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Citations de Michelle Lapierre-Dallaire (32)


Je n'aime pas le silence parce que j'ai peur de m'entendre vivre.
p.59
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Nous sommes courageuses, audacieuses, concupiscentes, irrévérencieuses et indépendantes. Nous sommes viriles, nous aussi. Le courage, la vaillance; la force ne leur appartiennent pas.
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C'est toujours aux femmes de guérir. Il y a des moments où ma fatigue est si lourde que je doute parfois de pouvoir encore la porter. Tout ce travail à faire, ces batailles à mener, la fatigue à dompter. Je pense à moi, à nous, à mes sœurs, mes amies et nos mères qui ont voulu mourir, essayé de disparaître. Pour les hommes. Pour leur faire plaisir, les délester, les délivrer.
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Les hommes me reprochent depuis longtemps mon impatience. Ils ne comprennent pas que je suis affamée, avide, que je veuille tout voir, tout faire, tout créer. Ils ne comprennent pas l'insatiabilité de mes fougues. Mon désir d'accéder à la même liberté qu'eux. Je les laisse douter.
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Toutes ces fois-là, j'essayais d'en mettre, des limites
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P24 : « Il y a eu des moments précis où mes certitudes vacillaient. A l’époque, ça me fâchait, parce que je me débrouillais pour survivre, pour devenir une adulte qui boit du vin en riant de ses traumas. Je ne voulais pas qu’on vienne ruiner mon plan. »
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Le dégoût a toujours été proportionnel aux erreurs qu'on fait pour arriver à s'incarner, à habiter notre corps sans le haïr ou haïr tout le monde autour. Les autres nous rappellent constamment l'ampleur des efforts qu'on doit maintenir, la corde raide sur laquelle on marche pour satisfaire les exigences sociales. Ne pas être si bruyantes, si enthousiastes, si pressées.
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C'est peut-être parce que je sais comment disparaître, m'effacer, que les cicatrices son transparentes, qu'on ne me voit pas, ne m'entend pas. Les seules visibles sont sur mon avant-bras. Celles que je me suis faites toute seule. L'automutilation discrédite les cicatrices que les autres ont laissé sur mon corps. En voulant moi-même mourir, je leur ai donné l'argument qu'ils attendaient pour justifier leur violence. Les cicatrices viennent avec plein de secrets qui ne se racontent pas.
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Ma mère disait de l'intérieur vers l'extérieur, en parlant de l'énergie qui doit toujours partir de soir. Ne pas absorber l'énergie des autres. Être son propre château fort. Je pense que c'est ce qu'elle voulait dire, mais je n'ai jamais vraiment compris. Car moi, je prends tout ce qui est extérieur et donne tout ce qui vient de l'intérieur. Les contours de mon corps sont floutés, indéfinis. Préserver une intimité ou patienter, ne pas tout dévoiler, aller au fur et à mesure, ce sont des concepts que je ne connais pas. J'explose et j'implose sans arrêt. Mes émotions dégoulinent de mes yeux, de ma bouche de mon sexe. Tout le monde voit à travers de moi et moi, je ne vois à travers personne.
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Les gens ne se doutent pas qu'ils conservent leur cordon ombilical toute leur vie. On ne le voit pas, mais il est là, rattaché à la mère. Avec le temps, il s'effrite en minuscule particules aériennes. Dans le meilleur des mondes, les cordons ombilicaux s'effritent de vieillesse, de nécrose banale du temps
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Mes yeux peuvent avaler l'ennui de tout le monde et mon corps projette des flammèches. C'est mon tour de magie.
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Tu es la mer, la jungle. Un cheval sauvage. Tu es libre. Tu cours, les cheveux fous, les yeux brillants. N'aies pas peur de toi. De tes élans d'appétit, de quêtes inexplicables, de ton passé qui indisposera, incommodera les gens. De tes repères qui ne sont pas les mêmes que ceux des autres. N'aies jamais peur de te lever, de prendre la parole, de t'opposer. Tu as gagné ta place. Tu as le droit d'exister, toi aussi. Tu es ici.
P.145
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Dans les potlucks, les invités apportent des salades de quinoa, des fromages coupés en dés parfaits, de la baguette bien tranchée. Moi, j'apporte l'ensemble de mes traumatismes d'enfant oubliée et je les étalé sur la table, pas d'ustensiles, pas d'assiettes, et j'exige qu'on me regarde les manger directement sur le plancher avec mes mains.
p.55
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Il faut avoir du courage pour être révolté. Parler de révolte dans un sous-sol en fumant un joint, en buvant une bière au bar, en cuisinant le souper, ça donne l'impression de, ça donne l'air de, ça ressemble à. Tant que l'action n'incarne pas la révolte, il n'y a pas de révolte.
p.21
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J'ai envie de créer de la magie pis de filer dans le ciel comme une étoile, de laisser derrière moi une traînée de poudre magique et brillante. Mais on dirait que la magie fait peur au monde, pis y'a personne qui a l'air capable de s'émouvoir encore des étoiles.
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Il y a des mensonges salvateurs, de ceux qui évitent les douleurs et les cris. On me rétorquera que tout finit par se savoir, que c'est mal de mentir. Je ne suis pas d'accord. Tout de suite, on me regarde, essaie de comprendre. Ça semble inconcevable d'être pour le mensonge.
Mentir m'a pourtant sauvée.
[...]
Quand ma mère est saoule, il n'y a aucune logique. Puis quand elle n'est plus saoule, les dommages que l'alcool a causés à son cerveau continuent de rendre illogiques ses propos et ses idées. Nous habitons toutes les deux dans un vortex d'incompréhensions et de gestes posés à tâtons. Nous vivons dans un delirium tremens ponctué de minuscules moments tendres qui nous permettent d'envisager le jour de plus.
[...]
Ainsi le mensonge m'a sauvée. De la phrase "Tu m'as dit qu'on pouvait utiliser les verres bleus la dernière fois", à "Mais oui, qu'est-ce que je suis bête, excusez-moi maman", il y a quelques mots inventés. Un mensonge, en somme. Mais le résultat n'est pas le même. Dans le premier cas, il y a l'angoisse, le doute, la colère de ma mère, la difficulté à gérer mes émotions envahissantes qui ruinent la soirée du mardi jusqu'au mercredi matin, les répercussions de ces émotions sur mes gestes et mes humeurs. Une charge mentale de travail et de douleur interminable. Dans l'autre cas, celui où j'invente la meilleure réponse, tout ça s'évite doucement. Que ma mère ait dit qu'on pouvait utiliser ou qu'on ne devait jamais les prendre, les verres bleus demeureront dans l'armoire et ne se cassent pas. Ça n'a aucun impact, sinon sur la douceur et le calme qui sont désormais envisageables. Un espoir pour lequel je risquerais tout.
Durant ces années, j'ai appris à mentir. Dans cette histoire, on admet que cette feinte nous a sauvées ma mère et moi. J'ignore ce que nous serions devenues sans le mensonge.
Si je n'avais jamais menti, je serais morte.
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Ils ne nous doivent rien et n'ont rien demandé, ils ont exigé et pris. Je les déteste, car ils sont vulgaires et narcissiques, et ne font rien d'autre que se congratuler les uns les autres d'avoir tout pris, tout conquis.
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Qu'ils se branlent, tous ensemble, une bonne et dernière fois. Qu'ils éjaculent et coagulent dans une symphonie gutturale grotesque. Qu'ils se mutilent entre eux. Qu'ils s'entretuent au nom de la plus grosse queue. Qu'on les consacre tous martyrs, au nom de la race humaine et qu'on couvre leurs dépouilles d'éloges, de bijoux. Je voudrais les voir descendre de leur piédestal, être désemparés, vaincus, rampants et horrifiés. Et qu'enfin, ils nous laissent tranquilles.
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Je désirais qu'on me touche vraiment, quitte à mourir. Je n'avais senti ce tumulte auparavant qu'en essayant de me suicider. Je me sentais aspirée vers le fond, vers une noirceur exquise. Je sentais que vivre, pour une fois, rivalisait avec l'intensité et l'ivresse de la mort.
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Ils diront que je suis incapable de m'occuper de la cabane sans eux, que j'ai besoin de leur présence, qu'ils savent quoi faire mieux que moi. Que tous les hommes ne sont pas les mêmes, qu'eux veulent m'aider. je les mettrai dehors. Je suis tout ce dont j'ai besoin.
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