Les 15 et 16 juin 2019 auront lieu la 11ème édition du salon international du livre de poche Place des Marronniers à Saint-Maur-des-Fossés organisée par la librairie La Griffe Noire et la ville.
Le libraire Jean-Edgar Casel vous présente quelques informations de l'édition 2019...
La disparue de Saint-Maur (T.3) de Jean-Christophe Portes aux éditions City éditions
https://www.lagriffenoire.com/1002685-nouveautes-polar-la-disparue-de-saint-maur-t3.html
La nuit du mal: La saga du Soleil noir, tome 2 de Eric Giacometti et Jacques Ravenne aux éditions JC Lattès
Par deux fois tu mourras de Éric Fouassier aux éditions JC Lattès
https://www.lagriffenoire.com/142614-romans-historiques-par-deux-fois-tu-mourras.html
Les premières enquêtes de Victor Legris de Claude Izner aux éditions 10-18
https://www.lagriffenoire.com/98447-divers-polar-les-premieres-enquetes-de-victor-legris.html
Le sang des Highlands de Gilles Bornais aux éditions City
https://www.lagriffenoire.com/144472-nouveautes-polar-le-sang-des-highlands.html
Le Diable de Glasgow de Gilles Bornais aux éditions du Masque
https://www.lagriffenoire.com/15490-divers-polar-le-diable-de-glasgow.html
Animal de Sandrine Collette aux éditions Denoël
https://www.lagriffenoire.com/143821-nouveautes-polar-animal.html
Une bonne intention de Solène Bakowski aux éditions Bragelonne
https://www.lagriffenoire.com/1000178-nouveautes-polar-une-bonne-intention.html
Un sac de Solène Bakowski aux éditions Bragelonne
https://www.lagriffenoire.com/67768-divers-polar-un-sac.html
Cataractes de Sonja Delzongle aux éditions Denoël
https://www.lagriffenoire.com/148159-nouveautes-polar-cataractes.html
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@Gérard Collard @Jean-Edgar Casel
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Trente-cinq ans à raccommoder les chemises et les pantalons du quartier, plus ceux que le paternel usait derrière son comptoir. Après sa mort, elle avait continué à recoudre toutes ses affaires. Impeccable, la garde-robe du vieux. Il pouvait revenir quand il voulait.
"Pourquoi les femmes charmantes épousent-elles toujours des hommes insignifiants ?
__ Parce que les hommes intelligents n'épousent pas les femmes charmantes......."
Elle est pourtant là la vérité. Les gens ne se passionnent que pour les compétitions, exactement comme ils ne s'intéressent qu'à la bonne mine des couples qu'ils invitent, et surtout pas à leur vie dans leur immeuble. C'est pourtant là qu'ils se jouent, les engueulades et les divorces. Au creux des appartements, du petit matin à la nuit froide, jour après jour, par-dessus les jaunissements du temps qui passe.
L'Écosse, je l'avais pratiquée. C'était l'Angleterre en pire, un grand vide où la misère résonnait plus encore que l'East End.
Même les femmes soupèsent les fesses et la beauté des femmes. Elles s’en gâchent l’existence et finissent par s’offrir le nez de Garbo, des seins en obus et une figure sans âge. Les salons de thé sont des aquariums où des bouches de mérous gémissent de la frivolité des hommes, puis elles se donnent des bises et courent bécoter des joues mal rasées. Elles nous veulent puissants et romanesques, elles sont bouffonnes et monotones. Il fut un temps où les poupées gonflables copiaient les jolies dames, aujourd’hui c’est l’inverse
Celui qui observe et pense gagne toujours, c’est pourquoi les femmes s’assoient au milieu du canapé, posent les pieds à plat sur le parquet, serrent lesjambes et ouvrent un livre romantique en attendant que nous arrivions. Alors nous nous pointons, souriant et recoiffé dans le miroir de l’ascenseur, tenant un bouquet de roses rouges, mais elles ignorent les fleurs, elles nous charcutent de leur regard oblique, nous demandent si nous avons offert les mêmes à Géraldine et nous annoncent qu’elles nous quittent.
Les dernières clartés de la journée s'effilochaient sur Port Eglinton. Le monstre nous avait engloutis dès notre descente du tram en face de Cavendish Street. Cheminées à foutre le vertige, crevant les bâtiments sans fin aux toits alignés, citernes à gaz fumantes et menaçantes comme des volcans. Et au milieu, un fourmillement dérisoire de types, seuls, ou en petits groupes. Des costauds, des rachos, des vieux, des mômes. De tout, avec des gueules cuivrées par les hauts-fourneaux, des dos cassés par les sacs de charbon et des mains gonflées et noircies par le chaud, le froid, le fer des outils et le reste. Qu'ils nous croisent dans un sens ou dans l'autre, ils traînaient une lassitude aussi pesante. Pas plus heureux d'être recrachés vers leurs taudis de la ville que d'être avalés par le monstre.
Savez-vous que, passé nos premières années de vie commune, je n’ai jamais autant désiré Mylène que lorsque je reboutonnais ma chemise chez une maîtresse. Je courais la retrouver, c’est comme si je m’étais éloignée d’elle, à cet instant, je ne pouvais pas être plus amoureux.
Le lendemain soir, je pris le train à Euston, sans savoir que je m'embarquais pour le pire des voyages. Cet incapable de Doffey m'avait balancé sur les traces d'un monstre. Pas une crapule ordinaire, et pas un dingue. Non ! Une créature comme celles qui me faisaient hurler de terreur dans mes nuits de gosse. Sauf que cette fois j'étais tout ce qu'il y a de réveillé, et c'est ma vie entière qui a basculé dans cet enfer.
Mes doigts me font mal à force de se crisper sur mon revolver. Je longe les murailles de roche, les interminables grilles en ferraille qui délimitent les territoires. L'air glacé tourbillonne dans la tiédeur du labyrinthe. Moi, je ne veux que m'enfoncer dans la forteresse. Chaque trouée dans la pénombre est un signe, chaque brèche qui me donne le passage une victoire, chaque porte qui s'ouvre un pas vers ce qui m’appelle tout entier. Plus j'avance, et plus l'envie m'étouffe de courir, de gueuler, d'armer au moindre craquement, de tirer sur la première ombre. Je voudrais que ses yeux de Diable surgissent là, tout de suite, flammes rouges dans le noir. Il hurlerait tandis que je le fracasserais contre les murs du labyrinthe, jusqu'à remplacer dans son regard le rouge des flammes par le rouge de son sang.