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Critique de Romileon


Notre société va mal. Il suffit de regarder le JT, d'écouter la radio, de consulter les réseaux : hôpital, école, inflation, retraites, gestion administrative entièrement numérisée… Les motifs de s'exaspérer, de râler, de manifester sont nombreux…
L'essai de Nicolas Framont, sociologue, vendeur de fruits et légumes, analyse les raisons de ces dysfonctionnements.

Parasite 1 : nom masculin,. Être qui vit aux dépens d'un autre sans le détruire. Adjectif : superflu, gênant.
Sa thèse ? Les parasites ne sont pas ceux qu'on croit.

Le parasite n'est pas l'allocataire du RSA, ce fainéant.
Le parasite c'est le bourgeois. Pas le riche. le bourgeois.

Pour résumer, le bourgeois est celui qui vit du travail des autres.
C'est celui qui capte la richesse produite à son profit.
C'est celui qui, en achetant les politiques (ou en finançant leurs campagnes électorales) fait que la législation du travail, sous prétexte d'utilité publique, lui permet de détourner toujours plus d'argent public à son seul profit, (sans ruissellement) : Crédits d'impôts, CICE. Cela nous coûte tout de même 25% du budget annuel de l'Etat, soit nos impôts. Parce qu'il faut souligner aussi que nous payons nos impôts nous. Pas eux : suppression de l'ISF, optimisation fiscale dans des paradis fiscaux…
C'est lui qui accapare, pressure, détruit pour s'enrichir toujours davantage sans aucun souci des conséquences humaines et écologiques. Voir à ce sujet la formidable intervention de l'ex ministre des Transports, Djebbari à propos des jets privés des ultras riches : « le temps des décideurs est précieux ».
Un jet pour aller à Courchevel ? Il est sérieux là ?
Donc, l'ennemi c'est le bourgeois.

Les exemples sont précis, chiffrés, référencés.
Ainsi les Saadé, Leclerc, Mulliez ne se sont pas faits tout seuls comme aime à le claironner la mythologie managériale. Ce sont tous des héritiers. Ils ne créent pas d'emplois, ils en suppriment ou les vident de sens. Ils ne font pas ruisseler l'argent qu'on leur concède sur nos dos.
Ces jolis discours sont bien sûr relayés par ceux que Framont appelle « les sous bourgeois » : professions intellectuelle, culturelle, médias notamment qui servent la soupe aux ultras riches pour parler, parler, parler y compris de choses qu'ils ne maîtrisent pas, s'enrichir, dans l'espoir d'être accepter dans le club très fermé des bourgeois.
Là aussi des noms sont donnés. Eux ce sont les parasites entendu cette fois comme ceux qui produisent une perturbation sonore qui se superpose sur le bruit utile.

Les conséquences nous les connaissons, nous les vivons.
- Des emplois aliénants, vidés de sens ( mais ne nous plaignons pas, on travaille) avec pour effet un phénomène nouveau : la Grande Démission (520 000 démissions au cours du 1er trimestre 2022).
- La destruction de notre habitat, de notre climat, d'écosystèmes

C'est efficace, c'est pédagogique, c'est référencé (les données sont très récentes, c'est à souligner).
Cela écoeure beaucoup.
Je remercie Babelio, les Editions Les liens qui libèrent pour cette Masse critique. Je remercie Nicolas Framont pour son travail.

Je n'ai qu'un regret. Les solutions me semblent un brin angéliques.
Retrouver la fierté de sa classe sociale, oui. Je ne l'ai jamais perdue.
Prendre ses distances avec le mépris bourgeois. Oui.
Refuser le dialogue. Facile, il n'y a plus de dialogue social en France. Ni même de dialogue parlementaire. Il suffit de regarder le déroulé du vote de la réforme en cours. Effarant.
Se mobiliser hors les cadres habituels. Là, ça devient plus compliqué.
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