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Citations de Eugène Ebodé (54)


Quatre longues années s'étaient écoulées depuis son départ. Était-il mort ? Était-il vivant ? Elle l’ignorait. De ces années passées à l’ombre des vertes allées du domicile des Boissont, au-dessus du fleuve Sanaga, un souvenir paternel ne désertait pas sa mémoire. Il était lié à la succulence des baies sauvages cueillies par son père lors de leurs promenades sur les berges de la rivière. Ce souvenir, probablement le plus précieux de tous ceux qui tapissaient sa boite à nostalgie, l’apaisait.
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Mado a toujours aimé la fameuse réplique de Picasso, sous l’Occupation, à l’ambassadeur allemand Otto Abetz ; suivi par un cortège d’officiers nazis, l’ambassadeur, surgissant dans l’atelier du peintre, rue des Grands-Augustins à Paris, lui avait lancé en désignant une reproduction de Guernica :
« C’est vous qui avez fait ça ?
— Non, c’est vous ! 
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Eugène Ebodé
«On naît de deux ventres : celui de sa mère et celui de ses idées»
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À Céret, Chagall se mêla aux créateurs venus d’Europe de l’Est, d’Espagne, de Paris, des États-Unis et de Provence. Durant l’occupation allemande, de nombreux artistes trouvèrent ainsi refuge dans la coquette sous-préfecture des Pyrénées-Orientales où Pierre Brune avait établi un centre d’accueil des artistes. Il y reçut entre autres Maurice Loutreuil, Chaïm Soutine, André Masson… Le cours de l’histoire changea à Céret lorsque la veuve de l’archiviste
Michel Aribaud offrit à la cité cérétane une prodigieuse collection d’œuvres d’art.
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Il lui dit son plaisir d’être dans le pays. Il goûtait la joie de vivre qui transpirait dans les gargotes, dans les bars et dans la manière qu’avaient les gens de s’interpeller, de danser, de converser en bougeant leurs mains, leurs têtes, le corps tout entier.

(p. 56)
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 En pensant à l’Afrique, on aurait dit qu’elle naviguait sur un paquebot chargé de fantomatiques présences, qui accroissaient la population de ses chères âmes flottantes et qui fendaient en sa compagnie des vents aux relents de fumoirs de poissons, âcres, échappés du village des pêcheurs de son enfance.
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"- Peut-être faut il croire que c'est l'homme qui est fini. L'histoire ne s'écrit plus. Elle bégaie. "
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- [...] L'histoire n'est jamais finie.
- Peut-être faut-il croire que c'est l'homme qui est fini. L'histoire ne s'écrit plus. Elle bégaie.
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L’affabilité des gens l’intriguait. Ne les peignait-on pas tels des sauvages dans une certaine littérature ?
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On ne juge pas les morts, mais on doit assistance aux vivants emmurés dans le glacial effroi de leur mémoire saccagée.
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En revanche, le point de vue des survivants est une chose qui ne se discute pas. Heureux soit qui recueille leurs paroles comme on extrait une pierre précieuse de la roche ou de la boue. Et leurs propos doivent pénétrer les esprits pour devenir des passerelles de prévention et de mémoire...
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"Le meurtre à tes côtés suit l'office divin.
Criant : Feu sur qui bouge !
Satan tient la burette, et ce n'est pas de vin
Que ton ciboire est rouge."

VICTOR HUGO.
Les Châtiments .
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Picasso :  C’était l’époque où courait le bruit à Perpignan et dans ses alentours que le Peintre suprême se morfondait. Une violente et inhabituelle peine de cœur enténébrait ses pensées et bridait sa créativité. Lui qui avait toujours quitté les dames, qui avait martyrisé ses égéries, qui avait mis entre parenthèses les dynamiques créatives de plusieurs de ses femmes artistes, qui avait étouffé la concurrence féminine par ses grands yeux gourmands et son torse velu, qui avait dompté la sensuelle Dora Maar, l’avait rendue folle, avait relégué son œuvre photographique et picturale aux injustes oubliettes, grognassait et pestait ; lui, mâle triomphant et dominateur qui disait qu’il n’était cruel qu’avec les gens qu’il aimait, lui qui avait cannibalisé par son aura, son surdimensionnement, son génie inépuisable et son ego la formidable production de Dora et assujetti le talent de Gilot... ! Celui-là même qu’on fêtait tout le temps, qu’on idolâtrait partout et qu’on vénérait, venait à son tour de mettre un genou à terre, lui, le matador, maté ? Il subissait les tourments des délaissés !
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J'ai rêvé qu'une foule enragée brisait la porte de ma chambre. Elle hurlait et brandissait des poignards rougis au feu de bois. Je me suis cru dans l'un de ces moments de folie et de brutalité collectives qui s'empare des gens et les pousse au crime.
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Mado a toujours aimé la fameuse réplique de Picasso, sous l'Occupation, à l'ambassadeur allemand Otto Abetz; suivi par un cortège d'officiers nazis, l'ambassadeur, surgissant dans l'atelier du peintre, rue des Grands-Augustins à Paris, lui avait lancé en désignant une reproduction de Guernica :
« C'est vous qui avez fait ça?
- Non, c'est vous! »
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Eugène Ebodé
Mon père était arrivé à Douala au moment où la bataille faisait rage entre partisans et adversaires de l’indépendance. La puissance coloniale s’accrochait à son pouvoir tandis que les anciens tirailleurs nègres, revenus de la Seconde Guerre mondiale, revendiquaient plus de considération. (P. 83)
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(...) "seul l'arbre qui a subi les assauts du vent est vraiment vigoureux, car c'est dans cette lutte que ses racines, mises à l'épreuve, se fortifient."
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Les secrets de famille ne se dévoilent parfois que près de la tombe, avant que le jour ne s´écrase définitivement dans le fleuve ténébreux du passé.
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La noria de domestiques avait pour obligation de sourire, les dents bien visibles sous le clair de lune. Gantés de blanc et munis d'éventails pour ventiler les hôtes, il leur était interdit de regarder l'invité blanc dans le blanc des yeux, et ces serviteurs avaient pour unique mission de le servir, de le divertir, de répondre avec diligence et élégance à chacune de ses sollicitations.
La nuit, le ciel équatorial était étoilé. En circulant autour des tables des expatriés qui festoyaient, le serviteur était considéré comme un morceau de ce ciel noir que les dents blanches constellaient de lueur d'obéissance et de servilité. Les Européens étaient loin de la mère patrie et en souffraient. Il fallait effacer par des artifices ces douleurs que tout éloignement du pays causait dans l'âme et le corps des exilés.
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Je suis simplement restée assise pour tenir debout.
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