WORLD WAR 2 STAMP ENGRAVERS with Jillian Cantor.
12/06/2018
Il avait raison. Il était inutile de mentir. " C'était juste une lettre, un timbre, ai-je admis. Et je n'ai rien écrit dans la lettre qui puisse paraître suspect aux Allemands. J'ai juste cité le livre préféré de mon père sur les edelweiss. Rien de plus. Mais ma mère, elle, comprendra. Elle verra le timbre, lira ce que j'ai écrit et elle saura que nous sommes tous sains et saufs.
" Le polonium devrait être autant révéré que le radium, dis-je avec insistance. Ou alors, je les ai mal nommés au départ. Je voudrais honorer ma patrie, lui donner ...quelque chose.
- On peut faire sortir une scientifique de Pologne, mais on ne peut pas faire sortir la Pologne de la scientifique ", plaisante Paul.
Si par delà nos choix, ce que nous avions, ce qui nous était donné et ce que nous prenions ou pas, il y avait certaines personnes dans nos vies vers qui nous trouvions notre chemin, quoiqu’il advienne.
J’avais fini par décider que c’était la science que je voulais étudier à l’université. Or, pour cela, il me fallait gagner assez d’argent pour quitter la Pologne russe, où les femmes n’avaient pas le droit d’être ou de faire quoi que ce soit d’important, et certainement pas de s’inscrire à l’université.
Mais Pierre, je n’ai pas besoin qu’il me soutienne. Je me tiens debout toute seule, et il se tient à mes côtés ou, souvent, il est content d’être derrière moi.
L'amour et l'inquiétude que j'ai pour ma fille ne ressemblent à rien de ce que je pourrais expliquer par un raisonnement logique. Elle est comme une orchidée, délicate et fragile. Belle et cassable. Si quelque chose arrivait à Irène, c'en serait fini de moi.
p 100
Si le bonheur est de l'hélium, l'amour est de l'hydrogène, assez léger pour que nos bicyclettes s'envolent vers le ciel.
p 83
Qu'est-ce que le bonheur, sinon quelque chose d'impossible à quantifier ou à mesurer ? A la scientifique que je suis, cela semble être une façon effroyable de décider de sa vie, de son avenir.
Le chagrin est pesant, impérieux; il me tire vers le bas. Il remplit mes poches de cailloux en m'entraînant au fond d'une mer noire glaciale, me maintient sous l'eau de sorte que j'ai l'impression de suffoquer. Les jours passent, les saisons vont et viennent. Le temps avance, mais je me sens de plus en plus lourde.
p 258
A la fin, mon univers s'assombrit. Mes os sont fatigués, ma moelle osseuse s'amoindrit. J'ai consacré ma vie entière à la science, mais, aujourd'hui, elle ne m'est d'aucun réconfort.
p 11