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Citations de Marion Fayolle (107)


Les bêtes, ils le savent, ça emprisonne
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Dans sa tête, c'est resté un gamin. Alors, vous imaginez bien que ce n'est pas facile quand il y a un si grand écart d'âge entre le corps et le dedans
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Elle a renversé son histoire, a laissé s'échapper toutes les bêtes.
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Mais tant qu’il reste la mémé, ça les rassure, c’est qu’ils ont du temps, encore, devant eux.
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On ne lui a jamais connu de femme. Même pas une, comme ça, qui lui aurait expliqué comment ça marche
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Quelque chose s’est perdu. Un problème de langue. Des langues qui ne savent plus prononcer certains sons, qui ne fonctionnent plus pareil. Les langues des vieux ne parlent que le patois et n’ont embrassé qu’une seule bouche.
Ils ont tous fêté leurs noces d’or, cinquante années de mariage, la grande messe, les discours, le repas avec la famille et les jeunes qui ne comprennent pas comment c’est possible parce que leur langue à eux, (..) lèche de nouvelles lèvres chaque samedi soir, a envie d’explorer le monde.
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Marion Fayolle
On aurait dû l’enfermer, ce chien qui a la voix si rauque, (…) il pleure plus fort que tout. L’oncle est obligé de sortir, d’attraper les sanglots par le collier, d’aller les enfermer dans une grange à l’autre bout du village.
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Le pépé avait davantage peur de mourir, c’est sûrement pour ça qu’il a eu besoin de perdre la tête, pour perdre la peur aussi. Elle, elle n’a aucune crainte, elle a déjà dépassé l’âge de ses parents, elle a bien vécu ; elle ne regrette rien et ne reviendrait pas en arrière.
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Sa mère aussi vient s'y recueillir mais elles n'y vont jamais ensemble, elles s'y prennent trop différemment avec le chagrin. quand elle pleure, elle Ça se voit que sa mère est passée, que les grands bras du pin l'ont réconfortée, que la branche de droite s'est enroulée autour de sa tristesse, elle reconnaît dans son creux, sa corpulence ; elle se demande si, quand elle pleure, elle ose s'agenouiller dans les crocus.
Certains ont été piétinés. Mais c'est peut-être pas elle, c'est sans doute les vaches.
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Sa vieillesse ne fait pas diversion, elle se montre sans mentir et démasque toutes les autres. Elle, elle ne cherche pas a rester jeune, elle sait qu'au bout d'un moment la vie tue. Tant qu elle peut encore habiter dans sa ferme, se débrouiller pour le quotidien, elle dit qu elle voudrait bien durer encore un peu.
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L'horloge ne tient plus l'heure, elle avance moins vite que le vrai temps, s'arrête parfois completement. On la remonte chaque matin. Une belle comtoise comme ça, fabriquée par le pépé, même si ça confond l' heure, ça tient compagnie dans une maison. Un corps en bois , tout droit, dans l'angle de la pièce.
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Ça saute, ça fonce dans les clôtures, ça lève le cul, ça se carambole, ça fait des glissades, ça pète. C'est la première fois que les petits veaux sortent de l'étable.
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Quand elles s'assoient toutes les trois sur le muret devant la ferme, elle, sa mère et la mémé, ça se voit qu'elle se transforme en sa mère, et sa mère en la mémé et la mémé en celle qu'on appelait mémé avant. Ca fait comme un dégradé.
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Juste quelques planches de bois pour séparer le lit des parents de celui des veaux. Dès l'enfance, ils ont appris à dormir avec l'odeur des bêtes, avec leurs meuglements, le bruit des chaînes quand elles se grattent, celui des corps lourds qui tombent pour se reposer, des jets d'urine sur les grilles, des bouses qui s'éclatent sur la dalle.
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La mère de la gamine mange en face de la mémé. Un tête-à-tête avec ses propres défauts, avec tout ce qu'elle refuse de devenir.
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Ils ne sont pas nombreux a avoir leur force de caractère, il en faut pour résister a la solitude et au climat. Ils aiment se rassembler, sentir qu ils ne sont pas seuls, qu il y en a d autres, des gens comme eux. Ils boivent, chantent, certains connaissent un peu la musique les jeunes prennent les anciens par la main pour les faire danser, pour les faire rajeunir. La gamine n a pas le sens du rythme, elle prefere rester en bordure de la fête, sentir juste ses eclaboussures.
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Quand on a le droit de s absenter que quelques heures, on ne peut jamais aller très loin ; c est comme ça sans doutes que les parents ont réussis a rester fidèles, a ne parler que la langue du coin et a n'aimer avec leur langue personne d'autre que leur femme.
La mémé rit, ils ne savent pas pourquoi. Quand elle parle vite comme ça, avec l euphorie de la fête, ils ne comprennent plus du tout sont patois, ils sont, dans sa cuisine, comme dans un pays étranger. Leurs langues, leurs oreilles ont trop d'années d'écart pour se parler vraiment.
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Ce gosse sans modèle, il s'est, sans doute, toujours dessiné des parents de mémoire, avec des yeux, un nez, une bouche et des oreilles, avec un ventre, des jambes et de grands bras. Mais on ne peut pas être plus précis sans aucun parent à recopier. Ce père et cette mère, il les a observés, les a reproduits, il sait comment s'accrochent leurs lèvres, comment se plisse leur front quand ils sont inquiets, comment ils s'y prennent pour aimer, et il fait tout pareil. Il leur a volé ces détails qu'il n'aurait pas pu inventer.
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On ne lui a jamais connu de femme. Même pas une comme ça, qui lui aurait expliqué comment ça marche. Il a passé l'age maintenant et, quand il traine au bal, ce n'est plus pour les femmes mais pour les boissons. Dans sa tête c est resté un gamin. Alors vous imaginez bien que ce n' est pas facile quand il y a un si grand écart d'age entre le corps et le dedans.
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Au lycée, les jeunes apprennent l’anglais et l’espagnol. C’est pas facile d’ailleurs, avec des gènes qui n’ont jamais quitté le village, de réussir à prononcer les sons d’un autre pays. Ils ont envie de partir, de débrider leur mobylette, de connaître ce qui existe derrière les montagnes, après les vallées, de l’autre côté des frontières. Ils ont eu un paysage entier pour grandir mais ça ne leur suffit pas. Au delà de la ligne d’horizon, ils sont convaincus que c’est mieux. Ils n’auront pas de bêtes. Les bêtes, ils le savent ça emprisonnent. Regardez les parents, ils ne peuvent pas bouger, il faut qu’ils soient là chaque matin, chaque soir, pour nourrir les vaches, les poules, les chiens et les chats. Même les week-ends.
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