AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de J.H. Williams III (54)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Promethea - Livre 1

On a tout traversé. Les grands récits ont été pervertis ou se sont avérés des arnaques nous menant droit vers l’hécatombe. Ne reste plus que celui néolibéral, ânonnant que l’Histoire est finie, et que le capitalisme tardif sera désormais le seul ordre qui prévaudra pour le restant de l’éternité. Quelques factions terroristes s’excitent de-ci de-là ? On lâche la CIA sur leur pays. Les gens rêvent d’autres choses ? On les calme avec de l’imaginaire frelaté, aseptisé, à grands coups de phase trente-douze du MCU. Toute envie d’héroïsme, d’amélioration du monde, ou même de sérieux, est immédiatement ringardisée, tournée en ridicule, l’ironie et le sarcasme semblant désormais les seuls moyens d’envisager le monde. 2024 est une année Rick & Morty : une de plus marquée par le nihilisme.

Place à un 1999 alternatif imaginé par Alan Moore. Eux aussi ont tout traversé. Plus rien ne fait rêver personne. Il y a des voitures volantes et des ovnis, mais personne pour s’en étonner. Les superhéros font leur job sans grand charisme et la foule semble se contenter de les suivre vaguement leur taf. Les chanteurs qui cartonnent sont ceux qui tournent en ridicule leur petite vie minable, on aime se moquer d’une mascotte comme le Gorille qui Pleurniche sans pouvoir s’empêcher de s’atermoier avec elle. Alors, qu’est-ce qu’on fait dans ces cas-là ? On repart de zéro et on se remet à vénérer des superslips apparaissant constamment comme des hommes providentiels ? Non, on est pas dans Doomsday Clock, on est des gens sérieux, ici. On met en place des nouveaux héros. Qui fument. Qui jurent. Qui foirent, parfois. Mais qui ont l’espérance. Et qui font leur job.

Promethea, donc. Encore un comic d’Alan Moore, et encore un comic de super-héros, à son corps défendant. Oui, mais cette fois-ci, plus question de critiquer comment l’imagerie des super-héros a servi l’impérialisme, comme c’était le cas dans Watchmen ou La ligue des gentlemen extraordinaires. Il s’agit d’imaginer ce que serait une bonne super-héroïne : une qui ne se fierait à aucune patrie, à aucun dogme, qui se contenterait tout simplement d’incarner l’espoir à travers les âges ; d’être un mythe, une histoire contenant les valeurs dans lesquelles les gens croient. Pour cela, Moore fait venir ses pouvoirs de la seule entité dont il croit qu’elle est capable de refaçonner le monde : l’Imagination. Dans le monde de Promethea, l’imagination n’est qu’une autre dimension du réel, sans cesse remodelable par l’esprit humain, qui peut en matérialiser certaines parties (oui, comme dans Ewilan, pour les jeunes de ma génération). Sophie Bangs, jeune étudiante de New York, est ainsi appelée à devenir la nouvelle Promethea, dans une époque blasée et sinistre, et où la fin du monde (du moins tel qu’il a été jusqu’ici) serait sans doute la meilleure chose qu’on puisse espérer. Seulement l’imagination n’est pas la seule façon d’agir sur le réel : d’autres forces surnaturelles comme la magie existent, et une association d’occultistes malveillants s’est juré de régler son cas…

Entre des combats de démons, de la SF uchronique gentiment mâtinée de rétrofuturisme, de l’ésotérisme venu des quatre coins de l’Eurasie et aussi tant qu’à faire de l’Afrique du Nord, une gelée grise venant envahir les humains (grande marotte du nanopunk), des super-héros plus ou moins bariolés et des personnages issus du folklore européen classique, plus moyen d’en douter : l’imaginaire d’Alan Moore est un sacré bordel jouissif. De là une orgie visuelle qu’on ne s’étonnera pas de voir signée J. H. Williams III, lequel nous a offert depuis l’encore plus barré Sandman : Overture. Il semblerait qu’avec Promethea Moore aie décidé de nous livrer son Sandman.

Outre la générosité des décors truculents et autres looks chanmés en diable, on ne s’étonnera donc pas (ou plutôt, si) de l’originalité sans cesse renouvelée de la mise en page. Les deux compères cherchent à s’affranchir du formatage traditionnel imposé par les cases, faisant jaillir de nombreux éléments du cadre, brouillant leurs frontières, refusant de les tracer en ligne droite, ou encore agrémentant l’espace entre elles d’ornements aussi inutiles que généreux. L’impression de flottement dans des mondes seulement régis par l’imagination tout comme la frénésie du combat, tout cela est rendu fidèlement dans Promethea. On trouve même un passage en roman-photo pour donner une sensation d’extralucidité, ou un épisode en format à l’italienne (donc à l’horizontale) pour montrer le quotidien de la ville à l’échelle des passants avant que celui-ci ne se fasse submerger par la gelée grise.

Le fait de se permettre toutes les extravagances de récit par un magicbuilding très permissif et une très grosse emphase sur le sense of wonder pourrait laisser craindre un portnawak scénaristique à la Marvel. Dieu merci, Alan Moore parvient quand même à jouer jusqu’à nous surprendre avec les rares règles qu’il instaure. Ne citons qu’une trouvaille pour ne pas spoiler les autres : durant les deux premiers épisodes, le Gorille qui Pleurniche est simplement vu comme une trouvaille de petit malin qui se serait dit : « Oh, un contraste entre force brute et chouinerie, c’est vachement rigolo, dis donc ». Sauf que Moore le confisque à ses auteurs fictifs pour lui donner une vraie profondeur. Dans le monde de l’imagination, le Gorille qui Pleurniche a ainsi fini par incarner la dépression, non pas le désespoir grandiose des idéalistes déçus, mais simplement le constat désolant d’une existence médiocre. Il est le symbole d’une société moribonde que Promethea va renverser.

Saluons enfin le mélange des registres qui embrasse tous les genres : comédie, action, érotisme, horreur, dans un melting-pot destiné à nous dépayser en permanence. Moore n’hésite pas à dépoussiérer pour ce faire des auteurs d’Imaginaire tombés dans l’oubli, et son côté barré expérimental n’est pas non plus sans évoquer ses contemporains : par exemple, j’aimerais beaucoup voir ce qu’aurait donné une adaptation de l’épisode 3 par Terry Gilliam.

Pour autant, est-ce que j’aime tout dans Promethea ? Eh bien, pas vraiment : le rythme effréné du récit laisse peu de place au développement des personnages, et quand bien même on apprend peu à peu leurs petits secrets du quotidien, il manque un brin de backstory pour avoir vraiment l’impression d’avoir affaire à des gens en chair et en os. C’est aussi ce qui fait que certains d’entre eux restent à l’état de clichés. Le maire de New York est ainsi utilisé en running-gag à cause de ses troubles de dissociation de l’identité, toutes ses personnalités étant extrêmement atypiques et généralement infréquentables ; j’ai rencontré récemment une personne souffrant de cette maladie, furieuse que celle-ci ne soit vue que comme quelque chose d’amusant alors qu’elle résulte d’un traumatisme infantile. Il n’aurait pourtant pas été difficile de donner une autre raison d’être à ces personnalités multiples, par exemple en considérant que le maire est possédé par des entités extraterrestres. Puisqu’on se permet tout dans ce comic, pourquoi s’embêter à reprendre des syndromes psychologiques déjà existants ?

De la même manière, on survole la relation entre Promethea et Faust, un occultiste qui va l’initier à l’ésotérisme : il nous est présenté dans un premier temps comme une espèce de vieux pervers inquiétant, du coup quand quelques épisodes plus loin il lui propose de l’initier en échange d’une coucherie, on ne peut pas s’empêcher de se dire : « Euh, il lui fait du chantage sexuel, là ? » Pire que ça, Sophie Bangs nous est clairement présentée comme lesbienne et non pas hétéro ou bisexuelle ; dès lors, on voit mal pourquoi surgit ce brusque changement d’orientation qui disparaît dès la scène de sexe finie. Il semblerait que celle-ci n’ait eu d’utilité que pour parler de la magie sexuelle, laquelle semble avoir une propension toute particulière pour le féminin sacré…

Au final, mon plus gros reproche à Promethea n’est pas d’ordre esthétique mais bien idéologique : je ne me reconnais pas dans l’ésotérisme prôné par Alan Moore. L’ésotérisme est sans nul doute un formidable vivier d’histoires, mais il est aussi un dogme qui ne dit pas son nom : c’est un marché de croyances farfelues faisant un fier pied-de-nez à toute rationalité. Or contrairement à ce qui est dit en fin d’ouvrage, je ne pense pas que le matérialisme soit la cause de la déshumanisation de nos sociétés : au contraire, le fait de ne croire que ce qui est scientifiquement démontrable a permis d’écarter toutes sortes de superstitions et de fanatismes religieux. Être ésotériste ou religieux ne préserve pas de l’intégrisme ou des idéologies politiques dangereuses ; au contraire, avoir un esprit alerte grâce à la raison et à la science évite tout glissement hâtif vers des conceptions du monde réactionnaires.

Bref, mis à part ces quelques défauts et ce profond désaccord, Promethea est un comic baroque à souhait qui ne ressemble à rien d’autre que lui-même, à mettre entre toutes les mains des cerveaux malades comme moi qui ont encore la foi, stupide mais nécessaire, de faire bouger les choses. Voilà une phrase de fin qui fait réfléchir. On vit dans une saucisse. Décidément, on en apprend tous les jours, grâce à C’est pour ma culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
Commenter  J’apprécie          40
Batwoman, Tome 0 : Élégie

Étant un grand fan du chevalier noir et de l'univers qui en découle, je me suis laissé tenter par le tome zéro de Batwoman.



Écrit par Rucka et illustré par Williams III aux côtés de Jock, on a le droit à une héroïne au caractère bien trempé, mais avec de nombreuses faiblesses.Et oui, mais si Kate Kane est un personnage charismatique et attachant, qui parvient immédiatement à faire oublier qu'un Batman règne sur Gotham, on reste sur notre fin.



Bien que le scénario soit prenant, que les illustrations soient maîtrisées, la lecture est parfois décevante. On a du mal à s'attacher à ce personnage, autant qu'on pourrait le faire avec Green lantern, Flash ou encore Batman. J'espère que le prochain numéro me fera changer d'avis, en attendant, à vous de faire le vôtre !
Commenter  J’apprécie          30
Batwoman, Tome 1 : Hydrologie

Qui se cache derrière le masque et la tignasse rouge de Batwoman ? Batman soupçonne à raison Kate Kane. une jeune femme d'apparence ordinaire mais dont les habitudes de vie trahissent des nuits anormalement mouvementées. Et pour cause : dès qu'elle le peut, elle ratisse Gotham pour nettoyer la ville de ses malfaiteurs.



Au moment où commence Hydrologie, elle a fort à faire, puisqu'elle enquête sur les meurtres de six enfants et la disparition de douze autres qui ont, semble-t-il, été "capturés" par la Llorona, un esprit vengeur dont la spécialité est de noyer des gosses. Elle n'est pas la seule sur le coup : la détective Sawyer basée à Gotham, et l'agent Cameron Chase venue de New-York entendent bien prendre l'affaire à leur compte, chacune dans son coin. Trois enquêtrices sur une même affaire, c'est un coup à se marcher dessus ! A moins que Chase ne se soit pas déplacée (que) pour ça...



En parallèle, Kate vit en coloc avec sa cousine Bette alias Flamegirl, et s'apprête à la former au combat. Mais la jeune recrue estime avoir déjà un bon palmarès et n'a pas envie de repartir de zéro. L'autorité de Batwoman est mise à mal par cette cousine un peu insouciante et prompte à mettre les pieds dans le plat _en demandant, par exemple, pourquoi Kate refuse de parler à son père _sujet sensible s'il en est.



Heureusement, la justicière masquée sait se ménager des moments de détente en entretenant une idylle mal barrée mais marrante avec la détective Sawyer. Cette dernière compte identifier Batwoman afin de la balancer à l'Agent Chase, convaincue qu'elle va la gêner dans son boulot.
Lien : https://pulco-suivezlepapill..
Commenter  J’apprécie          60
Batwoman Omnibus

Contient :

Detective Comics #854-863

Batwoman #0-24

Batwoman Annual #1



L'aventure Batwoman a commencé pour moi dès la publication des New 52, alors que l'univers DC Comics repartait de zéro, il y a de cela une bonne décennie.



A l'époque déjà, alors que je me familiarisais avec les comics et ce personnage, les planches et les couleurs m'avaient laissé un beau souvenir.



Cela se vérifie alors que je relis et achève ma lecture de l'ensemble de ces numéros. Cette fois, l'arc narratif est complet. Je peux lire le tout à mon propre rythme.



Le préfixe "Bat" suggérerait que Batwoman est le pendant féminin officiel de Batman. Or, il n'en est rien. De Batman, Kate Kane n'emprunte que le symbole et s'en inspire pour combattre le crime à sa manière. Son affiliation est avant-tout à son égard et à sa famille.



Au fil de ses aventures, l'héroïne affronte légendes urbaines et créatures mythiques dont les étranges apparitions seraient liées à un groupuscule obscur. A ses côtés, nombre de héros connus se succèdent et l'intègrent dans leur longue liste d'alliés.



Une longue histoire mêlant drame familial et menace apocalyptique sur fond littéraire et mythologique. Batwoman est à part dans la Bat-Family et son rôle est loin d'être négligeable.



Quant au soin apporté aux planches, aussi bien dans la mise en scène, le dessin ou la colorisation, c'est tout ce que j'aime. Quelques variations apparaissent alors que les artistes se succèdent mais le rouge flamboyant de Batwoman devient un fil conducteur uniformisant l'ensemble de manière subtile et suffisante.
Commenter  J’apprécie          30
Promethea - Livre 1

Lire du Alan Moore, c’est entrer dans un monde où se rencontrent toutes sortes de mythologies, de la Bible aux super héros en passant par les contes de fées. Où l’on croit en toutes les magies, des cartes de tarot au bug de l’an 2000. C’est découvrir le génie d’un artiste capable de penser l’architecture de chaque page de manière abstraite dans ses moindres détails, comme Mozart composait dans sa tête.



Promethéa est l’icône de cet imaginaire, déesse issue de l’Égypte ancienne capable de s’incarner en fusionnant avec les femmes qui l’invoquent ou les muses de ses poètes. Si Prométhée fut puni pour avoir révélé aux humains le secret du feu, Promethéa porte la promesse d’un renouveau, un nouveau monde sans limite grâce au feu de l’imagination et de la création. Héroïne iconoclaste, elle renvoie dos à dos le matérialisme et les religions qui étouffent la liberté et la fantaisie. Elle a le pouvoir de faire naître la magie à partir d’un rien : un mot jeté sur un carnet, un rêve, une folle nuit de sexe.



Promethéa c’est aussi Sophie Bangs, sa dernière incarnation, une ado normale dans le New York de l’an 2000, qui tente avec son amie Stacia de démêler les fils de cette histoire folle. C’est aussi un maire doté de 42 personnalités, une bande de héros de la science désarçonnés, et l’inénarrable gorille qui pleurniche ; c’est une réflexion acérée sur la société dans laquelle nous vivons, dressée à petits coups de canifs dans le contrat. Du génie, du génie et encore du génie, merveilleusement mis en pages et en couleurs, superbement dessiné.
Commenter  J’apprécie          00
Promethea - Livre 1

" Vous pensez qu'on dirait de la magie ? C'est parce que ça l'est ! "



Ce tome 1 de Prométhéa nous emmène dans son univers mystique de la magie. Mêlant le monde de super-héros et celui du réel, dans un futur très technologique et magique, ce livre m'a agréablement surprise.

Prométhéa, déesse qui prend possession d'une personne, pour lui donner sa force et ses pouvoirs magiques, afin que cette personne devienne une "histoire vivante", une super héroïne, qui combat les forces du mal, bien évidemment.

On va découvrir les débuts de Sophie, qui se passionne et fait des recherches sur cette déesse, jusqu'à devenir Prométhéa elle-même.



J'ai aimé la loufoquerie de cet univers, après, il a quelques passages de la BD où l'auteur se perd complétement dans l'imaginaire, où il m'a perdu, mais fort heureusement, mis a part ce détail, le reste de l'ouvrage est bien écrit, l'histoire est ingénieuse et pleine d'humour aussi, j'adore !

Les dessins sont très beaux, et j'ai aimé le chapitre à lire en mode "paysage".

Une vraie belle découverte avec Prométhéa !

Commenter  J’apprécie          50
Justice Riders

Ce tome contient une histoire complète de type Et si… ?, c’est-à-dire une variation sur des superhéros de l'éditeur DC Comics, réinterprétés dans un contexte différent. Il s'agit d'un récit de 64 pages, initialement paru en 1997, sans prépublication, écrit par Chuck Dixon, dessiné par J.H. Williams III, Encré par Mick Gray et mis en couleurs par Lee Loughridge. La couverture a été réalisée par John van Fleet. C'est le deuxième Elsworlds consacré à la Ligue de Justice, après League of Justice (1996) écrit et dessiné par Ed Hannigan, et encré par Dick Giordano.



En 1873, Felix Faust est détenu dans l'unique cellule du bureau du shérif de la ville de Paradise. Il est surveillé par Oberon, l'adjoint du shérif Diana Prince, absente pour quelques jours. Faust le prévient qu'il va bientôt être libéré. Il ajoute que ce n'est pas le tonnerre qu'Oberon entend, ni une cavalcade sauvage. Il se met à rire à gorge déployée, alors qu'une lumière troue la nuit et aveugle l'adjoint du shérif. Peu de temps après, Diana Prince est sur le chemin du retour, à cheval, avec deux voleurs de cheval eux aussi en selle, et les mains liées : elle les ramène à Paradise City pour être jugés. Ils parviennent à un surplomb rocheux et constatent que la ville a été détruite, ses ruines étant encore fumantes. La shérif s'arrête devant le panneau de la ville qui gît dans la poussière. Elle libère les deux voleurs de chevaux car elle doit s'occuper d'un problème plus important : ils déguerpissent sans demander leur reste. Ils ont vu la lueur dans ses yeux et savent qu'elle sera sans pitié. Diana s'agenouille auprès d'Oberon qui est à l'article de la mort. Il a le temps de prononcer quelques mots avant de rendre son dernier soupir. Diana lui donne une sépulture digne de son nom, et laisse son chapeau avec son étoile de shérif sur la croix en bois qu'elle a érigée sur la tombe.



À Diablo Wells, Kid Flash (Wally West) prévient trois fauteurs de trouble qu'ils feraient mieux de sortir du saloon. Ils ricanent car ce jeune freluquet masqué ne leur fait pas peur. En un clin d'œil, ils se retrouvent dans la grand rue, désarmés, et le pantalon sur les chevilles. Kid Flash les prévient que s'ils reviennent la prochaine ils se retrouveront avec le caleçon sur les chevilles. Quelqu'un l'appelle : il se retourne et voit Diana Prince qui se moque gentiment de lui devenu videur dans cette petite ville. Ils vont boire un verre au bar et elle lui explique ce qui est arrivé à Paradise. Leur conversation est interrompue par Booster Gold qui les a écoutés et qui leur offre ses services de pistolero. Kid Flash lui démontre par l'exemple qu'il dégaine beaucoup plus vite que lui, et beaucoup plus de fois. Diana ajoute qu'elle choisira elle-même ses compagnons de vengeance. Diana et Kid Flash s'en vont à cheval vers une réserve indienne.



Chuck Dixon fut un scénariste extrêmement prolifique dans les années 1990, en particulier sur les séries Batman, Robin et Nightwing. Il est connu pour ses récits sans fioritures, allant droit au but avec une remarquable efficacité. Il réalise donc là une histoire complète, proposant une version western de la Justice League, comprenant sept membres dans la dernière partie de l'histoire. Il s'agit d'un exercice de style moins facile qu'il n'y parait car il faut montrer la spécificité de cette version des personnages, éventuellement rappeler leurs origines et montrer en quoi elles diffèrent de celles canoniques, et raconter une histoire, dans un format relativement court, ici 64 pages. Fidèle à sa réputation et à sa manière de faire, le scénariste ne tourne pas autour du pot : pas de récit des origines, l'époque différente suffit à faire comprendre qu'il s'agit d'une version inhabituelle. Pas de pages consacrées à la personnalité de chacun des héros, sauf une pour le détective de l'agence Pinkerton. Chaque séquence est focalisée sur l'intrigue. Celle-ci s'avère simple et linéaire. Diana Prince recrute un certain nombre d'individus aux capacités sortant de l'ordinaire pour assouvir sa vengeance.



De même, Chuck Dixon ne s'attarde pas sur les pouvoirs des uns et des autres. Diana ne dispose ni de son lasso, ni de sa tiare et visiblement même pas d'une force surhumaine. La ville de Paradise n'était pas peuplée d'amazones. Kid Flash a conservé sa super vitesse. Les autres superhéros disposent pour certains d'entre eux de superpouvoirs, et les autres non. Il n'insiste pas non plus sur des costumes de superhéros, chacun étant vêtu d'habits plausibles pour l'époque. Le lecteur éprouve donc la sensation de lire une histoire linéaire et basique avançant vers la confrontation finale contre l'ennemi, sans beaucoup plus que ça. Pour autant, il se rend également compte que si, il y a un peu plus que ça : plusieurs éléments typiquement western (le bar, les voleurs de chevaux, la petite ville isolée, l'indien, le riche propriétaire possédant son train personnel, et bien sûr les chevauchées dans l'ouest sauvage, le duel au pistolet dans la grand rue), la culpabilité de Diana, l'entrain de Wally, la mine renfrognée de Katar, etc.



Cette histoire alternative présente une autre particularité : elle a été dessinée par JH Williams III, alors au début de sa carrière, un peu avant d'illustrer Promethea (1999-2005) d'Alan Moore, des années avant d'illustrer The Sandman: Ouverture (2013-2015) de Neil Gaiman. Le lecteur peut ressentir le degré d'implication de l'artiste dès la première page, avec son pourtour marqué par des motifs indiens, un serpent, des cactus. Plus loin dans le récit, ce cadre évolue pour intégrer un aigle, un éclair, un scarabée, c’est-à-dire les insignes des héros. Cette première page se compose de 3 cases verticales, disposition peu usuelle, car il n'est pas facile de tirer parti d'une telle hauteur ainsi de temps à autre, le dessinateur construit des pages de manière inhabituelle : une case ronde au centre de la page, une case en insert pour montrer la réaction d'un cheval ou la progression d'un train, des cases de biais pour souligner la violence d'un impact, et quelques dessins en pleine page à couper le souffle. Le lecteur se dit que la narration visuelle se situe sur un plan plus élaboré que le scénario, apportant beaucoup d'éléments supplémentaires.



Effectivement JH Williams III met un point d'honneur à représenter les décors dans toutes les pages, à l'exception d'une séquence de nuit autour d'un feu de camp. Dès la première page, le lecteur peut voir chaque planche d'un bâtiment, chaque brique d'un autre. Par la suite, il ne manque pas une brique dans le bureau d'Oberon, la chaleur fait onduler l'image du soleil. Les montagnes au loin sont recouvertes par une végétation, et pas un simple trait avec une mise en couleurs pour remplir la forme. Les bâtiments de la ville de Diablo Wells sont tout aussi consistants que ceux de Paradise, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. Diana Prince et Wally West reprennent leur chevauchée et pénètrent dans une zone boisée où il est possible de reconnaître l'essence des arbres et de sentir la fraîcheur du cours d'eau. La chevauchée des héros dans le désert en suivant les rails rend bien compte de l'immensité de l'espace et de la sécheresse. La découverte d'Helldorado montre les bâtiments, les rails dans un dessin en pleine page qui donne une vision d'ensemble du site. Cette attention portée aux détails et cet investissement pour représenter les environnements apportent une consistance épatante à chaque lieu, à l'opposé de décors génériques sans âme.



Il en va de même pour les personnages. L'artiste prend le temps de peaufiner leur apparence. Le bustier de Diana Prince reste peut-être un peu bas, mais il devient réaliste. La tenue de Kid Flash est plausible avec sa chemise de gros coton, son pantalon solide, ses gants, ses bottes de cowboy. Katar Johnson est magnifique, sombre et bénéficiant du fait que les auteurs n'ont pas à s'attarder sur comment tout ça fonctionne. Félix Faust est parfait avec son visage mangé par les ténèbres et son manteau noir constellé d'étoiles. Le lecteur ressent que la narration visuelle enrichit le scénario, allant parfois l'encontre de la simplicité voulue par le scénariste, donnant une consistance trop sophistiquée à un récit d'aventure sans prétention, un simple exercice de style western. Pourtant, images et intrigue ne donnent pas l'impression de se neutraliser ou de se contredire, c'est juste que le lecteur aurait apprécié une histoire plus profonde.



Dans les années 1990, l'éditeur DC Comics sort des récits de type Et si… à tour de bras, certains réalisés à la va-vite, d'autres beaucoup plus originaux. Cette histoire est à ranger dans la deuxième catégorie. Une fois encore, le lecteur reste épaté par la fluidité de la narration de Chuck Dixon, sa capacité à raconter simplement et efficacement. Il ne s'attend pas forcément à une narration visuelle aussi riche et il a vite fait de se prendre au jeu de ces personnages consistants, et de ces environnements bien développés. Par moment, il se dit que JH Williams III en fait presque de trop par rapport à l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          90
Batwoman, Tome 1 : Hydrologie

Pioché au pif a la médiathèque, je cherchais surtout un comics avec une super héroïne.

J'ai beaucoup aimé après j'ai pas toutes les références que les personnages peuvent donner dans ce comics puisque c'est mon premier dans cet univers. J'ai aimé le scenario, les dessins. Et je vais devoir lire la suite maintenant.

Commenter  J’apprécie          00
Promethea - Semic, tome 1

Entrer dans ce premier volume c'est avant tout redécouvrir une série qui interpelle, sans ménagement, qui demande aux lecteurs de faire le pas, de se rendre accessible et non le contraire, pour une fois !


Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
Commenter  J’apprécie          00
Desolation Jones, Tome 1 : Made in England

La dernière fois que je me suis retrouvé dans une ville aussi glauque et qui semble isolée du reste du monde, c’était dans Sin City. Tous les habitants semblent avoir un sérieux grain et baignent dans un univers de violence et de sexe, au sein d’une ville qui semble obéir à sa propre loi : la loi du plus fort !



Le personnage principal, Michael Jones, ancien agent du MI6 reconverti en détective privé, y est totalement dans son élément. Seul survivant d’un ‘Desolation test’, cet antihéros ne ressent plus rien, ne dort quasiment plus et met ici ses aptitudes meurtrières au service d’un certain colonel Nigh. Ce dernier désire récupérer une vidéo pornographique tournée par Adolf Hitler, mais l’ex-agent des services secrets britanniques découvrira bien vite les dessous plus sinueux de cette histoire de vol.



Et si Warren Ellis (Planetary, Down) nous livre un excellent scénario au sein d’un univers déjanté, c’est surtout le graphisme ahurissant de J.H. Williams III (Promethea) qui vient installer l’ambiance si particulière de cette histoire. Très loin du noir et blanc de Sin City, avec des couleurs plus criardes (Jose Villarubia), ce graphisme colle pourtant parfaitement à la noirceur et la désolation de l’univers créé par Warren Ellis. Les scènes de visions de Michael Jones ou les flashbacks concernant ses tortures médicales sont splendidement dessinées et le découpage, parfois original, est d’une grande efficacité.



Excellent !


Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          00
Batwoman, Tome 2 : En immersion

Ce deuxième tome du relaunch New 52 de Batwoman reprend les épisodes #6 à #11 de la série régulière, ainsi que le numéro #0.



Cet épisode #0, qui aurait probablement été plus à sa place en fin d’album, invite à lire une lettre émouvante écrite par Kate à son père. Si le texte est brillamment illustré par J.H. Williams III, ce dernier n’a malheureusement pas l’occasion de faire preuve de la même inventivité que lors des deux tomes précédents (Elégie et Hydrologie) au niveau de la composition des planches. Le classicisme visuel de cet épisode n’enlève cependant rien à sa qualité et permet d’en apprendre plus sur le passé et sur les sentiments de l’héroïne.



Une fois passée cette rétrospective intéressante, l’album renoue avec l’intrigue entamée lors du tome précédent. J.H. Williams III et W. Haden Blackman invitent donc à suivre la suite de cette enquête criminelle parsemée de fantastique. Malgré une belle brochette d’adversaires (la Pleureuse, Killer Croc, Bloody Mary et un métamorphe surprenant) et une belle touche de magie, la traque de Batwoman s’avère finalement assez classique. Afin de compenser l’absence de J.H. Williams III au niveau du graphisme, les auteurs tentent de tenir le lecteur en haleine via une narration qui multiplie les sauts temporels, tout en passant d’un personnage à l’autre. Cette approche permet de complexifier artificiellement la trame et fonctionne finalement plutôt bien.



L’intérêt principal du récit ne se situe cependant à nouveau pas dans cette histoire de disparition d’enfants faisant écho à une légende urbaine, mais au niveau des intrigues secondaires et du développement psychologique des personnages. Le lecteur en apprend ainsi plus sur l’organisation criminelle Medusa et sur le fonctionnement de D.E.U.S, mais à surtout droit à quelques scènes marquantes entre le père de Kate et sa cousine Bette et entre Kate et l’inspecteur Maggie Sawyer.



Visuellement, cette suite est donc marquée par l’absence de J.H. Williams III au dessin et de Dave Stewart à la colorisation. Si Amy Reeder (épisodes #6 à #8) et Trevor McCarthy (épisodes #9 à #11) ne déméritent pas, leur approche plus classique ne parvient pas à placer le graphisme au diapason du scénario, comme c’était le cas lors des deux tomes précédents.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          00
Batwoman, Tome 0 : Élégie

« Batwoman – Elégie pour une ombre » contient les épisodes #854 à #860 de Detective Comics, dessinés par J H Williams III et écrits par Greg Rucka (lisez « Queen and Country » !!!).



Si le scénariste nous narre les démêlés de son héroïne avec une mystérieuse secte criminelle, il dévoile surtout les origines de cette quête vengeresse costumée et parvient ainsi à faire sortir Batwoman de l’ombre de son pendant masculin qui règne sur Gotham City. Si, à l’instar de Batman, c’est également un traumatisme subit durant l’enfance qui l’incite à protéger les plus faibles dans une tenue de super-héroïne, l’auteur ne cherche pas forcément la facilité. L’homosexualité de Katherine Kane ne manquera par exemple pas de surprendre dans un ouvrage issu d’un pays extrêmement puritain et la carrière militaire abruptement interrompue de l’héroïne ne manquera d’ailleurs pas de faire écho à la mentalité qui règne encore dans certains milieux (et probablement pas seulement outre-Atlantique).



Construisant son récit à coups de nombreux flashbacks afin de revenir sur le passé de Kate, l’auteur met également une adversaire redoutable sur son chemin. Sorte de version féminine du Chapelier de Batman, saupoudrée d’une touche de Joker, la prénommée Alice fait clairement allusion à l’héroïne de Lewis Carrol. Si j’ai fortement apprécié cette mise en place des personnages qui permet de donner une véritable identité à cet alter ego de l’homme chauve-souris, j’ai moins accroché à l’affrontement avec Alice et à cette touche de fantastique qui permet d’intégrer d’étranges créatures à cette lutte.



Visuellement, par contre, c’est un vrai régal. Adaptant son style en fonction du contexte et de la chronologie de l’histoire, il propose également un découpage phénoménal et des cadrages sublimes. Et soulignera-t-on jamais assez l’incroyable talent de Dave Stewart à la colorisation ? Bref, un graphisme de toute beauté !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          10
Batwoman, Tome 1 : Hydrologie

C’est simple, Batwoman a ravi mon cœur de lectrice.

Dans le premier tome, le tome 0, nous faisions la connaissance de Kate Kane qui, la nuit venue, s’incarnait en Batwoman, nouvelle justicière à Gotham. Notre héroïne découvrait que sa sœur jumelle, qu’elle pensait morte depuis de nombreuses années, était en fait vivante – mais complètement folle ! Désormais débarrassée de ce fantôme, elle continue à lutter contre le crime ; à ses côtés, il y a sa cousine Bette, jeune justicière connue sous le nom de Flamebird, que Batwoman a pris sous son aile pour la former. Les deux femmes enquêtent sur la disparition d’enfants issus de quartiers défavorisés, ce qui introduit, l’air de rien, une dimension politique au comics. En parallèle, il y a Batman et le D.E.U.S. qui cherchent à découvrir qui est Batwoman. Pourquoi ? On le découvrira au fil des chapitres.

Chaque tome propose différents types de narration, que ce soit visuellement (lorsque l’on suit Batwoman dans le présent, c’est un graphisme très détaillé, comme celui sur les couvertures, avec des cases extraordinaires, des mises en scène dynamiques et originales ; lorsque c’est Kate, d’autres personnages ou des flashbacks, ce sont des cases plus classiques, avec moins de travail sur les couleurs, un travail plus sobre mais efficace et agréable tout de même) ou que ce soit la construction même du récit : des cases en forme de chauve-souris, de labyrinthe, des chapitres nous faisant naviguer du présent au passé et inversement, que le temps écoulé soit de deux semaines ou quinze minutes… Il se passe toujours plein de choses mais ce n’est jamais indigeste, c’est toujours très prenant. Honnêtement, J.H. Williams III, Trevor McCarthy et W. Haden Blackman, qui sont les principaux dessinateurs et scénariste, ont fait un super boulot.

Concernant les personnages, j’aime beaucoup l’évolution de Kate/Batwoman, que ce soit comment elle s’est construite, comment elle vit sa vie de super-héroïne ainsi que sa vie privée (pas facile de conjuguer les deux), j’aime ses choix même quand je ne les approuve pas car ils sont logiques par rapport à qui elle est, et j’aime aussi son caractère – un peu un caractère de cochon parfois mais elle n’est jamais détestable, elle est juste humaine. J’aime aussi son père, et Flamebird qui est tout feu, tout flamme (chouette évolution pour elle aussi), de même que j’apprécie d’autres personnages. Et puis il y a quelques super-héros du DC Universe qui font occasionnellement leur apparition ; non seulement, c’est bien amené, mais en plus c’est vraiment sympa de voir ces figures héroïques ensemble.



Batwoman, c’est beau, c’est fort, des messages sont distillés dans l’intrigue sans pour autant prendre le pas sur l’enquête ou les protagonistes, et visuellement, on se prend souvent des claques tellement c’est superbe et dynamique. Je regrette qu’on n’ait pas plus de tomes à se mettre sous la main.

Batwoman, c’est un comics que j’ai beaucoup aimé et que je vous encourage vivement à découvrir.
Lien : https://malecturotheque.word..
Commenter  J’apprécie          20
Batwoman, tome 4 : Les liens du sang

parfait cloture de cette superbe serie
Commenter  J’apprécie          00
Batwoman, Tome 0 : Élégie

une prouesse graphique dans un univers sombre et torturè a souhaits je le conseille
Commenter  J’apprécie          00
Batwoman, Tome 0 : Élégie

Il y avait longtemps que j'avais entendu parler de cette nouvelle Batwoman apparue il y a une dizaine d'année. Je l'avais croisé dans un des "épisodes" du Batman par Grant Morrison et elle m'avait eu l'air intéressante et avec un caractère bien trempé. Cette nouvelle Batwoman avait aussi fait le buzz au moment de sa création car elle est une héroïne qui assume son homosexualité. Mais la limiter à cela serait faire fausse route. Créer une nouvelle figure batmanienne pouvait être très périlleux, vu le nombre de personnages qui gravitent déjà autour du Dark Knight, de Robin à Huntress en passant par Damian. Avec ce tome, on découvre à la fois une histoire dont Batwoman est l'héroïne mais aussi son histoire (d'où le tome 0), les deux s'entremêlant de manière réussie, notamment grâce au changement de style de dessin pour les parties flashback. Globalement, la dimension graphique est agréable, avec des double pages régulières qui donnent une impression de déconstruction mais qui restent lisibles et soulignent tour à tour la dynamique des scènes d'actions ou les différences de point de vue. Le caractère de Batwoman/Kate Kane et les relations avec sa famille sont bien construits et permettent de ne pas avoir un clone de Bruce Wayne et de ses proches (même si certains archétypes sont mobilisés). Batman est présent mais de manière discrète ou comme contrepoint dans la deuxième partie du tome. Celle-ci m'a d'ailleurs un peu moins convaincu, ce parallèle avec le chevalier noir étant un peu trop systématique dans la mise en scène. La lecture reste agréable mais sans forcément donner une envie irrépressible de lire un autre tome. A creuser pour voir si un scénariste a, depuis ce tome 0, su s'emparer de ce personnage pour proposer une histoire avec une certaine ampleur.
Commenter  J’apprécie          30
Batwoman, Tome 0 : Élégie

(...)

Voilà un comics que je pensais trouver distrayant, mais oubliable, comme un certain nombre de titres consacrés aux seconds couteaux de l’univers Batman… Je suis ravie de pouvoir dire que je me trompais du tout au tout! 🙂 Car si Batwoman Elégie ne tient pas toutes ses promesses, ce fut une super découverte!



Contrairement à un Dick Grayson ou une Selina Kyle, Kate Kane est un personnage charismatique et attachant, qui parvient immédiatement à faire oublier qu’un Batman règne sur Gotham. Outre la très forte personnalité de l’héroïne, le lecteur se trouve immergé dans une histoire captivante fortement imprégnée de l’univers d’Alice au Pays des Merveilles. Une vraie réussite! Mon seul bémol: l’introduction d’un aspect fantastique qui n’apporte pas grand chose selon moi, surtout que c’est au travers de personnages qui ont probablement été présentés dans un autre comics et qu’il m’a manqué des informations cruciales.



Niveau dessin, c’est une pure merveille. Les planches concernant Batwoman sont sublimes, celles sur la vie quotidienne de Kate un peu plus banales, mais ça reste toujours efficace. L’image est parfois saturée du rouge emblématique de l’héroïne et ça fonctionne super bien.



Une super lecture pour une super-héroïne (dans tous les sens du terme). Laissez tomber Nightwing & co et foncez sur Batwoman!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          50
Promethea - Semic, tome 1

Un très bon livre avec une histoire intéressante et peu commune du moins pour moi. Des dessins magnifiques, un talent indéniable, j'ai beaucoup apprécié Promethea, plus que Sophie qui est pour moi trop banale alors que Promethea est somptueuse, mythique et a une force incroyable, hâte de lire la suite
Commenter  J’apprécie          00
Batwoman, tome 3 :  World's Finest

Ce troisième tome du relaunch New 52 de Batwoman reprend les épisodes #12 à #17 de la série écrite à quatre mains par J. H. Williams III et W. Haden Blackman et propose la conclusion de cette enquête criminelle parsemée de fantastique.



Cette fin de cycle est marquée par une alliance surprenante car Batwoman s’associe à Wonder Woman afin de vaincre les nombreuses créatures mythologiques et de pouvoir retrouver les enfants enlevés par Medusa. Ce team-up avec la célèbre princesse amazone a pour conséquence d’emmener Batwoman vers un niveau super-héroïque supérieur.



Si le lecteur replonge dans cet univers peuplé de créatures surnaturelles, cette conclusion permet surtout aux auteurs de recouper les différents fils narratifs entamés lors des tomes précédents (Elégie, Hydrologie et En Immersion) et de mettre fin à cette histoire de disparition d’enfants. L’intérêt principal du récit ne se situe cependant pas dans cette enquête policière faisant écho à une légende urbaine, mais au niveau des intrigues secondaires et du développement psychologique des personnages. Outre le comeback super-héroïque de la cousine de Kate et la relative impuissance de sa petite amie face à l’invasion de créatures surnaturelles qui frappe Gotham, le lecteur a également droit à une conclusion riche en émotions entre Batwoman et l’inspecteur Maggie Sawyer.



Ce troisième tome comprend également les derniers épisodes dessinés par l’inimitable J.H. Williams III. L’artiste américain est d’une modernité incroyable dans la composition de ses planches et livre de nombreuses doubles pages qui sont à couper le souffle. Ses planches sont de véritables tableaux et quand on sait que le coloriste n’est autre que Dave Stewart, il devient difficile de faire mieux au niveau du visuel.



Bref, un peu trop de fantastique à mon goût, mais une intrigue rondement menée, un excellent travail au niveau de la caractérisation et un visuel à couper le souffle.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          00
Batwoman, tome 4 : Les liens du sang

Ce tome fait suite à World's finest (épisodes 0 et 12 à 17). Il contient les épisodes 18 à 24, tous écrits par JH Williams III (en abrégé JHWIII) et W. Haden Blackman. Les épisodes 18 à 20 et 22 à 24 sont dessinés et encrés par Trevor McCarthy (avec l'aide de Walden Wong, Sandu Flora et Derek Fridolfs pour l'encrage de quelques pages). L'épisode 21 est dessiné, encré et mis en couleurs par Francesco Francavilla. Ce tome est le dernier écrit par JHWIII et Backman, le suivant est écrit par Mark Andreyko.



Batwoman (Kate Kane) a décidé de continuer à faire équipe avec Flamebird (Bette Kane, sa cousine). Cette dernière bénéficie des conseils de Jacob Kane (le père de Kate), alors que Batwoman est toujours sous la coupe de l'agence gouvernementale DEO (dirigée par Mister Bones), sous les ordres directs de Cameron Chase. Cette dernière a demandé à Batwoman de récupérer une arme des mains de Mister Freeze (un ennemi récurrent de Batman).



Par la suite, Jacob Kane doit avouer à sa femme Katherine qu'il a entraîné Kate au combat. Kate doit confronter Maggie (sa compagne) sur des questions de confiance. Cameron se retrouve face à sa sœur Terry pour parler de leur père. Tout se précipite quad Mister Bones demande à Batwoman de lui révéler l'identité secrète de Batman. Le marché est simple : soit elle se débrouille pour lé découvrir et leur livrer (et dans ce cas elle récupère sa sœur détenue par la DEO), soit la DEO commence à faire des misères à ses proches (et elle ne récupère pas sa sœur).



Les 2 scénaristes avaient prévu un événement de grande ampleur pour l'épisode 25 : le mariage entre Kate Kane et Maggie Sawyers (2 femmes). Bien que les responsables éditoriaux aient donné leur accord préalablement, l'approche de la concrétisation de ce projet planifié longtemps en amont a fini par soulever des objections. Williams III et Blackman se sont retrouvés en butte à un veto, ce qui les a amenés à quitter la série. Malgré ce changement dans les plans longuement mûris et réfléchis, il est visible que les scénaristes raccordent plusieurs intrigues secondaires en gestation depuis plusieurs tomes. Le lecteur a donc la satisfaction de voir évoluer les relations de manière significative, jusqu'à des prises de position claires. Par contre, le tome se termine sur une situation conflictuelle non résolue, en plein affrontement physique entre Batman et Batwoman (il sera difficile de résister à la tentation de découvrir le dénouement de ce combat).



Alors que le lecteur pouvait ressentir l'impression d'être balloté d'aventure en aventure dans les tomes précédents, il constate ici que chacune d'entre elles apportait sa contribution aux développements des personnages et à leur rapprochement plus ou moins amical. De ce point de vue, JHWIII et Backman réussissent à augmenter le niveau d'empathie ressenti par le lecteur du fait de l'enjeu émotionnel et relationnel pour plusieurs personnages, à commencer par Kate et Maggie.



Du point de vue de l'intrigue, le suspense monte au fur et à mesure que Batwoman (et le lecteur) comprend qu'il n'y a pas d'échappatoire au chantage de Mister Bones et que la confrontation avec Batman devient aussi inévitable que perdue d'avance. Par contre JHWIII et Blackman y vont un peu trop fort dans le dernier épisode, avec les manigances de la DEO, trop grosses pour être crédibles (du fait de la mise en danger d'un grand nombre de civils).



Au milieu du tome, JHWIII et Blackman réalisent un épisode singulier, narré du point de vue de Killer Croc (Waylon Jones, un ennemi récurrent de Batman). Cet épisode bénéficie des dessins de Francesco Francavilla, toujours aussi inventif dans sa mise en page (pas à l'égal de JH Williams III, mais au dessus du commun des dessinateurs), avec cet aspect rétro qui va si bien à ce genre de récit bien noir. Sans être exceptionnel, cet épisode se révèle excellent pour le point de vue qu'il donne sur les agissements d'un ennemi monstrueux, permettant au lecteur de se mettre à sa place, et de comprendre ses motivations.



Pour les 6 autres épisodes, Trevor McCarthy réalise un travail honnête, s'inspirant à plusieurs reprises de la mise en page de JH Williams III, mais de manière plus sporadique, et sans en atteindre le degré de beauté plastique et de perfection formelle. Il a recours à des aplats de noir assez nombreux, sans qu'ils ne noient les dessins, ce donne une certaine densité à chaque page, et une forme de sérieux quant aux enjeux de chaque séquence. Ses dessins ne possèdent pas la grâce de ceux de JHWIII, mais ils présentent une personnalité assez forte, pour sortir du lot des comics industriels, avec un parti pris graphique affirmé. Les personnages et les localisations bénéficient d'un niveau de détails les rendant tous spécifiques, permettant un degré d'immersion satisfaisant. Les combats physiques jouissent d'une mise en scène qui les rend logiques, sans aller jusqu'à la chorégraphie. La mise en couleurs de Guy Major est impeccable, soulignant les ambiances, utilisant les effets spéciaux avec pertinence et intelligence.



Malheureusement, JH Williams III et W. Haden Blackman n'auront pas pu aller au bout de leurs projet avec ce personnage, du fait de la frilosité des responsables éditoriaux (d'autant moins compréhensible quand on sait que dans les comics tout peut être annulé, même la mort). À défaut d'apporter une conclusion à l'évolution du personnage qu'ils ont relancé, ils narrent une nouvelle étape dans son histoire personnelle qui tire le meilleur parti des liens affectifs existant entre les divers personnages de la série. L'intrigue repose sur une dynamique qui génère un solide suspense (un chantage pour démasquer Batman), avec des péripéties bien imaginées (sauf la dernière avec le grossier lâcher de criminels sur Gotham). Trevor McCarthy réalise un travail de bon niveau, même s'il ne dispose pas de l'intelligence et des compétences artistiques de JH Williams III. Au lecteur de choisir s'il continue de suivre ce personnage dans le tome suivant Webs écrit par Marc Andreyko (scénariste qui avait déjà écrit les aventures de Manhunter, une autre superhéroïne au caractère bien trempé, à commencer par Street justice).
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de J.H. Williams III (166)Voir plus


{* *}