On a dit de « Charles Ier » et l’on dira peut-être du présent ouvrage : « C’est le livre d’un partisan ; le mot est profond dans le sens de creux : j’attends que l’on réponde aux faits que j’expose, par des faits qui le contredisent.
La vérité historique n’a cure ni des applaudissements de la Droite, ni des clameurs de la Gauche.
« Je veux mettre tout en œuvre pour faire cesser au plus tôt les horreurs et les souffrances de cette guerre ; je veux rendre à mes peuples les bienfaits de la paix, » Ces paroles, extraites du premier Manifeste au pays, nous indiquent l’objectif du jeune monarque. Ce n’étaient point là des paroles en l’air ; il eût été autrement plus facile d’écrire : « Je veux mener au plus tôt mes armées à la victoire », — la partie la plus remuante du pays et toute la caste militaire allemande eussent applaudi des deux mains. L’empereur affirme dès le premier moment sa volonté de finir la guerre et, du coup, il s’attire chez un grand nombre une pitié, un dédain qui se changeront bientôt en hostilité.