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4.09/5 (sur 27 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) : 1951
Biographie :

Laurence Sutin, diplômé de la Harvard Law School, vit à Minneapolis. Biographe, essayiste, professeur d'université, il est essentiellement connu en France pour ses travaux sur Philip K. Dick.

Source : amazon.fr
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
LITTERATURE DE BAS ETAGE

« La science-fiction est complètement enfermée dans sa réputation de littérature de bas étage. Je me rappelle avoir essayé de faire lire Philip K. Dick chez Doubleday, et m'être entendu opposer : « Je ne lis pas de science-fiction. »

J'ai toujours pensé que les livres de Phil continueraient à se vendre dans quarante ans, ce qui n'est probablement pas le cas de la plupart de ses contemporains. J'ai bien tenté de le tirer du ghetto de la science-fiction mais il n'y a pas eu moyen. On ne prenait pas ce genre au sérieux, on n'y pensait qu'en termes de ventes aux bibliothèques. Il n'avait aucune réalité commerciale. »

Citation des propos de Lawrence Asmead, directeur de la collection S.-F. pour le compte de l'éditeur Doubleday (New York) : celui-ci découvrit et publia dès 1964 "The Three Stigmata of Palmer Eldritch" ("Le Dieu venu du Centaure") et sept autres romans de P.K.D. par la suite...

[Lawrence SUTIN, "Invasions divines. Philip K. Dick, une vie" / " Divine Invasions. A life of Philip K. Dick", Harmony Books ed. , New-York, 1989 — traduit de l'américain par Hélène Collon en 1995 pour les éditions Denoël, coll. "Présence du futur" — réédité par éd. Gallimard (Paris) coll. "folio SF", 2002, CHAPITRE NEUF, page 450]
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{Avant-propos par Paul Williams}

Philip K. Dick nous a quittés le 2 mars 1982, et l'excellente biographie que vous avez entre les mains s'achève, comme il se doit, sur cette disparition. Toutefois, comme aimait à nous le rappeler Shakespeare, un des grands avantages du statut d'écrivain est qu'il permet à celui-ci de prolonger son empreinte au-delà de la mort ; l'écrivain continue ainsi à se faire valoir, à séduire, à se plaindre, se vanter, s'apitoyer, exiger et recevoir l'attention des autres, alors même que son coeur ne bat plus. En tant que rédacteur d'un curieux périodique intitulé "The Philip K. Dick Society Newsletter", je reçois toutes les semaines des lettres de lecteurs impliqués depuis peu dans un rapport intime et intense avec Dick ; souvent ils tiennent absolument à me dire (à moi qu'ils n'ont pourtant jamais vu) qu'il est devenu leur meilleur ami, voire le seul. Vous vous rendez compte !

[Lawrence SUTIN, "Invasions divines. Philip K. Dick, une vie" / " Divine Invasions. A life of Philip K. Dick", Harmony Books ed. , New-York, 1989 — traduit de l'américain par Hélène Collon en 1995 pour les éditions Denoël, coll. "Présence du futur" — réédité par éd. Gallimard (Paris) coll. "folio SF", 2002, page 19]
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[CHAPITRE SIX : "Où la vie conjugale de Philip K. Dick imite la "réalité" en craquant de toutes parts ; où une vision dans le ciel inspire la plus brillante histoire d'invasion de la Terre jamais écrite ; où, abandonnant le statut de gentleman farmer, Dick s'installe à Oakland (ciel !), se comporte de plus en plus bizarrement et, pour finir, se trouve une nouvelle épouse (1963-1965)."]

" Et j'écrivais à une vitesse incroyable ; douze romans en deux ans ! ça doit être un record. Je n'ai jamais pu retrouver ce rythme — physiquement, c'était très éprouvant ; mais mon prix Hugo [pour "The Man in The High Castle" en 1962] était là pour me le confirmer : ce que je voulais écrire coïncidait avec ce que bon nombre de lecteurs désiraient lire. Aussi stupéfiant que ça puisse paraître ! "
[P.K.D., "Autoportrait" (1968)]

" A une certaine époque, je faisais vivre quatre enfants et une épouse aux goûts de luxe. Elle s'est même payé une Jaguar, entre autres. Il fallait que j'écrive, un point c'est tout, et c'était la seule manière d'y arriver. Vous savez, j'aurais bien aimé, moi, me passer des amphétamines, mais sans elles, je n'aurais pas pu produire autant. "
[P.K.D. , "Entretien avec Uwe Anton (1977)]

[Lawrence SUTIN, "Invasions divines. Philip K. Dick, une vie" / " Divine Invasions. A life of Philip K. Dick", Harmony Books ed. , New-York, 1989 — traduit de l'américain par Hélène Collon en 1995 pour les éditions Denoël, coll. "Présence du futur" — réédité par éd. Gallimard (Paris) coll. "folio SF", 2002, pages 274-275]
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[CHAPITRE SEPT : "Où, après un nouveau départ et une vie paisible, tout s'écroule à nouveau — et où Philip K. Dick n'arrive pas à mettre la main sur l'atomiseur d'Ubik qui recollerait les morceaux (1965-1970)"]

Une des constantes de l'oeuvre de Dick est la conscience d'une réalité apparente considérée comme illusoire, indigne de confiance.

[Lawrence SUTIN, "Invasions divines. Philip K. Dick, une vie" / " Divine Invasions. A life of Philip K. Dick", Harmony Books ed. , New-York, 1989 — traduit de l'américain par Hélène Collon en 1995 pour les éditions Denoël, coll. "Présence du futur" — réédité par éd. Gallimard (Paris) coll. "folio SF", 2002, pages 347]
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STIGMATES DE PAUVRETE

Mais pour Dick, la pauvreté était beaucoup plus difficile à vivre, encore qu'il n'eût pas des goûts de luxe, loin de là. Mais c'était une humiliation, la preuve flagrante qu'il était incapable de se conformer au rôle traditionnel de l'homme pourvoyeur de salaire, et de plus, peu disposé à le jouer. Il ne doutait pas de sa vocation d'écrivain, mais se rendait bien compte que cette occupation lui permettait de fuir le monde extérieur. Voilà comment il explique à sa fille Laura, en mai 1978, pourquoi il ne pourra assister à la cérémonie de remise du diplôme qui va couronner la fin de ses études secondaires :

« Je ne sais pas très bien m'habiller, et je me sens mal à l'aise dans les moments solennels. Sans doute est-ce, à la base, parce que j'ai toujours été pauvre et que j'en ai honte. A une époque, ma femme [Kleo] [...] et moi avons dû manger de la viande pour animaux. Je ne suis pas allé à l'université ; je travaillais dans un magasin de radio et télévision. Je possède des connaissances appréciables dans certains domaines tels que la littérature, la théologie et la musique classique, mais par ailleurs, je suis un ignorant. [...] Le pouvoir et l'argent me mettent mal à l'aide et je suis bien dans ce que j'appelle "la rue". [...] Mon unique ambition, écrire, est satisfaite, et j'en suis très fier. J'ai réussi selon mes propres critères, mais en dehors de ma carrière d'écrivain, ma vie est un échec. »

[Lawrence SUTIN, "Invasions divines. Philip K. Dick, une vie" / " Divine Invasions. A life of Philip K. Dick", Harmony Books ed. , New-York, 1989 — traduit de l'américain par Hélène Collon en 1995 pour les éditions Denoël, coll. "Présence du futur" — réédité par éd. Gallimard (Paris) coll. "folio SF", 2002, CHAPITRE QUATRE, pages 185-186]
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INTRODUCTION

{Si Héraclite a raison de dire que "La nature a coutume de se dissimuler", où chercher le grand art sinon dans un genre mineur ?}

"Car il ne fait pas de doute qu'il existe une différence entre la science-fiction et les types voisins, souvent étroitement liés, de littérature populaire. La science-fiction est une catin, mais qui en a honte ; de plus, elle a un visage d'ange... Les meilleurs romans de science-fiction cherchent à s'insinuer clandestinement dans la Sphère Supérieure [de la littérature généraliste] — mais dans quatre-vingt-dix-neuf pour cent des cas, ils n'y réussissent pas. Les auteurs les plus doués se comportent en schizophrènes ; ils sont à la fois désireux et non désireux d'appartenir à la Sphère [Inférieure] de la science-fiction... C'est pour cela que la science-fiction constitue un phénomène aussi remarquable. Elle qui vient d'une maison close voudrait s'introduire dans le palais où sont entreposées les pensées les plus sublimes de toute l'histoire de l'humanité. "

(Stanislas LEM).

"... ce qu'il [l'auteur de science-fiction] cherche à saisir par l'écriture n'est pas ce que poursuivent les écrivains des autres domaines littéraires. Il n'y a pas, pour lui, de monde béni de l'enfance, jadis réel et désormais disparu, qui le ronge de l'intérieur ; il est au contraire libre et heureux de décrire une infinité d'autres mondes... "

(Philip K. DICK, 1980)

Philip K. Dick (1928-1982) reste un trésor enfoui dans le domaine de la littérature américaine parce la grande majorité de ses oeuvres a vu le jour dans le cadre d'un genre — la science-fiction — qui ne retient pratiquement jamais l'intérêt des gens sérieux. Car on ne saurait être être sérieux en racontant des histoires de vaisseaux spatiaux, n'est-ce pas ? Une baleine blanche, voilà qui peut faire office de grande figure littéraire ; mais comment en dire autant d'un fongus de Ganymède télépathe ?

[Lawrence SUTIN, "Invasions divines. Philip K. Dick, une vie" / " Divine Invasions. A life of Philip K. Dick", Harmony Books ed. , New-York, 1989 — traduit de l'américain par Hélène Collon en 1995 pour les éditions Denoël, coll. "Présence du futur" — réédité par éd. Gallimard (Paris) coll. "folio SF", 2002, INTRODUCTION, pages 27-28]
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{Remerciements}

Au fil de mes recherches préalables, puis de l'élaboration de cet ouvrage, je me suis trouvé embarqué dans une aventure dépassant tout ce que j'avais pu prévoir. Ceux qui tiennent pour de simples arguties métaphysiques les spéculations de Philip K. Dick sur la question : « Qu'y a-t-il de véritablement réel ? », ceux-là n'ont jamais entrepris de rédiger le compte rendu exhaustif de sa vie. [...]

[Lawrence SUTIN, "Invasions divines. Philip K. Dick, une vie" / " Divine Invasions. A life of Philip K. Dick", Harmony Books ed. , New-York, 1989 — traduit de l'américain par Hélène Collon en 1995 pour les éditions Denoël, coll. "Présence du futur" — réédité par éd. Gallimard (Paris) coll. "folio SF", 2002, page 11]
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L'idée centrale du Temps désarticulé vint à Dick le jour où, voulant allumer la lumière dans sa salle de bains de Francisco Street, il chercha un cordon électrique qui n'y était pas, et n'avait d'ailleurs jamais existé. L'ampoule était en fait reliée à un commutateur mural. Son geste pouvait s'expliquer soit par une «absence» inexplicable et inquiétante, soit par une perception subliminale de mondes parallèles. L'écrivain en Dick choisit naturellement la seconde solution.
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RELIGION, FONDS DE COMMERCE ?

« En un sens, la religion n'est devenue le fonds de commerce de Phil que quand il s'est mis à écrire des romans théologiques, dans les années soixante-dix. Je ne veux pas dire par là qu'il n'était pas déjà religieux dans l'âme. Mais il faut bien reconnaître que tout ça avait un côté pratique : c'était utile en tant que matériau à inclure dans le roman en préparation. Son capital, c'était l'imagination, et il mettait à l'épreuve une théorie après l'autre, histoire de voir comment réagissaient les gens. » [extrait du témoignage de Doris Sauter, qui partagea un temps l'existence de Philip K. Dick].

[Lawrence SUTIN, "Invasions divines. Philip K. Dick, une vie" / " Divine Invasions. A life of Philip K. Dick", Harmony Books ed. , New-York, 1989 — traduit de l'américain par Hélène Collon en 1995 pour les éditions Denoël, coll. "Présence du futur" — réédité par éd. Gallimard (Paris) coll. "folio SF", 2002 — chapitre ONZE, pages 528]
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A LA RECHERCHE DU REEL

Dans ses textes de fiction, il jouait avec ses thèmes de prédilection : «Qu'est-ce qui définit l'humain ?» et «Qu'est-ce qui est réel ?» A la première question, il avait l'impression de détenir la réponse : la bonté. Mais pour la seconde, il ne put jamais vraiment se décider.

[Lawrence SUTIN, "Invasions divines. Philip K. Dick, une vie" / " Divine Invasions. A life of Philip K. Dick", Harmony Books ed. , New-York, 1989 — traduit de l'américain par Hélène Collon en 1995 pour les éditions Denoël, coll. "Présence du futur" — réédité par éd. Gallimard (Paris) coll. "folio SF", 2002 — chapitre ONZE, pages 520]
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