Madeleine Pelletier (1874-1939) est un personnage attachant et érudit.
Son "voyage aventureux en Russie communiste" est disponible gratuitement sur le site littérature audio.com.
Cette dame s'intéresse à l'expérience communiste en Russie. En 1921, alors que l'Europe se relève doucement le la guerre de 14-18, elle aimerait bien rencontrer Lénine et s'entretenir avec lui.
Sa demande de visa étant refusée, elle décide de s'y rendre clandestinement ! Elle mettra 6 semaines pour faire Paris-Moscou.
Elle découvre que l'Europe en 1921, c'est l'omniprésence de la police en Suisse, la haine des Français à Francfort, la misère en Lituanie et l'obsession de la menace bolchevique.
Elle constate que le peuple russe a accès aux études ; les femmes ont acquis l'égalité grâce au nouveau code du mariage, mais sont cantonnées dans des activités secondaires. Elle s'agace devant la bureaucratie "dominante", la terreur révolutionnaire, l'impossibilité d'émettre un avis différent et le manque de culture des communistes. Elle est effarée par le fait que les Russes embrassent les icônes à tour de rôle.
Ceci est provisoire, se dit-elle.
Elle n'est pas indifférente (elle vient d'une classe très modeste) au sort de bourgeois réduits à vendre leurs affaires pour acheter du pain...
De retour en France, elle publie une brochure très critique "Capitalisme et Communisme" En 1926, elle quitte le parti communiste.
Ce fut, pour moi, une découverte très intéressante !
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Ce bref essai porte, comme son titre l'indique, sur la manière dont les parents féministes devraient éduquer leur fille, et ce pour tous les aspects. Méconnu de manière injustifiée, selon moi (il ne figurait même pas sur Babelio, c'est dire !), il livre des réflexions dont certaines ont peut-être mal vieilli (notamment au sujet des châtiments corporels, où l'autrice condamne leur excès sans les remettre en cause), mais dont la plupart ont un intérêt sociétal. L'ouvrage permet de se rendre compte du cloisonnement intellectuel des femmes et plus particulièrement des filles, et de la manière dont des choses qui semblent innocentes, comme le vêtement ou les exemples littéraires choisis dans les programmes scolaires (comme on dit, le diable est dans les détails), empêchent les femmes de s'émanciper. Il aide ainsi à prendre conscience de déterminismes sociaux. Ces derniers concernent les femmes ainsi que les classes pauvres, Madeleine Pelletier ne cesse de les prendre en compte. Il revêt aussi un intérêt d'un point de vue de l'éducation en général.
Bref, ce manuel, moderne par certains aspects, bien dix-neuvième par d'autres, rempli d'exemples et de réflexions plus génériques, gagnerait à être plus connu et diffusé, et c'est dans cette optique que je rédige cette critique et le cite.
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