Merci à tous les auteurs, visiteurs, partenaires et petites mains de cette belle édition. Un grand plaisir et une grande fierté d'organiser de tels événements pour des libraires indépendants. Rendez-vous en les 26 et 27 avril à Océanis à Ploemeur pour une grande édition exceptionnelle autour de la littérature de voyage et des grands espaces.
Avec la participation de :
WILLEM
Medi HOLTROPIrène FRAINJean-Paul OLLIVIERPatrick TABARLYThierry JIGOUREL (le matin)
Marie SIZUN
Pascal BRESSON
Marina DÉDÉYAN (le matin)
Joël RAGÉNÈS
Daniel CARIONathalie BEAUVAIS
Chistophe BONCENS
NONO
Christian BLANCHARDFabienne JUHELDenis LABAYLE
GUÉNANE
Bernard RIOFrançois MORIZURFrédérique LE ROMANCERFrançois BELLECMichèle GUILLOUXGwenola PICHARDHervé HUGUENHervé POUZOULLIC
Sylvie DELANOY
Jean-Yves LE LAN
Patrick HUCHETCharles MADÉZO
Lutz STEHL
Yann LUKASPatrick ARGENTÉ
Claude CHARBONNEAU
Patrice MANICGérard TESCHNER
Elisabeth MAHÉ
Jean-Marc PERRET
Georges MAMMOS
Comité d'Histoire du Pays de Ploemeur
Chemin Faisant
Groix Editions Diffusion
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Le soir, à table, nous mangions face à face, le plus souvent sans rien dire. Et de quoi aurions-nous parlé ? Du manque de pain, du froid, des nouveaux rationnements ? Quel intérêt d'évoquer une fois de plus l'absence d'Agnès et la disparition de Pierre ? Étrange période où il fallait tout économiser, même les mots.
- Bernard, nous sommes des médecins, pas des militaires. Parions sur Hippocrate contre César, sur la science contre la haine.
La patience est une grande vertu africaine. Elle permet de relativiser le temps et fait découvrir autrement les difficultés de la vie.
Elle pose sur ma cuisse une main que je saisis immédiatement. Une de ses longues mains dont je sais tout; la douceur de la peau, la finesse des doigts, les nombreuses bagues pour donner à l'ensemble un peu de fantastique, et cette lenteur dans le mouvement quand elle me caressait comme un frôlement!
Velasquez utilisait vingt-sept noirs différents... Et moi, des gris, j'en ai dénombré près de cent.
Le bleu, c'est une aspiration vers l'inconnu. J'ai toujours aimé cette apparition de l'infini sur terre. Quand tu fixes un ciel bleu,tu vois la réalité abstraite en mouvement. Mais pour cette nouvelle toile, je cherche autre chose. Le rouge me fascine autant qu'il m'inquiète. Je l'ai longtemps tenu à l'écart ou utilisé par touches, avec parcimonie. Mais depuis quelque temps, cette couleur m'envahit. Pour Le Concert, le rouge s'impose comme une évidence. J'ai rendez-vous avec lui et je crois que je vais m'y rendre
L'artiste doit répudier la toile terminée le plus tôt possible, afin qu'elle ne serve pas de modèle à la suivante. Ma peinture se situe comme ma vie, dans un espace étroit entre l'ordre et le chaos. Je fuis le stable, le simple, toujours trompeur. Il y a quelque chose de mort dans le parfait défini. L'art doit être recherche, aventure, instabilité. Une toile réussie est une toile sui bouscule l'esprit jusqu'au vertige. Sans vertige, pas de génie. Comment pourrais-je atteindre le hasard en m'entourant de certitudes? Chez moi, tout est déchirure. J'aime le chaos ordonné
Jusqu'à la dernière minute Nicolas a peint. Il a ajouté, à droite des partitions, une imposante contrebasse dans les teintes orangées. Etrange instrument à la silhouette humaine, surmonté d'un bras et peut-être d'un doigt dirigé vers le ciel. Un doigt prêt à recevoir l"éclair créateur"
L'ensemble affirme enfin son équilibre.
Pourquoi avoir abandonné si près du but ?
Je dois peindre les notes d'une nouvelle symphonie et je ne suis pas sûr de cet effet figuratif. Plus l'orchestre prend forme, plus j'hésite. Ces instruments m'emprisonnent. Je dois les dépasser,mais jusqu'où aller pour les rendre à la fois visinles et parfaitement audibles.... Je marche comme un funambule dur le fil des émotions.
C'était étrange. J'avais vu souvent la mort frapper à l'improviste, mais toujours les autres. Jamais je ne l'avais sentie rôder si près. Même lors de la débâcle, même sous les attaques des stukas, je n'avais pas eu peur. Pris par l'action, je n'avais pas pensé une seconde à ma mort. Maintenant, j'avais peur. Peur pour Bernard, pour Agnès et Véronique. Surtout peur de moi. Moi qui avais toujours espéré me tenir à distance de la violence des hommes, et qui me trouvais brutalement confronté au pire des dilemmes : faire pencher la balance d'un être du côté de la vie ou de la mort. Tous mes repères explosaient : hier, on m'accusait d'avoir sauvé un homme, aujourd'hui on me demandait d'en supprimer un.
Nous gardons tous un jardin secret, mélange de rêve et de réalité.