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Critiques de Denis Infante (56)
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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Les hommes ont merdé avec le climat, la pollution, la nature.

Rousse ne nous le dit pas ça, car elle est jeune renarde. Mais nous, nous savons.

Rousse est vive, comme écriture. Rousse est pleine de vie, comme histoire. Rousse avance, comme espoir. Rousse rencontre Brune, ours protectrice. Puis Noirciel, corbeau qui sait. Et Coeurfier, sanglier ami. Et Ombre, mon préféré, écureuil trop jeune.

Fable écologique qui fait mouche, Rousse est inventive, fraîche, presque magique. Lisez.
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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

J'ai vraiment aimé ce livre. On retrouve Rousse une jeune renarde qui souhaite agrandir son territoire en allant au delà. Elle découvre un milieu riche en ressources mais aussi, elle découvre des amis sur lequel elle peut compter. On aime traverser ce livre avec une écriture particulière sans pronom personnel mais on aime beaucoup.
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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Le joli livre que voilà ! Un vrai coup de coeur en ce qui me concerne, car ce livre a tout pour lui :

- des personnages d'animaux qui ne sont pas trahis par une personnification, qui gardent leur instinct, leurs raisons animales d'agir, et leur rapport à la mort ;

- un message écologique implicite caché derrière une dystopie légère ;

- et surtout une langue, si poétique et belle, qui tient de celle de Rosny dans 'La guerre du feu' et de l'épopée médiévale, qui n'est plus celle des humains mais pourrait bien être celle des animaux, et qui montre que oui, en 2024, on peut encore apporter quelque chose de nouveau à la littérature.



Aaaaaaahhhh... Après quatre lectures très peu convaincantes, quelle joie de lire 'Rousse' !!! ❤️❤️❤️
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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Une jolie fable poétique, écologiste et féministe. Oui, c'est quand même un peu anthropomorphisé.

Le style pourra en dérouter, dégoûter certains. (Baste des articles définis !).

Pour en avoir le cœur net, lisez les premières pages, soit vous vous y faîtes rapidement et trouvez ça plutôt adapté au récit, soit c'est rédhibitoire et vous refermez le bouquin.

Rousse est une jeune renarde, indépendante et curieuse. Sa soif d'apprendre et de connaître le monde environnant lui permettra de faire de belles rencontres. Mais les prédateurs rôdent aussi en ce monde au climat déréglé et néanmoins débarrassé des humains.



Fable anticipatrice et optimiste d'un temps à venir ?



A lire. C'est court et plaisant.



Lu dans le cadre du "Challenge Mauvais genres 2024"
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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

C’est la couverture qui m’a attirée : un renard. Puis, la quatrième de couverture : » Sur une terre que l’homme semble avoir désertée, où l’eau est devenue rarissime, tous les vivants – » mobiles autant qu’immobiles » – souffrent de la soif. Les végétaux dépérissent. Les animaux aquatiques aussi, pris au piège de l’évaporation de leurs demeures. Au retour de leurs longs périples, les oiseaux migrateurs n’apportent pas de bonnes nouvelles : partout la sécheresse sévit.

» Quelques-uns pourtant avaient osé, s’étaient décidés pour une des quatre directions, par choix ou guidés par pur hasard, et s’étaient mis en marche, droit devant. Rousse était de ceux-là. «



Enfin, il y a cette citation de Giono en exergue : « Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l’on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l’univers. »



Nous allons suivre une renarde, Rousse, dans sa quête. La première partie, écrite à la troisième personne, nous permet d’accompagner la jeune Rousse qui décide de survivre. Car cette terre est devenue stérile ; plus de pluies, plus rien à manger, des créatures affamées. Non, dès le début, ce ne sont pas « tous les beaux habitants de l’univers » mais une lutte pour s’en sortir, dans ces lieux sans traces d’humains. Assez vite, Rousse va se faire des alliées : une ourse, qui pleure la perte de ses « doux oursons » (j’ai été émue, avec cette histoire de petits croqués par les loups, j’avoue). Puis, Rousse poursuit son périple, son initiation vers la sagesse, le fleuve, l’Esprit.

L’Esprit, comme une conscience, elle s’y éveille lorsqu’elle prend sa destinée en mains, ou plutôt, en pattes. Une fois le fleuve, peuplé d’étranges bestioles monstrueuses, Rousse s’exprime à la première personne.

C’est un très court roman que signe ici Denis Infante aux éditions Tristram. Pour autant, il ne se laisse pas lire facilement car l’auteur a fait le choix d’une langue minimaliste, totalement déconcertante (surtout en début de volume). On peut s’étonner du choix de cet idiome des animaux (parfois certains articles définis ou indéfinis sont supprimés, parfois, non). La lecture n’est pas aisée et, malgré tout, le rythme de la langue confère une poésie, une cadence qui séduit. J’ai aimé l’exercice littéraire tout en regrettant que, de temps en temps, certaines scènes en deviennent un peu opaques (Rousse trouve-t-elle refuge dans un avion ou une voiture?). De toute façon, d’humains, il n’en sera pas question, et quelque part, on s’en passe très bien, vu les dégâts qu’ils ont provoqués.



Un livre à découvrir, pour toutes ces raisons. Je ne le recommanderais pas aux personnes qui aiment une langue structurée ou des tournures plus « classiques », toutefois.
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Rousse nous fait cavaler derrière elle sans l’obstacle d’un article. Ses rencontres sont les nôtres et elles sont magnifiques !

Grâce à Rousse on parcourt un monde sans humains, un monde plein d’animaux prêts à s’aider les uns les autres…

Rousse est un très beau roman que l’on lit sans ciller.
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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Comme dans beaucoup d'albums pour enfants, cette histoire se construit sur le schéma d'un jeune animal ( ici une renarde) qui décide de partir à l'aventure et qui,à chaque étape de son épopée initiatique, rencontre un animal d'une autre espèce qui devient son ami et son maître.

La particularité de cette fable est qu'elle s'inscrit dans la veine des récits post- apocalyptiques et écologistes.

Rousse ne quitte pas sa forêt natale uniquement par soif d'aventure mais dans l'espoir de " trouver au bout de sa quête air plus frais, rivières aux eaux claires, gibier abondant..."

Car,comme elle l'apprendra,une légende raconte que le peuple " des faces plates" désormais disparu de la surface de la terre, a beaucoup détruit en voulant tout posséder.

Les sécheresses, les tempêtes, les terribles " flammes froides" sont l'héritage que ce peuple a laissé.

Le voyage de Rousse est donc un appel aux hommes à l'humilité, afin qu'ils tentent davantage d'être à la hauteur des " beaux habitants de l'univers" plutôt que de chercher à tout dominer.

C'est aussi un beau roman sur la transmission.

La lecture de Rousse engendre un défilé d'images colorées et olfactives qui m'ont entraînée avec plaisir dans une nature souvent accueillante mais parfois aussi terrifiante. C'est une fable qui appelle aux sens et au bon sens!

Denis Infante a choisi de modifier notre langage pour se rapprocher de celui de Rousse,en supprimant tous les articles. Cela ne m'a gêné à aucun moment mais je n'y ai pas vraiment trouvé d'intérêt car,parallèlement, le vocabulaire est très riche,les observations et l'analyse des situations très élaborées, ce que je trouve assez en décalage avec ce choix.

Une lecture agréable mais qui ne m'a pas enthousiasmée contrairement à la majorité des lecteurs de babelio.

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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Il sera une fois …

Dans une langue singulière, dénuée d’articles, Denis Infante nous offre une descente en apnée dans un environnement aride. L’eau ne coule plus, le soleil frappe, cuit les corps, éblouit les prunelles.

Rousse, une jeune renarde, peine à survivre dans cet environnement hostile. Rousse décide de fuir pour trouver pitance et découvrir de nouveaux horizons, fuir sa terre jadis nourricière en train de lui devenir étrangère.

D’autres personnages vont venir enrichir la galerie de portraits brossés par Denis Infante, l’Ourse Brune, Noirciel le Corbeau porteur de connaissance, Cœurfier le sanglier, Ombre l’écureuil facétieux, …

Cette fable écologique désenchantée nous conte la fin de notre monde actuel pour nous faire entrevoir un futur proche dans lequel l’eau vaut de l’or.

L’homme a disparu de la surface de la Terre, ne restent de notre espèce que quelques squelettes épars, une longue langue d’asphalte, des poteaux électriques échevelés…

Poésie des mots, quête de Rousse partie inlassablement à la découverte de l’Univers, prunelles au ciel, museau dans le vent telle une horde de contre à elle toute seule, prête à franchir tous les obstacles qu’ils soient meute de loups ou terrifiants krakens. Rousse à l’assaut de nouvelles forêts, d’autres paysages et rencontres.

Langue étrange, abrupte et chantante à la fois, par moments répétitive et lancinante.

Oubliez la fable du Renard et du Corbeau, c’est ici dans son propre Univers que Bernard Infante nous convie et notre cœur de jeune et joyeu.x.se renard.e part en bondissant à l’aventure.

Une échappée belle dans les sous-bois qui sentent l’humus, les terres brulées, les ruisseaux à sec et les bouillonnements des grands fleuves.

Cheminez avec Rousse à la découverte des apprentissages et des connaissances, des douces amitiés nouées au fil du chemin.

Il sera une fois, dans un futur proche, les animaux seuls survivants dans notre Univers Terre. Alors saisissez-vous de ce livre pour une évasion immobile, découvrir le vaste monde et ses habitants si attachants tant que c’est encore possible.



« Mais un jour, alors que vieux hêtre était encore jeune arbre, peuple des Faces Plates, malgré son immense puissance, malgré solides tanières, malgré faraille, malgré savoir et pouvoir, disparut comme poussière au vent, comme rides sur étang. Comme rosée sous brillant soleil.

Disparut sous violent feu tombé du ciel, feu foudre, foudre soleil, qui brûle roches et vivants.

Disparut dévoré par maladies étranges, invisibles poisons.

Disparut entre-dévoré, massacres et famines.

Personne ne sait. Aucun Maître, aucun sage.

Et os blancs couvrent plaine. Et arbres biscornus et créatures difformes. Terres Brûlées, Terre Mortes, Rongemork, Flamme Froide. Blessures et souillures seules restent de ce peuple qui voulut être maître du monde et de toutes créatures de sève et de sang qui naissent et croissent sur terre.

Voici très anciennes légendes, fragments d'histoire qui sont mémoire des vivants, depuis multitude d'années, depuis très longues lignées d'éléphants, très longues lignées de corbeaux et de toutes créatures qui savent. Très longues vies d'arbres. »

(p.127-128)

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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

L’épopée merveilleuse d’un goupil curieux du monde. Un monde peuplé d’animaux, dépeuplé d’humains.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Roman d'apprentissage, conte philosophique, odyssée métaphysique ou simple récit d'aventures mettant en scène des animaux, voici un livre étonnant, poétique et plein de charme : un petit bijou.



L'héroïne principale se nomme Rousse, c'est une jeune et belle renarde, intrépide et avide de liberté, heureuse jusqu'ici de vivre harmonieusement dans l'agréable Bois de Chet, sis sur une terre inconnue que les humains, apparemment, ont déserté. Où sont-ils ? Survient alors un brutal changement climatique amenant une sécheresse inédite.

« Aucune pluie n'était plus tombée depuis de trop nombreuses lunes. Et dans Bois de Chet, comme partout alentour, vivants souffraient de grande soif. Mobiles autant qu'immobiles, ailes, pattes, nageoires, racine, radicelles, tous enduraient manque d'eau, manque de cet insaisissable et pour tant vital élément… »

Un phénomène inconnu se répandant à une vitesse vertigineuse ne laissant présager que catastrophes fatales.

"Sans eau, sans pluie, brume, rosée, neige, sources, rivières, étangs, marais, inaccessibles glaciers et très lointain, très fabuleux océan, très ancienne légende, vie de toutes créatures était impossible.

Et mort assurée."



Rousse est une battante, pour fuir la sécheresse et trouver l'eau salvatrice, elle décide de quitter son bois et de partir à l'aventure, loin très loin, bravant l'inconnu et tous les dangers qui la guettent. Mais elle va aussi faire de belles rencontres et connaître solidarité et amitié. Poursuivie par une meute de loups féroces, elle est sauvée in extremis par Brune, une grande ourse vengeresse. Devenues amies les deux femelles vont cheminer ensemble et profiter des précieux conseils du vieux corbeau Noirciel, le maître, celui qui sait et qu'on écoute. Puis chacun va suivre sa propre direction et l'exode de Rousse va se poursuivre encore et encore multipliant les embûches, les rencontres dangereuses avec les cruels krakadiles et krakens redoutables, traversant des contrées inhospitalières telles Forêt biscornue, Terres brûlées, Terres mortes, mais profitant de l'aide amicale de nouveaux amis croisés sur sa route Ambre, Coeurfier, Duredent, Ecorce de Hêtre ... Les jours et les nuits passent, les années se succèdent et Rousse continue son périple le long de Grand Fleuve, découvre, apprend et devient elle-même Maîtresse, celle qui sait et qui va transmettre aux générations futures...



Depuis la nuit des temps l'univers est là dans la nature avec ses "êtres vivants mobiles et immobiles", il subsistera à l'infini, témoin des phénomènes et folies destructrices, qui ont provoqué l'extinction des hommes (ceux que l'auteur surnomme les Faces Plates).



"Le peuple des Faces Plates vivait partout sur terre. Peuple puissant, chasseur prédateur. Peuple destructeur, Faces Plates occupaient monde entier et dévoraient toutes autres créatures. Tuaient peuples de terre, air et eaux. Brisaient roches, creusaient montagnes, asséchaient rivières, détournaient fleuves, rasaient forêts, brûlaient plaines.

Certains disent qu'ils voulurent même posséder ciel et étoiles."



Tel est le triste constat et le funeste présage que nous propose Denis Infante. Ne nous presse-t-il pas ici d'arrêter le temps et de nous interroger sur notre avenir et celui de la planète ? Un défi écologique à relever à tout prix.



Cet ouvrage surprenant et poétique est totalement atypique dans sa forme. L'auteur a créé une écriture singulière qui s'affranchit des articles définis et indéfinis. Un peu déroutant au début, on s'y habitue progressivement entraînant une plus grande concentration dans la lecture et intensifiant le plaisir des mots. Ce style ajoute un peu de candeur et d'innocence rappelant le Roman de Renart, les Histoires comme ça de Ruyard Kippling et bien entendu l'ineffable Petit Prince. C'est un livre touchant qu'il faut lire tout doucement pour mieux le savourer. J'ajoute que l'illustration de première de couverture est ravissante.



#Challenge Riquiqui 2024

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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Ce conte postapocalyptique mettant en scène des animaux assume son anthropomorphisme moral chargé de préoccupations contemporaines.

La renarde pensante a remplacé le roseau et pour marquer la différence, la syntaxe est comme mise « à hauteur » de bête au moyen d’un curieux parti pris consistant en la suppression de certains articles – mais pas d’autres. Contrairement à d’autres lecteurs ravis de cette licence poétique, le procédé ne m’a pas séduite en raison du déséquilibre qu’il introduit dans le style.

Quoiqu’il en soit, l’idée n’est pas sans intérêt de donner en héritage aux seuls animaux, la terre suppliciée par les hommes, au prix de leur propre disparition.

L’aventure est pleine de poésie et d’éloge à ce qui reste de la belle planète, sorte d’arche de Noé- sans Noé- à l’échelle planétaire régit par les lois « immuables » de la nature.

Qu’en tirer d’autre, si ce n’est un énième rappel de la folie et de l’aveuglement des hommes et un espoir que la planète bleue peuplée de vivants « mobiles » et « immobiles » puisse lui survivre.

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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

C’est en écoutant l’émission « le masque et la plume » que j’ai entendu parler de ce livre qui était le coup de cœur de l’une des critiques. Je me suis donc procuré cet ouvrage qui est déjà un très bel objet avec une couverture onirique, colorée, minimaliste mais d’une grande tendresse. La lecture en a été un enchantement, tout est beau, violent, charnel, rugueux. La langue est belle et l’absence des articles définis et indéfini, loin de perturber, nous rapproche de l’univers animal. La psychologie de Rousse est fine et les images que l’auteur nous donne a voir puissantes. Un conte ou une fable qui me poursuivra. Et j’avoue que je me suis profondément attachée à Rousse…
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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Ovni conseillé par mon libraire, qui ne laisse pas indifférent ! (je parle du livre 😊)

Si j’en crois les informations glanées ça et là dans les articles que j’ai pu parcourir, voici un premier roman publié à 70 ans, comme quoi mieux vaut tard que jamais, il aurait été dommage de passer à côté !

Cet ovni, c’est quoi ?

C’est un court roman d’environ 130 pages que certains qualifient de « fable » voire même de « fable écologique », d’autres de « roman d’apprentissage », ou de « roman initiatique » ou encore de « dystopie ».

Pour ma part, je ne sais pas trop : c’est tout ça à la fois, mais le réduire à une définition serait nier le travail de la langue et ce que cela engendre. Car oui, on peut voir l’histoire telle qu’elle est, en quelques traits grossiers : une jeune renarde quitte sa forêt natale pour échapper à la sécheresse mais aussi parce qu’elle a soif d’aventures et de découvertes ; tout au long de sa route/sa vie, les rencontres de hasard la guideront vers une connaissance de soi et du monde plus affirmée, ouverte à l’ampleur des savoirs. Voilà pour ce qui est de l’initiatique et de l’apprentissage. Concernant le décor, l’auteur laisse deviner un monde sans hommes mais regorgeant de vivants, au climat défaillant, tempêtes, sécheresse, absence d’hiver, virus, restes de pollutions humaines… Voilà pour la dystopie écologique. Mais pour le style, que dire ?

Le choix d’une langue sans articles, ni définis, ni indéfinis, resserre la phrase à l’essentiel et pourtant ce ne sont pas les adjectifs qui manquent, bien au contraire. Nous sommes à hauteur de Rousse, le museau à ras du sol, les arbres semblent immenses et leurs cimes inatteignables. Il faut tout renommer, apprendre à voir le monde et les vivants autrement. La langue est très poétique et étrangement, jamais répétitive. Les décors se succèdent et nous, lecteurs, devons aussi apprendre à les redécouvrir, à ne pas essayer de calquer un paysage connu sur les descriptions faites mais apprendre à accepter cet inconnu à hauteur de renard.

J’avoue avoir été un peu déroutée au départ ; j’avoue ne pas du tout avoir vu un avion sur un des premiers refuges de Rousse (j’ai su que c’était un avion parce qu’on m’avait dit que c’était un avion… mais je m’en suis faite une autre image mentale à vrai dire). J’avoue, les romans avec des animaux comme héros, ce n’est pas franchement ma tasse de thé d’habitude, surtout quand renard rencontre ourse, puis corbeau, puis sanglier, puis écureuil, etc. Mais voilà, je suis vraiment contente de l’avoir lu celui-là, parce qu’il échappe à tout ce que j’ai déjà lu. Merci !

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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

« Rousse était jeune renarde à robe flamboyante, dont beauté et finesse d’esprit attiraient de nombreux soupirants, mais Rousse tous refusait, utilisant griffes et dents, fuite ou combat si nécessaire, dissuadant d’insister mâles plus tenaces. Rousse était libre et solitaire et tenait à le rester. Ce qui ne l’empêchait pas de s’être fait durant sa courte existence quelques amis fidèles parmi ceux de son peuple ou autres vivants, avec qui elle aimait partager doutes, joies et tendresse. »



Rousse ou Les beaux habitants de l’univers, Denis Infante @editionstristram



Voilà une bien jolie fable que celle qui nous conte l’histoire de Rousse, « jeune renarde fière, orgueilleuse et qui détestait renoncer », renarde courageuse qui part seule à l’aventure avec « désir d’inconnu, besoin de découvrir vaste monde ».



Rousse quitte sa forêt, ses habitudes, ses repères, car une sécheresse sévit; elle décide donc de trouver les réponses à ses questions en chemin…



« Elle voulait connaître vivants et monde, après Sombre Forêt et Terres Brûlées elle voulait voir au-delà du fleuve, au-delà des horizons lointains, au-delà du visible. Elle voulait apprendre. »



Rousse, au cours de son odyssée, rencontre d’autres animaux: certains lui sont hostiles, telle la meute de loups lancée à ses trousses, d’autres se lient d’amitié avec elle et apportent à son quotidien présence, richesse de l’échange, complicité, savoir…



« Sans savoir, Rousse avait risqué sa vie pour Brune, c’était plus que suffisant pour faire naître profond sentiment entre ourse et renarde. Sentiment que venait conforter étendue désolée les environnant de toutes parts. »



Mais la jeune renarde est aussi confrontée à une nature chamboulée, blessée, en souffrance : « bientôt il n’y eut plus qu’arbres difformes aussi loin que portait regard. Forêt difforme rendue folle par on ne savait quel poison, comme vrillée par une tourmente sans fin. » et son périple doit lui apporter les réponses qu’elle souhaite recevoir…



Écrit dans une langue riche, marquante par l’absence d’articles, ce conte enchante et envoûte tout à la fois, transporte le lecteur aux côtés de Rousse dans une nature blessée qui offre cependant quelques havres de paix, comme des instants hors du temps où la nature se fait douce et régénératrice!



D’ailleurs, il n’y a pas que les articles qui sont absents de ce texte… mais il vous faut le découvrir par vous-mêmes!



Brune, Noirciel, Écorce de Hêtre seront là pour vous accompagner à chaque étape du périple et Rousse vous mènera à bon port, en vous transmettant son savoir, acquis aux hasards de ses pérégrinations…



Une très belle fable, riche de nombreux enseignements!
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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Pour moi, une très jolie découverte, un vrai coup de coeur. Une langue riche, poétique, imaginative. Un beau moment de lecture à lire et relire rien que pour le plaisir des mots. Une héroïne, Rousse, une petite renarde fauve ,dynamique, attachante sur les traces de laquelle on suivra les aventures dans sa quête d'un monde meilleur . Des rencontres et de belles histoires d'amitié vont se créer et ponctuer le récit.

Un livre qu'il ne faut pas laisser passer.

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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Rousse, une jeune renarde part à la découverte du monde sans homme mais qui a laissé des traces. Elle fera des rencontres dont Ourse qui l'aidera mais aussi des confrontations douloureuses. Il est question d'écologie, d'amitié, d'entraide, de paysage, du temps, de la diversité.

La structure du livre peut dérouter car il n'y a aucun article, le début de la lecture est un peu ardue puis cela donne une dimension poétique, sensible, d'une grande beauté. Un roman qui se relira car il y a de beaux messages et passages.

Un roman incroyable.
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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Un immense plaisir que cette lecture!

Le sujet : une renarde qui part à l aventure , recherche le savoir , suit le courant d un grand fleuve pour comprendre les dérèglements de la nature. Sur le chemin elle rencontre certains représentants des peuples du vivant ”qui savent”. Ceux la ont survécu difficilement malgré sécheresse et famine.

ROUSSE la renarde essait decomprendre les territoires qu elle traverse. Ses émotions et pensées sont traduites par un texte original , très épuré, une langue unique sans articles ni fioritures. ET CELA FONCTIONNE MERVEILLEUSEMENT. Sensationnel pour une lecture à haute voix.

Ce livre est vraiment magique , d une grande beauté, et donne la parole aux êtres du monde animal , ce qui est très rare.

Inoubliable

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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Voilà un livre que je me suis forcée à lire lentement car j'étais triste à l'avance de le finir! En plus il n'est pas très long...

Très beau roman, ce voyage de Rousse la jeune renarde qui quitte sa forêt natale, curieuse de découvrir de nouveaux lieux. Un chemin jalonné de rencontres amicales, amoureuses. Un chemin dans un monde sauvage et plein de risques mais aussi d'alliances possibles. Un chemin au cours duquel elle ne croisera aucun être humain: on devine les hommes disparus suite à une catastrophe nucléaire; seuls subsistent certaines de leur constructions et leurs squelettes. Le regard de l'animal est rendu, ainsi que ses sensations et le style d'écriture, sans déterminants, mais on s'y habitue vite, donne une certaine étrangeté à ce récit. C'est un personnage attachant que cette renarde courageuse et avide d'aventures. les autres "beaux habitants de l'univers" le sont aussi: Brune l'ours qui a perdu sa progéniture, Noirciel le corbeau plein de connaissances et de sagesse, Ombre le jeune écureuil en manque de maman. Les liens que Rousse tisse avec eux font écho à nos meilleurs liens: maternité, solide amitié, enseignement, respect, amour... une très belle lecture
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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

J'ai adoré... Un conte d'une beauté saisissante, tout en nuance, en émotion. Il peut paraître un peu enfantin mais à mesure qu'on avance avec Rousse à travers d'étranges chemins et une nature parfois redoutable, on est frappé par le réalisme d'un monde que l'Homme a dévasté, et par cette nature aussi belle que cruelle, qui reprend ses droits.
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Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Je ne sais pas pour vous, mais ces derniers temps, j'ai l'impression de me faire un peu tromper par les résumés des quatrièmes de couverture... Mais bon, c'est le jeu de l'édition j'imagine !

Alors oui, pour ce court ouvrage, certes l'intrigue annoncée n'est pas aussi éloignée que celle du contenu, mais il y a quand même un petit côté trompeur. Si vous pensez faire d'innombrables rencontres, les unes plus belles que les autres, avec de belles conversations, de beaux échanges, des sagesses et perles partagées, je crois que "Rousse" n'est pas fait pour vous. Parce qu'ici, il est selon moi plus question de notre jeune renarde, son périple, son ressenti et son évolution que sur les autres "beaux habitants de l'univers".



Alors oui, le sujet est bien là : c'est une très jolie fable sur la vie, l'écologie et le beau dans la simplicité. Mais à part si je suis vraiment passée à côté de quelque chose, il n'y a pas cette émotion promis dans le résumé. C'est visuel, c'est poétique, c'est optimiste, mais il manque ce petit quelque chose qui en aurait fait une magnifique œuvre, tout particulièrement s'il y avait eu un approfondissement sur les autres animaux rencontrés. Parce que tout est assez bref, parfois même survolé. Et c'est vraiment dommage, parce que du coup on a l'impression de manquer quelque chose d'important et on reste un peu frustré sur sa lecture. Enfin, toujours dans une appréciation subjective, bien entendu.



La forme quand à elle pourra peut-être en refroidir certains. L'écriture est un peu singulière : l'histoire est racontée comme une fable mais surtout avec une écriture presque sommaire, sauvage, pour pousser le lecteur à une lecture plus immersive. Ainsi, vous experimenterez un texte sans articles définis et indéfinis. Avec parfois une syntaxe inversée qui accompagne le tout. C'est assez déroutant au début, mais on y sent une certaine poésie derrière et si l'on s'accroche les premiers chapitres, cela n'est plus dérangeant du tout par la suite. Cependant, il faut aimer les styles de plumes qui sortent du lot.



Le texte est aussi très agréable à lire pour les décors qu'il nous fait découvrir. Les descriptions sont très charmantes lorsqu'elles évoquent la nature où notre renarde s'aventure, mais également l'expérience du temps qui l'accompagne : le passé ressassé ou même l'instant présent du récit sont des passages parfois saisissants. C'est tantôt beau, tantôt inquiétant, ce qui nous amène à un contraste qui nous fait réfléchir tout en nous laissant voyager dans un univers à la fois apocalyptique et en reconstruction.

C'est une véritable ode à la beauté. Alors même qu'il y a de la destruction, de la ruine, de la mort et de la noirceur, c'est le côté vivant et lumineux qui est mis en avant. Ça en était presque rafraichissant.

Mais c'est également une jolie ode au savoir, au désir de la connaissance. Au chemin à entreprendre pour en gagner des parcelles, comme un chemin initiatique par lequel on doit passer.

Et surtout, selon moi, une ode à la vie. Sous toutes ses formes, qu'elles soient "mobiles" ou "immobiles". Presente, passée ou à venir. C'est un livre sur l'espoir et sur la force de la vivacité qui refuse de s'avouer vaincue.



En soi, c'était une très belle lecture bien qu'il manque un peu plus de profondeur selon moi. Ou peut-être devrais-je retenter l'expérience une autre fois... ce n'était sans doute pas le bon moment.
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