie.



Les auteurs redonnent leurs lettres de noblesse (hum) aux "bourgeois" et autre "classe laborieuse". Ils expliquent avec force détails historiques le pourquoi du comment de leurs choix, ainsi que la généalogie des termes qu'on leur substitue généralement.



La conclusion est remarquable et constitue une véritable compilation de fortes formules.



Un mot sur les illustrations. Réalisées par Antoine Glorieux, elles sont excellentes et servent admirablement le propos.

La constitution devient le "projet France" et Karl Marx signe "Notre économie", Steve Jobs retire du rocher une iexcalibur et Indiana Jones traîne sa valisette Vuitton.

On apprend dans son paragraphe de présentation qu'il œuvre à la lutte des classes par l'image. Réussite totale.



Un livre qui met un grand coup de pied dans le glossaire bourgeois, et cela fait du bien.

Dans des styles différents, je recommande LTI, LQR, Les mots qui puent et les travaux de Philippe Blanchet ou d'Alain Deneault.
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Parasites

Une lecture d'actualité ! (mais pas que)

L'auteur, sociologue, dresse un portrait sans concession des sociétés capitalistes, la nôtre en particulier. Il tente aussi de proposer des pistes pour en sortir.



Si le titre vous choque, c'est que vous avez besoin de lire cet ouvrage !



L'auteur le désigne comme un "ouvrage de développement collectif", on pourrait aussi dire qu'il s'agit d'un petit manuel d'éducation populaire.



L'introduction et les 3 premières parties dressent un constat de l'état de notre société. Le ton et le point de vue peuvent déranger, mais le contenu se limite à l'énoncé de faits, avec des exemples nombreux, concrets, et documentés. Par exemple : instauration d'une distance entre classes laborieuses et décideurs ; accumulation et maintien de la fortune de la bourgeoisie via captation de l'argent public ; porosité entre classe politique et bourgeoisie, au bénéfice de cette dernière ; rôle des médias dans la diffusion de la pensée bourgeoise ; destruction des services publics ; inefficacité économique des politiques néolibérales ; etc.



La quatrième partie et la conclusion sont plus prospectives. Elles établissent une courte liste des modes de lutte sociale existants, expliquent pourquoi certains sont voués à l'échec et lesquels peuvent conserver une certaine efficacité, puis tentent de proposer des pistes de chemins à tracer pour qui voudrait se lancer dans le combat contre la bourgeoisie. Avec, au final, l'esquisse de ce à quoi pourrait ressembler un monde qui se serait débarrassé d'elle.



Il serait d'utilité publique que les faits énoncés dans l'intro et les 3 premières parties soient connus de tous. Libre ensuite à chacun ou chacune de faire ce qu'il ou elle veut de ces informations, et de se forger son opinion. J'ai trouvé les propositions de la partie 4 et la conclusion d'un intérêt moindre.



Pour terminer : c'est court, ça se lit sans peine et on se sent d'autant plus concerné qu'un grand nombre d'exemples cités sont très récents (beaucoup sont datés de 2022).
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La guerre des mots

Voilà un travail fort intéressant sur la politisation des mots qui procède à une dissection éclairante sur le champ lexical du débat et surtout du commentaire public de notre quotidien.



S'il est largement appuyé par un engagement politique assumé mais sans étiquette des deux auteurs, on pourra cependant regretter que ce soit parfois au moyen de contre-vérités (évoquer la suppression de l'ISF qui n'a en réalité que vu son assiette modifiée, expliquer que les grandes fortunes financent grandement les campagnes politiques alors qu'en France c'est tout bonnement impossible du fait de la limitation annuelle à quelques milliers d'euros par contributeur, etc.).



On a aussi du mal à suivre les auteurs qui commencent par proposer une définition assez restrictive de la "bourgeoisie", puis l'élargissent pour englober d'autres populations avant d'affirmer que les masses laborieuses sont majoritaires en France. On n'y comprend plus rien ; et notamment comment la dite situation insupportable de nouvelle lutte des classes n'est pas prestement balayée par une soi-disant majorité d'opposants ? À moins de les supposer incapables de défendre leurs propres intérêts ou tout simplement abstentionnistes...



Quant à l'évocation de la propriété collective des moyens de production, pour belle qu'elle soit sur le plan théorique et humain, c'est un sujet sur lequel il faut encore travailler car les multiples tentatives à grande échelle ont donné lieu dans le monde aux régimes les plus sinistres.



Et il n'est rien dit de ce que les auteurs vont faire de leurs droits sur la vente du présent livre : feront-ils comme ceux qu'ils critiquent, acteurs de l'économie de marché, ou les reverseront-ils aux plus défavorisés ? Mystère et pommes-de-terre frites ! ;-)



Ne désespérons pas de changer les choses, néanmoins !
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Parasites

Un essai à charge contre la bourgeoisie et notamment ceux qu'on nomme les ultra-riches, autrement dit les 1% (voir 0,1% tant les écarts sont énormes dans ce "petit" pourcentage) qui sont ces fameux "parasites". S'appuyant sur un cadre théorique solide et de nombreux exemples Nicolas Framont montre à quel point la société française actuelle est gangrénée par une élite cherchant avant tout à faire fructifier ses parts de marché quitte à détruire tout esprit de collectif, la notion de services publics et le tout en s'appuyant sur un nouvel ordre sécuritaire à l'échelle mondiale.

Percutant sans être outrancier le style Framont est ici on ne peut plus pédagogique ; Parasites agit comme un mode d'emploi pour comprendre le monde dans lequel nous vivons depuis notamment le tournant de la rigueur en 83 et, chose malheureusement trop rare dans des pamphlets de gauche, proposant des solutions concrètes et qui ne relèvent pas du domaine de l'utopie. On pensera à Lagasnerie en ce sens même si Framont et lui ont des dissensus.
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Parasites

Un très bon essai sur les parasites : à savoir la bourgeoisie. Le ton est féroce, les chiffres impactants et nous redonne vraiment une fierté de classe. Franchement à lire et à partager autour de soi. Petit regret cependant sur les coquilles et les solutions proposées qui me semblent un peu légères. Je recommande de compléter cet ouvrage avec celui de Léane Alestra "Les hommes hétéros le sont-ils vraiment ?" qui monte bien comment la bourgeoisie se nourrit des imaginaires et de la division sexuelle du travail.
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Parasites

Sur le même ton, percutant, direct et terre à terre que celui que l'on trouve dans le très savoureux Frustration magazine, Nicolas Framont a publié "Parasites" cette année. Le livre observe comment le libéralisme a conquis nos esprits, comment nous nous sommes fait déposséder des outils conceptuels qui servent à penser la société, comme l'exploitation ou le rapport de classe. Framont cherche à nous dessiller. Les dominants ne défendent que leurs intérêts et prospèrent aux dépens des autres, comme des parasites. Ils ont été legitimés partout, jusqu'à rendre toute critique de l'exploitation inaudible. C'est par nature même que les dominants sont déconnectés des réalités ! Ces dominants qui ne représentent pas 10% de la population sont présents partout, sauf dans la réalité. Dans la réalité, les patrons que l'on croise ne sont pas les mêmes : les cadres intermédiaires, les artisans, les professions libérales et les patrons de PME ne jouent pas dans le même peloton que les super-riches auxquels ils croient ressembler et qu'ils aspirent à être. Nous sommes pourtant tous intoxiqués par ce "bourgeois gaze", cette idéologie de la classe dominante qui nous colonise, qui nous fait croire que nous pourrions être de leur monde ou partager leurs valeurs. Or leur valeur, c'est d'exalter toute forme d'inégalités pour nous convaincre que toute égalité est impossible. Leur valeur, c'est de nous désolidariser pour mieux nous affaiblir, et à mesure que nous cédons du terrain sur nos espérances, c'est leur monde que nous faisons advenir.



"Parasites" est un petit livre énervé qui fait du bien, parce qu'il énerve son lecteur en retour.
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Parasites

Framont écrit un livre à plusieurs vocations. Il tend à décortiquer, expliquer et enlever un voile qu’entreprend de poser une bourgeoisie vorace.



Il est de ces essais que l’on lit car on adhère déjà complètement aux causes qu’ils défendent. Je suis d’accord avec le fait qu’il existe une lutte des classes et que c’est qu’avec cette analyse que l’on peut comprendre la société actuelle. Le livre ne va pas en apprendre beaucoup plus, ou presque. Quel est donc le but de la lecture ?



Il est déjà un bon exutoire. La bourgeoisie est réellement un parasite qui se nourrit de la classe laborieuse afin de prospérer. Framont explique très bien qu’il ne faut pas la haïr mais la mépriser. La jalouser n’est déjà pas un problème, par exemple, et l’auteur essaye de rappeler quelles tares sont dans quels camps.



Le livre permet aussi de cerner l’ennemi. De le comprendre. La bourgeoisie se construit dans les mythes alors que la classe laborieuse dans le réel. Nicolas Framont dresse une liste de ces mythes tout en les expliquant et en montrant que la réalité est autre. On peut mettre en évidence évidemment le passage sur les parcours des « entrepreneurs ».



Enfin, de part sa forme très bien trouvée en 4 chapitres, le livre permet de suivre un chemin, pour arriver dans un dernier temps aux armes de la lutte. Celles-ci existent et le livre nous rappelle qu’il faut les manier et nous apprend comment les manier. C’est également par la pédagogie que les luttes s’agrègent et s’organisent.



En définitive, le texte est vraiment très agréable à lire et je n’en ai fait qu’une bouchée. Je suis très heureux d’avoir pu me conforter dans l’idée que les intellectuels d’extrême gauche sont à peu près les seuls à comprendre le monde.
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La guerre des mots

Un livre honnête, direct et très bien construit sans être didactique. Un bon exemple d’un melange du journalisme et la sociologie. Il mérite d’être un best-seller et lu par des millions. Lecture essentielle pour se rappeler des maux du capitalisme et pour se réveiller!
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