#JeDisScience! La Belle au bois dort-elle vraiment? avec Dr. Laurent Vercueil (06/02/20)
Neurophysiopathologie des contes de fées
À propos de cet événement
DEUXIEME RENCONTRE #JeDisScience! de 2020
La Belle au bois dort-elle vraiment? avec Dr. Laurent Vercueil
Comment le sommeil peut-il surgir brutalement et plonger durablement une jeune fille dans l'inconscience? Pourquoi, dans le film de Disney, Simplet rit-il à tout propos? De quel mal étrange souffrent les elfes? Que se passe-t-il dans la tête des personnages de Harry Potter?
Et si, derrière les évènements qui paraissent échapper aux lois habituelles de la physique et de la biologie ; les sorts jetés; les personnages extraordinaires tels que les zombies, les garous ou les vampires, se cachaient de véritables troubles neurologiques?
Le monde du merveilleux ouvre les portes d'un univers inattendu, hors-normes, incroyable, et... pourtant présent dans notre cerveau.
Neurologue hospitalier au CHU Grenoble Alpes et chercheur à l'Institut des Neurosciences (Inserm), Laurent Vercueil participe au blog de vulgarisation scientifique www.atoutcerveau.fr
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2 citations tirées de cet essai :
" Que la réponse à l'existence d'un vie extra-terrestre intelligente soit "oui" ou "non", dans les deux cas, c'est une réponse proprement terrifiante."
(Arthur C. Clarke)
-> ça c'est clair.
" La réalité, c'est ce qui refuse de disparaître quand on cesse d'y croire"
(Philip K. Dick)
-> là, ça l'est moins...
Des contes qui paraissent déconnectés de notre réalité, des personnages caractéristiques remarquables, surprenantes, que l'on qualifiera de merveilleuses et d'enchantées ? Des choses auxquelles on ne croit pas ? Est-ce que ça n'évoque pas un refrain familier à nos oreilles ?
[...] D'où viennent-ils ? Qui les a inventés ? Dans quel but ? Bernadette Bricout, grande spécialiste des littératures de tradition orale, donc des contes populaires, fait remonter leur origine à la préhistoire et à la première personne (un homme ? une femme ? un enfant ?) qui osa imaginer à voix haute, un soir, ce qui se passerait si le jour ne se levait plus après la nuit - après cette nuit. C'est l'interrogation "Et si ?" qui ouvre la porte de l'imaginaire. Et l'imaginaire se nourrit de la réalité. De quoi d'autre ?
Dans le cas du fou-rire outre la cause comique ,s'ajoutent deux facteurs qui contribuent à la métamorphose du rire en fou-rire :d'une part ,un milieu réprobateur comme au cours d'une performance en public,un enregistrement télévisé,une interrogation par le professeur,, et d'autre part, l'impression qu'a le rieur qu'il est en train de perdre le contrôle du rire.
la neurophysiologie des contes de fées prend les personnages et ce qui leur arrive à la lettre. Quels sont leurs traits, et est-ce qu'ils peuvent correspondre à une réalité humaine, dont la singularité aurait frappé les esprits qu'il fallut créer un récit qui les intègre. L'enquête neurologique traque le singulier sous l'apparence de l'universel.
Les maladies neurologiques surgissent en bouleversant notre présence au monde. Et parce qu'elles nous privent des instruments qui nous relient à l'autre, elles nous éloignent de ce monde et semblent nous plonger dans un autre.
La conscience naît avec l'aptitude à édifier un récit de soi. Dès lors, être environné de mots mis en récit, de contes, va contribuer à donner à l'enfant les instruments de cette théorie de soi-même.
Prenons l'exemple d'une maladie neurologique, l'épilepsie. Rares sont les maladies qui ont véhiculé autant de connotations surnaturelles, autant d'idées fausses, de méconceptions, que l'épilepsie.
On ne peut tout de même pas voir du pathologique partout, médicaliser tous azimuts et ramener sa fraise neurologique sur tous les terrains! Sorcières et fées sont des femmes comme les autres, et le fameux pouvoir qui leur est prêté est tissé des fantasmes et des craintes bien masculines.
Notre vie réelle est plus qu'aux trois quarts composée d'imagination et de fiction.