AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.52/5 (sur 124 notes)

Nationalité : France
Biographie :

PDG d’une société d’informatique, Eric Sagan est auteur de "Lettre à Hervé" (2016), son premier livre.

Twitter: https://twitter.com/ericsagan
Page Facebook: https://www.facebook.com/sagan.eric/

Ajouter des informations
Bibliographie de Eric Sagan   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
C'est tellement plus simple de parler à du papier. C'est gentil le papier, ça absorbe l'encre bien noire, gentiment, sans rien dire. Ça ne dit rien, ça accepte tout.
Commenter  J’apprécie          330
La vie d'un gosse est riche de ces humiliations dont on pense ne jamais se relever. Il y a alors ceux qui cherchent à continuer à faire partie du groupe, soit en acceptant leurs infériorité, soit en relevant le défi et en tentant, cette fois ci, de le remporter. Et puis il y a ceux qui répondent au mépris par le mépris. Et qui, ce faisant, s"excluent du groupe.
Commenter  J’apprécie          182
Les écoles privées, c'est génial. Tout y est interdit ou réglementé. Les sentions sont plus sévères. Et c'est alors autrement plus excitant d'y enfreindra la loi, de passer par les couloirs réservés aux profs sans se faire remarquer, de sortir de l'enceinte de l'école pendant les heures d'études, de mettre de la colles sur les chaises... On y rigole bien plus que dans les écoles publiques, ou tout est permis.
Commenter  J’apprécie          140
Ce que je vais te raconter, j'aurais été incapable de le faire face à toi. C'est tellement plus simple de parler à du papier. C'est gentil le papier, ça absorbe l'encre bien noire, gentiment, sans rien dire. Ça ne dit rien, ça accepte tout.
Commenter  J’apprécie          140
Je voulais te montrer que je n'étais, ni plus, ni moins, qu'un type comme les autres. Comme tout le monde, une goutte d'eau dans l'océan. Comme tout le monde, un océan dans une goutte d'eau. Ni plus, ni moins, un type comme les autres.
Commenter  J’apprécie          90
Cette impression d'avoir quelque chose en toi d'extraordinaire, de tellement démesuré, de tellement beau qu'il te faut absolument l'exprimer. Un truc fou et merveilleux qui s'agite, qui te triture l'estomac, qui cherche dans toutes les directions, qui te donne envie de crier, de hurler, d'éclater pour le laisser sortir. Cette sensation de pouvoir changer le monde, d'exploser de bonheur, d'irradier de joie si tu parviens à l'exprimer, si tu parviens à le donner.
Commenter  J’apprécie          80
Je crois que les parents s'arrangent toujours pour être fiers de leur bébé. Surtout quand il s'agit du premier.
Commenter  J’apprécie          90
Je croyais alors sans le moindre doute, avec une foi totale, comme seul en est capable un gosse à qui un adulte inculque une vérité absolue. Mais Dieu m’apparaissait comme un personnage confus, ambivalent : il y avait d’un côté Jésus-le-bienveillant, ses actes d’abnégation, de pardon, sa bonté inconditionnelle... celui qui tendait l’autre joue. Et, dans le même temps, il y avait le Dieu vengeur, celui de l’Apocalypse, celui qui n’hésitait pas à noyer l’humanité sous un déluge, celui qui faisait pousser des pommiers sous le nez de ses créatures tout en interdisant d’en manger les fruits, qui décidait d’envoyer les gens souffrir en enfer pour l’éternité... Il y avait aussi le Saint- Esprit, dont le rôle m’échappait totalement, mais que nous devions vénérer. Et l’on nous répétait que ces trois personnages, le gentil, le méchant, et l’inconsistant, ne faisaient qu’un. Cela me plongeait dans une forme de désarroi craintif, face à cet être aux trois visages, à la puissance absolue, aux réactions imprévisibles. Car Dieu savait tout, voyait tout. Il savait même ce que je pensais. Il avait accès à mon cerveau, guettant mes moindres faux pas.

[…]

Ah oui, j’ai oublié de préciser. Je ne concevais absolument pas mon attirance pour Michel comme de l’homosexualité. Comme tout le monde, j’avais en tête l’image ridicule du pédé de la Cage aux folles. Je ne me sentais vraiment pas comme ça. Je ne voulais en aucun cas ressembler à « ça ». Déjà que je n’aimais pas la manière d’être des filles... Alors ressembler à la caricature d’une fille, cela me dégoûtait profondément. Encore aujourd’hui, du haut de mes vingt-quatre ans, je le confesse honteusement, je ressens une forme de dégoût pour ces hommes. Le même genre de dégoût que l’on peut ressentir devant un tableau aux couleurs trop vives, écœurantes, un peu comme ces sauces anglaises. Ils n’y sont pour rien, mais je leur en veux, à tous ces pédés, de transformer, aux yeux des hétéros, l’amour vrai, sincère et total qu’un homme peut ressentir pour un autre, en une caricature grotesque, ridicule et vulgaire, dont on fait des films comiques. Oui, je sais qu’ils n’y sont pour rien. Si cela devait être la faute de quelqu’un, c’est évidemment celle des gens « normaux », en tout cas majoritaires, qui ne peuvent s’empêcher de ridiculiser ce qui ne leur ressemble pas, ceux qu’ils ne comprennent pas. Ces gens normaux qui sont même parvenus à me faire ressentir du dégoût pour des mecs qui, comme moi pourtant, aiment d’autres garçons. Qui sont parvenus à me faire croire que je n’étais pas gay. Mais si je n’étais pas gay et que je n’étais pas hétéro... j’étais quoi ? J’étais amoureux de Michel.

[…]

Ai-je changé ? Oui, j’ai appris à apprécier la féminité. De la même façon qu’un certain nombre de mecs finissent par accepter qu’ils ont aussi besoin de l’affection d’un homme, j’ai fini par accepter que j’avais aussi besoin des femmes. J’ai même fini par admettre qu’une femme n’est pas moins intelligente qu’un homme, c’est dire.

[…]

J’ai besoin d’espace, d’imprévus, de défis, de quelqu’un d’assez taré pour avoir envie de courir un marathon, de partir en moto, sous la pluie, faire une randonnée dans les Alpes en hiver. J’ai besoin de... toi, emporté par le rythme enivrant de ton cœur qui bat, toi, rescapé du flux anesthésiant de ta télé, toi, attiré par l’horizon, la nature, l’aventure, toi dont le regard porte au-delà des pubs, des modes et de ton revenu annuel brut, toi qui réchauffes le sens du mot amitié, toi... J’ai besoin...

[…]

Il y aurait plein de choses à raconter. Mais je me rends compte qu’il était bien plus facile de parler de cet enfant qui allait devenir moi, de cet enfant proche mais déjà lointain, que de ces années récentes encore bien vivaces, ces années dans lesquelles tu ne vas pas tarder à apparaître, toi, Hervé. Je réalise aussi que ça fait déjà depuis de trop nombreuses pages que je te gonfle avec mes histoires. Des pages où je ne parle que de moi, comme si j’étais un sujet tellement intéressant que je mérite un livre. J’étais parti pour écrire une lettre, une ou deux pages, et voilà que je me lance dans un roman, je ne me rendais pas compte. Je ne voulais pas ça. Je voulais simplement dédramatiser cette histoire dans laquelle la vie nous avait projetés. Je voulais te montrer que je n’étais, ni plus, ni moins, qu’un type comme les autres. Comme tout le monde, une goutte d’eau dans l’océan. Comme tout le monde, un océan dans une goutte d’eau. Ni plus, ni moins, un type comme les autres.

[…]

Mais non. Voilà que cela s’infiltre hors de toi, déformé, atrophié, à travers des mots. Putain de mots. Si je pouvais m’ouvrir le ventre pour le laisser exploser au grand air, ce truc, si je pouvais le prendre délicatement pour le coucher sur une feuille blanche, encore plein de sang, encore vivant, encore palpitant... Je le mettrais là, juste après ce paragraphe. Mais non, des mots, encore des mots... Des feuilles blanches noircies... Putain de mots. Je...

Commenter  J’apprécie          50
Bon... C'est paraît-il impoli, je vais te parler de moi.
En hors d’œuvre, on commence cool avec une petite enfance aigre-douce, suivie d'une adolescence sauce psycho. En plat de résistance, une bonne tranche d'amour... Quelle cuisson? Saignant? C'est servi avec sa julienne de fantasmes. En dessert... on va prendre la surprise du chef, en espérant que ce ne soit pas trop lourd.
Commenter  J’apprécie          70
J'ai besoin d'espace, d'imprévus, de défis, de quelqu'un d'assez taré pour avoir envie de courir un marathon, de partir en moto, sous la pluie, faire une randonnée dans les Alpes en hiver.
Commenter  J’apprécie          70

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Eric Sagan (196)Voir plus

Quiz Voir plus

David Eddings ou J.R.R. Tolkien

Bilbo le Hobbit ?

David Eddings
J.R.R. Tolkien

10 questions
7 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..