Juliette Ferry-Danini est spécialisée en philosophie de la médecine et travaille à la fois sur des questions épistémologiques et des questions éthiques.
Chargée de recherche FNRS à l’Université catholique de Louvain (2021-2023), elle est professeure adjointe à l'Université de Namur depuis 2023.
Diplômée d’un doctorat en philosophie (Sorbonne Université, 2014-2019), elle a aussi enseigné la philosophie et l’histoire de la médecine à l’Université Claude Bernard Lyon 1 (2018-2019) et l’Université de Toronto (2020-2021).
Dans sa thèse, elle a travaillé sur deux approches souhaitant "humaniser" la pratique médicale – la phénoménologie de la médecine et la médecine narrative. Plus globalement, elle s’est intéressée à l’empathie en médecine.
Depuis, elle travaille sur différentes questions liées à l’opacité et la transparence dans l’industrie pharmaceutique et l’intelligence artificielle en médecine.
Parallèlement, elle a écrit un livre pour l’éditeur Stock ("Pilules roses", 2023) sur un cas de médicament très populaire en France et l’impact qu’il a sur la société française.
« Derrière la success story du phloroglucinol se cache finalement une expérimentation humaine moralement problématique et à la scientificité très contestable. » (p. 86)
Il n’y a pas besoin d’adhérer à une théorie du complot anti-Big Pharma. Cet effet de l’industrie pharmaceutique sur les publications est bien documenté : une étude de 2010 a montré que, sur 500 essais cliniques de différentes classes de médicaments, 85 % des essais cliniques financés par des laboratoires pharmaceutiques déclaraient des résultats positifs pour seulement 50 % des essais cliniques financés par des fonds publics.
(…) le succès du Spasfon aujourd’hui repose vraisemblablement plus sur l’imaginaire du spasme, des habitudes des médecins et l’apathie des autorités sanitaires que sur des données scientifiques solides.
« L’étude souligne que le Spasfon est également souvent considéré comme par les professionnels de santé comme un placebo. C’est presque un secret de polichinelle : c’est évident pour beaucoup de médecins, mais rarement dit aux patientes. » (p. 141)
« Ceci est un livre de philosophie de la médecine féministe. Un tel projet a pour objectif d’identifier et de déconstruire des biais au sein de la connaissance médicale qui affectent injustement les femmes. » (p. 11)