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Citations de Gaëlle Josse (1867)


Que sais-je aujourd'hui de la vie des hommes ? La mienne est déjà suffisamment obscure à mes yeux, comme un livre que l'on croit familier et que l'on découvre un jour écrit dans une langue étrangère.
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Son absence est ma seule certitude, c'est un vide, un creux sur lequel il faudrait s'appuyer, mais c'est impossible, on ne peut que sombrer, dans un vide.
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Dans sa gorge quelque chose se serre, quelque chose qui monte aux yeux.
La beauté, la beauté du monde.
C'est un morceau de cette beauté, là, devant elle, à portée de main.
Qui bientôt ne sera plus.
Elle songe à cette phrase lue il y a longtemps, elle ne sait plus où, quand fond la neige, où va le blanc ?
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la nuit des abandons, la nuit des corps qui jouissent et des corps qui renoncent,
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J’attends un signe, un courrier, quelque chose sur lequel m’appuyer. Tout ce que je veux, c’est que Louis rentre. Je voudrais retrouver notre unité première, rompue à la naissance, l’œuf primordial, à nouveau. Réparé, retrouvé, intact, le temps obscur et doux de l’inséparé. J’attends que mon fils me redonne vie, qu’il me fasse renaître, me réveille, me ressuscite. Alors nous serons quittes.
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Il était là, comme il l’avait dit. Il m’a semblé plus grand que tout à l’heure, sur le parvis, au milieu de tout le monde. Je me suis effacée pour le laisser entrer et j’ai tendu les mains pour prendre son chapeau, le débarrasser. Un geste de domestique, je m’en suis voulu mais je ne savais que faire d’autre. J’ai vu le paquet carré, en carton rose pâle, aux lettres en anglaises bordeaux, qu’il tenait par la ficelle qui l’entourait. Aux Délices, 27 Grande rue. J’ai posé le chapeau et le carton sur la table, je ne savais quoi dire. Je n’osais pas refermer la porte derrière lui. Dans les maisons voisines, je devinais les yeux dirigés vers nous, des yeux qui diraient ce qu’ils n’auront pas vu, des bouches qui répéteraient ce que les oreilles n’auront pas entendu. Et je ne voulais pas me trouver seule avec lui, pas encore. J’ai gardé la porte grande ouverte, laissé entrer le soleil qui s’infiltrait par les fenêtres étroites, puis je suis restée debout et l’ai regardé.
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Et puis. Tu t'es levé. Il te fallait du sel, du poivre que je n'avais pas mis sur la table. Arrivé près de l'évier, tu nous a regardés, comme si tu nous voyais pour la première fois, comme si tu découvrais notre présence. Puis tu as regardé les étagères, avec les bocaux en faïence de taille décroissante, sucre sel café farine, avec les flacons à épices, bien alignés. Tu les a parcourus des yeux et t'es tourné de nouveau vers nous. Désemparé,. Une panique aux fonds des yeux.
Je ne sais plus ce que......
J'ai vu tes épaules s'affaisser, j'ai entendu des mots dans ta gorge. Olivier s'est levé à son tour, il a attrapé le sel et le poivre, les à posés sur la table, comme si de rien n'était. Viens t'asseoir papa, viens finir de diner. Nous avons terminé en silence. La maladie de l'oubli est bien là, capricieuse, tapie, sournoise. Patiente de gagner un jour ou l'autre.
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Parfois, je me rends à la petite chapelle de granit, toujours déserte, construite face à la mer, sur la falaise. Celle où les bateaux tombent du ciel, des bateaux en bois peint, avec des coques colorées, des mâts et des voiles en vrai tissu, en toile bise, ils semblent voguer dans les airs. Celle où le souffle, la trace, l'écho des prières murmurées ont pénétré la pierre des murs. Là où les corps, les vêtements ont poli le bois des bancs, là où les bouches et les âmes ont murmuré "ayez pitié, Seigneur, ayez pitié de nous." Mais la mer n'a jamais pitié. Pas plus que les hommes. De cela, je suis certaine. On l'apprend vite, ici. On l'éprouve, aussi. Comme ce jour-là.
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Je ne me plains pas. Pas l'habitude. Pas eu ce loisir dans mon enfance à baffes et à bosses. J'essaie de me tenir droite, comme une poupée de file de fer habillée de chiffons. Il ne faut pas grand chose pour que l'armature cède.
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- Au lit maintenant, les enfants.
Je les accompagne jusqu'à leur chambre, où j'arrange une couverture, regonfle les oreillers, propose une peluche, ramasse un livre, un jouet à terre.
- Non, pas d'histoire ce soir, il est tard. Oui, je laisse la lumière dans le couloir. Promis.
C'est le temps des mots secrets, ceux qui permettent de dénouer la journée, de la reposer dans ses plis avant de la laisser s'enfuir, se dissoudre, c'est le temps d'apprivoiser la nuit, c'est le temps des mots sans lesquels le sommeil ne viendrait pas. Je plonge le visage dans la tiédeur des cous, des oreilles, des bras qui veulent me retenir, des doigts légers, un peu collants, qui caressent mes joues, je sombre dans la douceur des cheveux lavés, du linge frais.
- Chut maintenant. Il faut dormir.
Une fois franchie leur porte, j'entre dans ma nuit, à la rencontre de la part de ma vie qui vient de brûler.
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Il faut du temps pour se déchiffrer à ses propres yeux.
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la nuit vivante, la nuit ce bar où elle porte une robe claire, et son rire son rire,
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Le jour où nous avons porté notre père en terre, peu avant Noël, c'était une matinée claire, froide, comme il les aimait, la montagne éternelle et obstinée veillait au-dessus de nos têtes, et pour la dernière fois, pour cet ultime accompagnement, nous avons encore été ses enfants
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L'amour, c'est donner ce qu'on a pas à quelqu'un qui n'en veut pas.
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Être quittée, c'est un risque consenti au premier regard. Mais partir, c'était autre chose
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Alors c'est demain.
Elle a dit qu'elle est bien comme ça, qu'elle se débrouille, qu'elle est bien chez elle, elle l'a dit. Elle le leur a répété. Elle est bien, ici, avec ses souvenirs, ses meubles, ses repères.
Elle a dit je ne veux pas partir
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Nos traces. Je veux m'assurer que nous avons vécu ici, heureux. M'assurer qu'il reste quelques marques, quelques empreintes de notre histoire.
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Elle n'y croit pas encore. Réaliser un rêve , c'est donc possible?
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"Ces heures profondes , ce sont les heures où le coeur tremble, où les corps se souviennent, peau à peau avec la nuit. On ne triche plus."
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Gaëlle Josse
tout ce que je sais
tout ce que j'ignore

quelques fleurs cueillies
brassées sauvages
installées dans ce vase
d'où leur vie déborde

quelques histoires racontées
au seuil de la nuit
dors mon enfant dors

des corps effleurés
caressés mordus
au creux de chambres oubliées
et au matin trop de lumière

une enfance muette
au pied de l'escalier

quelques livres lus
pour guérir
de tout ce que je ne sais pas dire
et embrasser
tout ce que je n'ai pas vécu

(" Et recoudre le soleil")
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