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Citations de Laurent Mantese (26)


Elle ne parle pas, mais sa grâce parle pour elle. Souvent je me surprends à rêver de ses courbes aux formes généreuses, à entreprendre un voyage imaginaire le long de ses hanches souples et fières, sur la couronne ronde et charnue de sa poitrine maternelle, jusqu’au royaume mystérieux et ombré de sa croupe où doit couler l’eau d’éternelle vigueur !

« La maison de l’araignée »

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Quand la terre et le ciel, en se désintégrant aux effluves de mon dernier souffle, comme il se doit pour chaque homme franchissant la Porte sans retour, me donneront enfin la joie de rencontrer le Créateur qui a bien voulu condescendre à l'existence vaine et misérable qui fut la mienne, j'aurai, enfin, les réponses à ces questions.
Je cesserai alors de m'étonner de la méchanceté des hommes, je cesserai d'être troublé par l'injustice et la brutalité du monde et je ne connaîtrai aucune peine, aucune angoisse, aucun déchirement. Dans cette attente et cette espérance très grandes, je prie journellement pour la mémoire des victimes de Pont-Saint-Esprit, et je regarde avec indifférence se désagréger la pâte molle qui recouvre mon âme, ce corps laid et vieux dont ne veulent plus les hommes, et qui ne veut plus d'eux.
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Instinctivement, je tendis l'oreille. Je n'entendis tout d'abord, de la cuisine, que le tic-tac monotone de la vieille horloge, le vent sifflant contre les murs de la maison depuis les berges toutes proches. Puis, au loin, montèrent bientôt des plaintes, des hululements fantastiques qu'on aurait dit poussés à l'extrême limite de la nuit, là où les rêves et les cauchemars se confondent, par une armée de fantômes en déroute.
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Et toutes les nuées du ciel et toutes les misères de la terre et tous les grands effrois du temps s'étendront sur toutes choses avant et après nous, et nous irons pourrir dans des fosses à bestiaux au milieu de nos frères tombés sous l'épée, et de nos charognes monteront des puanteurs rouges et du sang et de la fange merdeuse et les vers mangeront tout cela de leurs cent mille dents creuses infiniment multipliées.
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Ce monde n'est pas tendre pour les régions déconnectées de la grande matrice. Les zones rurales coupées de tout, les poches de pauvretés. Nous sommes en train de fabriquer un univers concentrationnaire et monstrueux.
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D'un bout du monde à l'autre, la créature humaine assassine, détruit, s'employant à briser avec une ingéniosité sans cesse croissante le lien sacré qui l'unit au vivant.
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Par la fenêtre, je contemplais la perspective déprimante des toits de la ville l'immense ville où croupissent les gens biens les bons travailleurs, les pères de famille, les fonctionnaires probes, les amoureux compulsifs, ces braves prototypes de la nouvelle humanité connectée qui se parquent là avec joie, s'enfermant librement dans cette prison volontaires où la police, l'Etat, la Banque, la Jalousie, le Sexe les tiennent serrés les uns contre les autres, lâches, polis, consciencieux, moutons bêlants et bien tondus toujours pressés de courir aux abattoirs sanglants qu'ont désignés leurs maîtres.


Le dompteur d'araignées.
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Il portait dans sa chair cette terre dure à vivre, ces immensités grisâtres impossibles à cultiver, ce monde impossible à haïr, impossible à aimer, la sève de ces arbres noueux dont les troncs monstrueux abritaient le gîte du loup et la caverne de l'ours, les sentes perdues où le renard était le seul à passer, ces sous-bois hantés de noirceur végétale où jamais un pas humain, depuis les premiers temps du monde, n'avait dessiné son empreinte.
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La vie n'existait plus.
Seuls existaient ceux qui tuaient, ceux qui allaient mourir, ceux qui mouraient, et ceux qui déjà étaient morts.
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Quand elle est condamnée, la bête blessée ne se défend plus, elle offre sa gorge à l'assaillant.
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L'après-midi les vit dormir profondément, bercés par le roulis monotone de l'eau glissant sur les pierres et par le vent régulier qui faisait frissonner les ramures des arbres au-dessus de leur tête, et vers la fin de l'après-midi ils virent un ours brun – un énorme mâle – émerger lentement de la forêt, humer l'air dans leur direction et venir plonger la gueule dans les eaux glacées de la rivière, parfaitement indifférent à leur présence, et ils le regardèrent longtemps s'ébrouer et s'abreuver dans le flot immémorial et incessant, et dans le soleil déclinant sa fourrure se couvrit peu à peu de reflets mordorés qui faisaient de son corps au milieu des eaux un îlot imposant et mobile ruisselant de poussière d'or.
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C'était là chose naturelle et nécessaire, et il était vain d'espérer que la civilisation l'emportât un jour sur la barbarie, si ce n'était à l'état de phase temporaire.
Chaque existence individuelle, chaque cité, chaque règne, chaque empire, avait sa durée de vie propre, naissait, vivait puis retournait à la dislocation et à la ruine. Il en allait ainsi pour chaque être vivant, pour chaque réalité de ce monde, et, à la fin des fins, que l'on soit roi, manant, prêtre ou brigand, c'était toujours sur l'état de barbarie que la grande roue des évènements, propulsée par la main capricieuse des dieux, achevait de faire tourner ses gigantesques pales.
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Un oiseau siffle dans les bois
La nuit viendra bientôt,
Goutte à goutte
Il revoit
Le ventre de sa femme où croisent les vaisseaux.
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Ainsi donc nous n'en avons pas fini avec ce diable de gantois.
Son ombre continue d'errer dans les venelles des vieux ports
Et des tavernes enfumées.
Tiger Jack est-il réellement mort ?
Prenez garde, vous qui entrez dans cette taverne du "Site enchanteur",
Au détour d'une table, dans un coin sombre,
Vous pourriez tomber nez à nez avec ce diable d'homme.
"Avec Jean Ray on ne sait jamais…"

MISE EN GARDE par Henri Vernes.
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Où qu'on tournât le regard, on ne voyait que le malheur le plus sinistre et la désolation la plus noire, ces deux éternelles mammelles de la tragédie humaine. Partout, c'était la grande Mort, l'implacable Fauchause, la Meneuse de pleurs qui avait étendu son empire sur toute chose et qui rampait en tous lieux et en toutes saisons, bête affolée et curieuse qui fouissait et reniflait chaque trou, chaque béance, chaque lieu où put se nicher la vie.
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Ma solitude est belle
Elle est celle des loups.
Je vais par les étangs,
Je bois aux mares impures,
Calme et guettant, l'horizon
Dans la chaleur de mes genoux.
On m'a payé, jadis,
Et j'ai donné les miens.

J'ai connu la potence et relevé
Ma tête qui tremblait dans les orages.
Le chagrin qui m'habite est un autre mensonge,
Une autre trahison,
Je vis dans les tranchées d'une guerre oubliée,
Je cause avec les morts, les grands morts innocents,
Ce sont eux qui m'appellent,
Au matin,
Leurs voix fêlés se mêlent au rire des corbeaux.

J'ai frappé à des portes ouvertes et dormi
Sous des ponts indolents.
Chaque geste a suffi
Pour éloigner de moi les gardiens de troupeaux,
Les fantômes,
Les chiens.
La nuit qui me convient et une nuit de lune basse,
Nuit de rats,
Et de restes humains.

Ma solitude est belle
Elle est celle des loups.
Je vais par les étangs,
Je bois aux marres impures,
Calme, et guettant l'horizon
Dans la chaleur de mes genoux.

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Sans sa couronne, un roi ressemble à n'importe quel autre homme.
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C'était un arriéré, une tige d'enfance poussée de travers et sans grâce, au visage chevalin, imbécile et souriant, sur lequel brillaient deux yeux de chèvre, humides et toujours luisants d'un ravissement dégénéré pour la vie, les bêtes et les choses.
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Le géant, sans un regard, tendit son gobelet d'étain. Elle y versa le vin grenat d'une main tremblante, en prenant garde de ne point toucher le sac pesant de grosse toile brune, pendu par un crochet à l'un des accoudoirs, d'où gouttait un sang gluant et noir, et elle retourna aussitôt s'étendre sur la couverture, près de la chaleur des braseros, un rictus féroce au coin des lèvres, en se penchant sur la servante avec un désir de violence et d'excitation nouvelle qu'avait rehaussé dans sa chair la montée de sa propre peur.
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Le fer passa sous la garde du soldat et pénétra son cou avec une telle violence qu'il fit sauter les mailles de son gorgerin, creva le cuir du plastron et s'enfonça avec un bruit de succion sous les os de la mâchoire avant d'en ressortir dans une grande giclure de sang, hâtivement tiré hors de la chair par la main de Cassius qui s'apprêtait déjà à parer la seconde frappe d'Atarib contre son flanc.
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