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Critiques de Jean-Paul Didierlaurent (1215)
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Le liseur du 6h27

Depuis plusieurs semaines, un certain engouement s’est créé autour du livre de Jean-Paul Didierlaurent « Le liseur du 6h27 ». Et c’est vrai, voilà un petit ouvrage gentillet, le premier roman d’un auteur d’origine vosgienne, nouvelliste déjà récompensé par plusieurs prix littéraires. Vrai aussi qu’elle se lit plutôt agréablement cette histoire d’un employé d’usine amoureux d’une dame-pipi qui manie la plume aussi bien que la chasse d’eau. Et d’ailleurs le récit commence plutôt bien au côté de cet ouvrier « ni beau, ni laid, ni gros, ni maigre » lisant dans le RER les pages des livres qu’il a réussis à sauver du pilon.



Cet ouvrier discret, le gentil «héros» du roman, c’est Guylain Vignolle dont la contrepèterie malheureuse du patronyme «Vilain Guignol » n’a jamais cessé de le blesser, depuis les rires moqueurs de ses petits camarades d’enfance jusque dans les regards ironiques de ses congénères à l’âge adulte.

Si bien qu’il a tout fait pour devenir invisible. Aussi anonyme que possible, il a décidé de «se fondre dans le paysage jusqu’à se renier soi-même pour rester un ailleurs jamais visité»…

N’ayant pas réussi à passer le cap de la contrepèterie de son nom de famille - Vilain Guignol, c’est très traumatisant, a priori bien davantage que de s’appeler Dugland ou Ducon – le voilà à 36 ans qui mène une existence terne et étriquée dans la solitude de son petit studio avec un poisson rouge pour toute compagnie. Comble d’horreur, cet homme qui adore les livres n’a rien trouvé de mieux que de travailler dans une usine où l’on broie du papier !! Jour après jour, il fait ainsi fonctionner la Zerstor 500, un diable de machine vorace qui mange même les rats et les jambes des ouvriers négligents ! Quelques éclaircies viennent toutefois illuminer çà et là cette vie maussade et solitaire en compagnie de personnages hauts en couleurs et généreux : Guiseppe, l’ancien ouvrier unijambiste, le gardien d’usine féru de poésie qui s’exprime en alexandrins…



La première partie du récit est assez savoureuse et nous projette sans mal dans l’univers étriqué du jeune homme. La description de la Zerstor 500 vaut le détour. Ce monstre de gloutonnerie déchiquetant, éviscérant et régurgitant en boue abjecte tous les ouvrages mis au rebut s’anime littéralement sous la plume de Didierlaurent et on imagine aisément le sentiment pénible d’accablement que doit ressentir Guylain, l’amoureux des livres, en actionnant chaque jour cette ignominieuse « Chose » aussi avide que pernicieuse. Déprime, honte et culpabilité dessinent son triste quotidien. Sa seule satisfaction vient alors de la lecture des pages épargnées des mâchoires du monstre.



Et nous, curieux et plein d’espoir, nous nous imaginons déjà être en présence d’un Bohumil Hrabal à la française, avec entre les mains une variante pleine d’esprit d’ « Une si bruyante solitude », le chef d’œuvre de l’auteur tchèque.

Mais la France n’est pas un régime de répression, les actes de résistance se font rares en littérature française et nos auteurs ne sont pas sanglés dans la camisole étroite d’un gouvernement dictatorial dont ils pourraient trouver matière à draper leur art. Et le roman de quitter brusquement les rives de la gravité pour sombrer dans une histoire un peu mièvre d’amour fleur bleue !...Préjudice fatal portant gravement atteinte à notre emballement initial !



Patatras ! Voilà le train qui déraille, on a subitement changé de quai, la destination n’est plus la même, on voyage maintenant au pays des Bisounours !

Où est passé notre monstre de machine dont on entendait les mâchoires de fer claquer en un sinistre fracas? Oubliées la Zerstor et les jolies pages sauvées de son estomac de métal, on passe à la dame-pipi et à la lecture de son journal de bord de technicienne de surface. S’il a fait rire les usagers du RER, le passage où la demoiselle se venge mesquinement d’un chieur désobligeant en lui laissant deux carrés de papier pour s’essuyer le postérieur, nous a, pour notre part, définitivement fâché contre cette Cendrillon moderne et son falot prince charmant !

A ces personnages sans consistance, propres sur eux, ternes et sans âme, on préfère les êtres entiers, les taciturnes, les enflammés, les ours, les râleurs, les colériques, les emmerdeurs, les êtres de chair et de sang avec qui partager les turpitudes de l’existence. On préfère la Zerstor tiens, au moins elle a du caractère !



Non, « Le liseur du 6h27 » n’est pas un mauvais livre, c’est un joli conte moderne gentiment moralisateur. Mais il devient trop lisse, trop policé et débordant de bons sentiments, et ce n’est pas la destination que nous voulions suivre… On voudrait toujours pouvoir voyager en 1ère classe en littérature …On s’est trompé de compartiment voilà tout…

Merci à Masse Critique et aux éditions du Diable Vauvert pour l’envoi de ce roman que sincèrement nous aurions bien voulu aimer davantage. La plume de l’auteur est chaleureuse et enjouée, alors la prochaine fois, peut-être pourrons-nous goûter aux joies d’un autre trajet en commun ?...

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Le liseur du 6h27

Je viens de découvrir une pépite. Je n'en reviens pas de ma chance.

Un grand merci à Babelio, aux éditions "Au diable Vauvert" et à Jean-Paul Didierlaurent, l'auteur.



Un conte de fées comme je les aime. Une histoire pleine de fantaisie, de douce folie, de tendresse.

J'ai pris le RER de 6h27 et pour rien au monde, je ne serais descendue avant le terminus. C'est sûr que la prochaine fois que je prendrai ce moyen de transport, j'aurais une pensée pour l'auteur et son héros touchant et hors du commun.



Guylain Vignolles est responsable du bon fonctionnement de l'énorme broyeuse, la Zestor 500, qui sert à détruire les livres invendus. Son métier ne lui plait pas. Il le rend même malade. Et quand il doit descendre dans les entrailles de la machine pour la nettoyer, il en ressort toujours avec quelques pages rescapées, bien cachées sous son bleu de travail. Ce sont ces quelques pages là qu'il lit le lendemain matin à ses compagnons de train, des gens comme lui ahuris par la monotonie de leur vie mais attentifs à sa lecture.

Ses seuls amis sont un cul-de-jatte, ancien employé au broyage victime d'un accident du travail et le gardien de l'usine, grand amateur d'alexandrins et de théâtre classique. Il a aussi pour confident un poisson rouge, très discret.

Entre métro-boulot-dodo, son quotidien est triste, banal et sans lendemain riant. Et puis, un jour, à bord du RER, Il trouve une clé USB dont le contenu pourrait bien changer sa vie...



Dire que cette lecture m'a enchantée est un euphémisme. Le soleil brillait dehors et dedans en même temps. Ces quelques heures partagées ont traversé ma journée en la saupoudrant de joie, d'optimisme, de sensibilité, de tendresse. Je me sens aussi légère qu'une plume, en cet instant. Je me sens bien...



Découvrez cet auteur et son premier roman qui vous permettra de croiser des personnages hauts en couleur : un maître liseur-sauveteur, un cul-de-jatte à la recherche de ses jambes, un gardien d'usine alexandrophile, une dame-pipi et sa tante grande amatrice de chouquettes, des demoiselles pensionnaires d'une maison de retraite... Bref tout un petit monde extraordinaire qui vous entraînera dans une aventure pleine de poésie.



Aujourd'hui est un beau jour !
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Le liseur du 6h27

Gardez-vous pour toujours de réveiller mes nerfs,

Sous les plus beaux atours, se cache souvent mégère.

Si je suis serviteur je n'en reste pas moins

Concernant ce secteur maître de vos destins !



p43



Conte en pour un...flirt

S'appeler Guylain, c'est ça son malheur

D'avoir trouver la clef du bonheur USB,

Faute d'un blanc destrier

emmène sa belle tout comptant

grâce à un carreau de faïence tout blanc....



Eh oui, un conte qui se compte....

en parler à un poisson rouge c'est le double effet Kiss-Kool

Pour vous persuader n'aillez aucune honte

relisez les citations, écoutez ce qu'elles racontent !

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Le liseur du 6h27

Guylain Vignolles, un patronyme sujet de nombreuses railleries, a une vie des plus passionnantes. Quoique... Tous les matins, il se lève à la même heure, prend le RER de 6h27 et franchit les portes de l'usine qui l'embauche. Tous les jours, il doit supporter la bêtise de son collègue Brunner, le mauvais caractère et l'autorité assommante de son patron Kowalski et appuyer sur le petit bouton vert qui actionne La Chose, le Zerstor 500, une immense machine qui avale goulûment, broie et rejette les livres invendus et les rebuts. Et tous les soirs, c'est imprégné de cette horrible odeur de papier qu'il rentre chez lui, donne à manger à son poisson rouge, Rouget de Lisle. Petit coup de fil à sa maman tous les jeudis soirs et la vie passe ainsi... Son seul petit bonheur quotidien, il le trouve dans les pages que cette broyeuse n'a pas encore pilonnées. Avant de quitter son poste, il emmène avec lui quelques pages qui ont échappé à cette Chose et en fait la lecture dans le RER du 6h27. Cet homme solitaire, qui ne cherche qu'à se fondre dans la masse connaît d'autres petits instantanés de joie, à savoir le temps qu'il partage avec Yvon, le garde-barrière de l'usine, féru de théâtre et de poésie, il ne cesse de s'exprimer en alexandrins, son ancien collègue, Giuseppe, dont la Chose a mangé la jambe et qui a trouvé une drôle de manière de la récupérer...



Montez à bord de ce RER de 6h27, abaissez le strapontin orange et laissez-vous guider par la voix enchanteresse de Guylain, un homme à l'existence somme toute banale et qui, malgré sa passion pour les livres, les broie. Jean-Paul Didierlaurent nous conte cette tranche de vie, à la monotonie ambiante et empreinte d'une certaine solitude. Malgré cela, l'on suit ce trentenaire profondément humain et touchant dans sa quête d'un certain bonheur. D'une écriture légère, chaleureuse et poétique, ce petit concentré de bonne humeur, d'amitiés improbables, d'alexandrins récités, de vieilles parfois dyslexiques et d'amour pour les livres nous plonge dans une sorte de quiétude et nous sort, pour quelques minutes, de notre monotonie.



Le liseur du 6h27... entre en gare...
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Le liseur du 6h27

Un homme un petit peu à la « limite inférieure de la courbe. »

Si le gros du troupeau se situe dans la moyenne de cette odieuse courbe, il y a aussi ceux, plus petits, plus souffreteux, moins dégourdis, qui se trouvent juste en dessous.

C’est le cas de Guylain Vignolles qui mène une existence esseulée. Il occupe un job insignifiant consistant à entretenir une effroyable machine qui broie des tonnes de livres pour les transformer en pâte à papier… Il a pour seuls amis deux âmes déchues, deux vaincus de la vie : un cul-de-jatte et un déclamateur d’alexandrins un peu fou… J’oubliais le poisson rouge compréhensif qui fait semblant de comprendre toutes ses confidences…

Non content d’être « à la limite inférieure de la courbe », Guylain Vignolles est affublé d’un patronyme propre aux contrepèteries de mauvais goût. Depuis la cour d’école, combien de Vilain Guignol eut il à subir, souffrir, accepter ?

Une pauvre vie de solitaire, bête à pleurer, douce-amère.

La vie de Guylain est un désert. Qu’importe ! Il le transforme en jardin fleuri quand il arrache des dents acérées de la machine quelques pages de livres qu’il déclame dans le RER du 6 h 27 à la stupéfaction et à l’infini plaisir des voyageurs ; quand il soutient son ami cul-de-jatte ; quand il cherche avec frénésie l’amour de sa vie…

J’ai beaucoup ri de ses balourdises et maladresses d’handicapé de la vie, de ses rêves trop grands suivis de chutes brutales dans la réalité grise, au milieu des imbéciles et des chefaillons caricaturés, peut-être trop, dans la méchanceté et la ganacherie.

J’aurais bien voulu suivre encore un petit peu Guylain quand il finit par LA rencontrer car, à n’en pas douter, Guylain le rêveur, le tendre, est l’homme d’un seul et unique amour…

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Malamute

♫Impassible manège

Tombe la neige

Tu ne viendras pas ce soir

Tombe la neige

Tout est blanc de désespoir

Triste certitude

Le froid et l'absence

Cet odieux silence

Blanche solitude

Tu ne viendras pas ce soir♫

- Adamo - 1963 -

----♪----♫----🐺----⛄----🐺----♫----♪----



Que la neige soit avec nous,

Que son règne vienne...

Mêler Dieu aux affaires des hommes n'avait jamais rien donné de bon par le passé, à part des guerres...(p 166)

Quand Procession devient damnation

Grand dommage devient impossible damage

Tombe la neige,

la neige, la neige était recouverte de boue

Il a neigé sur yesterday, Marie, l'immaculée Madone

C'est L'appel de Laforêt , pour Jack London

La bête qui guette sa proie, était-ce un loup !?

Si blanche neige recouvre tout ce qui bouge

Alors petits chats péroreront rouge.

Premiers lambeaux de chair

Pour les Derniers flocons d'hiver.

J.P Didierlaurent nous rassure

"Malamute ma valeur sûre" (Pub)😉





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Le liseur du 6h27

Quand je vois le nombre impressionnant de critiques qui ont déjà été faites sur cet ouvrage, je me dis que c'est peine perdue d'en rajouter encore une couche et tenter de vous convaincre de découvrir à votre tour ce dernier mais bon, tans pis, je me lance et vais quand même rajouter mon grain de sel.



Une histoire comme l'on en rencontre des plus banales au départ : celle de Guylain Vignolles qui est parti dans la vie avec ce qui considère, lui, comme étant un lourd handicap, à savoir le fait de s'être vu attribuer ce prénom qui n'est pas des plus faciles à porter et, qui plus est, relié à son nom de famille, porte aux plus basses des moqueries. Mais, Guylain a tout de même réussi à survivre à cela même si à l'âge de trente-six, ans, il est toujours célibataire, ayant pour seule compagnie son poisson rouge, Roger de Lisle Ve du nom, et travaillant dans le monde du livre. Guylain adore les livres et il a beau s'inventer une vie comme tous les jeudi soirs lorsqu'il est au téléphone avec sa mère et où lui raconte son travail dans l'édition, notre héros travaille en réalité dans une usine de pilonnage, à savoir qu'au lieu de "construire" des livre, il les détruit. Eh oui, chaque matin, Guylain se rend dans cet horrible entrepôt où il a affaire avec ce monstre bouffeur de livres et chaque soir, il s'engouffre dans le corps de la bête pour tenter de récupérer quelques feuillets qui auraient échapper au massacre, feuillets d'une vie qu'il fera revivre chaque matin en allant à son travail...De quelle manière ? Je ne vous en dis pas plus car je ne peux que vous inciter à venir découvrir cet ouvrage par vous-mêmes tant c'est une véritable bouffée d'oxygène.

De plus, ce dernier vous réserve encore bien des surprises car si Guylain est persuadé qu'il fait un travail ingrat (mais bon, il faut bien vivre), il va bientôt se rendre compte qu'il est loin d'être le seul...



Un livre qui se lit très rapidement (quant à moi, j'ai voulu faire durer le plaisir), avec une écriture fluide et légère et un scénario qui, contrairement à ce que l'on pourrait penser, est un véritable conte de fées. Bref, vous l'aurez compris, j'adore !
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Malamute

Inquiète de le laisser passer l’hiver seul dans sa ferme des Vosges qu’il ne quitterait pour rien au monde, sa fille ne lui a pas laissé le choix : le vieux Germain va devoir supporter la compagnie d’un lointain neveu, Basile, trentenaire qui, chaque saison, vient s’employer comme conducteur d’engin de damage dans la station voisine. D’ailleurs, cette année, la ferme d’à-côté, à l’abandon depuis le départ d’un couple, qui, quarante ans plus tôt, avait tenté d’y élever des chiens de traîneaux, sera aussi habitée. Une jeune femme, également conductrice d’engins des neiges, s’y est installée. Mais voilà que la neige s’est mise à tomber, des mois entiers sans discontinuer. Dans le village bientôt totalement isolé, les conditions de vie deviennent de plus en plus compliquées, voire très préoccupantes. C’est alors que resurgissent les ombres du passé, en particulier celles des Malamutes, qui, il y a près d’un demi-siècle, n’avaient pas fait l’unanimité à La Voljoux…





L’on est immédiatement séduit par les personnages plus vrais que nature, tant l’auteur a réussi à les saisir dans une parfaite justesse de comportements et de reparties, souvent savoureuses. Tandis que se précise la silhouette bougonne et taiseuse d’un vieil homme alourdi par un mystérieux vécu ombré de remords et de culpabilité, l’on s’imprègne peu à peu du décor âpre et majestueux de ce coin de montagne ouaté d’épaisses forêts. D’abord riant lorsqu’il se soumet à la domestication des bûcherons et des dameurs de pistes de ski, cet environnement a pourtant tôt fait de devenir hostile et de nous rappeler notre vulnérabilité. En particulier lorsqu’il l’enferme dans l’implacable huis clos d’un déluge de neige, propre à réveiller, en même temps que ces peurs viscérales qui nous glacent l’échine à la seule évocation d’un long et lugubre hurlement de loup, ce qui ressemble bien à la crainte diffuse d’une sorte de châtiment divin.





Dès lors, tout semble ligué pour forcer Germain à enfin affronter sa mauvaise conscience et à apporter réparation dans un sacrifice qui n’est pas sans évoquer quelque rite païen censé calmer on ne sait plus quelle divinité ou esprit de la forêt. Ce qui, commencé dans la légèreté pleine d’humour d’un inoffensif enchaînement de circonstances, vire au cauchemar un rien fantastique, s’avère une impressionnante histoire de rédemption, aussi noire et réaliste que poétique et magique. Et comme la plume de l’auteur nous réserve quelques trouvailles de toute beauté, c’est avec délice que l’on se laisse emporter par tant de justesse et d’inventivité.





Ayant plusieurs fois pensé à Franck Bouysse au cours de cette lecture, je ne suis pas surprise de découvrir qu’il est l’auteur qui inspirait le plus particulièrement Jean-Paul Didierlaurent. Coup de coeur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La fissure

♫On pioche tic tac, tic tac,

Dans la mine, le jour entier.

Piocher tic tac, tic tac,

Notre jeu préféré.♫

sic p152

Heigh-Ho ! - 1937 - Paroles Larry Morey - Musique Frank Churchill



Tu pioches pour creuser la terre

Sans chercher de l'or ni du charbon

Voir de l'autre coté de la sphère, à quoi bon ?

Tu seras à l'envers, aussi con qu'hier...



Pour Murakami, Kafka s' accompagnait d'un enfant Corbeau

Didierlaurent, sa quête du soi se fera avec un Nabot.

Changer de vie en traversant la mappemonde

un Nain Vent Terre,

Alzon- Chatham Island par les airs

encore un nain 's tend, quelques secondes

une Nain Vite ou un nain trè(s s)peed

Un Nain Terre View , soleil levant

Une Nain Pression , un Nain solant

Cette journée est la tienne

Elle t'appartient de plein droit

Chacun ses peines

Parfois la vie est dure

A chacun ses fissures

A chacun sa croix

Et à Nain porte croix ....!!! ;-)















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Malamute

Ce petit roman emmène ses lecteurs dans les forêts vosgiennes, vers un village imaginaire avec ses 45 pistes de ski, royaume des dameuses qui m'ont semblé être quasiment les héroïnes de ce livre.



L'écriture est légère, donne quelques belles descriptions de la nature hivernale, des arbres, des chutes de neige, du travail du bois et installe un huis clos relationnel entre trois personnages, tous porteurs des stigmates d'un passé douloureux.



C'est là que le scénario s'enlise dans la neige, mêlant histoire d'amour, de désir inassouvi, de bêtise humaine exacerbée dans ces villages ruraux méfiants de l'étranger, du différent, avec un lot de clichés que j'ai peu appréciés, jusqu'à celui du curé congolais, noir paumé dans tout ce blanc.



Mes passages préférés ont été ceux du journal de la jeune slovaque qui vécut près du village, près de quarante années plus tôt, dont le texte vient en alternance avec l'époque actuelle située en 2015. Ses désirs de vie et ses illusions détruites sont dépeints avec une certaine émotion qui peut atteindre le cuir des lecteurs les plus rudes.



La personnalité du vieux Germain, plutôt séduisante au début, se dilue peu à peu dans la neige, et, ses dernières actions, aussi aléatoires qu'inutiles, amènent le lecteur à s'en détacher pour se fondre finalement dans cette ambiance neigeuse et au coeur des profondes forêts vosgiennes qui seront pour moi la mémoire essentielle de Malamute.
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Le liseur du 6h27

A 32 ans, Guylain Vignolles (et non pas Vilain Guignol comme certains se plaisent à l’appeler…) mène une vie morose et désenchantée. Tous les jours il se rend à un boulot qu’il déteste, qu’il exècre mais qui lui permet néanmoins de payer le petit appartement qu’il partage avec Rouget de Lisle, cinquième du nom, son poisson rouge… Cinq jours sur sept, le rituel est le même : il prend le RER de 6h27 qui le mène à l’usine, retrouver la Zerstor 500, cette broyeuse boulimique qui dévore sans jamais être rassasiée des tonnes et des tonnes de livres. Tous les invendus se retrouvent là pour terminer leur brève existence. « La chose » comme Guylain la surnomme broie tout, les couvertures les plus solides ne lui résistent pas et parfois même elle s’octroie un peu de chair fraiche… Celle des rats notamment, que l’on retrouve au matin déchiquetés au fond du monstre, ou celle des collègues, comme Giuseppe, dont les jambes ont été broyées et mélangées à la pâte à papier…



Alors, pour résister à la Chose, Guylain tente tous les soirs de récupérer quelques fragments rescapés du massacre. Des feuillets, sans aucun lien les uns avec les autres, qu’il lit le matin à voix haute aux passagers du 6h27, afin de leur donner un dernier souffle de vie. Un rituel auquel il ne déroge pas et qui lui vaut un certain succès... Jusqu’au jour où il découvre une clé usb abandonnée sur un strapontin qui contient les pensées intimes d’une jeune femme, Julie, dame-pipi dans un grand centre commercial. A la lecture de ce journal, Guylain tombe peu à peu sous le charme de la demoiselle et va tout faire pour la retrouver…



Ah qu’il fût doux le temps passé aux côtés de Guylain et de ses acolytes ! Des personnages hauts en couleurs et attachants, que ce soit ce romantique, amoureux des livres et dont le fardeau consiste à les détruire, ou Yvon, l’amateur d’alexandrins qui ne s’exprime qu’en vers de douze pieds ! Sans compter Guiseppe, cet italien au grand cœur qui consacre sa vie à retrouver ses jambes éparpillées dans l’édition des sept-cents cinquante-huit exemplaires de « Jardins et Potagers d’autrefois », ou encore les sœurs Delacôte, qui s’ennuient dans leur maison de retraite…



Avec ce premier roman, Jean-Paul Didierlaurent nous offre un livre qui fait du bien, qui se lit et se déguste comme une sucrerie, nous touche et nous émeut par sa tendresse et sa délicatesse. Un pur plaisir de lecture, dans la même veine que « La liste de mes envies » ou « La femme au carnet rouge », « le liseur de 6h27 » fait partie de ces romans qui adoucissent et embellissent le quotidien par leur sincérité et leur générosité. Une écriture simple mais agréable, un humour décapant, une quête amoureuse palpitante, tous les ingrédients sont là pour faire de cette lecture une jolie découverte!
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Le liseur du 6h27

Je déteste prendre le métro, je ne supporte pas qu'on maltraite les livres, je me passerais bien de fréquenter les toilettes publiques, j' appréhende les maisons de retraite, je trouve les poissons très ennuyeux. (Sauf le mien..normal, il est élevé comme un chat)

Il y a bien longtemps aussi que je n'attends plus le prince charmant, que je ne compte plus les carreaux de faïence dans les toilettes, que je n'écris plus mon journal intime, que je ne lis plus "Nous Deux" en cachette, que je ne jette plus de piécette dans les fontaines.



Il y a bien longtemps aussi que je ne crois plus aux contes de fées.

Mais...

Mais ?

Eh bien, j'avoue avoir pris du plaisir à lire ce conte moderne, drôle et émouvant !





A commencer le soir même et à finir le lendemain après une petite nuit de sommeil.

Sourire garanti à 6h27.



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Le liseur du 6h27

Horusfonck, Horusfonck...

Te voilà encore en queue du train, le traîne-latte des best-sellers!

Tu arrives après tout ceux qui ont déjà lu Le liseur du 6h27.

Le livre, plus de six-cents fois fut commenté, détaillé, étoilé plus ou moins, encensé, déprécié, pinaillé... J'en passe et des meilleures ou des pires.

Mais quel envol, pour le premier roman d'un jeune auteur!

Et en plus, cela commence et se passe en partie dans l'espace confiné et provisoire d'un train de banlieue: Lieu mouvant de rencontres éphémères, de trouvailles surprenantes.

Et puis il y a la machine mangeuse de livres, une histoire de faïence qu'au début de cet épisode lu, je me croyais -moi, Horusfonck - dans l'antre d'une collectionneuse de vaisselle....

Il y a ces gens, de peu et de riens si importants, qui habitent le roman. ils déclament, chroniquent ou caquètent, alexandrinisent.

Tant pis et tant mieux si l'auteur passe d'une histoire à une autre: Bah! Le lien, ce sont les mots qui se lisent à haute et intelligible voix: Mots arrachés à la dévoreuse, ou trouvés sur une jolie petite clé-clé. Textes moribonds ou textes de vie, qu'importe s'ils ravissent et enchantent! S'ils font passer de bons moments à ceux qui vont bosser ou ceux qui vont bientôt mourir.

Roman de confort, à l'eau de rose, de gare disent certains? Allons donc, il y a un temps (de lecture) pour tout. Et la bienveillance, la facilité, l'amour ne sauraient être des tares (surtout après la gueule de la machine, hein?).



Et le pilon, quelle aventure! La grosse machine a le mauvais rôle, c'est certain... Mais elle est instrument de mort et de résurrection future: Le papier non-lu servira à d'autres espoirs littéraires de l'édition. Et hop! C'est reparti pour un tour. J'espère que t'a sauvegardé sur CD, HDD, ou clef-USB.

La machine ne mange que tant qu'on lui donne à manger.



En tout cas, merci cher J.P. Didierlaurent, de m'avoir emmené dans vos histoires de pilons, d'alexandrins, de cul-de-jatte et de faïences, avec vues sur poisson rouge et Maisons de retraite. J'ai terminé le bouquin avec plein de nouvelles choses en tête et un p'tit bonheur en fond de cœur.

Cette joie que peut procurer un humble livre de poche.
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La fissure

Quelle est cette lézarde qui se camoufle derrière une vigne vierge? Brutalement apparue dans le champ de vision de Xavier, elle constitue immédiatement une menace. Un pas vers l’écroulement . De la maison de vacances? ou d’un univers fragile parce que subi? Il est vrai qu’elle ne fait pas rêver la vie de Xavier. Vendre des nains de jardin, ça ne fait sans doute pas partie des options envisagées quand on demande à un gamin ce qu’il aimerait faire de sa vie. C’est juste un moyen pour créer un décor qui ressemble à une vie heureuse, si l’on considère que l’absence de soucis matériels suffit à s’épanouir.



Elle est donc là , indubitablement cette anomalie dans le paysage. Et à peine repérée, elle commence à bouleverser l’univers pépère , pour ne pas dire plan-plan de Xavier. Jusqu’à des tribulations insensées et inattendues, pour retrouver l’origine de la faille.



Jean-Paul Didierlaurent n’hésite pas à flirter avec le fantastique, en donnant une âme à ces lutins facétieux pour déco kitsch. Gimini cricket (ou son double maléfique ) guide le héros sur un chemin hasardeux mais salutaire.



Récit plutôt plaisant, qui cache assez bien le point d’orgue de la quête, la cause de la fissure.



On n’est pas loin de l’univers de Jonathan Coe, avec La Vie très privée de Mr Sim, qui mettait en scène un pétage de plomb similaire chez un commercial qui essayait de refiler des brosses à dents écologiques…



L’humour sert à masquer le désespoir, et l’auteur n’hésite pas à sacrifier les belles-mères sur l’autel du ridicule :



« La pintade gisait au sol, exposant indécente au regard son croupion farci aux pruneaux. Il en allait de même avec la belle-mère la farce en moins .Suzanne Lacheneuil pataugeait sur le carrelage au milieu du jus de viande en gémissant ».



Dans le trio des publications de Jean-Paul Didierlaurent, cet opus occupe la deuxième place d’un palmarès tout personnel.





La question finale est : faut-il laisser pousser les vignes vierges pour masquer les fissures?



Merci à Babelio et aux Editions Au Diable Vauvert pour leur confiance
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Le reste de leur vie



Encore un roman qui fait du bien, qui se déguste comme un apéro léger, sous un parasol, avec les glaçons qui vont bien, en compagnie de personnages plutôt sympathiques.



Ils sont moins typés, moins décalés que dans le premier roman de Jean Didierlaurent, plus banals. La seule originalité de l'un deux est sa profession , thanatopracteur, qu'il pratique avec application et respect pour donner un semblant d'humanité à ce qui sera la dernière image que les proches garderont de leurs défunts.

On suit parallèlement et alternativement les pérégrinations de Manelle, qui facilite la vie quotidienne de personnes âgées qui manquent d'autonomie, mais font preuve de beaucoup d'imagination pour compliquer la roche de la jeune femme.



On a donc deux êtres qui se consacrent au bien-être d'autrui, avec beaucoup d'abnégation. Bien entendu, le lecteur, ce petit malin, se doute bien que ces deux- là se rencontreront avant la dernière page...pour le meilleur et pour le pire.

Il y a bien quelques grincheux et quelques empêcheurs de tourner en rond, mais ils sont le faire- valoir de nos chevaliers de la compassion.



Honnêtement, si je n'avais pas eu connaissance de l'identité de l'auteur avant de parcourir le livre, je l'aurais volontiers attribué à Legardinier ou à Agnès Leydig : des bons sentiments, de l'humour, de l'émotion et un style simple sans prétention.





Très bien pour les vacances ou des temps troublés qui donnent envie de positif, fut-il naïf.
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Le liseur du 6h27

Le chemin qui mène à l'amour peut-être fort tortueux. Et lorsque que l’on est affublé d’un nom et d’un prénom modèles pour un contrepet facile, votre jeunesse pourrie et votre tendance à exprimer des comportements autistiques (« compter était le meilleur moyen qu’il avait trouvé pour ne pas penser au reste ») vous conduisent à un métier pourri, qui ne peut que faire frémir d’horreur tout bibliophile : vous mettez au pilon les innombrables rebuts de l’édition littéraire, engloutis et malaxés au coeur d’une machine démoniaque. Lorsque le monstre est gavé, quelques feuilles échappent au carnage, et ce sont celles-ci que vous lisez le matin dans le métro à un public qui vous apprécie. Et particulièrement deux charmantes mamies, qui vous supplie d’aller faire la lecture là où « ses occupants, qu’ils savourent leur chance, d’avoir si bel endroit pour terminer leur danse ». C’est ainsi qu’Yvon, l’alexandrophile, lui aussi destructeur de livres, nomme la résidence qui lui lui donne un public pour déclamer ses vers. Si l’on ajoute à ce duo Giuseppe, privé de ses jambes par la machine infernale, et bien décider à les retrouver en collectionnant les exemplaires de l’ouvrage pilonné lors de l’accident, on a le terrain de jeu morne de notre héros; jusqu’au jour où une clé USB ramassée dans le RER va modifier cet équilibre précaire…



Le rêve et la poésie ont au rendez-vous, dans ce récit qui aurait pu se donner des airs de Farenheit 451, mais échappe au piège en proposant au lecteur une belle échappée littéraire. C’est plein d’humour, parfois amer, voire noir, mais aussi plein de tendresse et d’espoir. Un très belle découverte et un auteur à suivre
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Malamute

Le Malamute, c'est cette si jolie race de chiens de traîneau qui va se trouver au coeur de ce roman de saison, dans lequel la plume fluide s'ajoute à une trame efficace.





Quatre récits s'entremêlent pour tisser cette histoire :

1/ 1976, un ancien légionnaire et sa femme Pavlina, slovaques, arrivent dans un village de montagne français avec leur quatre chiens de traineau, des rudiments de français et leurs rêves d'enfants, dans cette ancienne ferme qu'ils viennent d'acheter.

2/ A l'époque actuelle, Basile, un saisonnier au passé trouble, est chargé de conduire chaque nuit les chenilles de métal canalisant la neige pour que les touristes puissent skier et emprunter les routes le jour.

3/ le grand oncle de Basile, vieillard qui va l'héberger pour la saison, habite la fermette voisine de celle des slovaques dans le passé - il constituera le trait d'union entre le passé et le présent.

4/ Enfin s'ajoutera à ce fragile équilibre Emmanuelle, trentenaire venue habiter la fermette désaffectée des slovaques, voisine de Basile et son oncle.





Chacun de ces récits a ses zones d'ombre et ses joies, et leur interaction devient de plus en plus évidente jusqu'au dénouement. Emmanuelle est le grain de sable dans l'engrenage. Mais quels sont les liens entre tous ces personnages et leurs histoires ? C'est ce que je vous invite à découvrir si vous avez envie d'une ambiance de tempête de neige enrobée d'un soupçon de vieilles croyances version bête du Gévaudan, de fantômes, de vieilles haines mais aussi d'humanité, de secrets que l'on croyait enterrés, de modernité, de baumes sur les plaies.





L'histoire avance à un rythme régulier, tout en maintenant un certain suspense - même si j'avais compris la plus grande partie du mystère dès les premiers chapitres. J'ai bien aimé l'ambiance toute simple de cette lecture enneigée, ouatée et brumeuse, où l'amour viendra réchauffer l'atmosphère glaciale d'une montagne prise d'assaut par une bien étrange tempête de neige, mêlée de sentiments contradictoires, tournoyant et planant au dessus des personnages telle une sourde menace. En 350 pages, la plume enlevée nous implique dans la vie des personnages qu'elle anime.





J'ai également apprécié découvrir la profession d'Emmanuelle, ou encore la manière dont nous sont décrites les interventions des dameuses la nuit sur les pistes enneigées. La plume est simple mais apporte ce qu'il faut d'humour, de liant et d'empathie. Je n'en dis pas plus. Roman d'hiver par excellence, à lire au coin du feu tandis que « les flocons, au dehors, cognent aux carreaux tels des insectes fous ».
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Le liseur du 6h27

Guylain aime les mots, il les lit aux passagers du RER de 6H27... Mais son métier lui faire faire des cauchemars tellement il va à l'encontre de ce qu'il est : il travaille dans une usine qui détruit les livres. Pourtant un jour, contre toute attente, la vie va lui sourire. Il fait la rencontre de Julie, une dame-pipi, à travers ses écrits qu'il trouve sur une clé USB oubliée dans le métro. Commence alors pour Guylain une nouvelle vie, l'espoir auquel il ne croyait plus...

Je suis la 476ème chroniqueuse de ce roman... Et même si par ce nombre je sais que beaucoup le connaisse, c'est le sourire aux lèvres que je viens laisser ma trace. Parce que c'est un petit livre fort bien écrit, plaisant et léger. Parce qu'il donne le sourire et rend la vie plus rose... Le temps de tourner les pages... C'est parfois tout simplement ce qu'on demande à un auteur !
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Le liseur du 6h27



Eh bien à force d’en entendre parler, je me suis lancée dans la lecture de cette « petite pépite ».

Je suis ressortie agréablement surprise par « ce conte moderne » qui tente de réconcilier les gens si différents les uns des autres ; il y a toujours ce petit « je ne sais quoi » qui fait et fera qu’un échange sera possible entre eux et bien plus encore… et le plus important via et grâce à LA LECTURE.

Je n’ajouterais pas plus d’autres l’ont déjà fait précédemment.

Excellent moment de détente…

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Le liseur du 6h27

Lire mène à tout.

Pourtant avec le personnage principal, l'histoire démarre mal : il travaille dans une usine d'équarrissage pour livres. Snif Snif ! Guylain est en charge de broyer tous les invendus pour en faire une pâte qui donnera naissance à d'autres chefs d'œuvre ... ou pas.

Lorsqu'il nettoie cette machine, il arrive que dans sa gueule béante, quelques feuillets survivent dans un coin de la mâchoire… Il les lit alors, le lendemain à haute voix dans la trame du RER de 6h27, pour la plus grande joie des passagers.

C'est là qu'il est repéré par deux aimables personnes qui lui demandent de venir leur faire la lecture chez elles. Chez elles … vraiment ?

C'est un formidable hommage aux livres et aux lecteurs, à nous quoi ! C'est frais, passionnant et hyper bien raconté. Les personnages sont tous très attachants même le poisson qui interminablement tourne en rond à la poursuite de ses bulles avec son nom improbable.

La fin, elle aussi est superbe, bref un court roman qui fait du bien.

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